Breakaway : Genèver give up !

Bienvenue dans ce documentaire RTS au titre de chanson de Nickelback consacré au sacre du Genève-Servette Hockey Club au terme de la saison 2022-2023. N’en déplaise à la majeure partie de la rédac’ de Carton-Rouge, force est d’admettre que la place forte du sport romand, ces derniers temps, c’est Genève, en témoignent les résultats en hockey et en football masculin et féminin ! Dès lors, qui d’autre que Hockyx le Béotien pour vous présenter ce documentaire, le premier sur le hockey qu’il voit de sa vie ? D’ailleurs, lors de la dernière saison, il n’a vu que trois matches dans une patinoire, à savoir Berne – Bienne, Fribourg – Zurich et Berne – Langnau. C’est vous dire si ce job est fait pour lui !

Le Theatrical Movie Trailer

Je ne connaissais pas le mot « breakaway ». Merci à Raphaël Iberg pour l’explication : il s’agit d’un mec qui part tout seul en contre (un peu comme moi avec cet article en fait). À noter qu’apparemment ça se traduit par « revirement » en québécois. On attend impatiemment la prochaine réunion marketing où Jean-Jacques parlera de « breakaway de situation » pour impressionner l’auditoire.

Chérie, tu crois que le Servette va gagner les playoffs cette année ?

Cadieux le veuille

Première surprise : je pensais que les causeries de vestiaire de hockey seraient super vulgaires et agressives, mais en fait le coach Jan Cadieux parle sans crier, dans un anglais très propre (on sent l’influence canadienne) et sort beaucoup de phrases philosophiques. On comprend mieux qu’une personne pareille ait su fédérer les joueurs et créer une ambiance familiale pour emmener l’équipe au titre.

Canada drei

D’ailleurs trois Canadiens sont mis en avant à travers le documentaire : Jan Cadieux, le coach, Sébastien Beaulieu, l’entraîneur des gardiens et Daniel Winnik, joueur à moustache. Sympas, disponibles, humains, les écouter est vraiment agréable. On suit Sébastien Beaulieu lors du camp pour enfants qu’il organise, mais aussi en randonnée. Personne très réfléchie, on a envie de lui demander le sens de la vie à la fin du documentaire. Quant à Daniel Winnik, on comprend vite que ce gars est une véritable machine à buts, le tout à 37 ans alors que moi à cet âge je me faisais un claquage en sortant les poubelles.

En tout cas, c’est toujours marrant d’entendre des Canadiens se plaindre de la durée d’un déplacement Genève-Lugano.

« Oh non, pas à Lugano ! C’était quand même plus simple les déplacements Toronto-Vancouver ! »

Three guys who Finnish the job

L’effectif du Servette compte trois Finlandais.

Teemu Hartikainen, à la tête de poupon mais au corps de déménageur, et qui n’est pas la moitié d’un bon joueur ! Plus humble, tu peux pas. Champion olympique et champion du monde, il ajoutera avec Servette un troisième titre en un an. Respect !

D’ailleurs, il nous explique la mentalité finlandaise : « Quoi qu’il arrive, il ne faut pas se plaindre. Nous ne parlons pas vraiment de nos problèmes ou de quoi que ce soit d’autre. On se contente de faire avec et on espère qu’un jour ça ira mieux… »

Un gars qui aime passer du temps seul dans la nature à pêcher sur son lac ne peut fondamentalement pas être mauvais. D’ailleurs, il se mouille en disant que durant ses neuf ans en Russie, il y avait des pressions incessantes, des punitions. En outre, il a dû partir en raison de la guerre, ce qui n’est pas vraiment l’extase comme expérience de vie.

En tout cas, niveau gestion des émotions ou des nerfs, si vous vous voulez gagner les playoffs ou survivre à l’apocalypse, mettez le plus possible de Finlandais dans votre équipe !

Rare photo d’un Finlandais stressé en train de regarder l’apocalypse…

Sami Vatanen, qui se transformera en lièvre lors du match 7 de la finale pour inscrire ce but d’anthologie (à 0:30 de la vidéo) :

Un but qui inspira à Arto Paasilinna son fameux roman…

Enfin, le vétéran Valtteri Filppula, qui apporte toute son expérience à l’équipe.

On assiste d’ailleurs à une séquence « prank joke » où Benjamin Antonietti essaie d’effrayer chaque joueur en sortant d’une poubelle avec un masque. Autant vous dire qu’il en faut plus pour faire monter le rythme cardiaque d’un Finlandais…

King Eric

Tout au long du documentaire, on fait la connaissance d’Eric Grassien, « mascotte » du club qui est présent à tous les matches, à domicile comme à l’extérieur, pour motiver les joueurs. Enfant de l’État (abandonné à l’âge de deux mois) puis accidenté de la route en 1989, Eric vit en fauteuil mais est l’ambianceur officiel du Servette et est toujours positif. Du coup tu réalises que peut-être tu devrais pas forcément te plaindre quand il n’y a plus de muffins à la myrtille au Starbucks…

Keep calm and play hockey

Pour un novice comme moi, c’est vraiment délirant d’entendre la réaction des joueurs après avoir fini premier de la première partie de saison (52 matches !) :
« – Après le match contre Ajoie, t’as ressenti quelque chose ?
– Zéro !
– Rien ! »
J’ai également découvert que les hockeyeurs sont des créatures de routine qui portent des casquettes et prônent la stabilité au niveau des émotions et sont rompus à la gestion de l’échec.

Le gardien Gauthier Descloux explique avoir fait un travail psychologique pour mieux gérer le stress et réaliser que la peur, c’est ce qui lui fait produire son carburant. Un autre joueur, Arnaud Jacquemet, suit un bachelor en communication en parallèle à sa carrière et choisit de rédiger son travail sur la santé mentale dans le hockey suisse, qu’il décrit comme un univers dur, macho, où l’on ne parle pas de ses émotions. Pour ce faire, il envoie même un questionnaire à tous les joueurs de la ligue. Comme quoi ce sujet monte vraiment en puissance dans tous les sports.

Bienvenue à ce séminaire « Hockey sur glace et santé mentale ». Aujourd’hui : la communication non violente lors des checks…

Le mot de la fin

 

Crédits photographiques:

Photo de titre : RTS

Photo de HUUM sur Unsplash

Photo de Braden Barwich sur Unsplash

Canada : E Pluribus Anthony/CCo/Wikimedia Commons
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Carte_administrative_du_Canada.png

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