Exclu Carton-Rouge : le vestiaire du LHC touché par le coronavirus

Alors que la Suisse subit depuis plusieurs jours une intensification de l’épidémie COVID-19, il est avéré, selon nos sources, que le vestiaire du LHC a été touché par le coronavirus début février. Notre enquête exclusive retrace l’historique de la contraction du virus ainsi que sa propagation au sein du vestiaire et l’omerta qu’il a suscitée. Contacté, le LHC n’a pas souhaité réagir à ces révélations.

Nous sommes le 31 janvier 2020. Il reste un peu plus de deux semaines à tous les clubs de National League pour attribuer leurs dernières licences pour les renforts étrangers. Venant à peine de signer Alexandre Grenier, le LHC ne compte plus qu’un sésame à attribuer. Cependant, le marché commence à devenir sec au grand dam de l’organigramme vaudois. Les pistes creusées dans les championnats suédois, finlandais et allemand ne convainquent guère le directeur sportif de l’époque Jan Alston. Se sachant sous pression, le Québécois doit signer un grand coup sur le marché. Il active alors tous ses réseaux.

Lors de sa saison 1998-99 au sein des Adler Mannheim, Alston se lie d’amitié avec l’international allemand Alexander Serikow. Les deux hommes sont restés proches depuis de nombreuses années. D’origine russe, le Bavarois est retourné vivre dans le pays de ses grands-parents lors de l’arrivée au pouvoir d’Angela Merkel. Sa belle-sœur nous explique par téléphone « qu’il ne pouvait tout simplement pas la voir, c’était purement physique et incontrôlable ». Serikow a donc pris la direction de la Russie avec sa femme et ses deux enfants. Il est aujourd’hui coach des U18 à Blagovechtchensk, ville de 220’000 habitants situé à la frontière chinoise.

Alston et Serikow ont toujours gardé contact, tout d’abord par MSN puis désormais via l’application Telegram. Une amitié utile, car au-delà de son rôle de formateur, l’Allemand touche quelques commissions sur des transferts en direction de l’élite du hockey sur glace chinois. Il connait donc parfaitement l’environnement. Le directeur sportif du LHC lui fait part de ses besoins. Coup de chance, Serikow a justement un joueur talentueux à lui proposer. L’homme providentiel ? Yupeng Wang, un ailier du club de Qiqihar qui vit une saison prolifique en championnat de Chine. Il est décrit par Serikow comme un gars patinant fort dans les deux sens de la patinoire, doté d’une bonne passe et d’un bon shoot. Une description qui fait tout de suite mouche auprès d’Alston qui décide de se rendre immédiatement sur place.

Qiqihar la belle

Le FC Sion ne participant à aucune compétition européenne, Christian Constantin accepte de prêter gracieusement son jet privé au boss lausannois. Alston atterrit au nord de la Chine le 10 février pour y rencontrer Yupeng Wang et finaliser les derniers détails de son contrat en compagnie de la grand-mère de ce dernier qui est également son agent. Après deux heures de réunion, l’affaire est finalisée. Alston informe directement son CEO Sacha Weibel  lui qui, ravi de cette annonce, voit en le marché chinois un potentiel d’expansion énorme pour le LHC. D’après nos informations, ce dernier aurait d’ailleurs immédiatement chargé son service marketing et commercial de mettre sur pied une tournée estivale asiatique afin de développer l’image du club avec l’aide de sa nouvelle recrue.

De retour à Lausanne le 12 février, Alston avertit Ville Peltonen de la mise à disposition de son nouvel étranger sous réserve de la validation des dernières formalités administratives. Ravi, le finlandais réfléchit déjà à l’intégration de Yupeng Wang au cœur de son power-play.

Deux jours plus tard, l’opération prend pourtant une toute autre tournure.  Alexander Serikow contacte Jan Alston pour l’informer que la grand-mère de Yupeng Wang a été placée en observation à l’hôpital Xi Jinping de Qiqihar et qu’elle est suspectée d’avoir contracté le coronavirus. Yupeng Wang souhaitant rester à son chevet, il ne rejoindra pas le LHC malgré l’opportunité que cela représentait pour sa carrière florissante.

La voix tremblante, le Québécois prend acte avec regret de cette décision. Pire, il se réveille le jour suivant avec une forte toux et une température plus élevée que la normale mais préfère pour l’instant de rien faire savoir pour éviter une psychose qui pénaliserait l’équipe dans sa lutte pour les play-offs. Son état grippal ne durera que trois jours.

Cependant, le 16 février, Ville Peltonen ne se sent à son tour pas dans une forme optimale et reste alité pendant une matinée avant de se rendre à l’entraînement. Un membre de l’équipe nous affirme : « Franchement on n’a rien remarqué de particulier. Il avait le visage pâle comme d’habitude et ne laissait rien paraître. En le fréquentant depuis deux ans, on ne pouvait rien deviner ».

La proximité du vestiaire fait ensuite le reste. Ronald Kenins ressent les premiers symptômes du coronavirus et est officiellement annoncé blessé au haut du corps. Son pote Victor Oejdemark, avec qui il avait partagé la soirée de la veille, est placé immédiatement en quarantaine. « Pour lui, cela n’a rien changé par rapport à tout le reste de la saison », témoigne un proche du vestiaire lausannois. Cependant, l’ambiance de l’équipe pâtit de cette situation. Ce même témoin poursuit : « Cette situation a été propice aux mauvaises blagues et aux petits tacles entre coéquipiers. On pouvait entendre des joueurs plaisanter sur le fait que Cody Almond avait peut-être contracté le coronavirus depuis octobre ». L’ambiance malsaine et les risques de propagation de l’épidémie sont alors remontées au Conseil d’administration. Les responsables de la communication sont également sur le coup. Il est étonnamment décidé de ne rien communiquer. Pourtant, 14 joueurs ont présenté des symptômes ressemblant à ceux du coronavirus. Ironie du sort, Matteo Nodari, qui ne présentait aucun état grippal a contracté le virus quelques jours après ses coéquipiers suite à l’anniversaire de sa sœur au Tessin, en présence de son beau-frère vénitien. Les mauvaises langues diront que quand cela ne veut pas, cela ne veut pas.

Aujourd’hui, le coronavirus ne fait plus partie du vestiaire lausannois. Mais ce dernier hante toujours les esprits. Les médecins du club sont constamment sollicités par des joueurs qualifiés d’hypocondriaques. Etienne Froidevaux et Dustin Jeffrey leur ont notamment demandé, puisque le COVID-19 se propage en partie par la salive, si l’on était plus à risque de transmettre le virus lorsque sa dentition de devant était amputée de quelques membres. Puis Tim Traber, aussi atteint durant trois jours, se posa la question de savoir si le virus était transmissible le temps d’une charge contre la bande, en espérant ainsi pouvoir retrouver une place dans les douze attaquants. Les médecins ont répondu deux fois par la négative.

Reste que suite à cette affaire que nous vous révélons en exclusivité aujourd’hui, la qualification des lausannois pour les play-offs est à considérer sous un angle différent. Très affaiblis, les joueurs ont tout de même réussi à arracher leur ticket pour la phase finale. Il ne reste plus qu’à espérer que les play-offs auront lieu pour une équipe qui, désormais immunisée, peut sans aucun doute faire valoir ses ambitions de titre.

Ceci est évidemment une fiction.

A propos Pierre Diserens 75 Articles
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1 Commentaire

  1. Bof pas tellement drôle !
    En sachant que si un joueur de n’importe quelle équipe attrape ce virus tout est foutu…
    J’apprécie en général les coups de gueule de Carton Rougemais là…
    Peut et doit mieux faire !

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