La SB League reprend, mais sans Jimmy

Lorsque le mois d’octobre pointe le bout de son nez, c’est le temps d’apprécier un temps maussade et une température en drastique baisse. De quoi se demander si la canicule estivale n’était pas si mal. C’est aussi le moment de rentrer vite chez soi après le boulot, car il fait nuit. Mais dans la pénombre, une réjouissance ressurgit et incite, peut-être, à bouger son derrière du canapé. Car oui, c’est la reprise du championnat suisse de basket. Pour les incultes, il n’y a pas que la NBA ou l’EuroLeague. Oui, le basket en Suisse existe sous la belle dénomination de la SB League. Car en anglais, c’est quand même plus imposant.

Trêve d’introduction à rallonge. Lorsque survient un début de championnat, c’est le moment opportun de faire un bilan des forces en présence. Cette année, on prend (quasiment) les mêmes et on recommence avec au menu onze équipes (!) parfois homogènes, et quelques fois inégales entre elles. Petit récapitulatif avec des équipes réparties sur tout le territoire suisse, et plus précisément à Genève, Nyon, Vevey, Monthey, Neuchâtel, Boncourt, Fribourg, Bâle, Lucerne, Massagno et Lugano. Pas de club lausannois, car Pully Basket aime les deuxièmes divisions comme le LS. 

Et si les curieux pensaient voir débouler Jimmy Butler sur nos parquets helvétiques après son passage ici en août, ils pouvaient tout simplement y croire jusqu’à leur décès à 96 ans comme la Reine mère. En fait, ça n’aurait rien changé : il serait jamais venu (spoiler alert). Il faut dire que l’espoir était de mise car, pour une fois, ce n’était pas Thabo Sefolosha ou Clint Capela que l’on voyait sur les rives du Léman. Parce que même si la star du Miami Heat s’est épris de balades à Genève et Lausanne, souvent un café à la main, il s’est quand même permis de laisser une trace avant son départ à Paris, puis Amsterdam. Et le All-Star a grandement fait honneur à son statut : il s’est permis de démonter, en bonne et due forme, des amateurs du club de streetball Vidy Basket dans une partie improvisée qui a chamboulé la journée paisible de ces basketteurs du dimanche. Un récit poignant, à retrouver ici, chez nos amis de TrashTalk.

Le retour du roi de la Riviera

Bref, pas de Jimmy Butler ni même de Thabo Sefolosha, qu’on aurait rêvé revoir sur les parquets de Vevey Riviera Basket. Car oui, si vous nous suivez, un lien pouvait aisément se faire avec un article paru il y a deux ans, parlant de la saugrenue histoire d’un club à l’agonie relégué administrativement. Le Président Nathan Zana était l’un des pigeons du mois (article à lire ici), et fort heureusement il s’est depuis transformé en un magnifique goéland conquérant et qui fait à nouveau du bruit sur les rives du lac. Bon, pas lui directement, mais son club qu’il incarne fortement. En effet, c’est avec plaisir que la magnifique salle des Galeries du Rivage vibrera à nouveau pour la plus importante ligue de basket du pays puisque Vevey est remonté dans l’élite à coup de dunks et de sueur dans l’anti-chambre. Comptant sur l’inusable entraîneur Niksa Bavcevic et le capitaine Jonathan Dubas, excellent la saison dernière en Ligue B avec 24 points de moyenne, Vevey ne vise pas le maintien car les ambitions sont à la hauteur de son recrutement XXL. Celui-ci sent d’ailleurs fort le pays du cheeseburger et de l’anti-avortement avec à l’arrière Mike Johnson, aux postes d’intérieurs Tyrol Johnson et Raekwon Rogers ainsi que le meneur Malik Johnson, qui était déjà efficace en Ligue B l’an dernier avec les jaune et bleu. Un parfait complément d’un contingent suisse prometteur (Elliott Kubler, Lucas Ravanel, Michael Sjöberg ou encore Mateus Rodrigues), qui a déjà écrasé de 45 points les Starwings de Bâle en ouverture de championnat. Chapeau !

Mais la promesse sera-t-elle aussi forte que celle de Boncourt?

On ne prend pas les mêmes, et on recommence

Si on fait un détour par le canton du Jura, c’est que le mythique club rouge et blanc s’est fait un lifting que même Jennifer Aniston n’a jamais eu. Tout a changé, du logo au coach en passant par les dirigeants et les joueurs. Même leurs caleçons sont neufs (enfin ce sont de sérieuses rumeurs). Bref, pour effacer le désastre de la saison dernière avec une neuvième place et une incroyable sortie du giron des playoffs pour les hommes de Vladimir Ruzicic, Boncourt part du bon dribble. Côté droit, avec spin mode. Et c’est encore une fois le drapeau américain qui flottera dans la salle du Chaudron, avec notamment l’insaisissable ailier Marvin Nesbitt ou encore Josh Brown à la mène qui ont été recrutés pour faire jouer au mieux ce club flambant neuf. C’est aussi l’occasion de ramener des espoirs qui ont déchanté ces derniers temps avec Florent Steinmann, sniper reconnu de 31 ans mais au chômage la saison dernière, ou encore Kevin Monteiro qui s’est troué au bout du lac de G’nève. Même si au final, ce n’est pas que lui mais tous les Lions de Genève qui ont perdu pied la saison dernière.

Des Lions de nouveau prêts à rugir

Nul besoin d’épiloguer trop longtemps sur un départ fracassant en fin de saison dernière. Imad Fattal, président des Lions de Genève depuis plus de dix ans, s’en est allé. LARGEMENT relayé à travers les médias nationaux, le départ de l’avocat genevois laisse couler une petite larme sur les joues des supporters car il incarnait la passion de ce sport avec de nombreux titres ramenés depuis la fusion de MGS et les Devils. Mais toutes bonnes choses ont une fin, surtout lorsque l’on voit que le discours et le management de l’équipe arrivaient à bout de souffle. C’est donc un iconique ancien basketteur du championnat suisse qui reprend la crinière du roi de la savane, et accrochez-vous au niveau du nom : M. Oggie Kapetanovic. C’est évidemment plus difficile à se souvenir que celui de son prédécesseur. Toutefois, hormis le nom, une différence s’est produite dès la nomination du nouvel homme fort du Pommier avec l’engagement d’un directeur sportif ! Alléluia. Il s’agit de Robert Margot, avec qui il a collaboré pour le club du Grand-Saconnex Basket, fortement relié aux Lions de Genève avec des infrastructures communes et surtout un logo qui désormais fait penser à celui de l’un des plus importants clubs formateurs du Canton.

Un duo complémentaire donc, qui espère renouer avec un glorieux passé et des émotions fortes comme cette finale de Coupe Suisse face au BBC Monthey en 2017 à Palexpo.

C’est d’ailleurs avec de nombreux jeunes que le club espère jouer un rôle cette saison. Une nouvelle philosophie qui voit par exemple Youssef Chabouh ou Harkim Sharfi (venu de Nyon) nourrir l’escouade du Pommier. On ne compte pas la resignature de l’indispensable Thomas Jurkovitz et les arrivées de l’incroyable Bryan Colon venu de l’Union Neuchâtel (15 points, 4 rebonds et 4 assists la saison dernière) ou les anciens de la maison Clayton Le Sann (revenu depuis Monthey) ou Noé Anabir (revenu depuis Neuchâtel également). Quid des étrangers, qui ont souvent été des déceptions ces dernières saisons ? Cette année, il y aura de la fantaisie avec l’Américain Jeremiah Page, du poids avec le Canadien de 2m06 James Karnik ou même du talent avec l’un des transferts de la saison : Slobodan Mijianic. L’ancien de Fribourg était un indispensable dans l’effectif du club de Saint-Léonard et sa perte est une aubaine pour Genève. Hormis ces joueurs assez impressionnants qui furent recrutés pour ce « renouveau » à la Boncourt, il faudra compter sur la rigueur d’Alain Attalah qui officiait notamment sur le banc du BBC Nyon ces dernières années. 

Bref, les Lions sont enfin armés pour titiller à nouveau l’incontournable Spinelli Massagno avec les frères Mladjan et l’artilleur Kovac, mais surtout le grand champion Fribourg Olympic que l’on ne présente plus.

Et que l’on ne présentera pas !

Les pronostics à la noix de votre rédacteur

Classement :

  1. Fribourg Olympic, n’est-il pas devenu le « Bayern » de Suisse ?
  2. Spinelli Massagno, est-il paré pour le scénario des frères Mladjan après celui des frères Cohen?
  3. Lions de Genève, seront-ils morts ce soir… oups, cette saison?
  4. Lugano Tigers, son rugissement serait-il devenu miaulement ?
  5. Vevey Riviera Basket, fera-t-il partie du casting de « The Revenant 2 » ?
  6. Union Neuchâtel, mais l’union fait-elle toujours la force pour le dernier finaliste ?
  7. BC Boncourt, sera-t-il enfin bon sur le court du Chaudron ?
  8. BBC Monthey, le club du Chablais sera-t-il aussi bon qu’un chablis ?
  9. Starwings Basel, croient-ils encore à leur bonne étoile ?
  10. BBC Nyoooooooooooon, prendra-t-il de vitesse ses adversaires ?
  11. Swiss Central Basketball, espère-t-il toujours le centre du classement général ?
A propos Vic Perrin 21 Articles
Un peu casse-cou, mais pas trop casse-couilles

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