
Ainsi donc la Nati a disputé deux matches amicaux lors de sa tournée américaine et marqué huit buts en trois mi-temps. Puis elle a arrêté de jouer, parce que bon, c’est la Suisse.
Le match en deux mots
moitié-moitié
L’homme du match
Jashari et Manzambi ont marqué des points, le premier en délivrant deux passes de but et le deuxième en marquant le 4-0 d’un magnifique missile dans la lucarne, après avoir offert un assist sur le 2-0. Tout cela dans le cadre de leur première titularisation. Et parce qu’ils sont respectivement de 2002 et de 2005, et représentent donc l’avenir de la sélection (plus que Gartenmann et Blondel qui ont 56 ans à eux deux, bordel !)
La buse du match
Je ne veux pas m’acharner, mais puisque nous ne verrons plus jamais Gartenmann avec le maillot suisse, on peut d’ores et déjà tirer un bilan du néophyte de 28 ans (!) : 3 sélections, une fois titulaire (et catastrophique) contre l’Irlande du Nord et entré deux fois à la mi-temps, contre le Luxembourg et les USA. Aucun impact, une grosse boulette au premier match qui amène le goal irlandais, un avertissement… On frise le zéro Kelvin.
Avant de tous aller se frotter contre la jambe de Murat parce qu’il a dégotté Manzambi, il faudra se souvenir de tous les Gartenmann qu’on a subis, ces joueurs dont le seul mérite aura été de faire paraître la sélection plus forte lorsqu’ils ne sont pas alignés. Débuter un match international avec Gartenmann, c’est commencer un 3’000 mètres steeple avec des chaussures de ski, pour le plaisir de se sentir plus léger quand on les enlève.
Le tournant du match
La mi-temps, durant laquelle la Nati a décidé qu’elle avait fait le job (et comment !) et que du coup cela ne valait plus la peine d’essayer quoi que ce soit. On est ainsi passé des 45 premières minutes les plus abouties depuis longtemps à un long calvaire de remplissage en deuxième période. Ce qui a été très bien résumé par mon ami Robin Chessex (un gars qui vient sonner chez toi à 1h15 du matin pour se taper un amical contre les USA, c’est forcément un ami) : « On est passés de la nuit de noces aux quarante ans de mariage en un seul match ».
L’esthète du match
La passe en profondeur de Jashari sur le 1-0, la transversale de 60 mètres de Elvedi pour Manzambi sur l’action du 2-0, l’opportunisme de Embolo sur le 3-0, la frappe tout en puissance de Manzambi sur le 4-0… On a eu du choix avant que la Nati n’éteigne la lumière à la pause.
Le geste pourri du match
Parce que j’ai une bonne mémoire et que je suis rancunier, je n’oublie pas que Jashari avait refusé de jouer avec les M21 il y a deux ans, pour des matches de qualification à l’Euro. Il avait 21 ans, il jouait à Lucerne, et déjà son petit caca d’égo lui a fait refuser d’aider son pays quand il avait besoin de lui (je parle de jouer un match de foot là, pas de faire son armée). Monsieur se trouvait trop supérieur pour s’aligner avec les M21.
Du coup c’est peut-être effectivement le mieux placé pour remplacer à terme Xhaka, magnifique joueur dont il ne faut jamais oublier non plus à quel point il a le QI d’une moule quagga.
Le chiffre à la con
Après 13 sélections et 1170 minutes de jeu, le gardien Kobel a enfin fêté son premier blanchissage.
Autre chiffre intéressant : notre deuxième gardien Marvin Keller était le seul joueur parmi les 26 sélectionnés à évoluer dans le championnat suisse. Autant que de joueurs qui évoluent dans le championnat hongrois, donc. Fais-en ce que tu veux.
L’anecdote
Comme d’hab, mon pote Mic était sur place, au milieu des douze Suisses à avoir fait le déplacement. Respect les copains.
Si le match avait été une citation d’un film
« S’il meurt, il meurt » (Ivan Drago, dans Rocky IV).
C’est ce que Manzambi a dû penser alors qu’il inscrivait le 4-0 à la 36ème minute, contre cette équipe des USA au bord de l’implosion.
La minute Léonard Thurre
Au milieu de la première mi-temps, alors que la Suisse déroule, Léo se répond de manière véhémente à lui-même : « Bien sûr on pourra toujours dire que ce ne sont pas les onze titulaires en face mais ça ne je veux pas l’entendre ! Ce n’est pas le problème des Suisses ! » Et en fin de match il arrive quand même à nous glisser « J’irai quand même voir la composition de l’équipe lors de la Gold Cup… »
Sinon, Lemos qui regrette que l’arbitre n’ait pas sifflé une faute à 4-0 « Je me demande si l’arbitre n’a pas plus souvent sifflé un engagement au milieu de terrain après un but qu’un coup franc », ce qui était assez bien vu, bien qu’il ait aussi déclaré que son cerveau entre 2 heures et 4 heure du matin n’enregistrait pas tout.
La rétrospective du prochain match
La Suisse a bien négocié son calendrier de qualifs de la coupe du monde 2026 et recevra en septembre coup sur coup le Kosovo et la Slovénie. Donc les deux équipes les plus prenables d’entrée, à domicile. Si la Nati aligne l’équipe que l’on a vue en première mi-temps cette nuit (avec Freuler à la place de Aebischer, mais on ne va pas chipoter), elle aura six points au moment d’aller défier la Suède. L’autre scénario, c’est que Yakin décide de tout chambouler pour la millième fois et tente une inspiration géniale en alignant un 3-5-2 avec une défense Muheim-Amenda-Gartenmann et Steffen en soutien de Duah en attaque, et on prendra les branlées qu’on mérite, mais ça ne sera pas sa faute, rien n’est jamais de sa faute.
« Débuter un match international avec Gartenmann, c’est commencer un 3’000 mètres steeple avec des chaussures de ski, pour le plaisir de se sentir plus léger quand on les enlève. »
Jamais, je ne me lasserai des comparaisons bien torchées. Jamais.
Mais est-ce que Robin Chessex a dormi/bu avant, ou après le match??
Allez la Suisse !