Ici c’est Chaux-de-Fonds

Pour ceux qui l’ignorent encore, une partie du public s’est chargé de resituer où se trouvait une citadelle quasiment imprenable cette saison. Bête noire des Meuqueux, les souriceaux d’Olten ont été remis à leur place hier en fin de journée, même si rien ne fut facile durant 30 minutes.

Le déroulement de la rencontre allait pratiquement être une copie conforme du match disputé le dimanche précédent. Prenant le match à bras le corps, les joueurs locaux allaient être récompensés à la 4e minute par l’entremise de Michael Neininger, l’homme en forme du moment. Las pour le HCC, la suite allait être plus compliquée en raison d’une maladresse chronique de ses joueurs et d’un fore-checking très près de l’homme des joueurs soleurois. Ce qui devait arrivé arriva à la 12e minute par l’intermédiaire de Portmann qui crucifiait Todeschini sur un dégagement malheureux de la défense chaux-de-fonnière. La fin du premier tiers allait se révéler tout aussi brouillonne pour les joueurs locaux qui seront plus souvent mis en danger que Leimbacher.Le début de la seconde période allait se révéler de la même veine et il fallut attendre que la mi-match ne soit vieille que d’une seconde pour que Müller, joueur intermittent de la quatrième ligne, ne donne l’avantage à ses couleurs sur une magnifique reprise de volée. Moins de deux minutes plus tard, c’est Türler qui mystifiait Leimbacher en plaçant le puck sous le filet supérieur des buts. Fâché par la tournure des évènements, Dino Stecher faisait usage de son droit au temps mort pour recadrer ses troupes. Le coach soleurois fit-il usage des bons termes puisque Michael Neininger, encore lui, trompait encore une fois Leimbacher sur une superbe passe de Jonathan Roy. Le temps mort était vieux de 48 secondes exactement. A peine le speaker eut-il le temps d’annoncer le nom des compteurs que Steve Pochon, remis dans la ligne de Forget et Lussier, salait encore l’addition d’un maître tir dans la lucarne soleuroise.
C’en était trop pour Leimbacher qui cédait alors sa place à Kropf, titulaire une semaine plus tôt. Quatre buts en moins de trois minutes, les choses allaient mieux pour les maîtres du céans. Mais plutôt que de dire la messe, les Soleurois allaient revenir dans la partie en inscrivant un but un brin chanceux par l’entremise de Sleigher, son tir étant dévié hors de portée de Todeschini par un patin chaux-de-fonnier. Moins de quatre minutes plus tard, c’est Tallarini qui ramenait l’écart à deux longueurs d’un tir de la ligne bleue alors que Roy chauffait le banc d’infâmie, permettant ainsi aux détracteurs du futur Lausannois de lui vider leur fiel dessus. J’y reviendrai… Il était donc temps que la sirène ne sonne l’heure de la deuxième pause pour éviter aux Soleurois de totalement revenir dans la partie.
Les joueurs locaux entamèrent le troisième tiers avec l’envie de redonner au score une allure plus rassurante. Pour cela, le HCC put compter sur un Pasqualino qui revient gentiment en forme après une longue absence. Lui-même avouait ne pas savoir comment le puck était entré dans les buts de Kropf, mais la réaction du gardien et des joueurs soleurois laissait à penser que celui-ci entra dans le but de la plus licite des manières. L’arbitre de la rencontre, M. Koch, ne s’en laissait toutefois pas compter et accordait le but. Piquées au vif, les souris du Kleinholz allaient tenter de se révolter en se montrant dangereuses à quelques occasions, mais l’arrière-garde locale était cette fois à son affaire et repoussait même des buts tous faits. Rien à voir avec le style passoire qui était le sien lors du déplacement de Porrentruy.
Désigné «tête de turc» par quelques pseudos supporters chaux-de-fonniers, Jonathan Roy allait mettre fin à une grosse période de disette en entamant un solo époustouflant au sein de l’arrière-garde soleuroise et donnant ainsi au score une fort belle allure. Avec ce troisième point de la soirée, le Québécois allait reprendre la tunique à flammes à un Dominic Forget, combatif en diable une nouvelle fois, mais bredouille de tout point. Cette tunique donnera-t-elle à «Jo» l’occasion à ses détracteurs de constater toute l’utilité de ce joueur dans l’alignement chaux-de-fonnier ?
Arrivé pour une fois juste à l’heure du match, je me suis retrouvé dans un secteur inhabituel, mais force est de constater que l’expérience fut finalement intéressante même si j’ai eu par moment l’envie de mettre un coup de boule au spectateur fortement imbibé d’alcool et qui n’avait de cesse de gueuler contre le numéro 15 du HCC. Les comparses du spectateur en question ne seront pas restés en reste puisque j’aurai eu droit à tous les commentaires possibles et imaginables. J’en suis même arrivé à me demander si je n’étais pas installé à côté du fameux Schumi sans le savoir, puisque le personnage forumesque reste une énigme dans les travées des Mélèzes.
Je veux bien que nous soyons tous des entraîneurs en puissance, mais il y a des fois où il y a des pieds au cul qui se perdent face à tant d’inepties et d’injustice car certains ont vite fait d’oublier ce que Jo a apporté au club en trois saisons. Je suis certain que celui-ci aura à cœur de donner le meilleur de lui-même jusqu’au bout, tel un Stehlin ou un Bozon qui avaient crucifié leur futur club. Avec son maillot à flamme, Jo donnera le meilleur de lui-même et les sceptiques pourront le voir à l’œuvre notamment dans une semaine à l’occasion d’un match qui pourra décider de qui de Lausanne ou du HCC choisira en premier, même si Viège conserve une petite chance.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Chaux-de-Fonds – Olten 7-3 (1-1 4-2 2-0)

Les Mélèzes : 2829 spectateurs.
Arbitres : M. Koch, assisté de MM. Abegglen et Wermeille.
Buts : 3’27 Neininger (Schild, J. Roy) 1-0; 11’02 Portmann (Haas, Sleigher) 1-1; 30’01 Müller (Bochatay, E. Chiraiev) 2-1; 31’52 Türler (Pasqualino, Fuchs) 3-1; 32’40 Neininger (J. Roy, Schild) 4-1; 32’51 Pochon (Fäh, Lussier) 5-1; 35’37 Sleigher (Portmann) 5-2; 39’11 Tallarini (Kartinen, Ruotsolainen) 5-3; 45’23 Pasqualino (Fuchs) 6-3; 53’11 J. Roy (Schild, Hostettler) 7-3.
Pénalités : 6×2′ contre la Chaux-de-Fonds; 5×2′ contre Olten.
Chaux-de-Fonds : Todeschini; Fäh, Hostettler; Vacheron, Membrez; Daucourt, Dubois; Emery, Morant; Lussier, Forget, E. Chiriaev; Schild, Neininger, Roy; Türler, Pasqualino, Fuchs; Müller, Bochatay, Pochon.
Olten : Leimbacher (33e Kropf); Pargätzi, Bloch; Diethelm, Tallarini; Ramholt, Meister; Haas, Portmann, Schwarz; Annen, Ruotsolainen, Kartinen; Malgin, Aeschlimann, Dähler; Wütrich, Sleigher, Hirt; Schwarzenbach, Blumenthal.

Écrit par Jean Dreier