Entrée sur le terrain la peur au ventre (enfin surtout nous), la Suisse a fait ce qu’on attendait d’elle : gagner contre l’Albanie. Sans y mettre leurs tripes, les hommes de Petkovic ont failli en apprendre beaucoup sur la fine frontière entre gérer un match et jouer avec le feu.
1. Le résumé.
Dans un stade acquis aux Albanais, la Suisse démarre en trombe et marque déjà au bout de cinq minutes par Schär. On se dit que ça va enfin dégommer et qu’on tient notre victoire large, trop chouette avec plein de buts. Mais la Suisse décide de ne pas trop se mouiller et opte pour une victoire petits bras.
2. L’homme du match.
Yann Sommer, l’homme qui a fait taire tous les doutes sur sa concurrence avec Bürki. Devant Gashi (qu’on ne se plaindrait pas d’avoir à la place de Seferovic), il a réussi à nous éviter une égalisation rageante puisque la Suisse n’arrivait même pas à mettre un deuxième but qui aurait quand même enlevé une belle épée de Damoclès.
3. La buse du match.
J’entends tout le monde hurler « Xhaka ! » et il est vrai que le fait que l’UEFA lui donne le titre d’homme du match paraît un peu exagéré. Mais peut être que son apparente discrétion est aussi celle d’un récupérateur qui fait son boulot. La vraie buse est quand même Cana et son expulsion débile qui a laissé ses coéquipiers dans une situation franchement pas confortable. Surtout que s’il connaissait un tout petit peu Seferovic, il n’aurait pas eu à avoir peur de le laisser partir seul en duel face au gardien.
4. Le tournant du match.
Cette expulsion, justement, qui a complètement crispé tout le monde, y compris dans le stade. A partir de là, les Suisses n’ont fait qu’une passe sur trois vers l’avant et les Albanais ont fait généralement des courses dans le vide.
5. Le geste technique du match.
Le tirage de slip de Kaçe qui venait d’entrer en jeu. Julien Echenard, grand amateur de slips qui commente: « t’as vu, il a des Dolce & Gabbana ? ».
Très belle « Michel Sapin » de la part du défenseur albanais. #EURO2016 #ALBSUI pic.twitter.com/XDLRb9phGt
— Thomas Wiesel (@wieselT) 11 juin 2016
6. Le geste pourri du match.
Le manque général d’ambition et de volonté de la Suisse. Clairement les Suisses n’ont pas tout donné et on préféré gérer de manière maladroite. On se demande s’il ne s’agit finalement pas de consignes tactiques parce que si c’est juste de l’apathie c’est grave. La Suisse s’est, certes, créée davantage d’occasions sur cette partie que durant toute la campagne de qualification mais il y avait moyen d’en coller trois ou quatre cet après-midi et cela ne risque pas de se reproduire contre les prochains adversaires.
7. Ce match m’a fait penser à…
Sniffer de l’éther. Les premières secondes c’est beaucoup trop grisant et pendant une heure et demie ça fait mal à la tronche.
8. L’anecdote.
C’est fou cette histoire de frères qui jouent l’un contre l’autre. Heu c’est fou. Non mais c’est fou ! Heu mais alors !
9. La minute Pierre-Alain Dupuis.
Si la RTS avait encore assez de sens de l’humour pour laisser commenter PAD, nul doute qu’il aurait dit un truc genre : « C’est magnifique tous ces supporters suisses dans le stade qui communient. Ah on me dit que ce sont des Albanais… je m’excuse mais de là où je me trouve, je vois bien qu’ils sont en rouge ! »
10. Le tweet à la con.
Toutes les blagues pourries chopées dans des bistrots qui puent le vieil oignon et la pisse, style : « 22 joueurs sur le terrain mais 17 Albanais #lol », « Ils savent plus à qui passer le ballon tous ces Albanais #mdr » ou les trucs dans ce style. Mais bien sûr il y aura tous ces jeux de mots très amusants comme « un but qui vaut Schär ».
11. La rétrospective du prochain match.
Sur sa lancée, la Suisse va continuer les passes en retrait face à la Roumanie afin de montrer son vrai potentiel dès les quarts. Sauf que ne pas montrer son vrai potentiel ne fait pas accéder aux quarts. Sur sa lancée, l’Albanie va vouloir montrer son vrai potentiel face à la France et arriver comme une furie. Et finir à 8.
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