Henrik IV

On a bu le Bourbon jusqu’à la lie

Votre humble serviteur vous avait laissés en 2022 sur cet authentique chef-d’œuvre digne du panthéon prilléran du hockey champagne, il vous retrouve en 2023 pour un énième derby des extrêmes. Comme on s’est dit que ce serait quand même sympa d’en gagner un une fois sur un malentendu, on est allé jeter un coup d’œil. … Comment vous dire ? 

Le mois de janvier en deux paragraphes

Nick Kyrgios, Thanasi Kokkinakis, Ajla Tomljanovic, Matteo Berrettini, Taylor Fritz, Maria Sakkari, Paula Badosa, Ons Jabeur, Casper Ruud, Félix Auger-Aliassime. Non, ce n’est pas la liste des recrues du Lausanne Hockey Club pour la saison 2023/2024 (même si franchement, à ce stade, pourquoi pas ?). Le dénominateur commun de tous ces personnages ? Avoir signé un contrat avec Netflix pour figurer dans la série documentaire tennistique Break Point et avoir dû fortement écourter (voire annuler) leur séjour à Melbourne moins d’une semaine après la sortie dudit feuilleton. Autant vous dire qu’on est quasiment sûr qu’un nombre certain de pensionnaires de la Vaudoise aréna – par ailleurs habitués au rôle de figurants – étaient présents dans les coulisses du tournage maudit dirigé par Martin « Rascar Capac » Webb.

Vous avez l’impression d’avoir déjà lu cette analogie quelque part ? Vous n’avez pas la berlue, on l’a déjà plus ou moins utilisée ici. D’aucuns sortent d’un Veganuary purificateur, nous on embraie sur Flemmevrier, le mois du moindre effort.

La première quinzaine de février comme si vous y étiez

Le LHC était toujours scotché au treizième dessous ? L’intervention du populaire populiste président sur le forum du club promettait un impact immédiat similaire à celui d’un groupe de travail se réunissant pour décider du bien fondé de l’existence d’un groupe de réflexion ? L’organisation vaudoise est aussi crédible sur le marché des transferts des douze prochaines années qu’Andrew Tate en porte-drapeau de l’internationale féministe ou Mike Horn à la tête d’un défilé Black Lives Matter ?

Qu’à cela ne tienne. Du côté de Malley, on avait décidé de commencer la dernière ligne droite de février en invitant les habitants d’un lieu encore plus sinistré: Davos, théâtre récent du World Economic Forum. Vous savez, le fameux WEF dont les participants ont pris le thème (« coopération dans un monde fragmenté ») au pied de la lettre (surtout en soirée) alors que Gianni Infantino était invité pour aborder le sujet du droit du travail au Qatar. Un peu plus et on demandait à Petr Svoboda de s’exprimer sur l’étrangement bien nommé principe de Peter.

Bon, en vrai c’était pas si mal (pour un relégable un candidat aux playoffs, on l’a toujours dit voyons) depuis la fin janvier, avec 6 victoires en 7 matches, dont celle-ci, mais comme on a déjà utilisé notre quota mensuel d’objectivité, il faut qu’on se surveille.

Le match en deux mots

Voilà voilà… 😅

Les trois étoiles du match

⭐️+⭐️⭐️+⭐️⭐️⭐️= Henrik Tömmernes (ça valait bien la peine de modifier la rubrique « l’homme du match » chère aux rédacteurs footeux, hein ?).

On a monté (à grand peine et avec des résultats aussi contrastés que la saison 2022/2023 des Lions) deux meubles IKEA hier après-midi, donc autant vous dire qu’on sait que ce genre d’armoire suédoise peut être difficile à manœuvrer…

Blague à part, c’est quand même con, le GSHC était justement un peu short en termes de joueurs valides et devait évoluer avec seulement six défenseurs. Bon, quand vous en avez un qui marque deux buts et délivre deux assists, les cinq autres peuvent se détendre un peu.

Le tournant du match

Paradoxalement, l’ouverture du score des locaux contre le cours du jeu (Cody Almond, 11ème minute, même si les arbitres n’en ont pas cru leurs yeux et ont initialement attribué la réussite à Miika Salomäki) a précipité leur perte. 420 secondes et une escouade grenat piquée au vif plus tard, ils étaient menés 3-1 et le papet était cuit (désolé, il n’y avait plus de carottes).

Pardon, le Business Seat Papet Vaudois était cuit.

Le slapshot en pleine lucarne du match

L’égalisation de Yohann Auvitu (12ème). Il y avait deux ligues d’écart entre l’offensive genevoise et la défensive intercommunale prilléro-renanaise sur cette action. Tant Vincent Praplan que Tömmernes se sont trouvés en position quasi idéale pour la mettre au fond, ont préféré décaler le copain (encore) mieux placé, alors qu’Auvitu a décidé de prendre tout son temps pour trouver le five hole du revers plutôt que frapper directement dans une cage pourtant béante. Facile.

On vous épargnera la description du 1-5 concocté par Marc-Antoine Pouliot et Linus Omark presque sans faire exprès sur une passe décisive de la nonchalance même (42ème), le masochisme a ses limites.

Le vieux rotoillon en cloche du match

Sûrement le fort médiocre 1-6 de King Henrik (50ème). Il reste encore un bout de toile d’araignée dans la lucarne d’Ivars Punnenovs. Quelle imprécision crasse.

Le chiffre à la con

8. Comme la place à laquelle le LHC terminera la saison régulière selon nos prédictions (effectuées avant le match qui nous occupe, on tient à le préciser) à l’aide du nouveau calculateur de Blick. C’est beau de rêver…

La fameuse ligue suisse de barres asymétriques.

C’est rare qu’on lui donne raison, mais il faut bien avouer que la remarque de Stéphane Rochette l’autre soir avait quelque chose d’assez pertinent: la recette d’un suspense absolu jusqu’en mars semble tenir uniquement au nombre de plus en plus incroyablement élevé de barres. C’est bien simple, le classement de National League commence vraiment à ressembler à s’y méprendre à un concours d’agrès. Un peu plus et on rebaptisera la promotion « montée du ventre ».

L’anecdote

On allait vous faire chercher les sept (cents) différences entre plusieurs captures d’écran de l’alignement lausannois en 2023, mais il se trouve que Geoff Ward semble enfin avoir décidé d’arrêter de jouer à la roulette russe avec ses blocs après trois mois d’errances en tous genres. Sacré rabat-joie.

Du coup, il ne nous reste que l’arrivée de l’ailier canadien Andrew Calof, engagé jeudi en provenance d’Amur Khabarovsk. Le fameux Calof Duty en prévision d’une opération commando pour arracher in extremis une vieille dixième place synonyme de potentiel hold-up ? Ou simplement repousser les assauts de plus en plus improbables d’un Langnau qui n’a probablement jamais engrangé autant de points consécutivement au cours de sa triste histoire ?

Grand coup de chapeau à John Fust au passage: attendre qu’Ambrì s’offre les services d’Alex Formenton, Genève ceux d’Auvitu et que René Fasel devienne russe pour officialiser l’arrivée d’un renfort de KHL dans l’indifférence générale, bien vu ! Faire signer un ex d’Amur le 14 février aurait été encore plus fort, mais on ne peut pas tout avoir.

Et sinon dans les tribunes ?

Pas tout à fait le même budget tifo que le mur jaune du Borussia quand même.

On s’est laissé dire que la patinoire ne ressemblait pas du tout à ça mardi soir contre Lugano. Événementiel, le public vaudois ? Pas du tout ! C’était les vacances à la neige cette semaine, voilà tout. Et on est sûr que le sosie de Timea Bacsinszky (la vraie est apparemment aux Maldives en ce moment), aperçu à la buvette, assiste à tous les matches voyons. Vous nous décevez beaucoup avec votre cynisme de bas étage, chers lecteurs.

La minute Jonas Junland

Alors qu’on se demande toujours si Eetu Laurikainen est exceptionnel ou complètement quelconque, il nous a offert une trouée digne du Rohan sur le 1-3 de Tömmernes (18ème). Un supporter italophone très excité (« Daiiiii !!! ») à notre gauche – surtout au moment de l’apparition de la kiss cam – s’est même exclamé « Tătărușanu ! » à ce moment-là (ou alors on a rêvé, ce qui est également hautement probable). Le portier finlandais finissait d’ailleurs par être chassé après le 1-4 de Marco Miranda (31ème).

Non, ceci n’est pas un power play genevois, mais bien la façon dont la partie s’est déroulée la plupart du temps, à 5 contre 5 dans la zone lausannoise.

La rétrospective du prochain match

On enchaîne ce soir du côté de Fribourg. La principale incertitude autour de ce deuxième derby du week-end réside autour de la position dans la patinoire du chandail d’un certain propriétaire de verger à Krasnodar qui a tendance a prendre les locaux pour des bonnes poires. Pour un dentiste, mordre à ce point dans la pomme de la discorde, c’est quand même un comble. Bonne nouvelle pour les dirigeants fribourgeois toutefois, son maillot suspendu au plafond de la BCF Arena doit certainement être plus aisé à déplacer qu’un Teemu Hartikainen porteur du puck dans la bande.

P.S. En faisant une recherche sur notre site pour savoir si on n’avait pas par hasard déjà fait la vanne sur la trouée de Rohan, on est tombé sur cet authentique morceau de bravoure de l’excellent Yves de St-Aÿ. Si vous pensez que le Lausanne Hockey Club vit actuellement une période difficile de son histoire, la lecture de cet article, en plus de ravir les fans de Tolkien, vous ramènera à de meilleurs sentiments. Pierrick Pivron en renfort du bout du lac, quelle époque !

A propos Raphaël Iberg 174 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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