Le Romandico, encyclopédie assez peu universelle d’un derby

La phalange valdo-fribourgeoise de la rédac’, aidée d’un handicapée par un consultant valaisan, vous souhaite la bienvenue dans l’avant-match (ou plutôt l’avant-série) de demi-finale entre les deux meill… les deux clubs les moins titrés du hockey romand (voire même du bras d’Orion, mais on n’a pas eu le temps de vérifier). On a bien sûr nommé Fribourg-Gottéron et le Lausanne Hockey Club. Pourquoi l’avant-match ? Parce qu’on sera nettement moins sobres et mesurés en après-match, voilà tout. Et chacun sait que la sobriété et la mesure sont les deux ingrédients principaux dont se nourrit tout bon lecteur de Carton-Rouge. Surtout après une overdose de chocolat pascal. Bref, on vous jette quelques pronostics à la con à la figure, faites-en ce que vous voulez.

Le score final de la série

⚫️⚪️ Mike: 4-0 (ou 4-1 à la limite) pour Gottéron, parce que les Lausannois sont déjà tout contents d’être en demi-finales ! Alors qu’à Fribourg, on a conscience que c’est l’année ou jamais. On regrette tellement la période Svoboda car cette année, on a presque pas ri des faits divers qui avaient pour habitude d’émailler la saison du côté de Malley. D’ailleurs, j’ai entendu une rumeur: notre ami Petr se serait réorienté comme armateur et il piloterait de gros bateaux du côté de Baltimore… 

🔴⚪️ Paul: 288 – 285. Au niveau pénalités, s’entend. Je pense que Bozon est légèrement en retrait de son aptitude à s’auto-courroucer et puis, on attend cette fois qu’un des cross-checks majestueux de Sprunger refasse complètement la dentition de Rochette. Juste pour que son père nous analyse magistralement la chute des incisives de son rejeton. Au totomat, les Dzodz 4-3, par les poils.

🟢⚪️ Raph: 4-3 pour le LHC. Parce que les Vaudois, fidèles à leurs habitudes davosiennes, continueront de refuser de gagner une série facilement contre un adversaire largement dominé, mais surtout parce qu’on serait triste de ne pas revoir de photos de file indienne pour obtenir un billet physique (vous savez, en papier) devant la BCF Arena, fleuron d’un canton qui attend encore sa première connexion ADSL.

La star de la série

Mike: Christoph Bertschy. Non seulement c’est un ancien Lausannois, mais en plus il vient de marquer deux buts au match 7 contre Lugano alors qu’il était en panne depuis 16 (!) matches. En novembre-décembre 2023, il a déjà connu une longue période sans but, et lorsqu’il s’est réveillé, cela a fait très mal. Imaginez, un joueur qui a deux périodes de plus de 10 matches sans buts mais qui finit la saison régulière à 40 points quand même ! D’ailleurs comme je le dis souvent, une panne ça arrive à tout le monde ! Bertschy s’est montré hyperactif et malchanceux (un but annulé, des lattes) pendant les actes 1 à 6 contre Lugano. Il va atomiser Lausanne.

Paul: DiDo. Avec un patin d’avance sur tous (notamment les arbitres) et sa vision du jeu qui rendrait jaloux un aigle (genevois), le Canadien est un délice à voir évoluer. Une sorte de Collombin sur patins en quelque sorte. On espère juste qu’il pète un plomb lors d’un match et déglingue quelques sièges de Malley pour entendre les journalos lémaniques couiner la moindre. Honnêtement, si on avait 10 DiDo en National League, le hockey suisse respirerait un peu mieux.

Raph: Michael Raffl, docteur ès buts dans la cage vide. Comme les Rouge et/ou Blanc (suivant les émotions ressenties pendant le match) aiment se compliquer la vie et qu’aucun des sept actes ne se décantera avant les dernières minutes, le gars sûr de Geoff Ward à 5 contre 6 se fera un plaisir de clore les débats à au moins deux reprises dans cette série. Parole de doigt mouillé présenté au foehn lémanique sur les rives de Cully, probablement le même qui a servi à évaluer les risques potentiels d’un amarrage du « Simplon ».

Le tournant de la série

Mike: Le match 1 : il se déroulera un lundi de Pâques en territoire catholique. Le représentant du canton de Vaud, protestant depuis son annexion par Berne en 1536, n’a aucune chance sans l’intervention du divin. Le Pape François 1er a d’ailleurs clairement souligné son soutien aux Dzodzets lors de la messe pascale, en déclarant « Urbi et Orbi, et allez Gottéron ». Il est vrai qu’il n’est pas en super forme et qu’il n’a pas très bien articulé, mais pour moi c’était clair. Il n’y aura pas de miracle pour le LHC.

Paul: Les tags des abrutis fribourgeois sur le bus du HC Lugano. Il en manquait qu’un de plus pour insulter la Mantegazza pour que le vestiaire luganais s’excite vraiment et remette en place des Dragons passablement mal embarqués pour le match #7 de la série des quarts. 

Raph: Il a déjà eu lieu. C’est bien sûr le moment où la gérance de la Vaudoise aréna a décidé de signifier à son locataire le plus bruyant que son gîte serait transformé en Airbnb au profit d’un hôte espagnol dès le début du printemps. Ben oui, que pourrait-il se passer d’autre dans les environs après la fin de la saison régulière ? Largement de quoi blesser l’amour-propre du Lion et l’encourager à passer l’entier du mois d’avril sur la glace, finale comprise.

Enfin un vrai sport pratiqué à Malley. En avril, on fronce les sourcils.

On vous l’accorde, ça aurait pu être pire: les dirigeants lausannois auraient pu avoir l’idée de noyer le Dragon en installant une piscine VIP au sommet d’une tribune, comme dans la banlieue sud-ouest d’une capitale pas tout à fait européenne.

Le coup de p*te de la série

Mike: J’aurais bien cité Aurélien Marti, mais il a réussi l’exploit de se blesser lui-même en se cassant le poignet contre la bande. Comme ça il peut se rendre compte de ce que les adversaires qu’il aime envoyer à l’hôpital ressentent. En son absence, j’ai choisi Cody Almond, qui devrait revenir pour le duel numéro 3, et qui est mauvais perdant, c’est un fait. Après la sirène finale de son match de retour, fâché de la défaite 6-1 de son LHC, il assènera une Marty McSorley à un arbitre et sera de ce fait suspendu pour 68 ans. 

Le dernier fait de jeu de la carrière du brillant Marty McSorley, frère de Chris… ll n’a plus rejoué depuis, et on se demande pourquoi.

Paul: Madame Bertschy qui menace de quitter son mari Christoph s’il ne rase pas sa moustache à la Magnum immédiatement. Un geste qui s’apparenterait à remplacer la Cardinal par de la Boxer aux cantines de St-Léonard.

Raph: Tiens, à propos de Cardoche tiédasse: le moment où la panach’ passera subrepticement de 10 à 12 balles aux buvettes prilléranes entre les quarts et les demies. A ne pas confondre avec le panache, celui-là n’a pas de prix et se fait plus rare à la pression. L’ajout de limonade reste d’ailleurs un bien meilleur deal que la bière solitaire de toute manière coupée à l’eau (c’est pas possible autrement) qui goge depuis de longues minutes sur le comptoir, dissipant son gaz volatile en attendant le chaland, aussi naïf qu’un « sujet » de Peter Fitzek ou un lecteur de L’Impertinent.

La bavure de la série

Mike: L’organisation du LHC qui n’est pas habituée à avoir des matches à guichets fermés et qui se mélangera les pinceaux dans l’émission des billets. Cela amènera une gabegie monstre et des spectateurs seront obligés de partager leur gradin avec un inconnu collé à 2 cm derrière eux. Ah, on me dit dans l’oreillette que c’est déjà le cas ! Mes excuses. Dans ce cas je choisis le moment où Geoff Ward (c’est vraiment son nom ?), désespéré après 3 défaites cinglantes, choisit de donner un shift à Ronalds McKenins, lequel trébuche en rentrant sur la glace car il n’a plus l’habitude. Courage Geoff, il n’est sous contrat que durant encore deux ans. Dès l’été 2026, il cessera de plomber le budget avec son salaire plus que confortable. 

Paul: Inviter René Fasel pour le lancer du puck au match 7. Un peu comme si tu demandais à Poutine de venir faire un lancer de colombes lors de la cérémonie d’ouverture des JO 2024 à Paris.

Raph: Aucune gastro n’a pour l’instant été signalée dans ces playoffs, tout devrait donc bien se passer sur ce plan.

L’instant René Fasel de la série

Mike: Le jour avant le match 4, Andrea Glauser, défenseur fribourgeois du LHC, annonce qu’au terme de son contrat en 2025, il rejoindra son club de coeur Gottéron pour 9 ans. Ravi, René Fasel l’invitera à investir dans les fruits et légumes en Russie, précisant qu’aucun apport n’est nécessaire. 

Paul: Ronalds Ķēniņš qui annonce renoncer à sa sélection avec la Lettonie pour le CM 2024 pour rejoindre le camp d’entraînement du Hockey Club Martigny, désormais reconstitué en Dynamo Martigny, présidé par un proche d’un certain Aleksandr Lukashenko.

Raph: Tetcheu quel frimeur machin avec son orthographe lettone soignée. Bon, le coup des joueurs fribourgeois qui jouent pour l’ennemi et qui reviennent au bercail, on connaît. Surveillons plutôt nos (rares) joueurs vaudois. Aucun risque de traîtrise sur cette série puisque le Québéco-Neuchâtelois formé au club (donc Vaudois d’adoption, faut suivre) Théo Rochette a déjà prolongé jusqu’en 2026, le Villardou Igor Jelovac est sous contrat jusqu’en 2025, Aurélien Marti ne rejouera pas cette saison, alors que Kevin Pasche restera fermement cantonné à son rôle de portier. On parle évidemment ici de la porte de la bande. D’autant que Connor Hughes a tenu la baraque comme jamais lors de l’Acte VII face à Davos en ne s’autorisant même pas son soft goal habituel en fin de match.

La docte analyse de Rochette Sr de la série

Mike: Le 16 mars 2013, Cédric Botter, alors attaquant de Gottéron, marque un demi-but lors du match 7 du 1/4 de finale contre Bienne, dans la mesure où le puck s’est cassé en deux en heurtant le poteau. Une des moitiés a fini dans le but, l’autre à l’extérieur. L’arbitre de cette scène surréaliste ? Stéphane Rochette, qui a eu alors l’occasion de pratiquer sa première analyse.

J’aime bien Stéphane Rochette. Il explique les choses sans langue de bois. Malheureusement, il va connaître le conflit de loyauté entre son club préféré, Fribourg-Gottéron, et celui où joue son fils, le Lausanne Hockey Club. 

Paul: On vouat clairement sur notre tablette que les deux défenseurs lausannois Heldner et Frick se font extirper de leur rondelle et se font niaiser comme deux gros nigauds en vadrouille contre la bande par ce djiable de Sprunger. Bien que ce mangeux de pucks de Fribourgeois se prenne les lames dans sa poutine, il arrive tout de même à tromper Hughes sur un puck que même un caribou aurait réussi à capter avec aise. C’est mal joué pour les Lausannois mais fort bien joué par les Fribourgeois.

Raph: Dis donc Paul, il a pas l’accent d’Octodure ton Québécois ?

« On va tout de suite aller sur la tablette pour constater qu’il s’est mis dans une position vulnérable en baissant la tête de 0,2 degrés en direction de la bande » au sujet d’un joueur qui vient de se faire renverser par un Shinkansen et son conducteur ivre lancés à 320 km/h sur une voie désaffectée et qui mérite par conséquent son triste sort. Il n’y a pas grand chose qui m’énerve, mais là… mais je vous reparle de mes envies subites d’envahir des pays dans un instant.

L’expression québécoise (reprise sans vraiment la comprendre par un commentateur romand) de MySports de la série

Mike: « Le joueur va « embêter » son adversaire dans la bande ». Si Jonathan Filion, commentateur de MySports, a la capacité de commenter un match sans jamais s’arrêter de parler, il utilise souvent cette expression avec le mot « embêter ». Cela me rappelle avec tendresse les moments où j’exigeais de mes enfants d’utiliser ce terme à la place d’autres bien plus grossiers.

Paul: Bozon c’est un vrai « sorteux ». Il est pas à l’aise sur cette glace et préfère le banc des pénalités pour ronger son frein sa particule élémentaire de Higgs.   

Raph: Euh, le pauvre Bozon est CERNé dans cet article…

« Appeler une pénalité » sera forcément utilisé à tort et à travers au cours d’une série de playoffs musclée impliquant Chris DiDomenico, Killian Mottet, Tim Bozon et Cody Almond (enfin pas tout de suite). En termes d’anglais traduit littéralement de manière absurde dans une province qui prône pourtant la défense de la langue de Ionesco, ça se pose là. Allez, appelons-la: 🗣️ « OH ! PÉNALITÉ ! » Bref, si je n’étais pas coincé entre Lausanne et Fribourg pendant 7 matches, ça me donnerait envie d’envahir la Pologne.

« C’est tout un match / tout un tir / toute une passe » et « créer l’égalité » ne seront pas développés ici. En effet, ils nous donnent uniquement envie d’annexer l’Autriche. Et ne me démarrez pas (comme on dit au Québec) sur l’absence de verbes pronominaux qui rendent l’acte d’échapper le puck possible.

Un dernier mot des fans bioulois et genevois avant ce derby de la Broye (du noir)

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A propos Raphaël Iberg 174 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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