Un poco l’Okoh

Un match fou-fou !

Après n’avoir fait qu’une bouchée du Vardar Skopje en entrée, le plat de résistance kazakh a été dégluti avec aisance. Néanmoins, pour tenter de s’inviter à la table de la Conférence Ligue, il fallait encore s’attaquer au dessert. Avec un gros poisson au menu, ce qui n’est jamais très digeste en fin de repas. La question était donc de savoir si le LS aurait l’appétit nécessaire pour engloutir tous ces mets, accompagnés d’un bon verre d’Ole.

Le match en deux mots

Besiktas s’est fait tourner comme une vulgaire viande à kebab sur un rôtissoire. Le club turc, à l’image de ses supporters, n’a pas semblé dans son assiette. Pourtant, avec ce résultat final, c’est bien le LS qui reste sur sa faim, tant il aurait mérité de l’emporter. Peter Zeidler et ses hommes ont bien cuisiné leurs adversaires, mais ont trop souvent fait chou blanc au moment de la conclusion.

Besiktas a eu Sow aux fesses.

L’homme du match

Brian Okoh.

Son passage au Red Bull Salzburg lui a visiblement donné des ailes, lui qui est en train de s’imposer comme le patron de l’arrière-garde lausannoise. Parti à 15 ans pour quelques 2 millions de francs, il effectue un retour en force. Cerise sur le Baklava, il a ponctué sa solide prestation défensive par son premier but officiel sous les couleurs du LS.

Where is Brian ? Not in the kitchen, he’s busy scoring with his knee !

La buse du match

Le type qui a acheté le billet ci-dessous à 459 euros, avant de se rendre à 21h15 au stade de Genève. Ce mec, il peut regarder droit dans les yeux François Pignon, Vincent Rüfli et Adrien Rabiot et leur dire : « Les gars, je suis plus con que vous ! ».

Pour cette rencontre de prestige, les précieux sésames sont partis comme des petits pains pitas. À tel point que certains esprits tordus en ont profité pour remettre n’importe quoi en vente à des prix sidérants. Qui aurait pensé un jour que des billets pour un match du LS seraient revendus à 459 euros sur Internet ? Alors qu’en temps normal, il est nécessaire de payer ses potes, faire le taxi, leur offrir à boire et à manger, tout ça pour qu’ils daignent accepter un billet… gratuit !

Le tournant du match

Au football, la règle est simple : le donneur d’or gagne. En effet, celui qui investi le plus l’emporte bien souvent.

Au LS, malheureusement, on est plutôt donneur… d’organes. On cède nos éléments vitaux contre des broutilles.

Au Besiktas, on préfère les Döner… kebab. Ce qui ne les empêche pas d’avoir un effectif bien garni (salade, tomate, oignon, chef) et de faire de belles emplettes au mercato. Rien que cet été, Wilfred Ndidi a dit oui pour 8 millions d’euros. Taylan Bulut a rejoint le club pour un ch’ti montant de 6 millions. L’attaquant Abraham se lie comme un joueur en prêt. Les dirigeants turcs ont également déboursé 2 millions afin que Mario brosse de jolis ballons pour eux.

En résumé, Besiktas s’est fabriqué une onctueuse brochette offensive (avec Oxlade-Chamberlain, Kökçü, Muci ou encore Rafa Silva déjà présents), tandis que le LS perdait un à un ses éléments, comme un croc maladroit dans un kebab.

Et dans ce genre de match, ce sont souvent les individualités et leur réalisme qui font la différence. Le LS l’a appris à ces dépens. Alors que Sène, Lekoueiry, Diakité ou encore Custodio s’emmêlaient chacun leur tour les pinceaux au moment de conclure, les Stambouliotes ont profité de leur première occasion pour ouvrir le score juste avant la mi-temps.

Soygun ! Apparemment, c’est comme ça qu’on dit hold-up en turc.

Le geste technique du match

Comme à son habitude, Jamie Roche a été magnifique, précieux et omniprésent. Si Pierre qui roule n’amasse pas mousse, Roche qui court recueille un nombre incalculable de ballons. Le Suédois symbolise cet été d’esprit hargneux affiché par le LS contre Besiktas. Rarement j’ai vu une équipe s’arracher pareillement comme des morts de faim sur chaque ballon. Heureusement que les joueurs vont pouvoir se reposer ce week-end, car ils ont pratiquement tous finis sur les rotules (tout comme ce ballon de l’égalisation).

Mais Roche ne s’est pas seulement contenté de ça. Il est tellement à l’aise sur un terrain de foot, qu’il s’est même permis le luxe de sauver un but en contrant la frappe d’Abraham avec… son popotin.

Les fans du Besiktas ont dû se dire que le LS avait le cul bordé de nouille. Ou une chance de Kökçü.

Le geste pourri du match

Avant de plonger dans le grand bain, il est vital de mouiller…

Un geste préventif et salvateur que les Stambouliotes ont visiblement oublié d’appliquer. C’est en effet peu dire qu’ils n’ont pas apprécié leur initiation au synthétique et qu’ils ont eu toutes les peines du monde à s’y acclimater. Pourtant, leur entraîneur Ole Gunnar Solskjaer est un fin connaisseur de ce revêtement, lui qui a avoué en conférence de presse avoir grandi dessus en Norvège. Apparemment, il avait oublié de briefer ses joueurs à ce sujet, tout comme il avait sans doute omis de les prévenir de surveiller Okoh comme l’Ole sur le feu, sur balles arrêtées.

Le chiffre à la con

141 décibels. Mais de quoi s’agit-il ?

  • La gueulée de Ludovic Magnin sur les arbitres
  • L’intensité sonore générée par la claque de Christian Constantin à Rolf Fringer en 2017
  • Un avion de ligne au décollage
  • Une fusée d’Elon Musk (avant explosion)
  • Les cris de la maman d’Adrien Rabiot qui vient gronder Jonathan Rowe
  • Le record de bruit dans un stade de foot, détenu par les supporteurs du Besiktas
  • Federer qui s’énerve car son hangar à bateau sur les bords du lac de Zurich prend du retard

Selon le Guinness Book, les fans de Besiktas ont établi le record du monde de décibels dans un stade de foot en 2013. Un niveau sonore équivalent à celui d’un avion de ligne au décollage, mais seulement à la moitié de celui des cris de Madame Rabiot.

Allô la VAR ? Le cerveau d’Adrien est-il hors-jeu ?

L’anecdote

Un seul footballeur suisse a déjà porté le maillot du Besiktas. Et même jusqu’en 2024. Et comme vous aviez oublié son existence et que vous pensiez qu’il avait pris sa retraite il y a une bonne dizaine d’années, on trouvait pertinent de vous en parler ici. Ce mystérieux joueur n’est autre que l’ancien capitaine de la Nati, le brave Gökhan Inler.

Voilà, c’est tout. Ne nous remerciez pas.

L’archive du match

Pas de traces d’un éventuel duel entre le LS et Besiktas. Ni même contre un autre club turc. On va donc quelque peu élargir le spectre :

Ah, Suisse – Turquie ! Un match que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Ce fameux barrage de 2005, qui avait permis à la Nati de se qualifier pour le Mondial de 2006, au prix d’une victoire 2-0 à l’aller et d’une défaite 4-2 au retour (RIP les buts à l’extérieur), dans un stade on ne peut plus hostile, tel un Volkan en ébullition. Une qualification que l’on doit notamment à Marco Streller, buteur décisif et pourtant tête de… Turc des Suisses.

La rétrospective du prochain match

Ce match retour ne sera pas de la tarte. On espère simplement que les Lausannois ne vont pas trop s’arracher les cheveux. Bon, remarque, ils seront déjà au bon endroit pour tout ce qui concerne les prouesses capillaires. Greffe, on croise les doigts pour que tout se passe bien et que ce duel ne tourne pas à la catastrophe, façon Jurásek Park.

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