Le hockey valaisan se porte à merveille, à contrario de celui cher aux fans lausannois et fribourgeois qui ont choisi de balancer leur saison avant les play-offs, probablement pour soutenir leurs amis jurés du bout du Lac dans leur course au titre de National League. En effet, avec la récente promotion du HCV Martigny, le hockey Treize Etoiles aura bien trois représentants en Swiss League la saison prochaine, soit pas loin du tiers des équipes d’une ligue qui est tellement à bout de souffle que Victor Hugo aurait pu s’en inspirer avant d’écrire ‘Les Misérables’. Leader incontesté du hockey valaisan au vote populaire, le HC Sierre fait ce qu’il peut avec ses jeunes talents et son Graben jumelé avec le centre intersport d’Alep. Toutefois, le leader incontestable du gaspillage de ressources financières, de lessivage d’entraîneurs et de succulentes intrigues de vestiaire dans la vallée du Rhône, c’est bien le EHC Viiischp (Viège pour ceux qui ne parlent pas cailloux).
L’occasion était donc trop belle pour ne pas se lancer dans une enquête impartiale dont Carton-Rouge.ch a le secret. À travers un diptyque, on va vous emmener dans les méandres et intrigues de ce club si attachant qu’il va vous donner l’envie de devenir membre de son kop. Vous en deviendrez donc son membre fondateur.
Les Claudettes au HC Viège
Dans une autre vie, Claude François aurait certainement été un fan du EHC Visp car dans le club cher aux tout grands joueurs qu’ont été les Bibi Torriani, Walter Salzmann et Richard Truffer, c’est toujours la même chanson. À l’entame de chaque saison, le directoire du HC Viège, emmené par son omnipotent PDG Sébastien Pico, met en marche sa robuste machine de relations publiques. Son but est simple: convaincre les larbins du Nouvelliste et de la Walliserbote que la future saison emmènera le club haut-valaisan au firmament grâce à une recette sans faille: une nouvelle ambition sportive axée sur des stars confirmées (vieillissantes), un budget costaud (démesuré) et un entraîneur de renom (à prouver). Sur la base de ce modèle constantinesque appliqué pour la saison 2022-2023, les capitaines aux commandes du Titanic viégeois étaient convaincus que le fatigué Linus Klasen et que le claudiquant Francis Paré allaient les mener à bon port. Ils en étaient d’autant plus persuadés que le Barberousse suédois et l’ex-crack du LHC allaient être épaulés par une armada de joueurs suisses aussi chevronnés que des musiciens d’une Guggenmusik (Weisskopf, Eigenmann et autre Bogdanoff). Finalement, pour coacher ces patineurs d’exception, Sébastien Pico, désormais surnommé Pico Malo par les médisants supporters des Lions du Haut, avait eu la lumineuse idée de recruter Dany Gélinas, tout juste sorti éméché d’une expérience plus ou moins réussie au HC Sierre. La rumeur court en Valais que l’effondrement partiel des gradins de Graben a été causé par le melon démesuré de l’Ontarien frottant un peu trop contre les murs des corridors de cette magnifique grange.
La saison des Viégeois était bel et bien lancée… à la poubelle.
Un but viégeois. Un fake sûrement ….
Vischp ist shit
Le début de saison 2022-2023 des Lonza boys fut peu convaincant avec certes des victoires à l’arrache contre le néo-promu bâlois et les effarouchées Fusées de Biasca. Mais patatras, elle fut aussi marquée par une édifiante déculottée contre les GCK Lions (7-2) et pire, par une seille mémorable contre le voisin sierrois. Avec 12 points grattés en 8 matches, les Viégeois patinaient dans leur hockey et les premières salves de défections de joueurs apparurent. Tout d’abord, le peu concerné et très bougon Klasen, une sorte de Balotelli sur glace, jeta l’éponge à mi-octobre non sans balancer de très inélégants cross-checks envers son généreux employeur ainsi que ses coéquipiers : « Viège ne représente rien pour moi. J’étais tout simplement trop bon pour jouer là-bas. Si je dois être honnête, j’ai dû jouer avec des joueurs nettement moins bons que moi et qui n’avaient pas la même vitesse de réflexion ». Après une déclaration si débile, on peut aisément s’imaginer que l’ego de Linus Klasen a des problèmes à vivre avec Linus Klasen.
Une mauvaise nouvelle en amenant une autre, le Canadien Paré, surnommé fort justement ‘certif médical’ au bar des supporters, ne disputa au final que le premier match de championnat dans l’effectif de Gélinas. Détruit par une commotion cérébrale, l’ex du LHC décida de jeter les cannes au feu à fin-octobre. Suite à cette débandade de la légion étrangère, les Pico & Co en profitèrent pour faire d’une pierre trois coups en annonçant le licenciement tant mérité de Dany Gélinas. L’Ontarien devenait ainsi le onzième (!) entraineur licencié par le club viégeois depuis leur dernier titre de champion suisse de deuxième division en 2014… et le septième depuis le déménagement dans leur nouvelle patinoire en 2018. De manière assez inexplicable, les entraîneurs qui ont eu un assez probant track-record dans d’autres clubs de Swiss League (Per Hamberg, Matti Alatalo ou John Fust……) semblent tous se faire vampiriser au contact du club haut-valaisan. Heinz Ehlers qui vient juste de signer plein d’entrain pour la saison prochaine serait bien inspiré de s’acheter un gros tube de Cementit pour rester scotché sur la durée au banc du HC Viège.
A(bysse) repetita !
Aussi habiles que les géomètres tentant de construire l’A9 dans le Haut-Valais, les dirigeants du club viégeois décidèrent de mettre sur orbite leur prochaine connerie après le départ de leurs étrangers : engager un ancien ‘crack’ avec 300 matches de NHL au compteur des Canucks et Oilers : Jake Virtanen. Tout juste innocenté dans une affaire d’agression sexuelle, l’engagement de Virtanen fit justement sourciller les suiveurs de hockey sur glace en Suisse. Toutefois, pour faire passer la pilule, Daniel Wobmann et son tzapet de directeur sportif bien rivé sur sa tête y alla de son absolution : « Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il est innocent. Maintenant il faut se concentrer sur le sportif et ce que Jake peut apporter à notre équipe ». Son apport durant son pensum de trois mois à Viège fut en effet dithyrambique: paresse, arrogance, égoïsme et chicaneries. Logiquement à mi-février 2023, le Balotelli #3 allait être viré tout d’abord verbalement par ses coéquipiers puis administrativement par ceux qui l’avaient engagé fanfaronnant quelques mois plus tôt.
Black Jake perdant…
Du côté de la glace, la déplorable saison des Viégeois se poursuivit en appliquant un copier-coller des saisons précédentes. Probablement en hommage à leurs acolytes de Tourbillon, les pantins désarticulés de la Lonza Arena accumulèrent défaites sur défaites dans leur patinoire maudite. Certes, il y eut un léger mieux après la mi-saison grâce au coaching plus agressif du nouveau coach Marco Schüpbach et à l’apport positif du Danois Felix Scheel qui sortit de sa coquille à bon escient. Qualifiés péniblement pour les play-offs, les joueurs Hauts-Valaisans allaient bien vite passer à la trappe dès les quarts, éliminés minablement par un HC Thurgovie bien mieux organisé autour de leur gardienne Janett et de son héros Ero.
Un ancien joueur viégeois résuma assez bien ce nouveau revers (le huitième en quart des play-offs sur les neuf dernières participations) : « Il leur manqua le cœur et l’état d’esprit, deux choses que tu ne peux pas acheter avec de l’argent. Les Hauts-Valaisans sont absents dans cette équipe, je parle de ceux de la race qui bossent durs sur la glace ». D’ailleurs, ces revers à répétition ne sont pas passés inaperçus auprès du public. La moyenne de spectateurs est en chute libre à 2,666 de moyenne pour la saison écoulée alors qu’ils étaient 3,300 dans la vieille Litternahalle (soit moins 25% !). On connait des PDG qui ont perdu leur job pour moins que ça. Mais loin de Carton-Rouge.ch l’idée de réclamer des têtes car elles nous manqueraient tant au moment de nous foutre de leur gueule.
À guichets fermés ce match, un de plus…
Sepp pas tout ça, mais on fait quoi maintenant ?
C’est bien beau de dépecer l’abominable saison de l’EHC Visp, mais le plus dur reste à faire : essayer de comprendre l’origine des problèmes à répétition que le club haut-valaisan cause ou subit saison après saison. Dans notre prochain article au mois de mai, on se munira d’une combinaison de scaphandrier des plus solide pour aller au fond de la mine pour expliquer les raisons d’une telle débâcle sportivo-financière.
Un indice : quand tu sais que Viège est la ville natale de Sepp Blatter et le siège des bureaux d’ingénieurs qui ont vidé les caisses de l’OFROU pour accoucher de bouts d’autoroutes, tu peux te douter que ce cirque au EHC Visp finira aussi bien qu’Amy Winehouse. Bis glii zäme !
On se voit le mois prochain pour le deuxième épisode.
Crédit d’article : tous les interviews et statistiques sont tirés de l’article du Nouvelliste sur le HC Viège (3 mars 2023) écrit par G. Cassaz et A. Delèze.
Logo du club : copyright EHC Visp
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