Bon vent, Thomas. Tu vas nous manquer. Ou pas.

La Super League a son premier licenciement. Alleluia.

Servette a limogé Thomas Häberli. « Enfin ! » s’exclameront certains. « Déjà ? » chuchoteront d’autres, un brin choqués, comme si on avait décidé de taxer les 12 trop riches pour que les 120 millions de trop pauvres puissent avoir des fins de mois difficiles seulement à partir du 27 plutôt qu’à partir du 4.

Servette a limogé Thomas Häberli après 4 matchs. Pas de doute, à Genève, on aime le changement. De maillot, de tactique, de gardien… et maintenant d’entraîneur. On réinvente le jeu des chaises musicales. Häberli aura tenu l’équivalent d’un solo de triangle dans un opéra wagnérien. Je t’explique, car je le sais, les opéras wagnériens, c’est pas ton fort. Donc court, confus, et légèrement hors sujet. Toujours pas compris ? Alors comme la saison des amours à Paléo : fiévreuse, floue, embourbée, et avec un goût douceâtre de bière tiède, en sachant plus très bien si t’avais un ticket avec la rousse en short ou avec la blonde qui fait de la méditation karmique. Là, t’as la ref ?

Bye bye, Thomas. 1 victoire improbable en République Tchèque, 3 défaites, 2 cartons rouges, des erreurs individuelles à la pelle, 10 buts encaissés, … Un seul Crivelli vous manque et tout est à repenser, ligne par ligne (puisqu’il jouait partout).

Et pourtant, deuxième place l’an passé. Comme quoi, même un avion sans moteur peut parfois planer… s’il y a assez de vent de médiocrité alentour. Prends ça, la Super League !

Donc voilà. Le vrai souci, ce n’est pas que Häberli ait été « pas à la hauteur » (même si bon…), c’est que le club lui-même ne semble pas savoir où il va, marchant sur place comme un hamster dépressif dans une roue bien trop large pour lui.

Le Servette FC, ce grand projet PowerPoint

Servette 2025, c’est ce gars qui achète une imprimante tout-en-un, mais oublie le papier et les cartouches d’encre. Et n’a même pas l’idée de ce qu’il veut imprimer.

On annonce un projet. Puis un directeur sportif. Puis un plan. Puis un coach qui n’a pas de plan, (ni d’imprimante). Et lorsqu’on pense qu’enfin, on Excel, ça finit en « référence circulaire ». Chaque année, malgré le travail d’avant, le club repart à zéro, avec l’enthousiasme d’un étudiant qui recommence sa thèse pour la 5e fois : « Cette fois, c’est la bonne ! » (spoiler : non).

Thomas Häberli est viré après le 1-4 subi à la Praille face à Saint-Gall (et le 1-3 contre les inconnus de Plzen, sans parler du catastrophique 3-1 pris à Berne). On peut désormais fermer 3 tribunes pour le reste de la saison : le mal est fait, les présents ne reviendront pas, les absents préféreront toujours se faire envoyer siffler là-haut sur le Salève à ce spectacle autant excitant qu’une séance du National devant décider des réformes de la LAMal.

Hier encore, au bout du Léman, on osait rêver d’aller plus haut, genre un titre, voire même un doublé. Le potentiel était là, on avait tout fait juste pendant des années, reconstruisant un club moribond petit à petit, sans folies des grandeurs. On avait chassé les Gilardi, les Coencas, les Roger, les Viñas, les Pishyar, les Quennec et autres Ferrayé. Les bons étaient aux bonnes places. L’avenir était radieux, écrit en lettres capitales sur le parvis de la Praille. #FeuDePraille

Mais voilà, avant même septembre, on sait que le seul gros titre que l’on fera, sera celui de la TdG. On n’ose même plus évoquer un doublé. Ou alors au mieux, un espresso rapide avec un verre d’eau. Et encore, pas sûr que la serveuse se souvienne du verre d’eau.

Rétrospective du prochain match

Si tu bats pas Utrecht avec la manière (des billets par milliers sont encore disponibles « à prix d’amis » ici), tu vas te retrouver dimanche contre GC avec une ambiance aussi festive qu’un congrès de comptables. Prévision d’affluence : 21% de remplissage. Soit exactement le taux de motivation des joueurs grenat au moment d’entrer sur le terrain.

Alain, reviens !

A propos Olivier Bender 46 Articles
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1 Commentaire

  1. Ouais, ben… difficile de dire que l’article tape totalement à côté, parce qu’il tape là où ça fait mal, et parfois avec une justesse qui dérange. Mais en bon supporter grenat, je suis pas encore prêt à plier l’écharpe et ranger les espoirs au vestiaire.
    Oui, c’est vrai que limoger Häberli après 4 matchs, ça ressemble à un coup de panique, et ça renforce cette impression de bricolage permanent, comme si on gérait le club avec des bouts de ficelle. Mais fallait aussi ouvrir les yeux : sur le terrain, c’était plus du Servette, c’était un gloubi-boulga d’intentions mal exécutées, sans âme ni cohérence. Et ça, à Genève, on pardonne pas longtemps.
    Alors ouais, on vire un coach, comme si ça allait suffire à tout réparer. Mais faut pas non plus tomber dans le cynisme total. On a bossé dur ces dernières années pour revenir au top, et faut pas oublier qu’on sort d’une saison où on termine 2e, où on goûte à l’Europe. Ça, c’est pas un accident. C’est du boulot, de la sueur, et un projet.
    La vraie question, c’est pas juste « pourquoi on vire Häberli », mais « qu’est-ce qu’on veut devenir maintenant ? ». Et là-dessus, oui, je cous rejoins : ça manque de clarté, de cap, de discours assumé.
    Bref, je suis pas dupe, je suis pas naïf non plus. J’en ai vu passer des promesses creuses et des projets avortés. Mais je suis encore là. Parce que je suis servettien. Et même si j’ai un peu la rage, je garde l’espoir qu’on retrouvera une fois pour toutes le bon plan.

    Allez Servette, bordel.

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