Portugal – France : Le calosse jusqu’à la lie

Après avoir hésité à boycotter cette affiche de merde, honnêtement la seule digne de parachever un Euro de la même matière, la rédaction a décidé de concentrer toute sa mauvaise humeur dans un seul article. Finalement, on n’a pas un beau gagnant, mais on a un magnifique perdant, c’est déjà ça.

LE RÉSUMÉ

(Nicolas Huber) Les coqs se sentiront comme des sardines en 2004. A domicile, favoris sans être flamboyants, face à un adversaire qui a fait le minimum pendant un mois, ils trébuchent alors que tout était réuni. Bon, il y a quand même Stéphane « j’veux dire » Henchoz qui trouve que le vainqueur a mérité son sacre. C’est vrai qu’avec son état de service comme coach, il doit être impressionné par ce qu’a réussi à faire Fernando Santos; les Lusitaniens, qui savent si bien bétonner, ont enfin trouvé « l’ingénieur » qui leur manquait pour faire quelque chose qui tienne debout.

(Yves Martin) La France en commando bien organisé fomente d’entrée un attentat contre le seul joueur capable de leur barrer la route. Leur forfait accompli sous les yeux embués d’amour des arbitres, ils se sourient tellement parmi qu’ils oublient de jouer. A la fin du match je repense aux déclaration de Valls : « Chez nous, on est presque invincible », et à ce merveilleux public de footix qui est persuadé d’avoir inventé la chanson « Griezmann on fire », et je leur pardonne tout : ils sont tellement beaux quand ils pleurent de rage.

L’HOMME DU MATCH.

(Julien Echenard) José Fonte ! Contrairement à ce que Develey veut bien nous dire, le bonhomme ne sort pas de nulle part après 4 ans de Premiership à Southampton… Mais surtout, José a réalisé une très grande finale en étant sobre, appliqué et concentré. Tout ce que l’on attend d’un défenseur central en somme.

On aurait bien aimé vous nommer un joueur qui nous aurait fait rêver mais c’était plus qu’impossible à trouver lors de ce match complétement immonde qui nous aura fait vomir jusqu’au bout de la nuit. On a hésité à évoquer Digne ou Jallet pour leur participation passive à cet Euro mais le quatrième degré a ses limites, non ?

Un Euro tout pourri ne pouvait évidemment pas avoir une brillante étoile comme homme du match de sa finale…

(Olivier Di Lello) Forcément le mec qui marque le seul but d’une finale en prolongations. Eder rejoint Oliver Bierhoff, David Trezeguet, Andrés Iniesta ou encore Mario Götze au panthéon des joueurs qui ont décidé une finale en prolongations (la plupart entrés en cours de jeu d’ailleurs). Et puis après je me suis demandé si ça n’était pas CR7 en fait. A quel point sa sortie sur blessure mise en scène de manière totalement dramatique n’a pas influencé l’issue de ce match ?

1860848263_B979178726Z_1_20160710232046_000_G2676Q1TP_2-0

LA BUSE DU MATCH

(Julien Echenard) Elles étaient nombreuses les buses mais on citera Deschamps par-dessus toutes celles-ci. En effet, une fois privé de sa chatte légendaire, DD et sa tactique attentiste n’ont jamais pu enflammer cette finale au dénouement qui leur était pourtant promis. Avoir un potentiel offensif pareil et préférer une tactique frileuse faite de combat physique et de contre-attaques, c’est quand même un crime…  Et dire que la chatte à Didier devait relancer l’économie…

(Xavier Lizin) Le papillon de nuit qui a lâchement frappé au visage un homme qui gisait par terre, blessé.

LE TOURNANT DU MATCH.

(Nicolas Huber) C’est ce qui s’appelle crever au poteau ou plutôt contre le poteau. Le pauvre Gignac tirait déjà une sacrée tronche avant les prolongations, deux minutes après son poteau de la 91e, alors vu l’issue, il va devoir faire péter les somnifères pour arriver à trouver le sommeil avant le 14 juillet!

(Gregoire Etienne) Ce serait donner trop d’importance à l’imbuvable CR7 que de considérer sa sortie prématurée sur blessure comme le tournant du match. Et pourtant. Ses larmes qui n’auront dupé personne ont sans doute permis à ses coéquipiers à se libérer, à ne plus vivre sous le joug de leur starlette tels des nord-coréens sous l’emprise de Kim Jong-un. Cela aura aussi permis, par la suite, à Fernando Santos de faire rentrer Eder. Avec le résultat qu’on connait.

LE GESTE TECHNIQUE DU MATCH.

(Nicolas Huber) CR7 ne pouvait quitter une finale blessé et en pleurs sans au moins recevoir une ovation prolongée. Il a donc fallu l’appel superflu de la civière pour gagner quelques secondes de complainte larmoyante et médiatisée et laisser le temps à une foultitude de coéquipiers (et même d’adversaires) de lui faire leur révérence. Il a pas pu faire vingt pas pour quitter la pelouse rapidos, mais arpentait surexcité la ligne de la touche en fin de match pour motiver les troupes…

(Olivier Di Lello) Sans doute les diverses poses de Cristobal Roberto avec le trophée. T’as vu ? Un coup, il fait le mec ému avec la coupe, un coup il fait le mec trop content avec la coupe puis après il fait le mec qui se la pète avec la coupe. Bref, on aurait dit ado qui prend des selfies avec son meilleur pote (ou dans un photomaton pour les vieux). Bon j’avoue que cette joie m’a presque fait plaisir à voir.

GI_160710_1n5u1_portugal-euro_sn635

LE GESTE POURRI DU MATCH.

(Paul Carruzzo) On a pas mal aimé la clé de cou de Quaresma sur Koscielny en prolongations, un symbole de la future mise en soumission du coq surfait. Mais le vrai geste pourri du match c’est la titularisation par Dédé la Chatte de Zinedine Griezmann, de Michel Griezmann et d’Éric Griezmann. A force de gonfler le nœud du très efficace Antoine Griezmann par des comparaisons futiles avec certaines vieilles gloires du foot français (dans quel but au fait ?), le buteur de l’Atletico est passé bêtement à travers sa finale, éclipsé même par l’entrée en jeu du gros Gignac.

(Olivier Di Lello) Pepe blanc comme un linge qui vomit sur le terrain au coup de sifflet final. Y a quand même plus classe pour fêter un titre. Mais bon on le savait Pepe est un mec qui ne fait rien comme les autres. Et puis le clap pompé aux Islandais des supporters Bleus dans le public, au moins ils arrêteront cette imposture.

CE MATCH M’A FAIT PENSER…

(Xavier Lizin) Une partie d’échecs, un peu à l’image des 50 parties précédentes du tournoi: des entraîneurs trop calculateurs, trop timides qui déplacent leurs pions sans oser prendre de risques. Lâchez la bride aux joueurs, bordel ! Retirez-leur le carcan dans lequel vous les enfermez ! Ils ne demandent qu’à exprimer leur talent. Le plus fort émergera de toute façon, les joueurs seront plus heureux, vous et le public aussi. Tout le monde y trouvera son compte.

(Grégoire Etienne) Que je n’étais vraiment pas pressé de renouveler mon passeport français échu depuis 5 ans. Et que le jour où la Suisse saura jouer dégueulasse, elle pourra aussi gagner l’Euro.

L’ANECDOTE

(Julien Echenard) Après la première mi-temps, j’ai eu franchement envie d’éteindre ma TV. Pleine de courage, ma femme posa son livre et partit se coucher. Mais, là, je me suis dit que c’était tout simplement pas possible de faire autre chose que de regarder une finale de Championnats d’Europe de foot même si elle te fout plus la gerbe qu’une confiture au coings ratée de ta grand-mère. Donc, j’ai fini par rester comme une vieille merde devant ma TV à attendre le dénouement de ce match. Je vous ai dit qu’il était pourri, d’ailleurs ? En même temps, dur de te lamenter sur la qualité du football quand tu vas à la Pontaise une dizaine de fois par année…

(Yves Martin) En 1984, j’avais onze ans. Il y a eu un Euro en France (à 8 équipes, oui Monsieur !) avec une demi-finale France-Portugal. Eh bien vous n’allez pas me croire, à la place de détester le Portugal et de haïr la France, comme tout être humain sensé, j’étais un fan des deux ! Il y avait d’un côté l’incroyable Michel Platini (3 buts quelques jours avant contre la Yougoslavie : un du gauche, un du droite, un de la tête…) et de l’autre un improbable moustachu nommé Chalana, j’étais archi-fan. J’étais à la fois ravi que les Français gagnent et déçu que les Portugais perdent… En finale Arconada m’a tellement fait rigoler que je suis resté fan de ce jeu. 32 ans après, Platini a pris autant de kilos que de millions de pot-de-vin, et je n’échangerais pas mon baril de Chalana contre deux barils de CR7 en calosse.

LA MINUTE PIERRE-ALAIN DUPUIS.

(Xavier Lizin) Entendu sur le plateau de la RTBF lors du debrief: « Et avec ce tir, il entre pour l’édernité dans l’histoire du foot portugais ».

(Grégoire Etienne) Exceptionnellement, la minute Pierre-Alain Dupuis aura duré au moins 120 minutes. Franchement, le duo Develey-Pont, c’est le sommet du n’importe quoi. On se croirait dans un bar PMU du Cantal. Deux Docteurs es foot qui refont le match en mélangeant clichés, aberrations, approximations, erreurs, petites réflexions débiles et j’en passe. Au revoir Develey. Et n’hésite pas à prendre Michael Bridge avec toi.

LE TWEET À LA CON.

(Paul Carruzzo)  #EuroCR : Putain, le duo Pont-Develey est encore pire que l’affiche de cette Finale.

(Paul Carruzzo)  #EuroCR : l’espérance de vie d’un papillon est de 15 jours et dire que c’est le seul match que ces pauvres créatures auront jamais vues.

LA RÉTROSPECTIVE DU PROCHAIN MATCH.

(Paul Carruzzo)  Durant son premier match qualificatif pour la CM 2018 face la Bulgarie, la bande à Deschamps nous fait un inhabituel excès de confiance, une attitude si peu commune au dauphin de l’Euro 2016. Pour débloquer le 0-0 à la 89ème, Payet tente une spectaculaire ‘bicicletta’ prise des 40 mètres qui atterrit curieusement dans une loge VIP du Stade de France. Aveuglés par tant de brillance, les toujours imaginatifs supporters gaulois entament en cœur le ‘Hou’, une espèce de sarabande d’origine auvergnate. Mais sur la contre-attaque qui s’en suit, Georgi Kostadinov (ça ne s’invente pas, vous pouvez contrôler !) crucifie Lloris au premier poteau, d’un pointu dans la lucarne. Exaspéré, Deschamps présente immédiatement sa démission et profite de l’occasion pour demander Estelle Denis en mariage. La FFF décide de réagir fermement en nommant Gérard Houllier comme nouveau sélectionneur et David Ginola comme assistant.

Quant au Portugal, il s’incline comme d’habitude face à notre Nati sur un sec 3 à 0. Tous les buts sont signés Gekas qui s’est fait naturaliser en 6 semaines grâce à des « discussions tiptop avec Oskar, sans ce chenit de paperasseries inutiles», selon Christian Constantin. Ronaldo tout juste rafistolé du genou est expulsé après avoir mordu Renato Sanches qui voulait tirer un coup franc situé dans le rond central.

(Robin Chessex – avant le match) Il faut arrêter un peu avec le traumatisme anti-frouze. Ça va être un peu chiant mais on peut leur faire confiance : ils nous ont offert la Corée du Sud, un titre italien avec un coup de boule pour fait de marque, une demande en mariage après le désastre en Suisse, un bus à Knysna, un partage de putes et des chantages à la sex-tape… Sans eux ce serait morne. Et si on devait juger les gens par leurs médias, je n’aimerais pas savoir ce qu’on pense de nous en nous associant à Develey, Rochebin, Lorenzi et les manchette du Matin.

Commentaires Facebook

8 Commentaires

  1. Merci pour cet article multi-chroniqueurs, et qui fait un bien fou au téléspectateur neutre de cette finale que j’étais (entre la peste et le choléra, je ne suis pas arrivé à choisir !) Ronaldo mourant sur une civière, puis brandissant la coupe avec toute sa morve et son arrogance, Pepe qui vomit au coup de sifflet final…quel beau vainqueur, et quelle belle finale c’était !

    Et memtion spéciale à notre RTS qui avait choisi la crème hier soir…Develey-Pont-Henchoz…c’est dommage il ne manquait que Ryf, et ça aurait été le summum !

    Mon mot de la fin : Restez un peu les gars, svp, on a besoin de vous, d’un media hors formatage comme Carton rouge ! Et aussi et surtout merci !

  2. Au final, ce qui ressort de cet Euro, c’est qu’on a disserté pendant des heures sur la chatte à Deschamps alors que dans le même temps, le Portugal s’est tranquillement envoyé 3 matches nuls moisis pour finir 3ème et avoir le droit de se faire Croatie-Pologne-Pays de Galles pour arriver en finale. Á chatteu, chatteu et demi.

  3. Grâce à un tirage au sort conçu sur mesure par le corrompu italo-français Platini, l’équipe de France atteint les 1/2 finales après 5 matches d’entraînement contre des formations de 3e zone. Désigné pour arbitrer la 2e demi-finale, le macaroni Rizzoli, encore sous le choc de l’élimination de sa chérie Italia par la Mannschaft et probablement soudoyé par une promesse de 3 semaines all inclusive dans le Var par les officiels de l’UEFA, réalise un festival d’erreurs d’appréciation et d’approximations. Ses décisions iniques offrent une place inespérée en finale à une EDF dominée et malmenée durant 90 minutes par les allemands. Le peuple français jubile, un couronnement européen semble de plus en plus envisageable. Hélas, une énorme déception se profile à l’horizon…

    L’Équipe, dans son style inimitable, titre : « les Portugais ont construit un mur ».

    Réactions :

    Marine le Pen : « cette équipe négro-africaine ne représente pas la France ».

    Cohn-Bendit : « Fallait pas éliminer L’Allemagne ».

    Laurent Blanc : « Faudra rétablir le quota de joueurs de couleur, Il y en a trop en EDF ».

    Serge Aurier :  » Didier Deschamps est une fiotte ».

    Rizzoli (le bouffon italien en vacances payées par l’UEFA à Porquerolles pour services rendus) : « si on m’avait désigné pour cette finale, j’aurais donné un nouveau coup de pouce à la France : j’aime arbitrer les pays organisateurs ».

    Kevin de Bruyne (en vacances à Miami) : « le résultat de cette finale, je m’en bats les couilles ! ».

    Zlatan Ibrahimovic. : « le niveau du football en France, c’est de la merde ».

    En Afrique, les réactions sont unanimes :

    L’Éclair (Sénégal) : « la Françafrique est une supercherie ».

    Le Réveil (Algérie) : « Sans arabes, la France ne gagne pas ». Benzema et Ben Arfa like this !

    Le Cafard Libéré (Congo Brazzaville) : « le coq n’a pas digéré la morue ».

    L’Indépendant (Côte d’Ivoire) : « les babtous gaulois sont trop fragiles ».

    Cartonrouge profite de l’événement pour relancer les « summer sessions » football et culture.

    3 débats :

    « Le retour du Catenaccio est-il une bonne chose pour le football ? ».
    Invité : Stefano Rossi, Université de Bologne.
    Modérateur : László Bölöni, ex coach itinérant de Ligue 1

    « Éthique et esthétique dans le football moderne ».
    Invités : Thomas Steiner, Humboldt-Universität zu Berlin. Max Meyer, Université Catholique du Louvain.

    « La « défaire rassurante », vers nouvelle rupture épistémologique dans l’analyse sportive ? »
    Invité : Maurice Klein, École normale supérieure, Paris

  4. Un classement que j’aime bien, c’est celui de la possession de la balle. La Suisse est… 4ème!!! Étonnant, non?
    1. Allemagne (67,2%)
    2. Espagne (65,07%)
    3. Angleterre (62,19%)
    4. Suisse (58,7%).

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.