Pigeon d’avril 2 : Robbi Gubitosa

Franchement le basket suisse n’avait pas besoin de ça. Déjà que celui-ci ne bénéficie que d’un intérêt poli de la part des médias et pratiquement inexistant de la part du public en général qui, mis à part quelques passionnés, ne se ruent pas chaque fin de semaine dans les salles. Faut dire que celles-ci te font plus penser à ta salle de gym en primaire qu’à la Hala Aleksandar Nikolic du Partizan ou à l’Olympic Indoor Hall du Pana.

Et tout à coup, le 6 avril dernier, voilà que la presse de boulevard, ou plutôt celle de caniveau devrais-je dire puisqu’on parle du Matin, s’empare d’un fait divers qui vient d’avoir lieu du côté des rives de la Sarine. Et à juste titre une fois n’est pas coutume tant l’histoire prête à sourire.

La rencontre, comptant pour le championnat, opposait Fribourg Olympic, leader ex-æquo du championnat, aux Tessinois de SAM Massagno, quatrième. Une belle affiche donc même si les positions semblaient ne plus devoir bouger tellement d’ici au début des play-offs. Le problème, c’est que la formation tessinoise, coachée par le bouillant Robbi Gubitosa, était décimée par les absences. Et pas question d’aller puiser dans le réservoir des M-23, ceux-ci ayant un match capital à disputer le même jour. C’est donc à 8 joueurs que l’équipe franchit le Gothard. 3 remplaçants seulement donc, mais bon ça aurait pu le faire. Au moins pour éviter de prendre une casquette.

Après trois quart-temps corrects, la machine va subitement s’enrayer à un peu plus de 7 minutes de la fin de la rencontre lorsque, en raison de la blessure d’un de leurs joueurs et de trop nombreuses fautes personnelles, les Tessinois vont se retrouver à 4 joueurs seulement puis à 3 à 4 minutes de la fin. Impossible pour eux bien entendu de rivaliser et les voilà qui encaissent un sec et sonnant 20-0 en 4 minutes pour finalement s’incliner 124-71. Rien de bien étonnant avec une infériorité numérique de 2 joueurs face à peut-être la meilleure équipe du pays. Tout aurait pu s’arrêter là. On se serait dit que le coach Gubitosa avait perdu son pari et le basket helvétique serait resté dans son anonymat.

Mais Gubitosa en a décidé autrement. Au lieu de féliciter ses joueurs et l’adversaire puis d’admettre son coup de poker raté, il a préféré faire sa pleureuse à faire passer Neymar pour un chacal. Il a accusé les Fribourgeois de manquer de fair-play, d’avoir volontairement humilié son club alors qu’il aurait suffi, selon lui, qu’ils fassent preuve d’élégance et le battent sur un score plus serré. Mais mon gars, assume bordel ! Les joueurs fribourgeois ne sont pas non plus venus te faire un doigt après chaque panier, non ?

Finalement, cette histoire pourra peut-être inspirer les supporters de Fribourg Olympic lors de leur prochain déplacement au Tessin, sur un air bien connu des supporters anglais : « Si j’avais les ailes d’un moineau, si j’avais le cul d’un ara, je volerais sur Massagno, je chierais sur Gubitosa, si j’avais les ailes d’un moineau ». Ou d’un pigeon c’est selon.

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