Fin de l’histoire ou histoire sans fin ?

Désormais, chaque mois, Carton-Rouge a le plaisir de sortir ses griffes dans le nouvel hebdomadaire régional répondant au doux nom de Riviera Chablais votre région. Notre mission : croquer une thématique d’actualité sur le sport suisse avec impertinence. Nous publions quelques jours plus tard cette chronique sur notre site. En ce début d’année, la rédac’ vous propose un mois sans écrans consacré à la lecture. 

Break Point, ça vous parle ? Non ? Le nouveau docu Netflix centré sur quelques tennis(wo)men dont la pertinence sur le circuit 12 mois après le tournage est aussi discutable que celle de Noël Le Graët… absolument partout. La fameuse série sortie du même moule que Formula 1: Drive to Survive dont le public cible est au tennis ce qu’Emiliano Martinez est à un dîner mondain au Château de Balmoral: il débarque.

Tout commence à Melbourne avec un baroud d’honneur de Nick Kyrgios qu’on dit alors en fin de course (ah mince, les 8 mois qui suivront compteront parmi les meilleurs de sa carrière). On passe très vite sur le Novaxxgate comme on ne compte plus sur ce Big 3 sénile (oups, Nadal et Djokovic se partageront les 3/4 du gâteau en Grand Chelem en 2022). Et surtout parce qu’on préfère suivre le power couple (qui a évidemment rompu depuis) que forment Ajla Tomljanovic (actuellement blessée) et Matteo Berrettini (éjecté du top 10). Tomber dans le panneau de l’effet de récence en ignorant l’histoire dans son ensemble, ça peut arriver à tout le monde. On rectifiera le tir pour la saison 2. 

C’est plus gênant (et rigolo) quand un club bien de chez nous ponctue les festivités de son centenaire par la sortie en grande pompe d’un ouvrage commémoratif et qu’il saute à pieds joints dans le piège tendu par ce biais cognitif. C’est pourquoi nous nous joignons au Lausanne Hockey Club pour vous conseiller la lecture (décalée) de 1922-2022 – Cent ans de passions en ce début 2023.

Alors que les Lions végètent à une 13ème place synonyme de playouts (et bien pire si affinités), la préface de Patrick de Preux s’impose comme une évidence. Voyez-vous, « il fallait remettre de l’ordre dans une maison qui en manquait singulièrement » avant de « construire une équipe et un entourage solides » pour un « LHC [qui] s’est aujourd’hui installé pour de bon dans l’élite ». 117 pages plus loin, John Fust déclare (probablement) sans rire qu’ « il y a beaucoup de communication non verbale entre [Petr Svoboda et lui], et beaucoup de confiance. »

Petr qui ? On ne divulgâchera pas chaque passage savoureux, mais il serait criminel de ne pas s’attarder sur la double page dédiée au désormais ex-directeur des opérations hockey et ex-actionnaire (son rôle de fossoyeur reste d’actualité au moins jusqu’au terme du contrat de Ronalds Kenins). Figurez-vous qu’avoir l’ « approbation [des fans] […] est aussi encourageant que fondamental » pour le Tchèque, qui, fort logiquement, « choisit de les ignorer car il connaît bien la réalité du sport professionnel ». Si bien qu’il ajoute sans ciller (enfin on imagine): « On ne va donc pas fuir. On va construire quelque chose de solide sur le long terme et… gagner au moins 25 titres lors des cent prochaines années ! » Sur ce, Carton-Rouge vous souhaite le meilleur pour 2023 et vous encourage à brûler cette chronique si d’aventure le LHC se qualifie pour les playoffs au mépris le plus total de l’histoire récente.

A propos Raphaël Iberg 175 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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