Infatigable, Servette s’offre le scalp de l’ours

Après les probantes victoires face à Xamax et à GC, ce fut au tour de l’ourson bernois de se faire déchiqueter par les griffes des chiens enragés grenat (dixit Diallo) ! Vous cherchiez la définition empirique vivante du terme «équipe de football» du côté du Estadio da Luz ou, pire encore, au Santiago Bernabeu ? Eh bien, à l’image des trivelas de Quaresma, vous êtes partis complètement de traviole ! Mais oui, pardi, il fallait tout simplement être à la Praille dimanche après-midi !

La performance référence

Certes, tout aurait pu basculer en faveur de YB si le coup franc de Moreno Costanzo avait terminé sa course au fond des filets au lieu de s’échouer sur le poteau (14e). Mais Servette, bercé par un public fantastique, a joué collectivement et a livré un combat de tous les instants. Le visiteur bernois, hormis une légère supériorité mise en relief lors de la première mi-temps, n’avait décidément que le crâne de Christian Gross de reluisant.  Agressif et toujours à la limite de la régularité à l’image de son capitaine Spycher, Young Boys ressemblait à un étudiant au prise avec le brainstorming du plan de sa dissertation. Des idées (et encore…) dans la tête, mais la famélique page A4 reste toujours vierge.
Mais il faut aussi vanter les mérites du collectif extraordinaire du SFC. Pour illustrer de la plus belle des manières la bravoure du onze de Luvas Pretas, il suffit de réfléchir un peu à la performance sortie par Marquinho. Jamais, non jamais auparavant, les supporters du club au deuxième palmarès le plus imposant d’Helvétie n’avaient pu voir le numéro 23 brésilien afficher une telle grinta dans son jeu défensif. Bons positionnements, interceptions défensives et – tenez-vous bien – des tacles dignes d’un vrai milieu défensif ! Marcos de Azevedo a mis en exergue le fantastique esprit d’équipe homogénéisé, à l’image du somptueux ensemble 100% grenat arboré pour l’occasion.

Toute l’équipe avait le vent en poupe et était déterminée à naviguer sur la même chaloupe jusqu’au bout, en faisant fi des quelques menaces représentées par des bourrasques jaunes et noires. Tous les Genevois ont sorti un match extraordinaire.  Du dernier rempart  Joao Barroca qui confirme, match après match, qu’il mérite au plus haut point sa place de titulaire au virevoltant et vertueux Yartey. En passant par la solidité de l’inépuisable capitaine Pizzinat et à la pression de tous les instants exercée par le bomber Goran Karanovic. 
Cependant, s’il fallait décerner le titre de MVP à un joueur en particulier, Issaga Diallo le mériterait amplement. L’ancien Locarnais ne s’est pas laissé abattre par les critiques de ceux qui voulaient le lyncher après une seule mauvaise prestation (face à Thoune) et est revenu en force, plus solide que jamais du haut de ses 192 cm.  Il forme désormais une digue infranchissable avec son compère «graine de bigoudi», j’ai nommé Roderick.  Bref, tu l’auras compris, Servette a sorti dimanche son match référence. Effectivement, remporter un match sur le score de 1-0 face à une présumée grosse cylindrée du championnat, tout en jouant en infériorité numérique 39 minutes durant, c’est ça qui fait prendre de la bouteille à tout un groupe. En affichant une grinta gattusesque, ce Servette-là doit réaliser qu’il peut réaliser de belles choses.

Arbitrage : manifestons tous ensemble à Muri !

Pour l’énième fois depuis le début de la saison, la question de l’arbitrage prend le devant de la scène. En effet, même après une si belle victoire, il est difficile d’oublier à quel point l’arbitrage fut scandaleux lors de cette rencontre. Pour la première fois de ma vie, j’ai dû attendre approximativement dix minutes avant de voir un joueur botter un coup franc. Tu l’aurais compris, la scène qui m’a marqué le plus est celle qui concerne l’expulsion de Kouassi. Comment peut-on expulser un joueur parce qu’il est légèrement entré en contact avec un attaquant adverse (poussettes réciproques) ? L’arbitre et son juge de touche se sont même permis de tergiverser pendant dix longues minutes avant de rendre leur rocambolesque verdict démentiel. Au-delà de cette grave erreur, qui aurait pu gravement nuire au SFC, le trio autrichien a confirmé qu’il était complètement à côté de la plaque sur de nombreux épisodes. D’un côté comme de l’autre, les arbitres ont sifflé à tort et à travers. On pense aux innombrables coups francs et aux remises en touche ( !) pour lesquels M. Hameter et ses deux compères ont exigé une exécution millimétrique. On pense aussi à la faute de dernier recours de Wölfli sur Vitkieviez qui ne fut guère sanctionnée. On se souvient aussi du tir de Yartey qui sortait de façon flagrante, pour lequel fut attribué un coup de pied de coin… C’est un scandale, c’est pourquoi il faudrait arrêter ce «prêt» infâme d’arbitres étrangers et délinéer une nouvelle politique sur les arbitres suisses.

8’840 douzièmes hommes !

Dans son antre, transformée pour l’occasion en disjoncteur à haute tension,  les 8’480 âmes grenat ont encouragé sans relâche leurs braves et valeureux héros. C’est avec grande fierté que l’on peut affirmer que Servette peut désormais s’appuyer sur le soutien d’un important socle dur de connaisseurs, digne de la LNA.  Et contrairement à la Pontaise et ses 22 pelés, le rôle de douzième homme va comme un gant aux fidèles supporters genevois. Un public en pleine osmose avec ses joueurs, qui, malgré la charte imposée par Costinha, demeurent toujours aussi accessibles et communient avec leurs fants. Que les glory hunters restent chez eux devant la petite lucarne à s’extasier devant les passements de jambes de CR (Cristiano Ronaldo, pas Carton Rouge). Que les 15’000 opportunistes qui ne viennent au stade que pour l’événement qui a été publicisé un mois durant pourrissent dans leur canapé ! Nous, on veut pouvoir humer l’odeur délicate et savoureuse de l’herbe fraîche. On veut du football terroir, des tacles, des joueurs qui mouillent le maillot. Nous sommes irréfrénables et nous serons toujours là. Dans les ténèbres afin de pousser les joueurs vers la lumière, ou sous le soleil pour les aider à y rester le plus longtemps possible.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Servette FC – Young Boys 1-0 (1-0)

Stade de Genève, 8’480 spectateurs.
Arbitre : M. Hameter (AUT).
But : 45e Vitkieviez 1-0.
Servette FC : Barroca; Ruefli, Roderick, Diallo, Moubandje; Kouassi, Pizzinat; Vitkieviez (83e Pont), De Azvedo (89e Routis), Yartey (92e Schlauri); Karanovic.
Young Boys : Wölfli; Zverotic, Nef, Veskovac (81e Ojala), Spycher; David Degen, Silberbauer, Farnerud, Nuzzolo (57e Lecjaks); Costanzo (57e Ben Khalifa); Mayuka.
Cartons jaunes : 21e Ruefli, 29e Moubandje, 81e Silberbauer, 88e Mayuka.
Carton rouge : 56e Kouassi.

Écrit par Grégory Soldati

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10 Commentaires

  1. En parlant du public, t’as perdu une occasion de te taire. Il avait 8480 spectateurs à la Praille un dimanche après-midi et 7950 un samedi en fin de journée dans le congélateur qu’est la Pontaise…. Ok, c’était Bâle, ok y a souvent plus de monde à la Praille qu’à la Pontaise, mais t’es tombé sur le mauvais weekend pour piquer le public lausannois. Si jamais, y avait 3’000 personnes à Neuch.
    ABE

  2. Mais taaaant mieux,,,, Qu’on continue à jouer à 11 (voir même à 10) contre 12, ça galvanise nos joueurs!!!
    Post Tenebras Servette!

  3. Champion’s league on arrive! Non je deconne….

    Mais beau servette, j’adore ce stade. Vivement qu’on revive les memes ambiances que contre Bellinzone, ca m’a rappelle les soirées d’Europe aux Charmilles, contre Bordeaux, le Hertha et Saragosse!

    Cette equipe merite un bon championnat et l’année prochaine, objectif Europa League!

  4. @shogun

    moyenne actuelle de specateurs:

    sfc 11’500
    ls 6700

    c’est vrai que le stade et l’equipe n’aide pas a faire mieux et je pense que si LS aurait un stade potable, ils seraient proches de la moyenne des 10’000. Il y a le potentiel c’est clair, mais pour l’instant il n’y a pas photo

  5. Nan mais Gregory, fais ça chez toi, j’ai mon écran tout recouvert d’un machin gluant et blanchâtre maintenant.

    Bon sang, si tu simules à ce point l’orgasme pour un 1-0 à l’arraché, tu risque l’infarctus au prochain match nul.
    Eh, rester un peu calme épargne bien des déceptions…

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