Ahhh le Paris Saint-Germain ! Ce club qui fait tant parler de lui depuis quelques années et pour divers motifs. Tout récemment il s’est illustré en disputant la finale de la Ligue des Champions Covid-19-20. Cette qualification pour l’ultime match de la coupe aux grandes oreilles représente le plus grand exploit de l’équipe parisienne depuis son rachat par le Qatar en 2011. Cependant, cet article n’a pas pour but de parler une énième fois de cette équipe (les médias français le font déjà assez) mais de s’attarder sur les quelques années qui précédèrent le rachat du club. La comparaison entre l’avant Qatar et le PSG actuel est intéressante (en plus d’être assez drôle). Ces années de prélude avant l’ascension parisienne sont bien plus sombres et mon attachement inexistant pour ce club me donne envie de m’y replonger.
Le PSG a tout récemment disputé sa première finale de coupe d’Europe de l’ère qatarie. Le parcours a été long et difficile pour en arriver là (rappelons que l’objectif principal du club reste la victoire en Ligue des Champions). Entre LA remontada ou encore l’élimination contre les U16 de Manchester United, le PSG a montré ses limites en Europe à maintes reprises. Malgré cela, il est vrai que sur le plan national, aucune équipe française (Monaco, c’est pas la France) ne peut tenir tête au Doha Saint-Germain. Il domine totalement son sujet avec 7 titres de champion depuis 2013. Néanmoins le PSG n’a pas toujours été cette équipe capable de mettre des centaines de millions d’euros sur des joueurs ou d’empiler les titres. Le PSG pré-qatari était bien moins fringant… Sur les quelques années qui précèdent le rachat, le PSG a terminé à des places bien moins flatteuses (malgré une 4ème place en 2011). L’équipe avait plus souvent lutté contre la relégation que pour le titre. De ce fait, le contraste avec le PSG actuel est extrêmement flagrant. Le 24 août, lendemain de la défaite face au Bayern Munich, le journal sportif espagnol Marca rédige à sa Une « El Dinero no da [aun] la felicidad » qu’on pourrait traduire par « L’argent ne donne pas (encore) le bonheur ». Pour le coup, je pense que les supporters et joueurs parisiens sont bien plus heureux qu’auparavant.
En plus de se rouler par terre, les joueurs du PSG roulent aussi sur l’or.
A ce jour, l’effectif parisien a de quoi effrayer les équipes de la Farmers League. Les attaquant actuels du PSG s’appellent Mbappé, Neymar, Icardi, Di Maria ou encore Choupo-Moting (qui n’a finalement pas voulu prolonger l’aventure). Vous pourriez vous dire que ce dernier n’a pas de quoi faire frémir les foules. Pourtant je vous garantis qu’il y a quelques années, il aurait été la star de l’effectif avec : le numéro 10, le brassard de capitaine, une statue à son effigie devant le Parc de Princes et le numéro personnel de Nicolas Sarkozy. Effectivement, le contingent du PSG avait uniquement de quoi effrayer les enfants devant leur téléviseur. Un de leurs attaquants vedettes était Guillaume Hoarau, c’est dire. Loin de moi l’idée de dire qu’il est mauvais, cependant une LDC ça se gagne avec des grands joueurs, et pas des joueurs de grande taille… Les Parisiens sont tout de même passés d’Apoula Edel, mentor de Loris Karius, à Keylor Navas au poste de gardien. C’est comme passer d’une Fiat Panda à une Ferrari F8 Spider. Eh oui ! L’argent semble réellement conduire au bonheur. Sincèrement, je ne suis même pas certain que cet effectif aurait pu remporter le championnat nord-coréen, sans vouloir leur manquer de respect (aux Nord-Coréens).
Voici le dernier 11 a avoir évolué en Ligue 1 avant le rachat par QSI (Qatar Sports Investments). Cette équipe a terminé à la quatrième place du championnat. Par conséquent, je vous laisse imaginer le niveau de la Ligue 1 à cette époque.
Avec ce rachat, le PSG a totalement changé de dimension. Il est aujourd’hui l’un des clubs les plus populaires à travers le monde. Inutile de vous préciser que ce n’était pas le cas lorsque le service d’intendance du club composait le 11 de départ. Néanmoins un point revient fréquemment dans les débats à la suite des désillusions parisiennes. Lors des années qui précédaient le rachat du club, l’effectif était loin d’être séduisant mais les joueurs se battaient (apparemment) sur le terrain et avaient (apparemment) un réel attachement pour le club de la capitale. Une situation qui n’est plus d’actualité, où les joueurs sont souvent comparés à des mercenaires présents en France uniquement pour l’aspect financier. De plus, la remontada ou encore la défaite face aux U14 de Manchester United démontrent une réelle fragilité chez les Parisiens qui ne se faisait pas voir chez les « anciens » qui luttaient fréquemment contre la relégation, et qui s’imposaient (pas très souvent mais quand même) grâce à leur force de caractère et leur amour pour le club !
Finalement, il y a inéluctablement un fossé qui sépare ces deux PSG. Celui d’aujourd’hui représente les grandes puissances du football mondial et il fait principalement face à des problèmes de riches. L’autre PSG se contentait de peu (un sauvetage en Ligue 1, c’est réellement peu) pour satisfaire des fans qui portaient réellement l’équipe dans leur cœur, contrairement aux millions de nouveaux supporters du club qui ne le soutiennent qu’en position de « gros d’Europe ». Pour finir, a-t-on plus de plaisir à supporter une équipe jouant la relégation mais qui montre du cœur et de l’attachement pour le club, ou un onze de mercenaires qui jouent les premiers rôles en Europe ? Seuls ceux qui ont eu le malheur de voir Sammy Traoré évoluer au PSG auront une réponse valide à mes yeux.
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Photo de couverture: Leoboudv/CCO/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/User:Paris_16
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