Fouetté au Martinez !

Non content d’avoir refoulé l’existence d’Emiliano Martinez après la finale de la Coupe du monde 2022, j’ai malgré tout accepté d’aller voir mi-avril le quart de finale retour de Conference League Lille-Aston Villa avec un pote lillois au pub. Moi qui pensais à nouveau que le Martinez était seulement un hôtel 5 étoiles sur la Croisette à Cannes et synonyme de raffinement, je suis parvenu le lendemain à un constat implacable : je me suis encore fait fouetter au Martinez !

D’abord, petit rappel des faits : après un match aller de bonne facture (2-1 pour Aston Villa), le LOSC se doit de gagner. Un premier but rapide puis un deuxième à la 67e laisse augurer du meilleur, notamment après un combo barre transversale-poteau puis but qui tend à laisser penser que les dieux du football penchent pour Lille ce soir-là. Or Aston Villa égalise à la 87e après un cafouillage (avec une faute sur le gardien?) d’un tir de Cash que l’équipe paye effectivement directement. S’en suit une séance de penalties où notre cher Emiliano arrête le premier tir lillois et indique aux fans lillois de se taire 🤫 . Et là c’est le drame : l’arbitre lui met un deuxième carton jaune, tout le monde respire, il est exclu, sauf que…

La règle à la con

Ce jour-là, j’ai découvert une autre règle à la con du football. À partir de la séance de penalties, on remet les compteurs à zéro niveau cartons. Le saviez-vous ? Notre cher Emiliano sûrement non plus ! Ou alors c’est vraiment un maître du vice, à éplucher le règlement pour savoir comment faire chier au max ses adversaires. Moralité : trois cartons jaunes en deux matches, le tout sans aucun souci si ce n’est une suspension pour la demi-finale aller (une maigre consolation). Quand je pense qu’au rugby tu sors dix minutes pour un carton jaune et que t’as pas intérêt à récidiver, je me dis que le foot est vraiment un sport qui encourage les comportements décérébrés et a les règles qu’il mérite.

S’il joue la demi-finale retour, dieu seul sait quel point obscur du règlement il va nous trouver : faire une olive à l’arbitre est autorisé à partir du 6e pénalty ?

Autant vous dire que je vais être fan de l’Olympiakos à 2000 % pour la première fois de ma vie.

Moi quand je réalise que Martinez a dix coups d’avance quand il s’agit d’enfumer les fans…

El culo lleno de fideos

Certes, Martinez est un excellent gardien, notamment sur les face-à-face et les penalties. Certes, il s’est fait houspiller par 50 000 Lillois à chaque fois qu’il s’approchait du ballon. Cependant, quand tu fais signe d’enfiler tout un pays avec un main géante en mondovision en finale de Coupe du monde, il ne faut pas s’attendre à ce que les habitants dudit pays te servent leur meilleur Côte Rôtie avec des petits fours.

En exclusivité, la chanson entonnée par le kop lillois à chaque fois que Martinez touchait le ballon…

Déjà, il faut le faire : notre cher Dibu temporisait tellement depuis le début du match qu’il s’était pris un carton jaune à la 37e. Chapeau l’artiste ! Cet homme pourrait arriver à énerver un moine shaolin en pleine méditation.

Hannah Arendt en train de songer à écrire une suite à « La banalité du mal » après avoir vu Lille-Aston Villa…

Le syndrome de van Bommel

Martinez, je te déteste. Du coup, je te veux dans mon équipe ! Ce cas me rappelle étrangement un autre traumatisme personnel : en quart de Ligue des champions 2004-2005, l’OL jouait contre le PSV Eindhoven. Hormis le fait que l’arbitre avait oublié un pénalty, c’est surtout van Bommel qui s’était fait remarquer en étant absolument imbuvable pendant les deux rencontres. Une fois l’amertume passée, j’ai réalisé qu’il faut un van Bommel, un Gattuso ou un Ramos dans ton équipe si tu veux aller au bout. La haine c’est bien gentil mais ça ne construit rien. C’est pour ça qu’à la fin j’en suis arrivé à la seule conclusion possible : rejoins mon équipe !

J’te veux dans mon équipe !

Dieu existe

Alors que je pensais qu’il allait revenir pour la demi-finale retour et à nouveau nous gratifier de ses conneries, gagner aux penalties et nous montrer qu’il n’y a pas de justice en ce bas monde, deux choses se sont passées depuis le match :

  1. Martinez a été suspendu pour la demi-finale aller du fait de ses trois cartons (sans déconner ?).
  2. Samedi 27 avril, il s’est blessé contre Chelsea, si bien qu’il pourrait rater la fin du championnat et la Copa America.

Moi qui essaie de verser une larme d’empathie en apprenant que Martinez s’est blessé…

Les deux matches suivants ont d’ailleurs confirmé que sans lui (Olsen le remplace), c’est déjà plus coton pour Aston Villa :

Le syndrome de Stockholm

Bien évidemment, je regarderai le prochain match où Martinez jouera car chacun le sait, quoi de mieux que de se faire mal ?

La bande-son quand tu regardes un match avec Martinez (« Punis-moi »). On voit d’ailleurs dans la vidéo que le chanteur le connaît puisqu’il le tient dans sa main…

 

Crédits photographiques

Photo de Matt Burke sur Unsplash
Hannah Arendt : Maquina24/https://flic.kr/p/2kGLvbQ/CC BY-SA 4.0/via Wikimedia Commons
Photo de Balaji Malliswamy sur Unsplash

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