Yes we CAN ! – Groupe A

C’est après avoir longtemps hésité que deux rédacteurs de ton site préféré se sont finalement décidés de te parler de la Coupe d’Afrique des Nations 2017. Parce qu’il aurait été dommage de rompre une tradition vieille de quatre ans, Grégoire Etienne et moi-même nous sommes embarqués pour une présentation des équipes de ce tournoi biennal que l’on trouve toujours sympathique. Alors oui le jeu n’est pas toujours d’une qualité exceptionnelle, le spectacle n’atteint pas des sommets chaque année, mais ce tournoi apporte autant de chaleur dans nos rudes hivers que de la fraîcheur dans les sempiternels PSG-Barça aseptisés. Reste le problème de la retransmission TV…

La 31e édition

Pour la deuxième fois en cinq ans, le Gabon accueille la CAN chez lui. En effet, en 2012, il l’avait co-organisée avec la Guinée Equatoriale. Oui, pour la deuxième édition consécutive, le pays initialement organisateur fait faux bond. Il y a deux ans, la Guinée Equatoriale l’avait également réorganisée à la dernière minute, étant donné que le Maroc avait in extremis annulé sa tenue pour cause « officielle » d’épidémie Ebola. Et bien cette année, c’est à juste titre que la Confédération Africaine de Football a décidé de relocaliser le tournoi 2017 qui devait initialement se tenir en Libye. C’est au Gabon qu’est revenu la tâche d’assurer le déroulement de cette 31e édition. Gageons que dans deux ans, l’édition 2019 prévue au Cameroun se tiendra probablement en Afrique du Sud… C’est ce qu’on appelle une tradition monsieur !

Bien, voyons ce que nous avons globalement au menu de cette 31e édition. Tout d’abord, signalons que la Côte-d’Ivoire, vainqueur il y a deux ans, s’est qualifiée pour défendre son titre, ce qui est souvent loin d’être une évidence en Afrique. Outre la Côte-d’Ivoire, un grand nombre de nations prestigieuses seront présentes cette année comme le Ghana, le Cameroun ou le Sénégal. Mais surtout, il faut noter le retour en force de l’Afrique du Nord puisque l’Egypte, l’Algérie, la Tunisie et le Maroc se sont toutes qualifiées et feront parties des équipes à surveiller au Gabon. En revanche, rigolons très fort à l’évocation des absents nigérians, zambiens, sud-africains et même guinéens. Deux des trois derniers vainqueurs ne seront donc pas présents.

Après Shakira, Simba nous interprète waka waka!

Pour finir, avant de passer en revue chaque équipe à notre sauce, disons encore quelques mots sur l’organisateur de cette édition, le Gabon. C’est dans un climat relativement tendu que se tiendra cette édition, puisqu’il y a quelques mois des émeutes ont éclaté à la suite de la mascarade de réélection d’Ali Bongo. Des grèves ont paralysé le pays durant quelques semaines et les stades risquent fort bien d’être boudés par le public. Une partie de la population ne cautionne pas la tenue de cet événement qui a nécessité la construction de deux nouveaux stades à Port-Gentil et à Oyem. Mais que tout le monde se rassure la présence de Booba à la cérémonie d’ouverture devrait mettre tout le peuple gabonais d’accord.

Groupe A : 

Gabon

  1. Le petit cours de géographie

Le Gabon c’est sous l’Equateur, ça n’est franchement pas très grand et c’est peu peuplé. Même pas 2 millions d’habitants dont la majorité est entassée à Libreville, la capitale. Une contrée située au bord de l’Océan Atlantique, principalement recouverte de forêts denses et vierges, qui n’a a priori pas le profil d’un pays de football et encore moins celui d’organisateur de la CAN. Mais… il y a des gisements de pétrole en mer, ce qui amène bien entendu une bonne rentrée de dollars au clan Bongo, au pouvoir depuis la fin des années 60. Permettant également l’accueil d’événements aussi prestigieux que la CAN et ce pour la deuxième fois en cinq ans. Yiiha !

  1. Le surnom classé au patrimoine immatériel de l’UNESCO : Les panthères

Je n’ai jamais très bien compris quelle était la différence entre un léopard et une panthère. Naïvement je pensais qu’un léopard ça vivait dans la savane africaine et que ça avait une fourrure tachetée. Au contraire, je croyais qu’une panthère ça vivait un peu partout et que c’était uni ou tout noir, mais apparemment ce n’est pas le cas. Après tout, je ne suis pas un spécialiste des félidés. La panthère est donc l’animal totem du Gabon, mais il s’agit d’une panthère toute noire, agile et vive. Un truc qui a de la gueule quoi. Du coup, il s’agit également de la mascotte officielle de cette CAN 2017. Elle s’appelle Simba ce qui en swahili, langue africaine pas pratiquée au Gabon, signifie lion. Je n’y comprends décidément plus rien…

  1. Les ambitions

Le Gabon accueille pour la deuxième fois de son histoire la CAN. La première fois, c’était en 2012 et ça reste un traumatisme pour pas mal de joueurs actuels de l’effectif. Il s’agira donc cette fois-ci de ne pas se brouter en quarts. Le but est sans doute de faire mieux et de ne pas chialer avant les demies. Mais la tâche ne sera pas facile. Tout d’abord, il y a les traditionnelles ingérences africaines du politique dans le sportif qui semblent parasiter le travail du nouvel entraîneur José Camacho. Celui-ci a déjà menacé de prendre ses cliques et ses claques avant même le début de la compétition. Et puis, il y a un groupe A assez relevé duquel il sera compliqué de se sortir. Bref, tout ne semble pas au beau fixe pour que cette équipe qui a énormément de talent puisse s’exprimer au mieux. Les Panthères restent également sur une CAN 2015 catastrophique, de laquelle elles avaient été sorties par un grand coup de pied au cul dès le premier tour. Après, on est en Afrique, le pays organisateur a sa place assurée au deuxième tour, si vous voyez ce que je veux dire… smiley qui fait un clin d’œil.

  1. Les joueurs à surveiller

On ne le présente plus. Le joueur à surveiller est bien évidemment Pierre-Emerick Aubameyang, le buteur en vogue du moment, qui fait la pluie et le beau temps à Dortmund. Devenu capitaine de la sélection, il aura plus que tout autre joueur une énorme pression. Mais il aura également à cœur de rattraper son erreur de 2012 où il avait manqué le tir au but décisif en quart de finale face au Mali. Ce jour-là Pierre-Emerick avait autant chialé que le jour où son grand-frère Willy lui avait piqué son nounours préféré à 6 ans. Bon on parie de toute façon que cette année ça finira de toute manière en pleurs, défaite ou victoire …

Guinée-Bissau

  1. Le petit cours de géographie

Tu connaissais la Guinée tout court et la Guinée Equatoriale et bien je te présente la troisième Guinée ! La Guinée-Bissau que seules 10 personnes en Europe sauraient placer correctement sur une carte. Un petit cours de géographie s’impose donc. La Guinée-Bissau est une ancienne colonie portugaise à majorité musulmane coincée au bord de l’Océan Atlantique entre le Sénégal et la Guinée, en Afrique de l’Ouest. Il s’agit d’un petit pays relativement marécageux (mangroves) et forestier dont tout le monde semble un peu se foutre. Pourtant, il figure sans doute parmi les pays champions du monde du coup d’Etat, de l’assassinat politique et du narcotrafic. Il gagnerait donc à être connu et en plus il participe à la CAN pour la première fois de son histoire.

  1. Le surnom classé au patrimoine immatériel de l’UNESCO : Les lycaons

Tout d’abord à quoi ressemble un lycaon ? C’est une sorte de chien sauvage ou de chacal vivant dans les savanes africaines. Là où je me pose des questions, c’est par rapport au choix de l’animal. Cet animal n’est visiblement pas présent sur le territoire bissau-guinéen (tcheu l’adjectif de malade). Alors pourquoi le lycaon ? Je ne sais pas, mais à première vue l’animal ne présente pas les caractéristiques traditionnelles pour en faire un surnom d’équipe de foot. Vu qu’on est un peu barré, on aime bien, on trouve ça même génial et c’est bien plus original que les lions ou les aigles. En VO ça donne Os djurtus, la classe !

  1. Les ambitions

Pour leur première participation, les lycaons viseront au minimum la finale. Non on rigole, les gars sont déjà tellement contents d’être présents au Gabon que l’attente est moindre, ils sont les véritables Petits Poucets de la compétition. Il faut dire que le pays n’avait pas pris part aux qualifs de 1996 à 2008 et que son championnat est actuellement à l’arrêt pour manque d’argent ! Il s’agira sans doute de faire un « bon tournoi » et de jouer au football. Mais attention la Guinée-Bissau a tout de même empêché la Zambie et le Congo de se qualifier, ce ne sont pas des cadors mais des bonnes surprises de la CAN de ces dernières années.

  1. Le joueur à surveiller

Je n’en ai fichtre aucune idée. La majorité des joueurs évoluent bien entendu au Portugal dans des clubs de seconde zone comme Tondela, Olhanense ou Salgueiros (mon club portugais favori). J’ai pu lire à gauche à droite que l’attaquant franco-bissau-guinéen Frédéric Mendy était le buteur de cette équipe. qui évolue en Corée du Sud, mais je préfère nommer le milieu Zezinho car il a un nom marrant.

Burkina Faso

  1. Le petit cours de géographie

Enfin un pays que la plupart devrait pouvoir situer. Le Burkina est situé dans la région aride du Sahel qui ne fait rêver personne, le Nord est désertique et le Sud est plus verdoyant. Pays parmi les plus pauvres de la planète, sans accès à la mer, le Burkina ne donne à première vue pas très envie d’y passer ses vacances. Par contre, qu’est-ce qu’il donne envie aux babas-cools et aux bobos d’aller y faire de l’humanitaire pour changer le monde ! Et puis c’est un pays qui a des noms de villes rigolos Ouagadougou, Bobo Dioulasso, …

  1. Le surnom classé au patrimoine immatériel de l’UNESCO : Les étalons

Un surnom qui laisse penser que les Burkinabés sont des pineurs patentés. Oui car l’étalon n’est autre qu’un cheval mâle servant à la reproduction mais il désigne également… ben tu sais quoi. Et c’est pourtant bien le surnom officiel de tous les sportifs du Burkina y compris de son équipe de foot. Deux étalons figurent même sur les armoiries du pays. Un peu spécial comme surnom ! Hue !

  1. Les ambitions

Depuis quelques années, le Burkina est devenu un sérieux outsider et ce notamment depuis qu’il a participé à la finale de l’édition de 2013 de la CAN. S’appuyant sur un jeu basé surtout sur le physique, les Etalons présentent également l’avantage de posséder un effectif stable qui a plus ou moins gardé la même ossature depuis 2013. C’est donc une mécanique bien huilée. Il faut également ajouter que le Burkina s’est qualifié dans la douleur puisqu’il a fallu attendre la dernière minute d’un match épique sous le déluge face au Botswana pour composter son ticket pour le Gabon.

  1. Le joueur à surveiller

Avec ses trente balais, Jonathan Pitroipa demeure le joueur à surveiller des Etalons et ce pour la cinquième CAN consécutive, au moins. Même s’il s’est exilé pour gagner ses ronds du côté de Dubaï, il demeure le principal atout offensif des Burkinabés. L’ancien joueur d’Hambourg et de Rennes n’est d’ailleurs pas le seul qu’on a l’impression de voir sur les terrains depuis un bail, Aristide Bancé ou Charles Kaboré, j’avais l’impression que ces gars étaient à la retraite depuis déjà 3 ans… mais en fait ils sont toujours là, et pas si vieux. Puis bon dans les jeunes, on va surveiller Bertrand Traoré, 21 ans, qui fait partie des 32 joueurs prêtés par Chelsea cette saison.

Cameroun

  1. Le petit cours de géographie

Parce qu’ils sont bons (ou pas trop mauvais) au foot depuis les années 90, on a généralement moins de peine à situer le Cameroun sur une carte de l’Afrique. Avec sa capitale Yaoundé, son surnom sympathique (on va y revenir), ses jolis maillots, ses anciennes stars Roger Milla et Samuel Eto’o, le Cameroun a souvent la cote en Europe. Et pourtant c’est une immense dictature quand même… Quand tu penses que Paul Biya est le 2e président de l’histoire de la République du pays et qu’il est au pouvoir depuis… 34 ans, soit depuis l’an 1 après Samuel Eto’o, ça remet les choses en place !

  1. Le surnom classé au patrimoine immatériel de l’UNESCO : Les lions indomptables

Alors là, franchement c’est la classe ! Les lions indomptables, c’est clair, limpide et tellement… africain. Parce que les lions tout court ça aurait été absolument nul, le rajout du « indomptables » parvient à te convaincre que cette équipe en jette. Il te rappelle aussi qu’un lion ça peut être dompté, parce qu’après tout ça reste un félin. Et si tu lui agites un bâton devant, ben ça joue avec, comme un chat. Mais pas ceux du Cameroun, ils sont motherfuckin’ indomptables !

  1. Les ambitions

De par son histoire, le Cameroun est sans doute parmi les trois meilleures nations de football africaines. Il est pourtant bien vrai que depuis quelques années les lions indomptables sont un peu l’ombre d’eux-mêmes. Un rapide coup d’œil à l’effectif permet de constater que le Cameroun ne produit plus vraiment de footballeurs de haut rang et ses dernières performances, aussi bien en Coupe du Monde qu’en Coupe d’Afrique, démontrent que les lions indomptables ne font plus véritablement partie du gratin africain. Une qualification pour le second tour paraît être un objectif raisonnable et déjà satisfaisant pour les hommes d’Hugo Broos.

  1. Le joueur à surveiller

Etant donnée la faiblesse de l’effectif camerounais, on se retrouve avec Vincent Aboubakar comme joueur à surveiller, c’est triste. Joueur de Porto prêté à Besiktas cette année, Vincent a été le buteur providentiel lors de deux rencontres de qualifications gagnées 1-0 face à la terrible Mauritanie et par la revenante Gambie qui avait été bannie par la Fédération Africaine pendant deux ans. Le lyonnais Nicolas N’Koulou fait également partie des stars à surveiller de cette équipe, mais il est défenseur. Un peu plus et il fallait te sortir Jacques Zoua dans cette catégorie. Il aurait été assez symptomatique de te recommander de surveiller un mec qui après Bâle avait été promu une saison en Bundesliga (Hambourg) avant de se retrouver à Erciyespor puis au Gazélec Ajaccio.

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