On commence par la fin

Vendredi, c’est le grand jour, la reprise de la Bundesliga, avec le choc entre les deux derniers champions, le Bayern Munich et Wolfsburg. Mais on commence par présenter les équipes que l’on devrait retrouver à l’autre extrémité du classement, à la lutte pour éviter les deux places de relégué et la place de barragiste.

SC Freiburg

Freiburg a déjà réussi deux miracles en atteignant la Bundesliga, puis en s’y  maintenant avec une équipe pas transcendante sur le papier. Malgré la sagesse populaire qui nous enseigne «jamais deux sans trois», on doute qu’un troisième miracle soit possible car, pour rester dans les dictons banals, «à l’impossible nul n’est tenu». L’an passé, les Breisgauer avaient profité de l’euphorie de la promotion pour engranger des points en début de saison qui s’étaient avérés cruciaux au décompte final. Cette année, l’euphorie ne sera plus là, tout comme le buteur vedette du club, le Camerounais Mohamadou Idrissou. Et ce n’est pas la campagne de transfert estivale qui a permis de renforcer l’équipe, les deux arrivées les plus significatives étant celles des milieux de terrain Jan Rosenthal, un honnête titulaire de Bundesliga sans plus, et Maximilian Nicu, un joueur lancé par Lucien Favre à Berlin, auteur d’un saison 2008-2009 éblouissante avant de sombrer avec son club l’an dernier.
Pour le reste, le contingent fribourgeois ne prête guère à un optimisme béat : un secteur offensif Papiss Cissé – Tommy Bechmann – Stefan Reisinger évoque plus une équipe moyenne de 2. Liga qu’un pensionnaire de l’élite. Et la défense, à l’exception du remarquable gardien français Pouplin, n’inspire pas beaucoup plus de confiance. Certes, l’entraîneur Robin Dutt est considéré comme un magicien mais il va bien un jour ou l’autre être rattrapé par le manque de moyens du club et les limites de son effectif.
Départs : Langer (FSV Francfort), Idrissou (Mönchengladbach), Uzoma (Munich 1860), Du-Ri Cha (Celtic Glasgow), Abdessaki (?).
Arrivées : Nicu (Hertha BSC), Rosenthal (Hanovre), Pamic (Leverkusen), Glockner (Koblenz), Ollé Ollé (FSV Francfort), Müller (Saarbrücken).
Pronostic : 18e (relégué).

TSG Hoffenheim 1899

Hoffenheim relégué, cela tient peut-être plus du vœu pieux que du pronostic réaliste car la plupart des observateurs un peu plus neutres que moi placent les Kraichgauer en milieu de classement. Mais après tout, loin des ambitions de titre ou de Coupe d’Europe claironnées l’an passé, on se contente d’un «tout est possible» que ne renierait pas Pierre-Alain Dupuis au moment de fixer les ambitions du côté de Sinsheim. Alors si tout est possible, pourquoi pas le pire (ou le meilleur, c’est selon). Pour l’instant, Hoffenheim n’a pas cassé la baraque sur le marché des transferts. On a même entendu le mécène Dietmar Hopp fustiger les clubs pratiquant la surenchère. Emouvant de la part d’un homme qui a claqué 250 millions d’euros en 10 ans pour monter son jouet dans l’élite et qui était prêt à sortir 8 millions pour acquérir Ben Arfa. Ce qui nous laisse à penser qu’il pourrait encore y avoir l’une ou l’autre arrivée d’ici la fin du mercato à Sinsheim. Parce que jusque là, rien à signaler, sinon le remplacement du gardien Hildebrand par Tom Starke, qui sort d’une saison moyenne avec Duisburg en 2. Liga.
L’équipe est donc globalement identique à celle qui avait fini championne d’automne en 2008 mais avait aussi réalisé un championnat 2009-2010 complètement anonyme. Une certaine usure est à craindre (ou espérer) et l’on peut avoir quelques doutes sur la motivation de l’un ou l’autre joueurs qui n’ont pas reçu le bon de sortie sollicité. Ajoute à cela l’absence de culture de la lutte contre la relégation et le désenchantement d’un public à qui l’on avait fait croire que tout était toujours tout brillant dans le foot et qui découvre avec courroux la notion de défaite et l’on peut espérer que, en cas de mauvais début de saison, les Kraichgauer s’enfoncent rapidement dans la crise.
Départs : Hildebrand (?), Nilsson (Nuremberg).
Arrivées : Starke (Duisburg), Özcan (Besiktas), Mlapa (Munich 1860).
Pronostic : 17e (relegué).

1. FC Nürnberg

Après avoir dû passer par un barrage contre Augsburg pour sauver sa place en Bundesliga la saison dernière, le 1. FC Nürnberg a passablement chamboulé son effectif pour vivre un championnat plus tranquille, avec une dizaine de départs pour autant d’arrivées. Mais en faisant les comptes, on n’est pas persuadé que der Club sorte terriblement renforcé de l’opération. L’entraîneur Dieter Hecking entend bâtir son équipe autour du van Bommel belge, le vétéran Timmy Simons. Le Suisse Albert Bunjaku, auteur d’un but sur une volée à la Van Basten au 1er tour de la Coupe, devrait lui rester le leader de l’attaque, entouré de quelques jeunes prometteurs : Ekici, prêté par le Bayern, Schieber, prêté par Stuttgart, Gundogan, «le nouveau Özil», ou encore Okotie, espoir autrichien, de retour après une longue blessure. Sinon, Nuremberg espère toujours que les imprévisibles Eigler, Mintal, ou Boakye parviennent à briller autrement que par intermittence mais, depuis le temps, on n’y croit plus trop.
Avec un contingent quantitativement étoffé mais manquant de joueurs véritablement dominants et une défense pas très mobile, der Club ne semble pas à l’abri de toute mauvaise surprise. A moins que l’un ou l’autre des jeunes précités n’éclatent véritablement, le 1. FCN devrait donc naviguer en eaux troubles durant ce championnat.
Départs : Broich (Brisbane), Reinhardt (Augsburg), Nordtveidt (Arsenal), Choupo-Moting, Diekmeier et Tavares (Hambourg), Breno et Ottl (Bayern), Risse (Leverkusen), Mnari (FSV Francfort),
Arrivées : Simons (Eindhoven), Okotie (Austria Vienne), Sauter (Mainz), Vidosic (Leverkusen), Spiranovic (Urawa Red Diamonds), Schieber (Stuttgart), Mak (Manchester City), Ekici (Bayern II), Forbes (Hertha BSC), Hegeler (Augsburg).
Pronostic : 16e (barragiste).

FC St. Pauli

Le retour de St. Pauli en Bundesliga, après près de 10 ans d’absence et un passage en Regionalliga, constitue l’un des événements de la saison. Le club du quartier chaud d’Hambourg et ses incessantes revendications gauchistes ne laissent personne indifférent. Les Kiezkicker semblent toutefois avoir mis un peu d’eau dans leur Astra (la bière locale) car on a aperçu un stand de merchandising de St. Pauli dans l’enceinte du monumental Rock am Ring : il faut croire que l’anti-mercantilisme forcené et le rejet absolu du foot business n’empêchent pas de vendre des t-shirt à 25 euros à des ados bourrés et attirés par l’image romantique de l’emblème pirate, dans un festival qui est une ode à l’automobile et dont le concert phare de la 25e édition s’est ouvert sur un drapeau allemand de 30 mètres de haut.
Il est vrai que St. Pauli se doit de dégager de nouveaux moyens financiers pour que son aventure en Bundesliga dure plus longtemps que la dernière fois (une saison, avec toutefois une victoire historique contre le champion du monde et d’Europe d’alors, le Bayern Munich). St. Pauli a construit sa promotion essentiellement grâce à la puissance de son attaque. L’entraîneur Holger Stanislawski n’entend pas déroger à ses méthodes mais on n’est pas sûr que le jeu très offensif pratiqué l’an dernier puisse également marcher contre des adversaires d’un calibre bien supérieur à ceux de 2. Liga. En tous les cas, l’effectif n’a guère changé, un effectif sans grande star mais qui va miser sur son homogénéité et sur l’euphorie de la promotion. On notera l’arrivée de l’ancien gardien remplaçant de Cologne Kessler, qui devrait rapidement ravir la place de titulaire au vétéran Hain, du prometteur Zambrano en défense et de trois joueurs qui vont tenter de relancer une carrière un peu enlisée, Volz, Asamoah et Bartels. En y ajoutant les héros de la promotion, les Takyi, Naki, Ebbers, Lehmann, Hennings et autres Bruns, ça donne un contingent peut-être un peu juste pour la Bundesliga mais qui peut rêver de maintien en misant sur les mêmes engouement et état d’esprit que la saison dernière. Dans cette optique, la défaite au 1er tour de la Coupe à Chemnitz (4e division) n’est pas un signal très positif.
Départs : Bourgault (Münster), Meggle (retraite), Biermann et Sako (?).
Arrivées : Asamoah et Zambrano (Schalke 04), Bartels (Rostock), Volz (Fulham), Kessler (Cologne),
Pronostic : 15e.

Etat des transferts au 15 août 2010.

Écrit par Julien Mouquin

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7 Commentaires

  1. Hoffenheim relégué, franchement, j’en doute. Mais ce qui est sûr c’est que je signerai des deux mains pour un maintien de St-Pauli!

    En tout cas, travail gargantuesque et passionné, M. Mouquin.

    La rédaction prévoit-elle de présenter d’autres championnats de la sorte?

  2. @Julien Mouquin

    Mais quand comprendras-tu que le championnat allemand n’interresse personne ?

    Si tu enlèves le Bayern, la Bundesliga est un championnat moyen, voire faible. C’est du même niveau que le championnat français.

    Les 3 championnats qui sont de haut niveau sont et qui suscitent l’intérêt sont :

    1. L’Espagne
    2. L’Angleterre
    3. L’Italie

    En outre, c’est aussi les 3 championnats les plus titrés en coupes européennes.

    Les STARS ne vont pas en Allemagne, les MESSI, RONALDO, KAKA, FORLAN, XAVI, INIESTA, VILLA; ROONEY, DROGBA, CASILLAS, TORRES; FABREGAS, GERRARD, SNEIJDER et ETOO ?…ils ne jouent pas en Allemagne n’est-ce pas…

  3. Moi ça m’intéresse. Merci Julien excellent tour d’horizon.
    Continue !

    @ramon t’es pas sur le bon site si c’est vraiment ta vision du foot. A quoi ça sert d’ être redondant avec tous les médias déjà existants ?

  4. @RAMON

    T’as raison, le championnat allemand n’intéresse personne. Par contre le championnat à deux équipes en Espagne est le plus intéressant du monde! Enleve le Barca et le Real et il reste quoi ? « un championnat moyen, voire faible. C’est du même niveau que le championnat français. » Pour reprendre tes dires…

    Et tu peux me rappeler quel championnat a le record de moyenne de spectateurs par matchs ? Ah oui! la Bundesliga…

    Si t’aimes pas les articles sur le foot allemand, alors t’es pas obligé de les lire… et tu peux toujours écrire des articles sur le grand championnat espagnol, je me ferai un plaisir de pas les lire!

  5. @Luke

    1) je ne t’ai pas sonné et je me moque royalement de ton opinion

    2) depuis quand évalue-t-on la qualité d’un championnat sur la moyenne de spectateurs par match ?

    3) compte le nombre de titres gagnés des clubs espagnols et des allemands…et ensuite tu comprendras quel est le pays qui a le niveau le plus élevé

  6. @Ramon : On frôle le troll là non ? La Bundesliga est en plein essort. On y trouve une ambiance incroyable, un jeu vif et offensif et les résultats en coupe européenne des allemands sont plutôt sur la phase ascendantes depuis qq années.

    Ensuite tout est subjectif, pour le championnat anglais lorsqu’on voit les membres du Big Four claquer des 6-0 à foison ou le piteux niveau des équipes du milieu de tableau, on aurait aussi facilité à trouver des arguments anti-anglais.

    Je parle même pas du Calcio qui sombre petit à petit. Pis le coup de les stars jouent pas dans ce championnat, c’est léger, très léger.

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