Après avoir présenté le bilan des équipes des groupes A à C, voici venu le temps, ô surprise, des groupes D à F. On se serait tout de même mal vu proposer le bilan de la moitié des groupes de cet Euro uniquement. Idée qui a traversé mon esprit l’espace d’un court instant, je l’avoue. Bon et puis place aux huitièmes !
Groupe D
1. Croatie
Sans doute la sensation de ce premier tour. On savait l’équipe à damiers (qui ne joue qu’en bleu) en forme, mais de là à penser qu’elle sortirait en tête de son groupe en crucifiant l’Espagne dans ses beaux maillots Calida ! Le pire est que cette victoire a été acquise en alignant une équipe à moitié B. Vu le tableau qui lui est désormais proposé, la Croatie fait même office de sérieux candidat au titre final. Les paris vont bon train pour une finale Espagne-Croatie, parce qu’une finale de l’Euro c’est souvent un match qu’il y a déjà eu pendant le premier tour. Pas mal pour un pays d’à peine 4 millions d’habitants. On a l’impression que seuls des fumigènes ou des pétards pourraient venir entraver un éventuel beau parcours de Modrić et compagnie.
Top : Darijo Srna : Franchement l’ensemble de l’équipe croate mériterait de figurer dans cette catégorie. Rakitić, Modrić, Perišić et même Subašić ont été remarquables. Ne sachant pas vraiment qui choisir, on va désigner le capitaine latéral droit Darijo Srna qui a été excellent. Une fois de plus.
Flop : Mateo Kovačić : Peu de joueurs croates se sont illustré en mal. On aurait pu se rabattre sur certains supporters qui balancent des pétards histoire d’emmerder la fédération croate de football, mais finalement on a dégoté Kovačić. Celui qui ne joue pas au Real Madrid et qui ne joue même pas avec l’équipe B de Croatie.
2. Espagne
L’Espagne nous émerveille, elle fait des passes sans arrêt, elle essaye de rentrer dans le but avec le ballon. C’est la science exacte du ballon rond et comme beaucoup je pense que c’est d’un ennui. Bon je mens, en réalité je pense que c’est carrément très chiant, le football ne doit surtout pas être un truc parfait. Du coup je suis bien content que cette équipe de robots se soit fait avoir par des Croates déchaînés en commettant elle aussi des erreurs. Et ça n’était pas gagné après la démonstration de la Roja face à la Turquie. Elle reste néanmoins grande favorite à sa propre succession, il faut bien l’avouer.
Top : Andrés Iniesta : Bientôt plus de cheveux mais le petit milieu du Barça semble toujours autant dans le coup. Le chef des robots. Nolito et Alvaro Morata se sont aussi fait remarquer.
Flop : David De Gea : On comprend mieux pour quelles raisons la Roja conserve la balle le plus possible et rend les matchs aussi efficaces qu’un somnifère, son gardien est en petite forme et pense à autre chose qu’à boucher ses angles.
3. Turquie
La Turquie avait terminé meilleure troisième des qualifications pour décrocher son billet pour la France. Malheureusement pour elle, ce subterfuge n’a pas fonctionné une deuxième fois. Troisièmes de leur poule, les hommes de Terim se sont faits renvoyés à la maison. Après deux matchs catastrophiques contre la Croatie et l’Espagne, on pensait que les Turcs allaient se faire tuer en rentrant au pays. Finalement, ils ont eu la bonne idée de battre les Tchèques mais ça n’était pas dans l’optique de se qualifier, c’était juste pour épargner leur vie et leur famille.
Top : Ozan Tufan : Auteur d’un but et souvent dangereux, le milieu de Fenerbahçe n’a que 21 ans. Avec le très jeune prodige Emre Mor (18 ans) aperçu face à la Tchéquie, il est une des raisons d’avoir de l’espoir pour l’avenir de cette équipe turque qui en a bien besoin.
Flop : Arda Turan : Il s’est en partie rattrapé lors du dernier match mais trop tard. L’image d’Arda Turan, capitaine et leader absolu de la sélection, sortant sous les sifflets de son propre public restera le moment fort de cette équipe turque version Euro 2016.
4. Tchéquie
La mission était difficile pour la formation de Pavel Vrba. Placés dans un groupe compliqué les Tchèques ne sont pas parvenus à déjouer les pronostics. Pourtant, il s’en est fallu de peu pour obtenir un point face aux Espagnols et à partir de ce moment-là tout aurait peut-être été différent. Bon je ne sais pas quoi dire d’autre, parce que là j’écris des grosses banalités inintéressantes. J’ai déjà dû les présenter ça suffit, rentrez chez vous ! Pas bons et c’est tout ! En plus frileux contre l’Espagne !
Top : Roman Hubník : Excellent contre l’Espagne, moins face à la Croatie et la Turquie. Mais autant dire qu’on ne se pousse pas au portillon pour être top dans cet Euro du côté tchèque.
Flop : Tomáš Rosický : Comme on le pressentait l’éternelle future star d’Arsenal a fini le tournoi prématurément. Blessé une fois de plus. Quand on vous disait que ce joueur était fait en chips.
Groupe E
1. Italie
Une première victoire absolument fantastique face à la Belgique. Une deuxième à l’italienne face à la Suède. Et puis ils ont pondu cette… cette grosse merde (désolé aucun autre mot ne m’est venu à l’esprit) face à l’Irlande. Une copie tellement vilaine avec une équipe B qu’on en vient à se demander si elle n’est pas volontaire pour protester contre le manque de chance de la Squadra Azzurra. Franchement sortir premier d’un des deux groupes de la mort et se taper l’Espagne dans la foulée avec la perspective de jouer l’Allemagne en quarts, il y a de quoi invoquer la malchance. Pendant ce temps les Diables Rouges, deuxième du groupe, se frotteront aux Hongrois, suivi probablement des Gallois, de quoi conforter leur première place au classement FIFA.
Top : Giorgio Chiellini : L’ensemble de la défense italienne comme souvent. Le méchant Chiellini mérite autant que Bonucci ou Barzagli mais lui n’a pas participé à cette merveille d’Italie-Eire.
Flop : Thiago Motta : Pas titulaire, Thiago a néanmoins participé à toutes les rencontres. Il a bien évidemment pris son jaune en entrant face aux Belges. Puis il était titulaire face aux Irlandais et on espère que Conte le garde bien au chaud sur le banc pour la suite.
2. Belgique
Ils se voyaient sans doute trop gros. Une belle claque face à l’Italie suivi d’une belle réaction face à l’Irlande ponctuée par une petite victoire contre la Suède. Non, les Diables Rouges n’ont pas convaincu. D’après leurs supporters, leur entraîneur serait un excellent meneur d’hommes mais il ne connaîtrait pas grand-chose au football. Une deuxième place qui arrange finalement bien la Belgique qui se retrouve clairement du côté plus faible du tableau. Les Français sont sans doute dans les starting-blocks pour récupérer Eden Hazard lorsqu’ils seront éliminés.
Top : Axel Witsel : Un des joueurs qui a le plus en vue de ce premier tour. Le chevelu de l’équipe qui n’a pas déçu, il a même marqué contre la Suède. On a aussi envie de mentionner Thomas Meunier venu pourtant en France pour ne pas jouer à la base ou Radja Nainggolan le fumeur de clopes.
Flop : Kevin De Bruyne : On attendait beaucoup du rouquin mais il est passé à côté de son sujet. Pourtant le climat humide que nous propose cet Euro devrait favorise les roux qui n’aiment pas le soleil.
3. Irlande
Les Boys in Green n’ont pas été folichons sur le terrain, hormis ce bon match disputé face à la Suède. C’est dans les rues de certaines villes de France et dans les tribunes que les Irlandais se sont illustrés. Entre berceuses pour endormir les bébés dans le métro ou chants à la gloire de la police française, les fans venus de l’île verte ont fait le buzz sur le net notamment. Ils sont tellement sympas qu’ils contrastent avec d’autres supporters moins bien intentionnés. Nul doute que s’ils continuent de la sorte, ils vont certainement être des candidats au Prix Nobel de la Paix.
Top : Wes Hoolahan : Petit milieu offensif plutôt doué techniquement, il semble n’avoir rien à faire dans cette équipe d’Eire. Auteur du but contre la Suède, il délivre également la passe décisive sur le but de Brady face à l’Italie, quelques minutes après être entré en jeu. Probablement incompris dans son pays, car ne tacle pas assez.
Flop : Ciaran Clark : Un autogoal mortifiant face à la Suède, une partie compliquée lors de la ballade belge, le défenseur d’Aston Villa a eu un Euro assez compliqué. Il a bien pu observer ses coéquipiers se payer l’Italie dans le dernier match, depuis le banc bien sûr.
4. Suède
La Suède est éliminée et on ne la regrettera pas étant donné ce qu’elle a proposé. Ayant eu de grandes difficultés ne serait-ce qu’à cadrer un tir et à se procurer une occasion, la bande à Zlatan a montré un visage plutôt pathétique. Ironiquement c’est le secteur offensif suédois qui a fait défaut. Un seul but marqué qui plus est par un défenseur irlandais. C’est certain, personne ne t’aurait cru il y a quelques années si tu avais dit que dans un futur proche les Islandais deviendraient la meilleure formation du Nord de l’Europe. Avec cette élimination suédoise c’est désormais le cas.
Top : Emil Forsberg : C’est vrai, il n’y a pas une horde de Suédois prêts à figurer dans les tops de l’Euro. On peut citer Emil Forsberg l’homonyme d’une ancienne légende des Colorado Avalanche. Disons simplement que le joueur de RasenBall Leipzig qui donne des ailes a été moins ridicule que ses coéquipiers.
Flop : Zlatan Ibrahimovic : Très décevant. On attendait au moins une sortie de rockstar pour la der de Zlatan avec son équipe nationale. Il n’en fut rien, un match plutôt insipide face à la Belgique en guise d’adieux dans la droite lignée de ses deux prestations précédentes. Une sortie à peine plus glorieuse que celle de Daniel Gygax.
Groupe F
1. Hongrie
Il y a des phrases que tu ne penses jamais écrire dans ta vie. Assurément la phrase « la Hongrie termine en tête de son groupe et se qualifie pour les huitièmes de finales » en fait partie. Probablement aussi surprenant que la formidable épopée islandaise, le parcours des Magyars en aura étonné plus d’un, moi le premier, et je dois presque m’excuser de m’être moqué d’eux avant l’Euro. Dans une compétition où les équipes de l’Est ont subi une véritable hécatombe au premier tour (Roumanie, Albanie, Russie, Ukraine, Tchéquie), la formation du vieux au jogging aura amené sa touche de fraîcheur. Quels matchs face à l’Autriche et le Portugal ! Quoi qu’il arrive en huitièmes contre la Belgique, la Hongrie aura gagné son Euro et ses joueurs seront accueillis en héros.
Top : Balázs Dzsudzsák : Capitaine de cette séduisante Hongrie, meilleure attaque du premier tour avec le Pays de Galles, Balázs Dzsudszák mérite bien sa distinction. Pour une fois on avait l’embarras du choix avec ses coéquipiers László Kleinheisler, Zoltán Stieber, Zoltán Gera ou même Gábor Kiraly.
Flop : Les noms hongrois : Dans une équipe où même l’équipe B est parvenue à bien s’amuser contre le Portugal, pas évident de trouver un bonnet d’âne. On propose l’ensemble des noms hongrois et leur prononciation compliquée. Quoique non, moi ça me fait marrer de voir tous ces commentateurs galérer.
2. Islande
La incredible story de cet Euro. On pourrait en faire un dessin-animé pour gamins. Pixar serait d’ailleurs sur les rangs pour adapter la merveilleuse histoire de l’équipe d’Islande dans un film d’animation où les Islandais seraient des dauphins sympathiques. Ils défendent beaucoup certes, ils basent leur jeu sur le physique en répétant souvent les mêmes schémas, dégagement loin devant ou longue touche suivi d’une déviation de la tête. Mais peu importe ça fonctionne, ils utilisent leurs qualités. Et puis surtout, c’est sympa d’avoir des familles entières qui ont débarqué en France depuis leur île paumée. Un public qui encourage même son équipe en entonnant le désormais célèbre « UH » viking. Une sorte de haka que même les gamines de 12 ans reprennent dans le public. Une vraie leçon de vie et pour une fois je ne suis pas ironique.
Top : Birkir Bjarnason : Au même titre que tous ses coéquipiers, le milieu de terrain du FC Bâle réalise un excellent Euro. Il se donne à fond et se permet même le luxe de marquer face au Portugal. Après il a les cheveux longs et on le remarque certainement plus facilement que Gyfli Sigurdsson qui a été tout aussi bon.
Flop : Kristin Ronaldósson : Tiens, ça t’apprendra à prendre ces Islandais de haut ! Même si les gaillards t’ont un peu allumé avant la rencontre, c’est vrai. Pour être plus pragmatique on nommera Alfred Finnbogason. Il a cumulé 30 minutes de jeu lors des deux premiers matchs et obtenu deux avertissements. Déjà suspendu lors du match face à l’Autriche.
3. Portugal
Le Portugal s’en est sorti avec toutes les peines du monde. Trois matchs nuls qui sont néanmoins suffisants aller klaxonner dans les rues et accéder aux choses un peu plus sérieuses. Un huitième de finale contre la Croatie où Ronaldo et ses Ronaldettes ne feront clairement pas figure de favoris. Tiens RonRon7 justement, après deux matchs placés sous le signe de l’inefficacité et de la crisette de star, il semble s’être ressaisi en claquant notamment une madjer. Allez encore un ou deux micros à jeter à l’eau et il reviendra à sa meilleure forme j’en suis sûr.
Top : Raphaël Guerreiro : Pas mal ce jeune nouveau latéral gauche franco-portugais. Curieusement, après deux bonnes prestations, Fernando Santos l’a laissé croupir sur le banc pour le match décisif où la Hongrie a comme par hasard planté trois buts. Il s’est engagé avec Dortmund le lendemain de Portugal-Islande.
Flop : Ricardo Carvalho : On n’a rien contre les vieux, mais au bout d’un moment il faut savoir laisser sa place et passer le témoin.
4. Autriche
Au mois d’octobre dernier la bande à Marcel se la pétait grave avec des T-shirts « Frankreich wir kommen » pour fêter une qualification obtenue avec la manière. Quelques mois plus tard on se rend compte que toutes les équipes dans lequel les Autrichiens se sont qualifiés (le groupe G avec la Russie et la Suède) ont giclé de l’Euro et se disputent la palme de pire équipe de l’Euro. Un échec total pour nos voisins qui se voyaient pourtant bien passer au moins le premier tour. D’autant plus que le tirage semblait favorable. Des défaites contre l’Islande et la Hongrie ça doit vraiment faire mal. « Frankreich wir kommen, aber nur für zwei Wochen ».
Top : Robert Almer : Ses camarades ont été mauvais dans l’ensemble, on pense surtout à David Alaba qui devait être la star de l’équipe. On se rabat dès lors sur le gardien de cette formation qui nous aura au moins offert la satisfaction de faire péter une durite à Ronaldo.
Flop : Aleksandar Dragovic : Une expulsion bête, un pénalty manqué. Il te faut d’autres arguments ou ça te suffit ?
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