Yes we CAN ! – Groupe D

On entame déjà la dernière présentation de groupe de cette CAN. Après A, B et C il y a logiquement D, même si on aurait bien aimé un peu de folie et que ce soit le groupe… Z. On y retrouve le super-favori de chaque édition le Ghana mais aussi l’ancien triple vainqueur d’affilée l’Egypte qui est de retour au plus haut niveau. Avec eux figurent l’éternel outsider malien et la surprise ougandaise.

Groupe D :

Ghana

  1. Le petit cours de géographie

Ancienne colonie britannique d’Afrique occidentale situé au bord du Golfe de Guinée, le Ghana, premier pays africain à obtenir l’indépendance, est composé de denses forêts tropicales au sud et de savane au nord. Doté d’un sous-sol riche en minerais et en pétrole et grand producteur de cacao, son économie est l’une des plus développée du continent bien qu’elle ait particulièrement souffert ces dernières années de la chute du cours de ces matières premières.

  1. Le surnom classé au patrimoine immatériel de l’UNESCO : Les Black Stars

Bien qu’il puisse paraître a priori un brin présomptueux, les ghanéens ne doivent pas uniquement leur surnom à leur talent mais également à l’étoile noire qui orne le centre de leur drapeau. Néanmoins, de par leur habileté technique mais aussi par un penchant pour le côté starlette, le terme star leur convient plutôt bien. Pour ce qui est du noir, je vous laisse seul juge de déterminer si cela est approprié ou pas !

  1. Les ambitions

Toujours à la recherche d’un titre continental depuis 1982, le Ghana espère enfin arriver au bout après ses finales de 2010 et 2015. Malgré quelques contre-performances lors de leurs dernières sorties et bien que certains cadres ne soient pas là (Boateng, Muntari ou Asamoah) ou pas au sommet de leur forme (Ayew, Gyan), les Black Stars sont tout de même à placer au rang des favoris. Leur expérience du haut niveau (quarts de finalistes de la coupe du monde en 2010) et leur effectif solide, puissant et homogène en font tout naturellement un vainqueur potentiel.

  1. Le joueur à surveiller

A passé 30 ans, Asamoah Gyan n’a peut-être pas encore le plus haut fait de sa carrière derrière lui. A la pointe de l’attaque de cet ambitieux Ghana, l’avant-centre d’Al-Ahli, meilleur buteur de l’histoire de sa sélection (48 réussites en 97 matchs soit mieux que Derdiyok, Seferovic et Drmic réunis), aura à cœur de montrer qu’il peut encore mettre le feu dans les défenses adverses. Il aura surtout le devoir de montrer que son départ pour la Chine puis Dubaï n’ont pas constitué uniquement une lucrative pré-retraite mais qu’il aura su y garder un niveau intéressant.

Ouganda

  1. Le petit cours de géographie

Pays d’Afrique de l’Est situé dans la région des Grands Lacs, l’Ouganda est un havre de paix pour les animaux sauvages. Moins pour ses habitants qui ont du subir de 1971 à 1979 l’un des pires régimes de l’histoire du continent sous la férule d’Idi Amin Dada avec la mort ou la disparition de près de 300’000 personnes. Cela semble aller un peu mieux depuis même si le président Yoweri Museveni est au pouvoir depuis 1986 malgré un système électoral apparemment sans fraude.

  1. Le surnom classé au patrimoine immatériel de l’UNESCO : Les Grues (The Cranes)

La grue royale, animal endémique à cette région des Grands Lacs, en plus d’être élancée a la chance et le mérite de bouffer à peu près n’importe quoi. Donc a priori même un coriace aigle malien ou un imposant pharaon. Mais pas sûr que cela soit si digeste que ça. La grue est également à la recherche d’un édifice solide et minutieux. Cela correspond bien à un dicton local qui dit que « Ce n’est pas parce qu’on est prudent qu’on a peur ».

  1. Les ambitions

39 ans que l’Ouganda attendait une qualification pour une phase finale de la CAN. Autant dire qu’ils seront déjà contents d’être là et de suivre la bonne citation de ce cher Baron Pierre de Coubertin. De plus, ils doivent aussi leur qualification au fait qu’ils ont évolué dans le groupe certainement le plus faible des éliminatoires avec comme adversaires le Burkina Faso, le Botswana et les Comores. Ainsi, un passage en quarts de finale constituerait un joli exploit surtout au regard de la qualité de l’opposition.

  1. Le joueur à surveiller

Les stars africaines ou sud-américaines se révèlent souvent  au monde en débarquant dans les championnats belges ou néerlandais. L’Ougandais Farouk Miya, 19 ans, semble ne pas déroger à la tradition. En effet, le milieu offensif et parfois attaquant du Standard de Liège et de la sélection crânienne est un véritable diamant brut qui pourrait bien être la toute grande révélation du tournoi et justifier son surnom naissant de « Muyizi Tasubwa » ; soit « un chasseur qui ne peut pas manquer ».

Mali

  1. Le petit cours de géographie

Avec une économie encore essentiellement rurale et 65% de son territoire en zone désertique ou semi-désertique, le Mali, pays enclavé de l’Afrique de l’ouest subsaharienne, est l’un des pays les plus pauvres du monde. C’est un peu un de ces pays qui n’ont pas eu de bol lorsqu’ils ont été créés sur les ruines de la décolonisation. Actuellement, le Mali souffre d’une guerre civile larvée depuis une proclamation d’indépendance du nord du pays par les Touaregs du MNLA et l’intervention de forces armées étrangères, et notamment françaises. L’instabilité ambiante actuelle en fait malheureusement un foyer pour djihadistes en herbe.

  1. Le surnom classé au patrimoine immatériel de l’UNESCO : Les Aigles

Si l’aigle n’est de loin pas un animal courant au Mali, au contraire du vautour ou de l’hippopotame, il paraîtrait que ce surnom viendrait d’un ancien sélectionneur allemand du Mali dans les années 70 qui aurait ramené au pays des tenues de sport ornées d’un aigle. Quoi qu’il en soit c’est toujours moins pataud qu’un hippopotame. Même si moi, personnellement, je les aurais bien vu être surnommés les Poutres de Bamako.

  1. Les ambitions

S’il y a bien une équipe qui a les boules et qui arrive au Gabon avec un esprit de revanche exacerbé, c’est bien les Aigles du Mali. En effet, pour ceux qui auraient oublié, ils ont été éliminés de la compétition il y a deux ans suite à un tirage au sort face à la Guinée alors qu’ils avaient terminés 3ème des 2 éditions précédentes. Autant dire qu’ils sont partis pour tout casser. De plus, le groupe emmené par Alain Giresse, bien que sans doute moins fort qu’avant et relativement peu expérimenté, reste solide et ne devrait pas se retrouver loin des meilleurs à l’heure du bilan final.

  1. Le joueur à surveiller

Equipe basée sur le collectif, le Mali est en manque de star depuis le retrait de Seydou Keita. Dès lors, je mettrais une petite pièce sur le lillois Yves Bissouma pour figurer au rang de révélation malienne de cette CAN. Milieu axial à la fois récupérateur et créateur, il est doté d’une excellente vision du jeu. Espérons toutefois que son faible temps de jeu avec le LOSC ne lui soit pas trop préjudiciable dans une compétition qui a tendance à se dérouler sur des champs de patates demandant un solide physique.

Egypte

  1. Le petit cours de géographie

Pays arabe le plus peuplé de la planète, l’Egypte se trouve à l’extrême nord-est du continent africain et possède même, avec la péninsule du Sinaï, une partie de son territoire en Asie. Autrefois destination particulièrement prisée des touristes de par ses richesses archéologiques mais également par la beauté des fonds marins de la Mer Rouge, elle souffre aujourd’hui terriblement de l’instabilité politique qui règne dans le pays depuis la démission, forcée, d’Hosni Moubarak après 30 années de dictature plus ou moins forte. L’opposition entre les frères musulmans et la puissante armée égyptienne pour le contrôle du pays ne semble pas sur le point de se résoudre et on peut craindre que le pays ne redevienne pas si rapidement cette destination de rêve pour les touristes.

  1. Le surnom classé au patrimoine immatériel de l’UNESCO : Les Pharaons

Une équipe composée de Kheops, Khéphren, Akhénaton, Toutankhamon ou Ramsès II, ça en jette tout de même. Difficile de faire plus noble en termes de surnom. Je vois mal des pharaons se faire taquiner par un quelconque animal de pacotille alors qu’ils ont régné pendant des siècles sur la civilisation la plus avancée de la planète. Après, ce n’est pas assis sur un siège qu’on s’impose mais tout de même.

  1. Les ambitions

Avec 7 coupes d’Afrique des nations, l’Egypte est la nation la plus titrée du continent. Mais cela commence à dater et il ne faudrait pas oublier qu’elle fut absente des 3 dernières éditions lors de sa longue traversée du désert.  Pour y parvenir, ils ont tout de même botté hors de la compétition les Super Eagles; ce qui reste une référence sur le continent malgré les troubles traversés par la sélection nigériane. L’inexpérience des hommes d’Hector Cuper pourrait être rédhibitoire mais pourrait aussi leur apporter cette insouciance qui permet de soulever parfois des montagnes. En se basant sur les exploits de leurs aînés, sacrés 3 fois consécutivement entre 2006 et 2010.

  1. Le joueur à surveiller

Intenable cette saison avec son club de l’AS Roma, Mohamed Salah, l’ancien joueur de Bâle, Chelsea et la Fiorentina, a toutes les qualités requises pour emmener son équipe au sommet du football africain et tout pour être le héros d’un peuple prêt à s’enflammer peut-être plus que n’importe quel autre peuple de la planète. Rapide, technique et capable d’éliminer n’importe quel adversaire en un contre un, il marque également souvent des buts décisifs. Et pourquoi pas en finale de cette CAN 2017.

 

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