Yes we CAN ! – Groupe C

Groupe qui verra s’affronter un pachyderme, deux félins maîtres de la savane et un rapace. A première vue le pachyderme devrait s’en sortir, il est bien trop massif. Le rapace aura sans doute de la peine à faire de même, le football est un sport qui ne se pratique que peu dans les airs. Restent les deux félins, et à y regarder de plus près l’un d’eux est en voie d’extinction… La Côte-d’Ivoire et la RDC sont donc favorites pour passer en quarts.

Groupe C :

 

Côte-d’Ivoire

  1. Le petit cours de géographie

Tout est dans le nom. La Côte-d’Ivoire, que l’on pourrait donc également appeler la Côte-des Dents d’Eléphants Morts se trouve bien sur la côte atlantique, dans l’ouest de l’Afrique. Après ce nom est totalement scandaleux, puisqu’il fait l’apologie d’une matière pourtant interdite dans la plupart des pays du monde. Les associations pour la sauvegarde des animaux devraient donc parvenir à faire changer de nom à ce pays d’ici quelques années. Par exemple, en Côte-du-Cacao ou mieux encore Côte-de-la Joie de Vivre. Et non, la capitale n’est pas Abidjan mais Yamoussoukro.

  1. Le surnom classé au patrimoine immatériel de l’UNESCO : Les éléphants

Etant donné la popularité de l’éléphant en Afrique, il fallait bien qu’une équipe s’y colle. Avec un nom pareil, la Côte-d’Ivoire était toute désignée. Pour dire vrai, elle n’est pas la seule puisque la Guinée avec son Syli national a également un éléphant comme symbole. On dira qu’un pachyderme pour un des mastodontes du foot africain ça se tient. Enfin c’est du lourd quoi !

  1. Les ambitions

En tant que tenant du titre, la Côte-d’Ivoire fait bien entendu partie des favoris à sa propre succession. Pourtant, il faut bien avouer que les Eléphants ont perdu quelques éléments essentiels par rapport à 2015. Tout d’abord, les deux frères Touré ont désormais pris leur retraite internationale. Si l’absence de Yaya doit laisser quelques regrets, celle de Kolo doit en soulager quelques-uns. Exilé au Celtic de Glasgow Kolo y joue autant qu’un certain Philou aux Rangers. Autre absent de marque, mais pour cause de blessure, Gervinho. L’ivoirien qui se prend pour un brésilien fait désormais partie de cette catégorie de joueurs que l’on considère comme des traîtres du football, car ils sont allés gagner plein de fric en Chine. N’empêche que son talent manquera aux Eléphants au Gabon. Les Ivoiriens ne présentent donc probablement pas une équipe aussi forte qu’il y a deux ans. Preuve en est, cette campagne qualificative anormalement poussive pour ce pays, avec trois nuls pour une seule victoire dans un groupe à trois avec le Soudan et la Sierra Leone. Néanmoins, débarrassés du poids de ramener un titre qui leur manquait depuis plus de 20 ans, les Eléphants seront bien là et il faudra s’en méfier.

  1. Le joueur à surveiller

Si la génération dorée des Drogba, Touré et compagnie est désormais bien révolue, cela ne signifie pas que l’équipe de Michel Dussuyer ne compte pas quelques talents. Il y a quelques anciens titrés de 2015 comme Max Gradel, Wilfried Bony ou encore Eric Bailly (et même Salomon Kalou). Mais la nouvelle coqueluche des Eléphants, c’est Franck Kessié. A à peine 20 ans, il a véritablement explosé à l’Atalanta durant cette première partie de saison. Chelsea ou encore Liverpool seraient déjà en train de sortir leurs chéquiers (enfin de préparer leur paiement sur internet) pour recruter le futur prodige. Nul doute qu’une bonne CAN devrait encore ramener Manchester City, United et le PSG… enfin tant qu’il ne va pas en Chine hein !

Togo

  1. Le petit cours de géographie

Le Togo est un de ces petits pays allongé d’Afrique de l’Ouest, partie d’Afrique à la fête pour cette 31e édition. Un pays qui a une forme typiquement issue de l’époque des colonies européenne : un port sur la côte et on part piller les ressources de l’arrière-pays. C’est aussi un des hauts lieux du vaudou et de la sorcellerie en Afrique. Sans doute que les marabouts auront pratiqué quelques rites pour aider le Togo à aller le plus loin possible dans la compétition.

  1. Le surnom classé au patrimoine immatériel de l’UNESCO : Les éperviers

Croaaa ! Enfin je n’ai aucune idée du cri que fait l’épervier mais ça doit ressembler à cela. Ce nom ne désigne pourtant pas véritablement un oiseau précis, mais regroupe toute une série de petits rapaces et notamment des autours. Excellents voleurs et chasseurs, les éperviers occupent une symbolique importante dans un grand nombre de cultures populaires, même au Togo. Bon, pour dire la vérité, aussi sympathique que soit le surnom de l’épervier, il ne pèse quand même pas lourd face à un lion ou un léopard.

  1. Les ambitions

Que ce soit clair, les Eperviers ne partent pas du tout favoris. Qualifiés en tant que deuxième (et dernier) meilleur deuxième, le Togo doit sa participation à cette CAN à sa meilleure différence de but sur le Bénin et l’Ethiopie. Désormais entrainé par Claude Le Roy, qui en est à sa sixième sélection africaine, le Togo aura fort à faire s’il entend se sortir de ce groupe de prime abord compliqué. De plus, les Eperviers présentent un groupe dans l’ensemble vieillissant. Par exemple, le doyen du tournoi n’est autre que le gardien togolais Kossi Agassa, 38 ans. Après la vieillesse n’est pas toujours un défaut, même en football.

  1. Le joueur à surveiller

Encore lui ! Pourtant depuis six mois, Emmanuel Adebayor n’a plus de club et il est encore sélectionné avec les éperviers. Il fait même office de star incontestable. Franchement, on a l’impression que même amputé d’une jambe, Seigneur Adebayor aurait tout de même été appelé à évoluer à la pointe de l’attaque togolaise… Méfiez-vous, dans 20 ans il sera peut-être toujours là, et nous on en sera toujours à vous conseiller de le surveiller.

Rép. Dém. Congo

  1. Le petit cours de géographie

La RDC, autrement dit le pays que les personnes qui disent encore Tchécoslovaquie appellent sûrement Zaïre, c’est ce grand pays qui prend la moitié de la place au centre de l’Afrique. Un pays qui a le même nom que son voisin, alors on est à chaque fois obligé de préciser duquel on parle. Mais surtout c’est une contrée en partie recouverte de jungle équatoriale en proie à des sacrés problèmes depuis les années 90. Dans l’Est du pays, le gouvernement de Kinshasa peine à s’imposer et la région est dirigée par des milices armées qui se croient tout permis.

  1. Le surnom classé au patrimoine immatériel de l’UNESCO : Les léopards

Le léopard est un félin solitaire, maître de la savane, qui chasse de temps en temps une bestiole et l’emporte à l’abri sur sa branche d’arbre pour la bouffer, sans que personne ne l’importune. Ensuite, il dort pendant 20 heures. J’aimerais bien être un léopard des fois. Dit comme ça, l’animal passerait pour un fainéant, mais en réalité cet animal est encore plus vénéré que le lion par certaines sociétés africaines. D’ailleurs Mobutu, l’ancien dirigeant-dictateur du Zaïre, ancêtre de la RDC, ne s’était pas trompé il arborait fièrement sa toque en léopard. Absolument logique que l’équipe nationale ait gardé ce surnom, assez classe il faut bien l’avouer.

  1. Les ambitions

Les léopards ont décroché une surprenante troisième place, il y a deux ans en Guinée Equatoriale. L’an passé, ils ont remporté le CHAN au Rwanda, une CAN où seuls les joueurs évoluant en Afrique ont le droit de participer. La RDC est donc petit à petit en train de redevenir une des meilleures équipes d’Afrique, comme à l’époque du Zaïre. Il est donc légitime que la formation de Florent Ibengé nourrisse quelques ambitions pour cette édition. Alignant une formation proposant un jeu très physique, elle parait largement en mesure de sortir de ce groupe C, malgré tout bien relevé. L’effectif a encore été renforcé par l’arrivée de nouveaux binationaux comme Marcel Tisserand, Paul-José Mpoku ou Cédric Bakambu. A surveiller donc et puis on est obligé de préciser qu’il y a le gardien de Wohlen dans l’effectif.

  1. Le joueur à surveiller

Il y a cependant une grosse tuile : la grave blessure de Yannick Bolasie. Le joueur d’Everton est la star incontestable des Léopards et vu sa forme avant sa déchirure des croisés du mois de décembre, il aurait sans doute pu être un des grands joueurs du tournoi. Pas de Yannick Bolasie, donc il va à nouveau falloir se rabattre sur Dieumerci Mbokani, le buteur de Hull qui n’a pas encore marqué avec son club cette saison. Il a en effet accepté de retourner en équipe nationale après pratiquement une année d’absence.

Maroc

  1. Le petit cours de géographie

Le Maroc est le pays le plus près géographiquement de l’Europe, puisqu’il ne faut qu’une petite heure de bateau pour s’y rendre depuis l’Espagne. En réalité, on est juste en train de te mentir. Il faut à peine dix minutes depuis Ceuta ou Melilla les deux enclaves espagnoles du Maroc. Notons encore que le Maroc est l’une des dernières monarchies d’Afrique avec le Swaziland et le Lesotho, ce qui ne signifie pas que le roi Mohammed VI ait plus de pouvoir que pleins de présidents africains.

  1. Le surnom classé au patrimoine immatériel de l’UNESCO : Les lions de l’Atlas

Fait assez rare, l’animal fétiche du Maroc est un animal « disparu ». A notre connaissance, seul le dodo pour l’île Maurice est dans le même cas. Les lions de l’Atlas ont disparu à l’état sauvage depuis un peu moins d’un siècle et comme leur nom l’indique, ils vivaient dans la chaîne de montagne Atlas qui traverse le Maroc. Certains aimeraient d’ailleurs qu’on le réintroduise dans son milieu naturel. Il faut dire que quelques spécimens vivent encore dans les zoos. Ce qui différencie le lion de l’Atlas avec les autres espèces de lions, c’est ça crinière particulièrement dense et touffue. Mouais, avoir un animal éteint comme symbole, je trouve ça de mauvais augure…

  1. Les ambitions

Elle est bien lointaine l’époque des Mustapha Hadji et des Noureddine Naybet. Les Lions de l’Atlas n’ont plus passé un premier tour de CAN depuis 2004. Cela en dit long sur la période difficile par laquelle passe le football marocain en ce moment. Placé dans ce groupe C qui est peut-être un des plus relevé du tournoi, les Marocains devront se battre comme des lions (ça tombe bien) rien que pour pouvoir franchir le premier tour. Après, ils ont recruté Hervé Renard, sélectionneur de deux des trois derniers lauréats de la CAN. En Afrique, les Renards gagnent souvent à la fin.

  1. Le joueur à surveiller

Pas d’immenses stars dans l’effectif marocain. En plus pas de chance, le virevoltant Sofiane Boufal et le retrouvé Younes Belhanda se sont blessés à la dernière minute. On surveillera donc de plus près le capitaine et le joueur le plus connu de cette formation Mehdi Benatia. Son statut de défenseur devrait faire qu’il est plus particulièrement à surveiller sur corner. Plus sérieusement, on gardera un œil sur Mehdi Carcela, Omar El Kaddouri ou encore Nabil Dirar qui sont tous trois belgo-marocains. D’ailleurs, le Maroc ne comporte que trois joueurs de son effectif qui ne soient pas binationaux. Enfin pour faire plaisir à Julien Echenard on a envie de mentionner Fayçal Rherras le joueur des Hearts, mais il ne risque pas de beaucoup jouer !

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