Super Mariole Balotelli

Pour cet article, m’est venue l’envie de rédiger sur un footballeur en particulier. Et ce n’est pas n’importe lequel qui m’intéresse aujourd’hui. C’est un footballeur qui, à mes yeux, mériterait amplement sa place dans nos dictionnaires tant il est synonyme du mot « échec ». Pourquoi employer un terme aussi fort qu’échec pour désigner ce joueur ? Parce qu’à mon avis il désire être appelé ainsi. Disons que c’est le genre de personne qui prend un malin plaisir à tendre le bâton pour se faire battre. Son « Why always me ? » ne suffira pas à me convaincre qu’il n’est qu’une victime dans tout ce qui lui arrive. Je dirais plutôt que c’est un criminel de haut rang qui a préféré flinguer sa carrière plutôt que de devenir le tueur des surfaces que la planète du football attendait. Si vous n’avez toujours pas cerné de qui je parle, il s’agit de l’homme aux coupes plus fantasques qu’Alexandre Song. J’ai nommé Mario Balotelli.

Je peux imaginer que l’utilisation du mot échec puisse sembler excessive pour certains de nos lecteurs quand il s’agit de parler du cas Balotelli. Pourtant il me semble particulièrement adéquat le concernant car cet homme avait absolument tout pour marquer (ce qu’il ne fait déjà pas) la décennie 2010. Disons que sa situation sportive était meilleure en 2007, lorsqu’à peine âgé de 17 ans, il effectuait ses débuts en Série A avec le grand Inter Milan de la fin des années 2000. Aujourd’hui (Super ?) Mario est âgé de 30 ans et ne joue pour aucune équipe. Quand même le FC Sion ne vient pas à ta rescousse, c’est que la fin semble malheureusement proche. Nous évoquons ici tout de même un joueur ayant remporté un Golden Boy (2010) qui récompense le meilleur jeune joueur évoluant en Europe. Mais bon Alexandre Pato, Mario Götze ou encore Anderson l’ont aussi remporté, alors ce trophée ne promet finalement pas grand-chose. A l’inverse de Balotelli, qui déclarait à la suite de l’obtention de cette récompense, « Il n’y a qu’un seul joueur qui est un peu plus fort que moi, Messi ». Il aurait amplement mérité le surnom de « Super Mariole ».

Si ce joueur provoque une vive réaction chez de nombreuses personnes (dont moi) c’est parce qu’il possédait malgré tout des qualités indéniables. Athlétique, rapide et doté d’une grosse frappe (je ne fais pas allusion à son ex-compagne Fanny Neguesha), Mario Balotelli était l’archétype complet de l’attaquant moderne capable de trouer les filets à chaque match (à l’inverse d’un Dries Mertens par exemple). Un tel talent s’est accompagné de quelques succès bien évidemment, mais bon… quand on évolue dans les meilleurs équipes, cela rend la tâche plus simple, n’est-ce pas Xherdan ? Alors des qualités, oui ! Mais il en faut bien plus pour se placer juste derrière Messi… et même derrière Guillaume Hoarau. Et j’exagère à peine.

Quelle carrure ! Je n’ai pourtant pas le souvenir que Balotelli ait évolué au Bayern Munich…

Comme expliqué précédemment, le génial Balotelli est à ce jour sans club depuis la fin de son contrat à Brescia, club de la ville où il a grandi. Je concède que c’était un acte noble de sa part d’y avoir signé, d’autant plus que c’était le rêve de son père. Cependant, je suppose que les courtisans n’étaient pas nombreux, puis l’histoire aurait été belle s’il avait été efficace (5 buts inscrits en championnat et une relégation, rien que ça). Evidemment ses écarts de conduite ne l’ont pas aidé au cours de son aventure bresciane. Et plus généralement durant toute sa carrière (sur et en dehors des terrains). Les épisodes sont si nombreux qu’une série Netflix serait éventuellement la plus sérieuse alternative pour tous les présenter. En revanche, certains sont simplement des perles : la bagarre avec Roberto Mancini, la visite illicite dans une prison pour femmes (pour découvrir) ou encore les jets de fléchettes sur des jeunes du centre de formation de Manchester City (pour s’amuser un peu). Je vous promets que ces faits d’armes sont bien plus nombreux et qu’Internet en regorge.

Et l’heureux propriétaire de ce joli bolide est évidemment… Je ne vous avais pas menti en affirmant qu’il faisait preuve de nombreux écarts de conduite.

Ces nombreuses frasques font en grande partie de Balotelli la célébrité qu’il est. Malheureusement pour lui, ses statistiques ne vont absolument pas dans ce sens et font même parfois mal aux yeux (même ceux de Seferovic, c’est dire…). Au cours de sa carrière, il aura principalement connu des saisons qui tournent autour de la dizaine de réalisations. Pas de quoi impressionner son prétendu rival Lionel Messi qui marque au minimum une trentaine de buts par année (quand il est « nul ») ni son réel adversaire principal, à mes yeux, qu’est notre bon vieux Haris, qui n’empilait pas moins de 27 goals en 2018-19, ce qui est supérieur au plus haut total de Super Mario. Tous debout devant Super Haris !

Actuellement, un jeune attaquant italien (Moise Kean) est fréquemment comparé à Mario Balotelli (car il est noir, il en faut décidément peu) et les médias lui souhaitent de la réussite dans sa carrière, c’est-à-dire l’inverse de Mario Balotelli. La Une du journal l’Equipe (31 octobre) le nommait même « l’Anti-Balotelli » après des débuts réussis. Une nouvelle fois, Mario parait être synonyme d’échec.

Finalement, la carrière de Mario Balotelli est loin (mais vraiment très loin !) d’être flamboyante. Pour un joueur lambda, elle aurait pu avoir de la gueule, mais pour un Golden Boy à qui l’on promettait une carrière au plus haut niveau, elle est désastreuse. En revanche, il a su marquer son époque par quelques rares éclats sur le terrain et de très nombreux en dehors. Mettre le feu à sa maison en allumant des feux d’artifices dans sa salle de bain n’est pas à la portée du premier venu, qui plus est deux jours après avoir déclaré « J’ai grandi cette année, j’ai l’intention d’arrêter de faire parler de moi en négatif. J’ai changé de vie, je ne vis plus en ville mais à la campagne, c’est plus tranquille. » Peut-être que Balotelli saura se reconvertir dans la comédie ou la télé-réalité à la fin de sa carrière (qui s’annonce très proche) et qu’il connaîtra un succès plus fulgurant que sur les terrains de football. J’y crois réellement parce qu’il s’est montré bien plus à son aise en dehors des terrains ces quinze dernières années, soit au cours de l’intégralité de sa carrière. Grande Balotelli !

 

Crédits photographiques: 

Photo de couverture: danheap77/CCO/Wikimedia Commons : https://www.flickr.com/people/69166407@N06/

A propos Bastien Ndo 13 Articles
Petit, j'étais un grand fan des blagues de Toto et de football. Du coup je me suis retrouvé chez Carton-Rouge.

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