(D)hommage : Martina Hingis comme Ben Johnson

L’effet a fait office de tremblement de terre dans le petit monde du tennis. Martina Hingis a été contrôlée positive à la cocaïne au cours du tournoi de Wimbledon 2007. Evidemment, comme tous les sportifs pris en flagrant délit, elle dément et, du même coup, met un terme à sa carrière avec effet immédiat. La «princesse de Trubbach» est désormais à classer dans le même placard que Ben Johnson ou Diego Maradona. Et dire qu’elle avait su s’arrêter au bon moment …

Lorsqu’elle s’arrêtait à l’automne 2002 après avoir tout gagné (ou presque), Martina Hingis avait fait un constat très intelligent. Elle n’arrivait pas à rivaliser avec les cogneuses Williams ou Davenport. La décision était logique mais toutefois plus que courageuse. Elle aurait tout à fait pu poursuivre sa carrière en passant systématiquement deux ou trois tours avant de se faire taper par une camionneuse lors des derniers matches. Mais non, Martina Hingis ne voulait pas de ça. Elle ne voulait pas passer pour une perdante après avoir battu tous les records de précocité. Même si j’appréciais la joueuse, je n’ai pu qu’applaudir le courage de cette décision.

Syndrome Jordan

Je ne sais pas quelle mouche a piqué «Titine» le 29 novembre 2005. A cette date, la Saint-Galloise a annoncé son retour à la compétition… Quelle horreur, quelle erreur ! Ho, médiatiquement et financièrement je suis sûr que ce fut une bonne chose pour elle. Mais au niveau du jeu, je me suis immédiatement demandé ce qu’elle pouvait espérer d’une telle décision… Toutefois, je dois bien avouer avoir été bluffé lorsqu’elle remportait le tournoi de Rome quelques mois plus tard. Malgré tout, face aux gros bras du circuit, son sens du placement et son incroyable vision du jeu n’ont pas été suffisants.
 
Ce retour m’a étrangement fait remonter à la surface celui de Michael Jordan. Après avoir tout gagné avec les Chicago Bulls, «sa Majesté» revenait à la compétition trois ans après avec les Washington Wizards. Même si ses statistiques étaient de loin pas ridicules, il n’avait plus l’impact nécessaire et se retirait au terme de deux saisons sans grand relief. J’aurais préféré qu’il ne remette plus jamais un pied sur un parquet après son sixième titre en 1998, comme Hingis quoi.

Hingis joue la ligne

Au terme d’une saison sans grand relief également, Martina Hingis annonce qu’elle ne jouerait plus en raison de douleurs. «Merci Martina, rendez-vous en janvier en Australie», se disait-on. Et voilà que le tremblement de terre secoue la planète jaune. Martina Hingis aurait consommé de la cocaïne et a été contrôlé positive dans le cadre du tournoi de Wimbledon. Qui l’eut cru ? Personnellement, jamais !

Alors voilà, on ne reverra plus Martina Hingis sur un court hormis peut-être pour un match de charité mais honnêtement elle devrait éviter. Le souvenir d’une joueuse élégante et féminine (si si, je suis sérieux) me restera tout de même et, malgré cette fin en queue de poisson, je la respecterai encore longtemps. J’ai toujours dit qu’elle savait jouer avec les lignes, la preuve en est désormais faite…

Écrit par George Baudry