Destination Slovaquie pour Fischer et ses Bratisla Boys

Le printemps est déjà bien entamé. Si la météo daigne se réchauffer ces prochains jours, tes proches vont te proposer successivement une sortie à vélo, un foot entre potes, les premières grillades de la saison et des verres en terrasse. Réjouissant ? Pas vraiment. La priorité va clairement à un Suisse-Italie le samedi à midi. N’en déplaise à tous ceux qui veulent profiter des premiers UV, les Championnats du monde de hockey commencent aujourd’hui en Slovaquie. Focus sur une équipe de Suisse qui intéressera sa patrie seulement si elle passe les quarts.

La terre d’accueil

Après 2011, les mondiaux de hockey sont de retour en Slovaquie, plus précisément dans les bourgades de Bratislava et Košice. La capitale accueillera d’ailleurs la finale et le tour qualificatif des Suisses dans sa patinoire qui répond au doux nom de Zimný štadión Ondreja Nepelu. En référence à Ondrej Nepela, ancien patineur artistique local et médaillé d’or aux Jeux olympiques d’hiver de 1972. La particularité de cette antre ? Être passée par le naming (Samsung Arena, T-Com Arena) avant de revenir à un patronyme moins indigeste. Un peu comme si comme la future Vaudoise Aréna devenait Stéphane Lambiel Aréna dans quelques années. Et un accent aigu de plus dans le nom, ça ferait joli non ?

Selon le guide du Routard, « la capitale de la Slovaquie séduit avec ses airs de provinciale, son atmosphère méridionale et sa vieille ville aux allures de Prague ». Ça donne envie, plus que Košice à première vue. Pourtant, le Routard signale que cette dernière est « pleine de charme et propice aux longues promenades citadines ». Mais foncez-y donc en last minute ! Ou écoutez plutôt notre conseil : attendez les mondiaux 2020, la Stéphane Lambiel Aréna sera bien plus facile d’accès.

Le Zimný štadión Ondreja Nepelu qui se réjouit déjà d’accueillir bientôt un cousin suisse.

La préparation

Des matchs amicaux en terres helvétiques à Sierre, Genève, Herisau et Weidenfeld. On ne peut pas accuser la fédération de ne pas aller au plus près du public. Pour le reste, à part un triplé de Nico Hischier contre la France pour sa première, pas de grands enseignements à se mettre sous la dent, ni de grandes histoires à raconter malgré quelques tâtonnements intéressants du sélectionneur. De là à dire que les joueurs s’en Fischer de cette préparation, il n’y a qu’un pas qu’on ne franchira pas. Vivement les choses sérieuses !

Nico 1er

Quand on aime Nico Hischier, on souhaite qu’il remporte la Coupe Stanley avec les New Jersey Devils. Mais quand on aime Nico Hischier et que l’on est Suisse, on espère uniquement que son club se vautre monumentalement pour qu’il puisse prendre part aux mondiaux. Voir le Valaisan sous le chandail helvétique, c’est une IMMENSE nouvelle pour tous les fans de hockey helvétique. Le but n’est pas de refaire ici sa biographie mais, à vingt printemps, sa technique, sa vista et son sens du jeu sont vraiment anormalement développés. De l’or en barre, tout simplement. Un axe de progression cependant : sa communication qui est aussi lisse qu’une glace machinalement saupoudrée d’eau chaude avant une rencontre. Sa dernière chronique pour Le Matin.ch vaut le détour et tape assez haut sur l’échelle de la morosité. Morceaux choisis : « Mon retour en Suisse a été grandiose. C’était vraiment cool » ou encore « Je vais simplement tout faire pour aider mon équipe à gagner. Je suis confiant ». On dirait presque du Thomas Déruns à l’écrit.

Tête basse, Nico Hischier regrette déjà sa chronique

Les jeunes poussent

Janis Moser, 18 ans. Philipp Kurashev, 19 ans. De l’audace, de la finesse, physique pour l’un, technique pour l’autre. Un défenseur surprenant de maturité et un attaquant habile de ses poignets. Et surtout deux gamins qui représentent le vent de fraîcheur qui a soufflé sur la liste des sélectionnés. Chaque passionné de hockey trouvera sa préférence dans les qualités de chacun des deux novices. Mais que personne ne vienne nous faire croire qu’il avait déjà vu Kurashev à l’œuvre avant avril 2019. Même les étudiants suisses en échange au Canada ne savaient pas qu’il jouait là-bas (Remparts de Québec). Pourtant, quelle agilité pendant les matchs de préparation !

Quelques noms rigolos

Christian Marti, Raphaël Prassl, Samuel Walser et Claude-Curdin Paschoud. Tous ces noms de joueurs qui garnissaient la toute première liste de Patrick Fischer. Celle qui est dévoilée avant l’arrivée des renforts estampillés NHL et avant la fin du championnat suisse. Même les agents respectifs de ces hommes dévoués n’ont pas osé mettre dans la tête de leur poulain qu’il avait une chance de s’envoler pour Bratislava. En médecine, on appelle ça être de garde. Qui plus est en plein mois d’août, alors que tout le monde est en vacances. Mention spéciale à Yannick Rathgeb qui est revenu spécialement du Connecticut pour disputer deux bouts de matchs amicaux. Tout ça pour être éjecté de la liste avant Andrea Glauser et voir Joël Genazzi préparer ses bagages pour la Slovaquie. Pour l’effort et le trajet, on espère au moins qu’il passe de belles vacances en Suisse.

L’entrée en matière (samedi 12h15)

Connaissez-vous le HCB Südtirol Alperia ? C’est pourtant le club le plus titré de son pays. Non, vraiment pas ? Et le Ritten Sport Renault Trucks, champion sortant ? On vous aide, comme les skieurs italiens qui ne parlent qu’allemand, les clubs de hockey transalpins ont aussi surtout des noms germaniques. Vous ne rêvez pas, la Suisse affrontera bien l’Italie ce samedi en guise d’entrée en matière. Une nation qui concourt principalement dans le but de laisser la palme de l’équipe la plus nulle du tournoi à la Grande-Bretagne. Autant dire qu’un accroc contre le néo-promu entrerait directement dans la légende de la lose du sport suisse, au coude à coude avec une certaine défaite « Hitzfeldienne » contre le Luxembourg. Dans les rangs de la Squadra, outre les Tessinois qui participent aux mondiaux grâce au passeport de leur grand-père, on retiendra le nom de Luca Frigo, dont le duel avec Gaëtan « Häagen-d » Haas vaudra le détour.

Luca Frigo saura-t-il geler les velléités des p’tits suisses ?

Les perspectives

Difficile d’enchaîner un nouvel exploit une année après avoir atteint la finale. Surtout que la régularité n’est pas vraiment l’atout numéro 1 de cette équipe de Suisse. Pour preuve, de février à mai 2018, Patrick Pêcheur est passé de sombre zéro de l’amer (non-qualification pour les ¼ du tournoi olympique) à héros qui a traversé les océans du vide. Il aurait même pu devenir un illustre marin si le lancer de Kevin Fiala avait rejoint les mailles du filet. Certes, les renforts NHL avaient passablement aidé son équipage l’an dernier à Copenhague. Et cette année, Timo Meier, Nino Niederreiter et Dean Kukan ne participeront pas au débarquement en terres slovaques, ni à l’avant, ni à l’arrière. Cette cuvée 2019 ne serait-elle pas trop légère pour rééditer un tel parcours ? L’idée est recevable mais le renouvellement de l’équipe apporte une certaine fraîcheur qui donne très clairement envie de la suivre et de naviguer à ses côtés. En priant tous les jours pour éviter la Suède et ses vikings.

Le pronostic

Après un premier tour solide, la Suisse est l’auteure d’un exploit contre la Finlande en quarts de finale. Malheureusement, la Russie est trop forte en demies (défaite 3-1 qui a au moins le mérite d’éviter les jeux de mots avec « bérézina » dans la presse romande). Maigres consolations : Genoni fête ses nouvelles feuilles d’impôts zougoises par un titre de meilleur gardien du tournoi et le CP Fleurier récupère Sandy Jeannin quelques jours plus tôt dans le but de peaufiner sa préparation en deuxième ligue.

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