On aura tous oublié ce match quand on sera champions du monde. Mais d’ici-là faut quand même qu’on revienne quelques minutes dessus…
Le match en deux mots
Que dire ?
L’homme du match
Du côté suisse, personne n’est ressorti du lot, et le match a dans son ensemble été absolument médiocre, qui plus est joué sans grande envie et sur un rythme de sénateur. Il y a eu quelques passes magnifiques de Xhaka, une jolie inspiration d’Okafor, une belle action collective malheureusement vendangée par Embolo, mais pas de quoi choper une mi-molle.
La buse du match
Eray Ervin Cömert, abrégé Eray Cömert, né le à Rheinfelden, est un footballeur international suisse, possédant également la nationalité turque. Il évolue au poste de défenseur central au Valence CF, et il est MAU-VAIS !
Impliqué sur les deux goals (il fait un assist sur le premier, ne bronche pas au départ de l’action du deuxième), il provoque en plus un penalty miraculeusement non sifflé en première mi-temps. Sur le deuxième but, comme il a été touché à la cheville quelques minutes auparavant, mon pote et collègue Florent me glisse sur la chatroom qu’il a peut-être 10% de réactivité en moins suite à ce choc. Mais Cömert avec 10% de réactivité en moins, c’est un caillou.
Et pourtant, le 18 décembre au soir, il sera champion du monde. Le football est un sport étonnant.
Le tournant du match
Le tournant va avoir lieu juste après ce match : après cette pitoyable prestation et cette pataugée défensive de degré 6 sur l’échelle de Richter, on peut gager que Yakin va renoncer définitivement à ce 3-5-2 de merde (je déteste, je déteste, je déteste ce système de jeu). On s’alignera donc durant le Mondial comme on l’a fait durant toute la préparation : avec quatre défenseurs.
Reste cette question lancinante : en cas de pépin pour Rodriguez, qui aligner comme latéral gauche ? Sur 26 joueurs, c’était si compliqué d’emmener un remplaçant de métier, à la place de Frei, Rieder ou Jashari ?
Le geste technique du match
Vincent Cavin, l’assistant de Murat Yakin, qui explique que ce match organisé contre le Ghana n’a rien à voir avec le fait qu’on va jouer le Cameroun dans une semaine. Pourtant, il a toujours existé dans le foot, ce petit côté « Les Africains sont tous des grands Noirs athlétiques avec peu de culture tactique, donc pour se préparer contre l’un on joue contre l’autre » (ça marche aussi avec les Asiatiques qui sont tous des petits qui courent très vite sans aucun jeu de tête).
Un exemple ? En 2014, douze jours avant de débuter son Mondial brésilien contre l’Equateur, la Nati organise un match amical contre… le Pérou (il y a 211 pays affiliés à la FIFA, ce que c’est que le hasard quand même). Un autre, qui me fait encore marrer aujourd’hui ? En 2006, pour le Mondial en Allemagne, la Suisse tombe dans le groupe France-Togo-Corée du Sud, et organise quelques jours avant le début de la compétition trois matches amicaux contre l’Italie, la Côte d’Ivoire et la Chine…
Mais visiblement ce petit côté « OSS 117 » est difficile à assumer.
Le geste pourri du match
Celui de l’ingé son sur place, qui nous aura saboté tout le match : coupure du son toutes les 45 secondes, déséquilibre entre les différentes pistes qui a fait que pendant deux fois 10 minutes nous n’entendions quasiment plus Lemos, dont la voix était couverte par « l’ambiance » du stade (et fallait sacrément être fort au vu de l’affluence confidentielle)… En termes de frustration je n’avais pas ressenti ça depuis l’époque où je me tapais des porns en crypté sur Canal Plus.
L’anecdote
Le gars qui a posé la pelouse du stade Cheikh Zayed est le plus grand escroc depuis Bernard Madoff. Tu la regardes de loin, elle est impeccable, elle est belle, elle a des reflets moirés, t’as envie de te mettre à brouter.
Après 20 minutes de jeu (et attention, faut voir sur quel rythme le début du match s’est joué) tu hésiterais à organiser le Supercross de Palexpo dessus. Je ne savais pas que ça existait, les pelouses jetables.
Le chiffre à la con
Zéro. Le nombre de tirs cadrés de la Nati durant ce match. T’as bien fait de pas regarder.
Et sinon, dans les tribunes ?
Vous préférez les stades vides comme hier ou ceux remplis de faux supporters importés par charter d’Inde et du Bangladesh ? Réponse dans quelques jours.
La minute Pierre-Alain Dupuis
Johan Djourou, en route pour la médaille Fields : « A cinq, ça permet d’avoir un défenseur de plus qu’on n’a pas forcément à quatre ».
La rétrospective du prochain match
On va jouer contre des grands Noirs athlétiques (avec peu de culture tactique), et on tâchera de faire mieux, du coup.
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