Qualifs à la place des qualifs (journée 5)

54 équipes vont disputer 274 matches pour désigner les 13 qualifiées pour le prochain Mondial qui se déroulera dans la riante Russie, qualifiée d’office et qui échappe donc ainsi aux contrôles antidopage, à la grande satisfaction des ses sympathiques supporters.

Bilan après la journée de reprise de 2017, à mi-parcours.

 

Finalement, les grands animateurs de ce groupe sont les ineffables Hollandais, qui n’en finissent pas de nous faire marrer. J’avais déjà bien ri à la pique de Gary Romain avant l’Euro 2016 « Il faut vraiment être un sacré numéro de Hollandais pour manquer un mois de juillet en France. Les types y sont allés 13 fois entre 0 et 18 ans en caravane avec papa-maman et ne sont pas capables d’y emmener l’équipe nationale. » Là, ils sont menés 2-0 après 20 minutes en Bulgarie (Bulgarie : depuis 2000, jamais qualifiée en coupe du monde, une seule fois à l’Euro en 2004 avec un bilan de trois matches, trois défaites. Des cadors), perdent le match, virent leur sélectionneur Danny Blind et font quasiment une croix sur la Russie à mi-chemin.

Dans les autres matches, la France et la Suède font le job contre les deux petits, et s’affronteront à Solna lors de la prochaine rencontre en juin.

Tendance : Le Luxembourg s’en va gagner à Feyenoord en juin. Les fabricants de peinture orange font faillite et tous les gamins du coin qui tiennent pour les Pays-Bas par effet de mode se rabattent sur le FC Bâle.  Dans l’autre match, rêvons un peu : La Suède bat la France et relance complètement le groupe. Les Bleus implosent et se font sortir en barrage par l’Irlande, en prolongations, sur un centre entaché d’un double contrôle de la main de Duffy.

Je ne vais pas revenir sur la pénible victoire de la Nati, Chessex l’a fait très mieux que moi. Dites, entre nous, au passage… Vous aviez compris le titre de son article, « Du billard avec une corde » ? Parce que moi j’ai dû lui demander, toute honte bue. Il s’agit d’une expression à connotation sexuelle : essayer de pénétrer sa partenaire avec une molle érection, ce serait comme jouer au billard avec une corde. Merci Carton-Rouge de nous instruire chaque mois ! Ceci dit, avec cinq victoires en autant de matches, la Suisse fait partie des deux nations européennes à faire carton plein, avec l’Allemagne. On ne va pas bouder notre plaisir. Mais n’allons pas croire que la qualification nous tend les bras. Les Portugais atomisent tout sur leur passage et ont leur feuille de route : se présenter le 10 octobre avec la meilleure attaque du continent devant la paire Djourou-Schaer. Brrrrrrr. A noter qu’avec 19 goals en 5 matches, ils sont troisièmes,  derrière la Belgique (22 goals) et l’Allemagne (20).

Dans le dernier match, Andorre a mis fin à une coquette série de 58 défaites en matches officiels en obtenant le nul 0-0 contre les Féroés. Je ne sais pas si des supporters Féringiens ont fait le déplacement. Si oui, j’ai une pensée pour eux.

Tendance : La Suisse remporte les 4 prochaines parties 1-0, pendant que le Portugal en plante 7 par mi-temps. Lors de l’ultime match, Petkovic aligne à la surprise générale Gandalf seul en défense centrale. D’entrée de jeu, celui-ci hurle « Vous ne passerez pas ! », plante son bâton dans la pelouse et ne bouge plus. La Suisse en prend 9. En barrage, la Nati sort la Pologne aux pénalties à Varsovie, et les Helvètes font la fête devant le mur des ultras de Legia. Les supporters suisses sont gardés 36 heures dans le stade et exfiltrés un par un via un hélicoptère de l’armée.

Les Allemands sont donc la seule sélection à avoir engrangé 15 point en 5 matches, avec Unser Nati. En Azerbaïdjan, ils ont carrément pris leur premier goal des qualifs, c’est vous dire s’ils maîtrisent leur sujet. Après un début de feu, les Azéris de Prosinecki marquent le pas (mais en fait, toute équipe qui affronte l’Allemagne marque le pas).

A St-Marin, les locaux ont pris 4 goals en 9 minutes contre la République Tchèque. On peut quand même parfois se demander d’où ils tirent leur motivation, eux qui ont même réussi il y a un mois à offrir en amical sa première victoire à Andorre depuis treize ans…

Dans le troisième match, l’Irlande du Nord a définitivement débranché la Norvège et confirme sa prétention d’accrocher le barrage.

Tendance : Non contents d’être certains de prendre une valise lors de leur prochain match à Nuremberg, les Saint-Marinais ont en plus réussi à vexer les Allemands au match aller (lire leur porte-parole ici). Quand tu mesures un mètre douze, est-il nécessaire de traiter Tyson de petite bite juste avant de monter sur le ring ? Ça sent quand même l’immense déculottée… Azerbaïdjan-Irlande du Nord sera le vrai choc de cette journée.

La sélection de Géorgie est relativement jeune (première apparition en 1990, après l’effondrement de l’URSS), et son manque d’expérience se transforme parfois en incapacité à provoquer la chance. A Cardiff cet automne, la latte sauve les Gallois dans les dernière minutes. Cette fois-ci, contre la Serbie, Katchavara ouvre la marque d’entrée suite à une bourde défensive à faire pâlir Senderos, puis la Géorgie rate le break quand deux joueurs se présentent absolument seuls devant Stojkovic, pour mieux tirer à côté. Ils finissent par perdre une rencontre qu’ils semblent avoir dominée. C’est le métier qui rentre. D’un autre côté ils viennent de perdre en amical contre la Jordanie, on va les laisser grandir un peu.

Eire-Pays de Galles devait être un choc. Le choc a bien eu lieu entre Taylor et Coleman, double fracture tibia péroné et rouge direct. Pour le reste, pas grand chose à signaler, mais ça nous fait quand même quelques jolies photos en souvenir. Aux dernières nouvelles Coleman pourrait être absent « pour une durée indéterminée ». Tu m’étonnes.

Ce nul fait les affaires de l’Autriche qui reste en vie grâce à sa victoire sur la Moldavie.

Tendance : Les 4 « gros » s’affrontent directement lors de la prochaine journée, qui pourrait bien être décisive. Si l’Eire qui reçoit l’Autriche et la Serbie qui reçoit le Pays-de-Galles s’imposent à domicile, il n’y aura plus de suspense sur les noms des deux premiers.

J’avais (poliment) demandé que quelqu’un pète les genoux de Lewandovski, mais personne ne m’écoute. Résultat, il ouvre la marque à Podgorica et la Pologne s’envole, merci pour elle. On ne voit plus très bien ce qui pourrait les arrêter. Par contre, la lutte pour la place de barragiste fait rage avec 4 équipes séparées d’un seul point. Pensez que la Roumanie qui a remporté un seul match est encore dans la course, de même que l’Arménie… Du suspense donc, même si on aurait évidemment préféré que les joueurs polonais demandent pardon à genoux de s’être comportés comme des connards en huitièmes de finale à St-Etienne, et perdent tous leur match par forfait en raison de crises de botulisme. Parfois, quand je pense à eux en scalpant des bébés loulous de Poméranie, je me dis qu’ils sont condamnés à parler une langue qui  compte sept cas (nominatif, génitif, datif, accusatif, vocatif, instrumental et locatif) et cinq genres (le masculin personnel, le masculin animé, le masculin inanimé, le féminin et le neutre), et ça m’apaise.

Tendance : Lewandovski va continuer à se tirer la bourre avec CR7 pour le titre de meilleur buteur de ces qualifs. Les Danois qui péclotent depuis quatre ans et qui ont débuté ces qualifications de manière bien poussive vont complètement se relancer en s’imposant au Kazakhstan. Le Monténégro, qui reste sur deux défaites, n’a pas dit son dernier mot et n’aura pas le droit à l’erreur contre l’Arménie. Bref, la bouteille à l’encre pour cette deuxième place.

Savez-vous quelle équipe a la plus haute possession de balle en Europe sur ces 5 premiers matches ? L’Espagne… D’accord, c’était facile. Mais ils sont à égalité avec l’Angleterre, et là on sort subitement du cliché sur le foot anglais et son éternel kick and rush (dont on retrouve des traces dans l’ADN du championnat anglais, ce qui participe de nous donner parfois des matches spectaculaires, mais qui n’est plus tant d’actualité en équipe nationale). Sans briller – et souvent sans Rooney – les Three Lions sont solidement installés en tête. L’Angleterre est la seule nation a n’avoir pas encore pris de goal, Joe Hart ayant décidé de mettre fin à la série de boulettes des gardiens anglais (disons au moins depuis sa trouée contre l’Islande à l’Euro…) et Southgate est en poste depuis plus de six mois, presque une éternité dans le contexte mouvant qui a suivi l’élimination de carnaval en France.

La Slovaquie, la Slovénie et l’Ecosse batailleront donc pour accrocher le barrage, avec entre autres un savoureux Ecosse-Angleterre le 10 juin, sur fond de Brexit d’un côté et de reférendum d’indépendance de l’autre. Cela pourrait bien nous donner un match électrique, et en tous les cas une ambiance folle.

Enfin, notons que Malte n’est pas en fin de classement partout : elle est première au classement disciplinaire, avec 4 cartons rouges et 14 jaunes (en 5 matches, donc). De la belle ouvrage. Saint-Marin n’est pas bien loin d’ailleurs, tout comme Andorre, le Luxembourg et le Kazakhstan… De l’eau au moulin de Thomas Müller, quand il se plaint que les petites équipes cisaillent tout le match…

Tendance : La prochaine journée va être éclipsée par le choc de Glasgow, d’autant que les Slovènes (contre les moissoneuses-batteuse maltaises) et les Slovaques (contre la faible Lituanie) devraient faire le plein, obligeant la Tartan Army et leur équipe fétiche à créer l’exploit contre l’ennemi anglais, sous peine de laiser filer définitivement le train. L’Angleterre sera probablement favorite à dix contre un, mais je ne peux pas m’empêcher d’y croire.

Avec sa victoire contre Israël, l’Espagne est invaincue depuis 13 matches de qualification (12 victoires et 1 nul). On se dit que c’est déjà une bien jolie série… Mais de son côté, l’Italie bat l’Albanie et reste invaincue  depuis… 54 matches et plus de dix ans ! Sa dernière défaite en éliminatoires remonte à septembre 2006 contre la France, avec entre autres un doublé de Sydney Govou, j’ai vraiment l’impression de parler d’un match d’avant-guerre diffusé en noir et blanc sur ORTF Télévision.

Evidemment, difficile contre ces deux monstres de se frayer un chemin pour les autres équipes. Israël a perdu ses dernières illusions à Gijon, bien aidée par son gardien Marciano, qui nous fait une « Joe Hart » sur le deuxième goal et une « Benny Hill » sur le troisième. L’Albanie a quasi joué à domicile à Palerme, avec sa cohorte de supporters, ses six sélectionnés qui évoluent en Italie et son sélectionneur De Biasi… Cela ne les a pas empêché de perdre.

Tendance : Au risque de me répéter, tout ne sera que remplissage avant le choc du 2 septembre entre l’Espagne et l’Italie. Cette dernière devra s’imposer pour effacer sa mauvaise différence de buts (+17 pour la Roja, +9 pour la Squadra…) Le deuxième de ce groupe sera clairement l’épouvantail des barrages.

La Belgique sauve l’essentiel à 11 contre 10 et dans la dernière minute du temps réglementaire contre son dauphin grec. J’imaginais vraiment qu’ils allaient dérouler sans accroc dans ce faible groupe : ils ont d’ailleurs la meilleure attaque du continent avec 22 goals, dont 6 pour ce buteur de grande classe qu’est Lukaku. Mais les Diables sont décimés par les blessures (dont celles de Eden Hazard et de Kevin De Bruyne pour ne citer que deux stars) et les Grecs, en ce jour de fête nationale pour eux, sont passés tout près de l’exploit, dans le style de jeu qu’on leur connaît depuis au moins 20 ans (aussi recroquevillés en défense que Kampusch au fond de sa cave).

La Belgique n’est donc pas à l’abri d’un faux pas qui pourrait profiter soit à la Grèce, soit à la Bosnie. A noter que les deux poursuivants s’affronteront en juin à Zenica, et que les Diables doivent encore se rendre chez l’un comme chez l’autre.

Rien à signaler chez les trois petits que sont Chypre, l’Estonie et Gibraltar. Ah oui, tiens, pour l’anecdote, Gibraltar aligne régulièrement les trois frères Ryan , Lee et Kyle Casciaro, et les deux frangins Joseph et Roy Chipolina. Ça ne nous fait toujours pas une équipe qui tient debout, mais ça me permet de tirer à la ligne.

Tendance : La Belgique peut-elle foirer ces qualifs ? Ceux qui pensaient après l’élimination en quarts l’été dernier que cela était plus un problème de mental que de sélectionneur garderont un oeil sur la suite. J’avoue que j’en ferai partie.

La Croatie consolide sa deuxième place dans un match joué à domicile et devant son public. Ça n’a l’air de rien mais avec le nombre de matches à huis clos qu’ils se tapent à cause leurs abrutis de fans, c’est déjà un exploit en soi. En battant l’Ukraine, elle prépare au mieux le choc à Reykjavik en juin. L’Ukraine voit le Mondial s’éloigner, même si rien n’est joué. D’un autre côté, quand on voit le merdier politique à l’Eurovision de la chanson entre les organisateurs Ukrainiens et la participante russe, on se demande si les joueurs de Shevchenko pourraient passer la frontière russe.

L’Islande s’est chichement imposée à Shkodër, concédant même le premier but de l’histoire du Kosovo marqué sur une phase de jeu (après leur penalty obtenu en Finlande).

Enfin, la Turquie de Terim le schgterzu (je n’ai plus de mots pour le décrire) a encore un peu d’espoir après sa victoire contre une très très faible Finlande.

Tendance : Avec dans ce groupe quatre équipes qualifiées l’été dernier, chaque journée propose un ou plusieurs chocs. Islande-Croatie, Ukraine-Turquie, Turquie-Croatie, Islande-Ukraine, Turquie-Islande, Ukraine-Croatie… La route est encore longue et tout semble pouvoir se passer, à part évidemment un sourire de cet empaffé de Terim (ça y est, ça m’est revenu).

 

A propos Yves Martin 247 Articles
Cette Nati a deux vertus : celle de faire rêver quasi tout son peuple, et celle d'emmerder les connards de la fachosphère. Longue vie à elle.

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