Clubbing: AS Monaco

Top ! Je suis un club de football français ou presque, évoluant en rouge et blanc. Dans les années 2000, je parviens une fois en finale de la Ligue des Champions mais n’arrive pas à remporter le titre. J’ai comme figures emblématiques des joueurs comme Thierry Henry ou Emmanuel Petit. Le nom d’Arsène Wenger m’est également associé à jamais. Je suis ? Je suis ? Arsenal ! Perdu ! Vous passez la main…

L’histoire complètement bidon du club

L’histoire officielle veut que l’AS Monaco ait été créé en 1919 par fusion de plusieurs petits clubs sportifs. Pour tout dire, la date de création fait débat et personne ne semble être d’accord… On te vend du 1919, du 1923 ou encore du 1924. Bref, il semble régner un flou total sur l’histoire de la création du club et c’est bien normal. La vérité est sans doute que le club a été construit par des mecs cherchant à planquer leur pognon afin d’éviter le fisc de leur pays.

Couleurs, symboles et surnoms à la con

On a presque envie de formuler nos plus plates excuses, car pour la troisième fois consécutive dans clubbing, on va devoir dire le rouge et le blanc. Pas très original, mais cela reflète finalement bien la proportion de rouges et blancs dans le sport et plus précisément le football. Un fléau. Toutefois attention, ce qui fait la marque de fabrique de Monaco c’est ce maillot divisé entre les deux couleurs les plus répandues de manière diagonale. Le genre de maillot qui fait que tous les adversaires rouges ou blancs doivent sortir leur deuxième équipement (à condition qu’il ne soit pas rouge pour des blancs et blanc pour des rouges) et cela représente sans doute plus de 50% des équipes de football. En résumé, ils font un peu chier tout le monde comme la Croatie avec leur damier. Ces couleurs proviennent du drapeau de Monaco qui n’est pas beau à voir. Une bande rouge et une bande blanche, le même drapeau que l’Indonésie et le contraire de celui de la Pologne (ou de Soleure voire de la ville de Lausanne si tu es plus local).

Côté symbole, l’AS Monaco a repris la couronne de la famille royale, les Grimaldi qui font du bobsleigh, du cirque et des gamins avec n’importe qui, comme Gad Elmaleh.  Pas de surnom très marquant pour le club de la Principauté. Tout au plus l’ASM, ce qui traduit une nouvelle fois l’amour des Français pour les acronymes. A ranger dans la longue série des Péessegé, Ohème, Ohelle , Téfécé, Losque, Ogécé, Ahesse,… Smique, Ereuher, Médèphe, Ahainepéheu. Nous, on aurait bien aimé qu’on les surnomme les millionnaires ou les friqués, à la limite les BCBG pour faire plaisir aux Français… Ça aurait eu plus de gueule.

Stade et supporters

La raison pour laquelle on n’a franchement pas envie d’aimer l’AS Monaco, c’est son stade Louis II. Tout d’abord, sa capacité est de 18’000 et quelques places, ce qui en fait un des moins grands stades de Ligue 1. Il possède à titre d’exemple une capacité aussi importante que celle du Roudourou à Guingamp. Cela se tient néanmoins étant donné que Monaco ne compte pas plus de 40’000 habitants. Mais là où le bât blesse, c’est que les tribunes de Louis II sont aussi massivement fréquentées qu’une église le dimanche matin (j’en sais rien, je n’y suis jamais allé) et l’ambiance y est certainement aussi folle d’ailleurs. Même lors des grands chocs, Louis II peine à se remplir. Il n’est même pas rare d’avoir plus de supporters visiteurs que locaux… Et puis surtout Louis II reste le stade lié à la Supercoupe d’Europe, ce titre dont personne n’a rien à foutre. Depuis le prestigieux trophée a été délocalisé dans une ville différente chaque année. Pour que tout le monde ait aussi le droit de voir jouer Messi ou Cristiano Ronaldo et être heureux. L’an passé c’était Trondheim, cette année ce sera Skopje. En ce qui concerne les supporters… pas grand-chose à dire, il y a le Prince Albert et sans doute quelques types un peu rebelles qui ne viennent même pas de la Principauté. Oui l’ASM a un certain nombre de supporter un peu partout en France.

Ça sent encore le match à huis-clos du côté de Louis II

Les grands rivaux du club

Avec son armada de supporters et ses fans totalement barjots, Monaco a bien entendu une flopée d’ennemis dans le football. Non, on peut résumer les rivaux des Monégasques à un seul club, l’OGC Nice. Les raisons sont purement géographiques, vingt kilomètres séparent les deux villes et les deux clubs se disputent le derby de la Côte-d’Azur. Ce qui en fait presque le seul « vrai » derby de France. En réalité, ce sont plus les Niçois qui détestent Monaco par sa proximité et son côté bourge. Ce n’est pas parce que tu n’as pas 30% de millionnaires que ta ville est un bastion du prolétariat non plus. On peut également parler de rivalité avec l’OM et le PSG. Mais ces rivalités sont uniquement sportives dans la mesure où l’ASM a souvent lutté pour le titre ces dernières années. Certains voient en un Paris-Monaco une nouvelle rivalité depuis qu’il s’agit des deux clubs les plus riches de France. Le Milliardisco. Et puis sinon il y a de la rivalité en formule 1 et en tennis. Puisque quand ça n’est pas en Suisse, la plupart des pilotes ou des tennismen choisissent Monaco comme lieu de résidence. Tiens, on se demande pourquoi ? Sans doute parce qu’ils sont accroc au casino.

Les Red-White Principals, la frange dur des supporters de l’ASM

Le ou les joueurs qui pourraient avoir leur statue à l’entrée du stade

Remettons chaque chose à sa place. Posséder sa statue à l’entrée du Stade Louis II équivaut pratiquement à avoir sa statue entre deux bacs à fleurs sur les quais de Montreux. Ce qui n’est déjà pas à la portée de tout le monde, il est vrai. Et puis on pourrait se demander quel genre de joueur pourrait avoir l’idée saugrenue de passer toute sa carrière à Monaco ? Beaucoup d’anciennes gloires du foot français y ont fait leurs armes, elles n’y sont cependant pas restées assez longtemps pour y devenir de vraies légendes. Citons les Henry, Trezeguet, Petit, Thuram, Djorkaeff ou encore Barthez (que des mecs que j’adore, à part Djorkaeff) qui y ont tout de même joué pas mal de saisons. Bref, c’est un vivier à mecs de 98. Il y a également plusieurs stars étrangères qui y ont laissé leur empreinte comme Enzo Scifo, George Weah ou Jürgen Klinsmann. Mais le vrai symbole de l’ASM, c’est Jean-Luc Ettori, le gardien moustachu des Bleus dans les années 80. Presque 20 saisons disputées en Principauté et la conquête de trois titres de champion de France, il y a même passé toute sa carrière. Après je ne me souviens pas très bien de cette époque, celle des Marcel Dib et Luc Sonor. Un peu plus récemment il y a également Claude Puel (actuel entraîneur de Southampton) qui y a également passé toute sa carrière professionnelle. Franchement chapeau, ça a plus de mérite que de faire toute ta carrière à Chelsea ou au Barça.

Le joueur qui a joué pour le club mais qui se ferait balancer des tomates à la gueule s’il osait revenir

On parle de Monaco… jeter des tomates sur quelqu’un n’est sans doute pas dans les mœurs, jeter des billets de banque voilà une pratique monégasque. En plus, ça n’est pas franchement un club réputé pour la fidélité de ses joueurs. Aucun ne rêve véritablement de faire une grande carrière à l’AS Monaco, même si cela offre quelques avantages. Pour toutes ces raisons, il devient difficile de trouver un joueur spécialement haï à Monaco. On peut citer le cas de Cyril Rool. L’ancien bad-boy de Ligue 1 a bien joué une saison pour l’ASM avant de finir chez l’ennemi niçois et de surenchérir en filant ensuite à l’OM mais cela lui aura certainement valu un petit « bouh » venu de quatre supporters dans les tribunes.

Le match d’anthologie du club dont on se souviendra dans 50 ans encore

Beaucoup de monde s’en souvient, l’exploit de l’AS Monaco reste d’avoir disputé une finale de Ligue des Champions. C’était en 2004, une défaite 3-0 face à Porto. On s’en souvient particulièrement bien parce que c’est peut-être la seule fois de l’histoire qu’un vent de folie s’était emparé de cette compétition. Personnellement, je n’arrive pas à comprendre comment il est possible qu’en 25 ans d’existence, il n’y ait jamais eu l’once d’une seule surprise (hormis 2004 et 2012 avec l’APOEL Nicosie en quarts) dans cette foutue compétition. Et les choses ne vont pas en s’arrangeant. Bref, revenons à l’AS Monaco et à la saison 2003-2004. Une sacrée performance en Ligue des Champions avec par exemple une victoire 8-3, dont un quadruplé de Dado Pršo, sur le Deportivo La Corogne en phase de poules. Mais le match qu’il faut probablement retenir de cette épopée demeure le retournement de situation face au Real Madrid. 4-2 pour le Real à Bernabeu. Menés 1-0 par un but de Raul, les Monégasques vont parvenir à en planter 3 à Casillas et à éliminer le grand Real en quarts de finale. Ce soir-là, le nabot Ludovic Giuly est énorme et Fernando Morientes crucifie son club de cœur. Au final, 3-1 et Monaco s’adjuge le droit de défier Chelsea en demies où là aussi, l’équipe alors entrainée par Dédé Deschamps sortira deux sacrés matchs.

Mais c’est le Barça-PSG de 2013, 2014, 2015 ou 2017 ?

Bon ok, et actuellement

Personne ne porte vraiment les pensionnaires de Louis II dans son cœur. Pourtant, ils ont largement leur place dans le championnat français actuel. De par leurs résultats et de par les talents qui y sont passés ou qui y ont été formés, Monaco demeure un club mythique et attire même un peu de sympathie. Parce que aussi bête que ça peut paraître, supporter Monaco est presque devenu un acte de rébellion. Récemment passé dans l’ère du football 2.0 avec le rachat du club par le milliardaire russe Dmitri Rybolovlev, l’ASM a de beaux jours devant lui. Pour preuve, les Monégasques sont actuellement en tête du championnat de Ligue 1, après plus de 4 ans de domination parisienne. Ils sont également toujours engagés en Ligue des Champions et ont pris part à un match bien plaisant face à Manchester City. Au final, il se pourrait bien que leur parcours s’arrête en huitièmes de finale et qu’ils perdent le championnat au profit de la machine à fric PSG, mais Monaco est bien de retour et le stade commence à se remplir petit à petit. Le club attire même une ou deux pointures comme l’éternel blessé Falcao par exemple. Pourtant, il y a de cela quatre ans Monaco croupissait en Ligue 2 et disputait des matchs endiablés face au Havre et à Châteauroux. Au moins, il y avait une bonne raison à ce que le stade Louis II soit vide.

La nouvelle blessure de Radamel Falcao

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