Résultats de novembre et Pigeons de décembre

Après avoir créé le Pigeon d’Or, il fallait bien que celui-ci lui revienne une fois. Ç’aurait pu être pour mille raison, depuis les SMS désespérés pour trouver un rédacteur pour les matches les plus improbables aux corrections apportées directement dans l’article sans consultation de l’auteur, en passant par l’huile sur le feu dans certains commentaires et cette façon inimitable de pousser les autres à aller le plus loin possible sans vraiment assumer.

Ce sera finalement pour avoir réussi à inviter Marc Rosset dans le cadre de la vidéo du dixième anniversaire du site tout en oubliant que c’était rien moins que le jour de son anniversaire que Marc-Olivier Reymond est enfin récompensé par un Pigeon d’Or qui couronne l’ensemble de sa carrière, au moment où il passe gentiment la main. Gageons que cette victoire à l’arraché (Tristan « le poète » Scherwey est resté dans sa roue jusqu’au bout) sera fêtée à coups de shots au Bamee Bar.

Pour ce mois de décembre 2016, nous vous proposons un champion du monde de courses d’aspirateurs, un hockeyeur qui se blesse en tapant sur les autres, un entraîneur rattrapé par la réalité comptable, et dans le domaine skiable (…) un entraîneur irascible et un sauteur en phase terminale.

Vous avez jusqu’au 4 février pour promouvoir votre Pigeon.


  • Simon Ammann

    Simon Ammann


    Pour tous les sportifs de haut niveau, se pose un jour la question du moment opportun pour mettre un terme à sa carrière. Cet immense privilège, réservé généralement aux athlètes en bonne santé, par opposition aux citoyens ordinaires ou aux sportifs contraints pour cause de blessure, dopage ou autre, est une question propre à chacun mais qui peut s’avérer particulièrement délicate voire parfois avoir des conséquences catastrophiques. Le but étant bien sûr d’éviter la saison ou la course de trop.

    Et c’est d’autant plus vrai dans une discipline aussi particulière que le saut à skis où tout se joue sur d’infimes détails, où tout peut dépendre d’un poids de forme de plus ou moins un demi-kilo, de quelques centièmes de plus ou de moins lors de l’impulsion à la sortie de la table ou d’un télémark posé ou pas à plus de 130 mètres. A quel moment est-ce que cette confiance nécessaire, au-delà des considérations physiques et techniques, à la réussite de cette alchimie n’est elle plus suffisante et ébranle des années d’expérience ayant engendré d’immenses succès ?

    Malheureusement, il semble que notre Harry Potter national n’ait pas su trouver ce fameux momentum au printemps passé pour mettre la flèche à gauche après deux saisons déjà en léger retrait, et que le vingtième épisode de cette saga grandiose débutée lors de la saison 1997-1998 soit celui de trop. Et pourtant je suis loin d’être le premier à casser du sucre sur le dos de notre Simi qui m’a fait vibrer comme jamais dans un sport franchement pas particulièrement bandant. Parce que d’accord, cela doit être grisant que de se sentir voler au dessus de la foule d’Innsbruck ou alors, en tant que spectateur, de s’enfiler mass sur mass à Garmisch-Partenkirchen, mais c’est quand même pas le sport le plus excitant à regarder devant sa TV, surtout un 1er janvier tête dans le cul.

    Et pourtant il aura réussi à nous rendre accro à ce sport. Certes, il n’a jamais remporté la mythique Tournée des Quatre Tremplins (j’en profite pour vous conseiller de relire l’extraordinaire récit de l’escapade du délicieux Julien Mouquin lors de sa visite sur ladite tournée lors de la saison 2013-2014) mais Simon Ammann c’est 4 titres olympiques, un titre mondial et trois autres médailles en championnat du monde, un titre mondial en vol à skis, un grand globe de cristal de vainqueur du classement général de la coupe du monde et enfin 23 victoires et 79 podiums de coupe du monde. Ca vous pose un homme.

    Mais franchement là, que cherche-t-il encore ? Qu’a-t-il encore à prouver ? Et a-t-il encore ne serait-ce qu’une once de plaisir à obtenir comme meilleur résultat de la saison une triste 21ème place à Klingenthal ? Voulait-il enfin épingler cette fameuse Tournée des Quatre Tremplins qui lui a toujours échappé ? C’est ballot puisque Simi y a vécu un véritable chemin de croix en enchaînant une 37ème place à Obersdorf, une 43ème à Garmisch, une 46ème à Innsbruck et finalement une indigne 55ème à Bischofshofen.

    La seule idée qui me vient à l’esprit serait qu’il espère encore secrètement réaliser l’an prochain l’exploit absolument inédit et insensé de réaliser un nouveau doublé lors des jeux de Pyeongchang et ainsi devenir sextuple champion olympique lors de trois olympiades différentes et à chaque fois avec huit ans d’écart. Je n’ose même pas y penser mais faut avouer que ça aurait de la gueule et serait la certitude de la cuite du siècle !

    Toujours est-il qu’en attendant et au vu des résultats de cet hiver, ça ressemble plus à une fin en queue de poisson. Une histoire où un pigeon volerait mieux qu’Harry Potter.

    Grégoire Etienne

  • Steve Locher

    Steve Locher


    Le très vocal médaillé de bronze du combiné d’Albertville est bien valaisan jusqu’au bout du slip et s’entête absurdement à ne pas apprendre de ses erreurs. Car comme vous le savez, en Valais on préfère taper bien fort dans le mur avec l’Imprezza car « ce mur n’avait rien à faire là de toute manière ».

    D’ailleurs, Steve Locher n’est pas peu fier de son caractère obtus et le revendiquait haut et fort après son licenciement auprès de la sulfureuse FSS en 2015: « Fermer ma gueule quand ça va pas, c’est pas tant mon style et ça me dérange pas de me prendre le chou avec mes chefs et de leur tenir tête ». Désormais surnommé PPH (Passe Pas l’Hiver) dans ce cirque blanc qu’est devenu la CM de ski, ce non-consensuel de Locher s’est à nouveau pris un mémorable coup de pompes de ski au cul, cette fois-ci de la bureaucrate Fédé de ski italienne (FISI).

    Si le talent de technicien alpin du Valaisan n’est pas en cause (les progrès de Yule et Murisier, c’est un peu grâce à lui, non ?), par contre son clapet de syndicaliste de la CGT continue de le pousser à des fautes de carre dignes d’un Gaspoz des grands jours. Agacé par son abus de patois de Veysonne en lieu et place de la langue de Dante, le directeur technique transalpin Max Cerca mit fin au règne de l’irascible gars de Salins de manière abrupte, mais entièrement justifiée. Avec des résultats aussi poussifs qu’une Alfasud 901, les skieurs italiens auront eu la peau d’un Locher qui apparemment avait un sens didactique du ski digne d’un Chris McSorley un soir de défaite. Sorti par la petite porte après deux géants seulement à la tête du ski technique italien, la grande gueule à Locher reste par contre plus que jamais en piste pour l’obtention de notre Pigeon d’or de décembre. A vous de farter ses skis!

    Paul Carruzzo

  • Sebastian Schilt

    Sebastian Schilt

    Que Gottéron soit qualitativement médiocre cette saison, un petit coup d’œil au classement de la Ligue A suffira pour vous le confirmer.

    Mais que cette médiocrité soit accompagnée de l’affligeante bêtise de son défenseur passoire Sebastian Schilt, là on se croirait typiquement invité au théâtre de guignols accompagné par les quolibets narquois des kops genevois et du LHC enfin (!) réunis. Ayant choppé ses bringues à Lugano dès l’entame du match, ce nigaud de Schilt réussit à offrir 3 buts en power-play aux bianconeri et à prendre 31 minutes de pénalité avant de mieux rentrer au vestiaire au quart d’heure pour une baston perdue aux poings avec le si doux Rafaelle Sannitz.

    Chronique d’un match ordinaire perdu lamentablement 8-1 par les Dzodzets me direz-vous ? Oui si l’on omettait l’incident qui fait désormais passer ce benêt de Schilt pour l’Averel Dalton du hockey suisse. Non content de saborder les Dragons, le 77 fribourgeois réussit à se péter la main…..en frappant bien fort sur le casque de Sannitz. Comme quoi, si on veut flâner l’adversaire sur une patinoire en Suisse, mieux vaut suivre la méthode Bezina ou Duca. Au repos forcé pendant six semaines, Schilt aura loupé par sa crasse idiotie le joli parcours européen de Gottéron. Une pause durant le Tyson de la Sarine aura eu tout loisir de consulter la dernière édition de ‘La boxe pour les Nuls’ et de s’informer sur le régime alimentaire d’un pigeon.

    Paul Carruzzo

  • Fabio Celestini

    Fabio Celestini


    Certes, Celestini fait du bon boulot au LS, il amène du beau jeu à la Pontaise et un peu de fraîcheur en Super League. Mais on s’est penchés à plusieurs de la Rédac sur son cas, et on est bien obligés de le nominer aux Pigeons du mois. Pourquoi demanderez-vous ?

    Il y a probablement un peu de rancoeur du passé, les plus anciens supporters ne lui ayant jamais vraiment pardonné d’avoir lâché le LS comme une merde à Noël 2010, équipe dont il répétait à qui voulait l’entendre comme elle était tellement composée d’amis. Peut-être doit-il alors prouver plus que d’autres, affublé en sus de son incommensurable melon, qui tendrait à faire penser que la meilleure affaire financière que peut faire un club avec Fabio serait de l’acheter au prix qu’il vaut, pour le revendre au prix auquel il s’estime.

    Mais nous pouvons aussi bien rester factuels et noter que la nouvelle coqueluche des médias romands n’a remporté qu’un point sur les huit derniers matchs du premier tour avec des choix tactiques douteux tels qu’utiliser 3 gardiens en 18 matchs et se passer de Kololli (pour de sombres raisons disciplinaires) pour faire jouer un joueur axial sur son aile. Celestini a maintenant le plus dur à faire au LS. Confirmer les attentes et surtout mettre un peu d’eau dans son vin en matière de gestion de ses joueurs.

    Pour cela, il faudra mettre un peu son ego de côté… Espérons que cette nomination l’y encourage.


    La Rédac

  • Sébastien Buemi

    Sébastien Buemi


    Profitant de la création improbable d’une catégorie de course de voitures lentes conduites par des divertisseurs de simulateurs repentis, Sébastien Buemi est devenu champion du monde et vient de remporter les deux premières estafettes de la nouvelle saison

    Alors comprenons-nous bien, je dis pas que c’est simple de conduire ces tracassets le cul par terre dans les chicanes des paradis fiscaux, assisté par des épéclées de larbins. Je comprends bien qu’il faut de l’adresse, de la résistance et du courage. Bon.

    Je ne dis pas non plus que je préfère la Formule 1 dont je regrette le bruit ou la vulgarité ou n’importe quelle autre discipline de sport mécanique qui m’intéressent globalement autant que les commentaires de mon masseur kazakh velu sur l’évolution du Dow Jones.

    Je dis juste qu’il faut à notre citoyen-monégasque-qui-voyage-tellement-vous-vous-rendez-pas-compte-c’est-pas-facile un Pigeon d’or pour commencer l’année en s’achetant une distance et un sens de la mesure.

    Il lui rendra service sur la commode s’il devient réellement reconnu, pour ne pas oublier qu’on l’entend quand il parle de lui. Même à la troisième personne.

    Numéro un incontesté du sport qui n’intéresse que Fathi Derder et sa soeur, l’idole s’écoute, se félicite et s’adoube à chaque occasion de tout un tas de mérites que des journalistes condescendants lui laissent en faisant mine d’y croire. La démonstration arrive, bouge pas.

    C’est un peu gênant.

    Des bagnoles dont la vitesse de pointe est inférieure à celle de mon bus VW, sur des circuits pour poussettes, conduites par des pilotes borgnes et régies par des règles absurdes – tu connais le fan boost ? nan ? c’est l’internaute (la popularité de la discipline n’autorise pas toujours le pluriel) qui suit la course et qui peut attribuer à une voiture une puissance supplémentaire durant un tour, contraignant les pilotes à faire les Artaban de pédiluve sur Twitter pour réclamer des votes… hahahahahahah! Oui, je sais, c’est énorme – autorisent a priori une fanfaronnade mesurée. Mais ce n’est pas le genre de la maison :

    Top 9 des poussages de col 2016 de Môssieur Buemi d’Aigle, tirés du Temps du 10 novembre, du 24 heures du 19 juin et 3 juillet et de la RTS du 4 juillet 2016 :

    « Oui, bien sûr. Ce n’est pas facile de parler de soi comme ça, mais c’est vrai qu’avec les sept courses que j’ai gagnées, je passe pour le favori. Mon équipe, moi, nous faisons figure de référence. C’est sympa de pouvoir se dire ça. »

    C’est pas facile, mais ça passe quand même si on force.

    « Nous sommes des acteurs majeurs de l’histoire, mais nous ne l’avons pas écrite. »

    Un peu comme les lardons dans les röstis à la bernoise.

    « Tout le monde parle de la Formule E alors que nous n’en sommes qu’à la troisième saison. »

    Oui, alors bon, tout le monde parmi les employés du garage Buemi d’Aigle, peut-être.

    « La Formule E a un véritable intérêt public. »

    Moui… peut-être aussi. C’est en tous les cas ce que permet d’entrevoir les 29 likes de la publication du triomphe du prodige.

    « Un bon pilote ne fait rien tout seul, j’ai la chance de faire partie d’un très bon team. Bon, une voiture performante ne suffit pas non plus: nous nous sommes bien trouvés. »

    Il n’existe pas d’Oscar de la fausse modestie, j’ai vérifié.

    « J’ai une bonne compréhension de ce qui peut me rendre rapide sans trop puiser dans les réserves. »

    Voilà.

    « Je n’aime pas trop parler du pseudo déclin de la Formule 1 (…) De mon côté, je savoure le fait d’appartenir à une catégorie en expansion. »

    C’est fou le nombre de trucs dont il n’aime pas parler, vous avez remarqué aussi ?

    « La formule électrique va moins vite que la F1, mais elle est plus difficile. »

    Il ose tout. On le reconnaît.

    « Ils sont tous fiers que je vienne d’ici », à propos de ses amis d’Aigle.

    Et ils ne parlent que de Formule E, oui, on sait.

    Tout ça pour avoir devancé Jean-Eric Vergne et Sam Bird.

    Qui ?

    Oui. Je sais. Attends. Tu veux les pedigree des adversaires :


    Jean-Eric Serge Raymond Vergne.
    Son parcours de pilote lui a permis, avant de rejoindre le monde de l’électrique, de détruire des monoplaces à quelques occasions improbables. Lorsque la belle-soeur du voisin sans permis du meilleur ami noyé du fils invalide du frère suspendu pour dopage du parrain alcoolique du témoin de mariage aveugle d’un type cul-de-jatte croisé dans la rue par une connaissance radiée à vie des compétitions sportives d’une grand-mère grabataire d’un ancien camarade de classe nain du coup d’un soir incarcéré à vie d’une petite soeur tétraplégique d’un pilote d’essai rattrapé par le fisc s’est brisé le péroné en tentant d’y entrer.

    Sa page wikipedia démontre avec audace ce qu’on peut raconter comme excuses épatantes pour fleurir un parcours insuffisant, en parlant de soi à la troisième personne et se conclut par le modeste mais efficace : « Je préfère être sur le banc de touche chez Ferrari que titulaire dans une équipe comme Caterham ! ». Le type est content de lui, c’en est touchant.


    Felix Rosenqvist
    a fini une fois 25ème d’une course de DTM. Il mentionne sur sa page wiki être le détenteur d’un record. Accroche-toi Solange, voici le record : il est le seul à avoir jamais remporté le grand-prix de Macau, le Masters de Formule 3 et le Grand Prix de Pau (sic!). Faisant feu de tout le vieux bois mouillé qu’il peut utiliser pour sa promotion, il pavoisait il y a quinze jours sur Twitter avoir battu le record du tour du karting indoor de Monaco.


    Sam Bird,
    jeté de partout, inonde aussi sa page de références alambiquées et de parcours cabossés qui feraient passer François Bayrou pour un champion olympique. Morceau choisi : « En 2011, on le retrouve en GP2 Asia Series, cette fois avec iSport International. Le championnat ne comporte que quatre courses car deux manches à Bahrein sont annulées en raison de l’instabilité politique qui secoue le royaume. Il termine ainsi 11e du championnat avec 2 points inscrits grâce à une 7e place obtenue à Yas Marina. Il abandonne lors des trois autres courses. » Quand ça veut pas.


    Circonstante atténuante

    Il n’est pas aidé dans sa quête d’humilité par la presse qui participe au jeu du « on fait semblant que c’est important » sans beaucoup de vergogne.

    Ainsi, manifestement pote avec un journaliste du Temps, Buemi obtient de lui en novembre dernier cette aubade que même Francesco Schettino n’eût pas osée : « Au chapitre qui traitera de la Formule E dans les livres d’histoire du sport automobile, le nom de Sébastien Buemi figurera dans les premières lignes. »

    Eluder le fait que ces lignes seront aussi éventuellement les dernières n’est pas techniquement une erreur, nous sommes d’accord.

    Pareil, profitant de la condescendance ou de la moquerie d’un journaliste de la RTS, il reçoit, même de lui le commentaire suivant : « Buemi n’aime pas trop la notoriété, il laisse ça aux Federer, Wavrinka et consorts ».

    C’est bien par goût de la discrétion et de la mesure que Buemi peut encore faire ses courses sans être assailli par les admirateurs. Toute allusion au fait que 29 millions de téléspectateurs suivent Roland-Garros et quatre la Formule E (si on ne compte pas les quelques centaines qui sont liés directement aux entreprises impliquées dans la réalisation de ces promenades d’aspirateurs) serait de mauvais goût.

    Bon. Arrêtons les frais. Un Pigeon et on n’en parle plus.


    Alan Maclero


<h3 style='color:white'>Qui est le Pigeon de décembre ?</h3>

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2 Commentaires

  1. Précision : mon commentaire concerne principalement l’article de Gregory Jaquet sur Sébastien Buemi. Les autres ne m’en voudront pas, j’espère 😉

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