L’équipe-type des dictateurs

                                                        

Remplaçants : Benito Mussolini, Hugo Chavez, Hosni Moubarak, Abdelaziz ibn Saoud, Saddam Hussein, Issayas Afewerki.

Nikita Khrouchtchev 

Quand tu donnes l’ordre d’ériger un rideau de fer, c’est que tu es tout sauf une passoire. Dès lors, quoi de plus normal que la titularisation de Nikita dans les cages de notre Nightmare Team ? Il marchera sans doute sur les pas de son compatriote et unique gardien de but Ballon d’Or Lev Yachine. Nikita, c’est des gants d’argent mais aussi des gants de travail au fin fond de la Sibérie. Son point fort ? Les sorties aériennes. Les Ricains de la NASA pourront confirmer. Donc si l’équipe adverse veut planter un pion à Nikita, ça sent déjà le Russie pour elle.

Contrairement à Samir Nasri, Nikita a du respect pour les anciens. 

Alexandre Loukachenko 

Si tu es un partisan des déclarations homophobes et antisémites tout en expliquant en toute décontraction que le IIIe Reich n’avait pas que des mauvaises idées, c’est que tu es un adepte des débordements. Tu te retrouves donc tout naturellement comme valeureux latéral. Alexandre est dur sur l’homme et capable de véritables attentats. Cela impressionne forcément.

Robert Mugabe 

Une longévité à toute épreuve. Le Rigobert Song zimbabwéen. Robuste défenseur central de son état, il parvient à mettre tous ses adversaires hors-jeu grâce à son sens de l’anticipation. Au vu de sa capacité à magouiller les scrutins, on peut aisément parier sur le fait qu’il sera un candidat sérieux pour le Ballon d’or en fin d’année.

Kim Jong-un 

En tant que Suisse, cela restera une éternelle déception. Rakitic, Petric, etc, on les connaît ceux qui grandissent dans nos contrées avant de repartir jouer pour leur pays d’origine. Kim, on lui a offert ses études et tout ce qu’il y a autour, le mec préfère retourner chez lui et défendre les couleurs de la Corée du Nord, alors qu’il n’y a objectivement aucune chance de le voir gagner un jour le Mondial. Impassable dans le un contre un (son demi-frère s’en souvient encore), il bétonne une défense nationale comme personne. Et pendant ce temps-là, dire qu’on s’est tapé Senderos et Murat Yakin. On n’est définitivement pas un pays de foot…

Mao Zedong 

Comme latéral gauche, son entraîneur lui demande de coller la ligne de touche. Problème : il joue tellement à gauche qu’il contrôle parfois malencontreusement le cuir hors des limites de jeu. En début de carrière, parfois timoré avec le ballon, il fallait qu’il se débride quelque peu, comme l’a sûrement dit Thierry Roland. En progressant, il s’est affirmé comme l’homme qui a mené la Révolution culturelle du poste de latéral. Défensivement solide, il sait mettre les barbelés pour garder un avantage. Ainsi, l’ailier adverse n’a aucun ballon à se mettre sous la dent et n’aura pas d’autre choix que de crier famine.

Adolf Hitler 

Organisateur, ratisseur, c’est le patron du milieu de terrain et évidemment le capitaine de l’équipe. Habile tactiquement, Adolf place ses pions autour de lui afin qu’il en ait le moins à foutre possible. Sorte de Stefan Effenberg des grandes années. Quand il faut poser un tacle, Adolf est présent, toujours prompt à briser un adversaire pour l’envoyer prématurément à la douche. Cependant notre meneur d’hommes a été quelque peu diminué par les blessures durant sa carrière. Pris de tremblements depuis qu’il a subi un petit pont (aérien) de la star anglaise Parkinson, il a également dû faire face à une fracture du petit juif du coude, qui fut logiquement moins médiatisée. Pionnier du gegenpressing, il ordonne à ses coéquipiers d’aller envahir la moitié de terrain adverse dès que possible, surtout si la charnière centrale a le malheur d’être polonaise. Malheureusement, sa carrière a pris fin aussi subitement que celle de Robert Enke. Et tel Marcelo Bielsa partout où il passe, son œuvre a vite été démantelée.

Très belle image de sportivité avec cette haie d’honneur pour le champion. 

Omar Bongo

L’homme sûr du milieu, une machine de précision. Il triomphe avec autant de bonheur sur le terrain que dans les urnes. Sur l’ensemble de sa carrière, Omar affiche un taux record de 112% de passes réussies par match et également 8 tirs cadrés en moyenne sur 6 tentatives par rencontre.

Augusto Pinochet

Pas du genre à tricoter avec la balle, il est capable de décocher des coups de fusil à 30 mètres. Très fin techniquement, il surprend grâce à sa vitesse d’exécution. En revanche, et cela lui a été reproché par les spécialistes, Augusto n’utilise jamais la feinte de frappe. Dans un rôle très libéral sur le terrain, il arpente tous les recoins du rectangle vert. Sorte d’électron-libre, il n’a pas souhaité faire partie de l’Union des syndicats des joueurs de cette formation.

Franco

Il faut toujours un gars un peu surcoté dans une équipe. Un galactique, un artiste, un esthète qui n’a pas envie de se faire mal, d’y aller Franco dans les duels. Cependant, il a du talent et il serait difficile de prétendre que c’est un coiffeur, comme ne le confirme pas son crâne chauve. Adepte des renversements de jeu, il brille grâce à ses porteurs d’eau dévoués du milieu de terrain qui ne feraient pas tache dans un camp de travail forcé.

Bachar al-Assad

C’est simple, c’est le goleador de l’équipe-type. Quand il se présente face au gardien adverse, il le fusille à bout portant. Glaçant de réalisme. Très fort en pivot, il est également capable d’envoyer des mines en reprise de volée, des chiites surpuissants en quelque sorte. En plus, comme il est fin techniquement, on ne peut pas dire qu’il Alepieds carrés.

Pol Pot

Il y a eu Pol Gascoigne, Pol Scholes et Pol Pogba. Alors pourquoi pas Pol Pot ? Nostalgique de la règle du but en mort, il est l’homme des grands rendez-vous. Impressionnant de précision, il ne dévisse jamais sa frappe. Habile dans les petits espaces, il n’hésite pas à éliminer tous ceux qui auront le malheur de se trouver sur son chemin. Malgré sa hantise des Libéros très radicaux, Pol ne se laisse jamais faire et travaille sans relâche pour devenir toujours Khmeilleur.

Comme le FC INEOS en son temps,  l’AS Pol Pot a un nouveau logo. Et ça ne plaît pas à tous les supporteurs. 

Remplaçants :

Benito Mussolini : Adrien Rabiot est le « Duc ». Il est donc normal que le « Duce » prenne sa position : sur le banc.

Hugo Chavez : Le salut peut-il venir de lui ?

Hosni Moubarak : Il fait banquette, en attendant son passage chez les vétérans.

Abdelaziz ibn Saoud : Vu ses problèmes cardiaques, il convient de ne pas trop l’exposer.

Saddam Hussein : Trop irrégulier. Le rôle de remplaçant lui pendait au nez cou.

Issayas Afewerki : Une référence à Mario Götze ou Eder. Un peu moins connu mais décisif dans les moments importants.

Le staff :

Entraîneur principal : Tito (pas Vilanova, paix à son âme, mais l’autre).

Entraîneur des gardiens : Rudolf Höss.

Soigneur : Josef Mengele.

Attaché de presse : Yves Martin.

 

Crédits photo :

Kim Jong-un : https://pixabay.com/fr/vectors/communisme-communiste-piratage-kim-1294256/

Khrouchtchev : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Joseph_Stalin_and_Nikita_Khrushchev,_1936.jpg

Hitler : https://www.flickr.com/photos/recuerdosdepandora/7106028925

Pol Pot : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Mural_painting_celebrating_Pol_Pot_in_Sundsvall.jpg

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6 Commentaires

  1. Ça pourrait être mal interprété… mais celui là il est excellent dans le 12ème degré 🥱…
    L’entraîneur des gardiens: 12 étoiles !!!!! Mythique.

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