L’équipe de Suisse pas en fête

Les yeux encore pleins d’étoiles après vos soupers de Noël avec Tonton Georges qui trouve que « ça pousse » en parlant (des nichons) de votre petite cousine et de vos soirées de Nouvel An où vous avez bu du champagne et gobé des huîtres alors que vous détestez ça (mais comme c’est Nouvel An il faut bien parce qu’on doit bouffer des trucs chers), vous n’avez sans doute pas la tête à penser à notre chère Nati dont le prochain match ne sera que le 25 mars prochain contre la Lettonie… ça fait long pour une affiche aussi peu sexy.

Il paraît qu’on est en bon chemin pour la Coupe du Monde. Néanmoins, si l’on prend le temps d’observer la situation des joueurs dans leurs clubs respectifs, on se rend compte qu’individuellement c’est une autre histoire.

Entre joueurs pétés en deux, prestations désastreuses et abonnements en tribune, la sélection suisse ne donne pas vraiment de nouvelles rassurantes. Voilà l’occasion de faire un point, au début de cette nouvelle année 2017.

CEUX QUI SONT COUCHÉS

C’est tellement l’hécatombe en cette période qu’on peut se demander si les joueurs de la Nati sont fabriqués dans une autre matière que celle des footballeurs normaux.

Commençons par Embolo qui a eu la bonne idée de se briser la cheville alors qu’il avait amorcé son décollage dans une carrière prometteuse. Le jeune attaquant de Shalke s’est fait le type de blessure qui peut vous griller une carrière à force de vous rééduquer et de s’être fragilisé. Il n’est clairement pas sûr qu’on puisse compter sur lui déjà jusqu’à l’été 2017. C ‘est quand même le gros coup d’arrêt pour un joueur sur lequel on mise beaucoup.

Roman Bürki faisait une saison tonitruante au BVB avant de se blesser à la main en novembre. Le gardien numéro deux, qui mériterait d’être numéro un, ne sait pas encore quand il pourra reprendre le jeu. Ce qui n’est pas une bonne nouvelle vu que Sommer semble de plus en plus s’enfoncer dans sa cage où les ballons pleuvent.

Dans la même veine, Nico Elvedi était en train de s’imposer comme le défenseur central titulaire indiscutable de Gladbach, rassurant par la même occasion les fans de la Nati, car le poste est une question délicate, et PAF! il s’est blessé ce week-end. Sans que l’on sache la durée de son indisponibilité.

Behrami, lui s’est blessé durant le Boxing Day. La gravité de son mal ne semble pas excessive mais Watford commence à craindre pour son joueur qui accumule les petits bobos. Et puis Valon commence à avoir ses plus beaux jours de carrière derrière lui quand même.

Dans la série de ceux qui se remettent gentiment mais dont on peut douter de l’état de forme d’ici quelques semaines, nous avons Drmic, le joueur qu’on avait presque oublié vu son année 2016 annulée et Rodriguez qui a recommencé tranquillement à jouer pour un piètre Wolfsburg avant de peut-être partir pour l’Inter en espérant que ce soit un bon choix.

CEUX QUI SONT ASSIS

On a connu des périodes pires (par exemple quand Inler était capitaine) mais il y a quand même bon nombre de joueurs clefs qui n’usent pas leurs crampons dans leur club.

Bien sûr, commençons par Shaqiri. Le joueur qu’on annonce à peu près partout sauf sur le terrain n’a été titularisé qu’en Coupe ce week-end où Stoke s’est fait sortir par Wolverhampton. On ne sait pas ce qu’il se passe avec le gnome. Sur quelques matchs, il brille et on se dit que « ce coup-ci » il va enfin prendre l’envergure qu’on lui prête, puis, du jour au lendemain, il se fait quatre sessions de banc d’affilée. Ça commence à faire beaucoup surtout quand la concurrence du club n’est pas constituée d’étoiles montantes… Stoke fait quand même encore jouer Peter Crouch, c’est lourd de sens.

Pleurons également en pensant à Fabian Schaer. Notre futur pilier de défense centrale, meilleure buteur de la Suisse de ces dernières années inquiète. Sérieusement, le type doit être une crevure dans les vestiaires pour recevoir aussi peu d’amour de ses entraîneurs. Non content de ne pratiquement jamais avoir été titularisé depuis le début de la saison à Hoffenheim, le défenseur n’a même plus joué une minute lors des derniers matchs. Il ferait mieux de profiter que des clubs le veuillent encore (ceux dont les recruteurs n’ont vu que les matchs de la Suisse) pour se tailler et essayer de taper dans un ballon. Klose ne rassurant pas davantage de son côté à Norwich, la défense centrale reste une vraie interrogation pour la Nati.

CEUX QUI SONT DEBOUTS MAIS A CÔTÉ DE LEURS POMPES

Yann Sommer… mon dieu Yann Sommer… Outre les prestations globalement mauvaises de Gladbach en championnat, le gardien est un artisan méticuleux des défaites. C’est une vraie période de crise pour le joueur, assuré de prendre au moins un but par match, on ne sait plus où a disparu son talent. Le Bild l’a même nommé plus mauvais gardien de Bundesliga. C’est inquiétant.

A Hambourg, Djourou s’est fait retirer le brassard de capitaine pour « marquer le renouveau » selon son coach, en général ce genre de truc ça met en confiance.

Lichtsteiner s’était vu sortir du cadre de la Juventus pour la Champions League et ne doit sa titularisation régulière qu’à la providentielle blessure de Dani Alves. On l’avait annoncé au Barca en novembre, on se demande bien ce qu’il aurait été y faire tant le latéral (qui n’en est pas un en fait) semble en déclin depuis plus d’un an: position de défense approximative, perte de vitesse, passe n’importe où en phase offensive… On ne peut pas être et avoir été.

Sinon Seferovic continue de courir devant les défenseurs adverses.

CEUX QUI SONT EN TRAIN DE COURIR

Il y en a quand même qui s’en sortent pas trop mal. A commencer bien évidemment par Granit Xhaka qui fait son trou à Arsenal, enchaînant des prestations correctes même s’il semble se cantonner presque trop à un rôle défensif.

Mehmedi fait le boulot à Leverkusen, sans briller mais en étant lui-même. Gelson continue à se déplacer sur des terrains avec Rennes et Michael Lang se royaume dans une Super League d’un faible niveau cette année (oui c’est une affirmation à débat).

Quant à Dzemaili, il est toujours une pièce maîtresse de Bologne mais Petkovic voudra-t-il encore d’un joueur exilé à Montréal cet été?

Eren Derdiyok est également rassurant. Très bon avec Galatasaray toute l’année, l’homme à qui on pardonne beaucoup moins qu’aux autres depuis huit ans est le seul attaquant qui semble valable actuellement.

ON FAIT COMME SI ON ETAIT PETKOVIC

Si l’on était le 25 mars (mais on ne l’est heureusement pas), il serait bien compliqué de sortir une équipe type pour affronter la Lettonie. Considérant qu’il y a encore trois joueurs engagés en Champions League (Xhaka, Mehmedi et Bürki blessé) et ceux de Gladbach en Europa League (mais dans quel état ?), le niveau « international » des Suisses laisse un peu à désirer. On espère que la situation va s’améliorer car à l’heure actuelle, le meilleur onze que Vladimir pourrait aligner serait, en tenant compte des blessures et du temps de jeu, un Sommer – Rodriguez, Djourou, Klose, Lang – Xhaka, Gelson – Mehmedi, Shaqiri (parce qu’il faudrait bien), Dzemaili – Derdiyok. Pour la Lettonie, ça pourrait faire l’affaire mais contre un Portugal revanchard chez eux dans presque un an c’est un peu léger.

Le 25 mars ce n’est pas tout de suite mais le temps passent tellement vite (comme vous l’avez dit à Nouvel An)…

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