Les sangliers sortent de leur tanière

Désormais, chaque mois, Carton-Rouge a le plaisir de sortir ses griffes dans le nouvel hebdomadaire régional répondant au doux nom de Riviera Chablais votre région. Notre mission : croquer une thématique d’actualité sur le sport suisse avec impertinence. Nous publions quelques jours plus tard cette chronique sur notre site. Ce mois-ci, on vous montre qu’il n’y a pas que le foot en Valais (et accessoirement dans la vie).

La région Riviera-Chablais a le cul entre deux chaises et se voit contrainte de vibrer sportivement pour des clubs de National League et de Super League dont l’intérêt est aussi faible qu’un discours du 1er août au Grütli. Dès lors, qu’est-ce qui pourrait émerveiller les Chablaisiennes et Chablaisiens?

L’hôpital de Rennaz? Sûrement pas. Les mines de sel? Trop classiques. Aquaparc? Trop bruyant. Mais alors, vers quoi se tourner? Pour beaucoup de sportifs du canapé, le hockey et le football représentent les seules ligues d’intérêt. Mais c’est oublier que d’autres sports existent. Ici, des couleurs vertes et jaunes créent des émotions. Elles se manifestent en plein cœur du Chablais, dans la salle du Reposieux, avec le BBC Monthey.

Affublés d’un écusson de sanglier énervé, les «Boars» foulent le parquet depuis bien longtemps. Si le Chablais n’est pas l’Amérique, il garde un nom d’équipe qui claque autant qu’une Suze à deux heures du matin au Carnaval. Ce qui claque aussi, c’est le début de saison réussi en Swiss Basketball League.

Pas de grandes ambitions, mais des surprises

Après un dernier championnat peu reluisant, le sanglier devait à nouveau charger avec détermination, mais sans grandes ambitions selon le coach Patrick Pembele. Heureusement, le spectre du catastrophique début de saison 2021-2022 est loin (huit défaites de rang). Cette année, l’équipe a réalisé une excellente rentrée avec quatre victoires consécutives, la menant même en tête du championnat en octobre. Malgré une série de trois défaites au moment d’écrire ces lignes (ndlr: avant la rencontre face à Massagno), les statistiques ne mentent pas: Monthey est quatrième après sept matches avec la troisième attaque et la cinquième défense du pays (moyenne de points marqués et encaissés par match).

Ce qui fait aussi la force de ce club mythique, c’est le spectacle bouillant qu’il offre au Reposieux. Devant en moyenne 766 spectateurs, les joueurs enflamment la salle par des tirs précis de loin et des dunks rageurs. Cet amalgame a d’ailleurs surpris le champion Fribourg Olympic lors du premier match à domicile cette saison. Cette victoire sur le fil raviva la flamme du titre de 2017 puisque le même exploit avait été réalisé au bon souvenir de Markel Humphrey. L’Américain retrouve aujourd’hui le Valais après une escapade luganaise. Comme quoi, les ex reviennent toujours…

Mais une prophétie ne marche pas toujours et les trois défaites face à Lugano, Boncourt et Genève ont terni ce démarrage en fanfare. Elles n’empêchent toutefois pas les «Boars» de rester dans le coup avec un jeu plus séduisant qu’une hausse des primes maladies. Car pour guérir les maux, Monthey offre, pour moins cher, des matches où rapidité et spontanéité sont les maîtres mots. Ces moments épiques portent la griffe de l’escouade suisse Tutonda, Salman et Vranic, complétée par de solides vétérans (Humphrey, Langford) et des jeunes spectaculaires: Lottie est le maître à jouer du club et assiste parfaitement Chandler le meilleur marqueur de la SBL. Loin des moyens financiers des mastodontes Fribourg, Genève et Massagno, Monthey prouve que la continuité depuis l’arrivée de Pembele sur le banc en 2019 porte ses fruits. Et qu’ils semblent mûrs pour une belle saison!

A propos Vic Perrin 21 Articles
Un peu casse-cou, mais pas trop casse-couilles

Commentaires Facebook

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.