Tous les chemins mènent à l’Euro 2025 (2)

Sauf si vous êtes en Ligue B ou C

L’Euro 2025 en Suisse, c’est dans très exactement… euh… enfin dans à peu près un an et des brouettes. Mais avant ça, du 3 avril au 3 décembre, il faudra se qualifier. Enfin pas nous hein, on l’organise. Qui est concerné ? Quels sont les critères ? On vous a expliqué tout ça lundi en usant de notre force principale: la capacité de synthèse (généralement en 13’000 signes). Et pendant qu’on y est, on vous présente aussi chaque équipe en une anecdote improbable. On a commencé avec la Ligue A dans l’article susmentionné, place maintenant au début du restant de la colère de Dieu (dont la Nati).

Les forces en présence intermittente

Ligue B

Groupe B1 (vachement mieux que notre niveau en allemand)

Suisse: On connaît le calendrier exact des matches à domicile ! Enfin presque. La Nati affrontera la Turquie à Zurich le 5 avril et la Hongrie à Bienne le 31 mai. Etonnamment, il n’y a pas encore de ville candidate au choc à Bakou un peu cheap face à l’Azerbaïdjan le… 16 juillet. Ça sent le fameux match organisé à 12h30 en Romandie sous une température de 47 degrés à l’ombre, histoire qu’on puisse nous engueuler sur nos faibles affluences et le fait qu’on ne mérite en tout cas pas que notre équipe nationale revienne souvent.

Il neigera plus qu’aujourd’hui quand Cno… Cgo… Crno… Quand Ana-Maria et ses potes reviendront jouer un match important de ce côté de la Sarine. Oui, on vous voit venir avec Bienne. N’y pensez même pas.

Hongrie: Il paraîtrait qu’on a affaire à une « démocratie chrétienne illibérale ». Vous voyez des symboles chrétiens sur ce logo subtil, vous ? Difficile à dire en plus, il est tellement petit et n’essaie pas du tout d’imposer sa vision des choses au reste de cet article.

Turquie: L’équipe n’existe que depuis 1995 et n’a été reconnue par l’UEFA qu’en 2022. De là à dire que la Nati devra affronter des stars dont l’influence sur le foot mondial est croissante… Oui, comme le niveau des équipes, celui des vannes a drastiquement baissé dans cet épisode 2.

Azerbaïdjan: On a tout de suite pas mal d’empathie pour ce pays puisque sa pire défaite est un 17-0 face à la Suède en 2010. Rolf Fringer nous fait dire qu’on ne devrait pas accorder notre pitié à tout va sans se renseigner un minimum. Comment ça « 1996 » ?

Groupe B2 (on va pas faire des blagues de nerds sur le CEFR tout le long non plus)

Ecosse: La nation européenne qui a eu le plus de mal à accepter que le foot n’était plus l’apanage de la classe ouvrière masculine après la levée de l’interdiction de jouer pour les femmes en 1971. Le poids des mots est une chose, le choc des photos en est une autre. Notamment celle-ci, prise avant un amical face à l’Italie à San Siro en 1974.

On ne sait pas si les Suissesses avaient l’obligation d’évoluer avec un cor des Alpes sous le bras à cette époque.

Serbie: On avoue que la pire défaite de leur histoire nous fait assez plaisir: un 9-0 contre la Suisse en 2013. On ne sait pas si les joueuses de l’époque avaient transformé leurs doigts en aigles bicéphales pour les brandir en direction de la faction serbe du public de Colovray après chaque réussite, au risque de provoquer une crampe dans lesdits membres contractés.

Slovaquie: Les Slovaques sont surnommées les faucons, pour de vrai. Quelle jolie bête qu’un faucon !

Israël: Leur sélectionneur de 1997 à 2003 s’appelait Rony Schneider. Si, si.

Groupe (2)B3

Portugal: Les Portugaises s’étaient qualifiées pour l’Euro 2022 en Angleterre à la dernière seconde grâce à la disqualification de la Russie pour des raisons évidentes. Un coup d’oeil aux autres membres du groupe B3 et beaucoup de regrets de ne pas être tombées sur Israël ou l’Ukraine du côté des Servettiennes Inês Pereira et Joana Marchão et leurs coéquipières. Bon, Malte on prend quand même. Les deux autres aussi en fait. La remontée en Ligue A ne devrait être qu’une formalité administrative.

Bosnie-Herzégovine: La joueuse la plus capée et la meilleure buteuse en activité sont une seule et même personne: Milena Nikolić, transférée au FC Bâle depuis Leverkusen l’été dernier. C’est pas monstre marrant, mais on fait ce qu’on peut, c’est déjà la vingt-sixième équipe.

Irlande du Nord: Ce semi-pays (si un jour quelqu’un comprend le statut réel des parties de la Grande-Bretagne, qu’il nous sonne) de moins de 2 millions d’habitants a réussi l’exploit de se faire poutrer par absolument toutes les home nations britanniques lors des deux dernières années. L’Angleterre à l’Euro (0-5), le Pays de Galles en amical (1-4) et l’Ecosse encore en amical (0-3). Le bonus étant évidemment d’avoir pris deux branlées (0-3, 1-6) face au voisin catho indépendant en Ligue des Nations.

Malte: Figurez-vous que Malte et ses 316 kilomètres carrés accueille l’ultra-compétitive Maltese Women’s League, forte de 8 équipes (ce qui reste toujours mieux que les 6 formations qui composent la première division suisse de volleyball). Le déplacement le plus éprouvant est tout de même un périple de 17 km entre Mgarr, antre du Mgarr United, et Paola, pour y affronter les fameuses Hibernians et leurs 12 titres de championnes nationales.

Groupe B4 (on vous parle de l’after tout à l’heure)

Pays de Galles: On se souvient surtout du fameux Tîm pêl-droed merched cenedlaethol Cymru parce qu’il avait permis à la Suisse de se qualifier pour la dernière Coupe du monde après une défaite 2-1 à la dernière minute des prolongations du barrage sur un but de Fabienne Humm. Une seule joueuse (la gardienne Laura O’Sullivan) évolue au Pays de Galles (au Cardiff City Ladies, en National League South, la troisième division anglaise, à ne pas confondre avec le Cardiff City FC, club de première division galloise semi-professionnelle). C’est avec beaucoup de tristesse qu’on découvre donc qu’aucune des sélectionnées ne vient de Wrexham.

Croatie: Les « Suissesses » sont légion dans cette équipe qui n’a de loin pas le prestige des collègues masculins avec la présence d’Ana Jelenčić (Servette), Ella Ljuština (GC) et Ivana Rudelić (FC Bâle) sous les drapeaux. Sans oublier la Alisha Lehmann locale à en croire certains tabloïds, Ana Maria Marković (GC).

Ukraine: Leur surnom est Zhinky qui, selon Google translate, veut dire… « femmes » en ukrainien. Voilà qui a le mérite de l’originalité. Elles semblent être entraînées par un disciple du regrettable Heinz Ehlers puisqu’absolument toutes leurs rencontres de LdN se sont soldées par un 1-0 ou un 2-1 la saison dernière, à l’exception du barrage face à la Bulgarie.

Kosovo: Pour les nostalgiques du Real Madrid des années 90, l’équipementier du Kosovo entre 2016 et 2018 était Kelme. Pour les fans de Marc-Andrea Hüsler, elles sont passées chez Fourteen entre 2018 et 2023. Loin de nous l’idée de se moquer toutefois (c’est pas notre genre) puisque les Dardanet sont sorties invaincues de leur groupe de Ligue C composé de la Bulgarie, de la Macédoine du Nord et du Liechtenstein la saison passée. Sans parler du fait qu’elles viennent de remporter haut la main la huitième édition de la passablement lunaire Turkish Women’s Cup à laquelle participaient également l’Inde, l’Estonie et Hong Kong (pourquoi pas, hein).

 

Crédit photographique:

Ecosse 74: Nipas2/CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/File:La_Scozia_della_partita_di_San_Siro_1974.jpg

A propos Raphaël Iberg 174 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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