KopferTami

Chaque mois, Carton-Rouge a le plaisir de sortir ses griffes dans l’hebdomadaire régional répondant au doux nom de Riviera Chablais votre région. Notre mission : croquer une thématique d’actualité sur le sport suisse avec impertinence. Nous publions quelques jours plus tard cette chronique sur notre site. Cette fois-ci, on se penche sur l’ennemi public numéro 1 qui n’est pas celui qu’on croit.

Ah ce brave Murat Yakin. Son nom  est sur toutes les lèvres des suiveurs de l’équipe nationale de futchebol.  C’est son visage que les plus assidus ont pu voir en gros plan durant le tirage au sort de l’Euro 2024. C’est son modèle de lunettes que tout un chacun essaie d’éviter chez Visilab. C’est son sourire de fouteur de gueule qui hante les nuits de Jordan Lotomba et de tant d’autres. C’est son 3-5-2 qui fait encore rire tout le Portugal, de Faro à Braga. Et c’est sa communication digne du Raymond Domenech de la grande époque qui rendrait presque celle de Severin Lüthi dynamique et intéressante.

Vous l’aurez compris, Murat Yakin a tous les torts de la terre. Et c’est mérité vu son bilan désastreux. Mais il peut facilement être dédouané d’une chose : ce n’est pas lui qui a le pouvoir de se maintenir ou non en poste. Ce pouvoir est, à peu de choses près, dévolu au président de l’ASF, Dominique Blanc, et au directeur des équipes nationales masculines Pierluigi Tami. Les deux hommes ont ainsi décidé de maintenir leur confiance au sélectionneur pour disputer l’Euro 2024. Remarquez, ce n’est pas leur première décision débile puisqu’ils avaient déjà prolongé le même homme de deux années supplémentaires pour fêter une qualification à la Coupe du Monde, acquise en premier tout lieu grâce à la maladresse du transalpin Jorginho sur pénalty.

Et à les entendre, c’est vraiment tous les suiveurs de l’équipe nationale qui ne comprennent rien. Mais pas eux.  « Il n’y avait aucune raison de rompre le contrat de Murat », balance d’un ton assuré Tami sur les ondes de la RSR. Il a raison le bougre. Pas d’affaire « me too » le concernant. Pas d’excès de vitesse sur l’autoroute. Pas de soirées déguisées polémiques. Rien de tout ça, il est complétement clean. Mieux, il maîtrise parfaitement la cuisson al dente de ses ravioli, sort toujours la poubelle le mardi soir et va chercher ses enfants lui-même à la crèche. Il lui est même arrivé de donner dix francs à un mendiant et d’aider une grand-mère à traverser la route. Franchement, sur cette base, il n’y a vraiment aucune raison de rompre son contrat. C’est pas parce qu’il n’arrive pas à battre la Roumanie, Israël, la Biélorussie et le Kosovo qu’on va se séparer de lui bon sang ! Ni parce que la moitié de son effectif, son capitaine en tête, ne peut pas le voir en peinture. Ça serait bête de prendre des décisions basées sur la réalité du terrain.

Et le pire est à venir. Car le petit Tami de Murat se dit même « ouvert à une prolongation en n’excluant pas que celle-ci soit discutée au printemps. » Ben voyons, prolongeons-le une nouvelle fois avant qu’il se vautre en compétition et recommençons le cirque. Si tel est le cas, on sera au moins sûr que le clown ultime n’est pas forcément celui qu’on croit.

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