Ouchy, hôte, l’arbitre

Mon premier est un quartier de Lausanne situé au bord du lac Léman, célèbre pour son port et sa place de la Navigation. Mon second offre l’hospitalité. Mon troisième passe son temps à courir après la balle sans la toucher et à se faire traiter de tous les noms d’oiseaux. Mon tout rend hommage à l’incroyable carrière d’Alain Bieri.

Le match en deux mots

Slo(w) motion.

Malheureusement, l’équipe au ralenti était bien celle des hauts de Lausanne. Un LS à côté de la plaque, comme hanté par les fantômes de la Pontaise, bien loin de son niveau affiché ces dernières semaines dans l’antre de la Tuilière.

L’homme du match

Ça aurait pu être Goduine Koyalipou. Mais sa frappe est venue s’écraser sur le poteau de Da Silva à la 90ème minute de jeu. Une action qui résume bien ses prestations depuis son arrivée au LS. Combatif, mais extrêmement brouillon et maladroit, l’ancien ailier des Chamois niortais peine à se montrer décisif, doux euphémisme. Avec lui, je crois qu’on a gentiment atteint le point de Goduine.

Ça aurait pu être Magnin. Mais il n’a pas réussi à transformer la Pontaise en ludothèque, comme il l’a fait avec la Tuilière.

Ce sera donc Giovani Bamba, l’élégant joueur du SLO qui a dansé sur le ventre de nos milieux de terrain. C’est pourtant bien connu : « Para bailar la bamba se necesita una poca de gracia. »

La buse du match

Avant la rencontre, Ludovic Magnin avait prévenu tout le monde : « Bien sûr que ce sera un match spécial pour moi et pour l’équipe aussi. Car on retourne sur un terrain en herbe, ce qu’on n’a pas fait depuis des mois. Il y aura donc un temps d’adaptation qu’il va falloir bien gérer. »

Un temps d’adaptation qui aura finalement duré 93 minutes. Car après plusieurs mois sevré d’herbe, le LS a fait une overdose et a fini complètement groggy. Un peu comme Bernard Rappaz après sa sortie de prison.

Le tournant du match

60ème minute : le LS sort quelque peu de son état de sommeil profond pour tenter de passer l’épaule. Coup sur coup, on assiste à deux belles actions, dont une frappe de Sanches qui file juste à côté. On se dit alors que les Bleu et Blanc vont faire le travail pour prendre les 3 points.

Jusqu’ici tout va bien.

C’était sans compter sur l’arrivée en tribune, au même instant, d’un pote qui vient au stade une fois par année et que l’on appelle communément « le chat noir ». Son bilan approximatif : une dizaine de matches du LS à son actif, pour 2 nuls et 34 défaites (c’est en tout cas l’idée que je m’en fais).

Toutes mes excuses, je lui donnerai la mauvaise adresse la prochaine fois.

Le geste technique du match

Cette passe décisive complètement involontaire de Danho sur le contre fatal de la 92ème minute. Après 20 ralentis et arrêts sur image, j’ai bien eu la confirmation que le mec a une chaaaaaaaaaaaatte monumentale, à en faire sortir de ses gonds Benoît Paire (heureusement pour lui, je ne crois pas qu’il soit fan du LS). Seul face à Castella, l’attaquant du SLO rate complètement son tir, qui se transforme en une sorte de double contact talonnade qui prend tout le monde à contre-pied et qui offre le but du 2-1 à Garcia.

Le geste pourri du match

Le LS a sans doute perdu plus qu’un match, avec cette blessure de Brighton Labeau. Notre attaquant et meilleur buteur a expliqué avoir ressenti un craquement au niveau de la hanche. Une mésaventure qu’il a déjà connue par le passé et qui l’avait tenu éloigné des terrains pendant 6 mois…

Décidément, cette Pontaise est vraiment maudite.

Pour rendre hommage à Kaiser Franck, une de ses phrases mythiques fait écho dans notre tête : « C’est beau ce stade Vélodrome qui est toujours plein à domicile comme à l’extérieur. »

C’est presque la même chose pour la Pontaise, même à l’extérieur elle est toujours vide.

Le chiffre du match

1.2 kilomètres.

Mais de quoi parlons-nous ?

  • De la distance terre – lune, selon Nabilla (ou selon son pendant masculin, Vincent Rüfli)
  • De la distance parcourue par Bieri pendant le match. Ce qui explique mieux son mauvais placement et ses décisions hasardeuses
  • De la distance entre la Tuilière et la Pontaise

Même si les deux premières réponses sont sûrement vraies, nous n’en avons pas encore la preuve scientifique. C’est donc avant tout la distance entre les deux stades de Lausanne. Ce qui rend ce déplacement historiquement court. Pourtant, si Balotelli jouait au LS, il aurait tout de même fait le trajet en jet privé. Vous imaginez la catastrophe ? Non pas écologique, mais ça aurait donné une bonne raison à Jacquier de pondre un papier dont lui seul a le secret. Un truc du genre : « Peut-on vraiment en vouloir à Super Mario ? » où il nous expliquera qu’on aurait toutes et tous fait pareil à sa place.

L’anecdote

Et dire que me réjouissais de retrouver cette bonne vieille Pontaise. Au point d’écrire quelques vers remixés de la comptine « À la claire fontaine » :

Oh ma belle Pontaise
Tu m’avais tant manqué
Tes couchers de soleil
Sont d’une rare beauté
Il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai

Mais qu’est-ce qui m’est passé par la tête pour être autant excité à l’idée de revenir dans ce stade ? J’ai bien vite déchanté et ce 2-1 dégueulasse, ainsi que cette atmosphère d’enterrement, m’ont rappelé près de 20 ans de traumatismes répétés.

Oh ma vieille Pontaise
T’es vraiment dépassée
Je n’te fais pas la bise
Tu en as déjà assez
Il y a longtemps t’étais belle, maintenant tu es démodée

La rétrospective du prochain match

Cette saison, le LS a toujours su rebondir après une défaite. Tout d’abord, les hommes de Magnin en avaient passé 5 à Schaffhouse après le 1-0 à Bellinzone. Puis il y avait eu cette belle victoire 3-2 face à Yverdon suite à la déconvenue à Thoune.

Il n’y a donc aucune raison de ne pas en mettre 4 à Xamax vendredi prochain.

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2 Commentaires

  1. Pas du tout d’accord sur la Pontaise et sur l’ambiance qui y régnait samedi, bien plus chaleureuse que dans cette ratée Tuilière. En effet, le fait que le Kop – et encore bravo à lui pour la superbe ambiance mise – soit dans la même Tribune que le reste du public a permis à celui-ci de bien mieux participer aux chants lui en laissant l’occasion. Quand à ceux qui se permettent de vomir sur notre seul et unique stade de coeur, vous êtes de vrais faux-c… et oubliez un peu vite également toutes les magnifiques émotions que ce stade nous a offert. Grands joueurs, grands matches, notamment de Coupe d’Europe – ce qu’on n’est vraiment pas prêts de vivre à la Tuilière… – et même de l’Equipe de Suisse. Certes, il y faisait très froid, mais si l’on n’est pas capable de supporter le froid, alors il faut aller au théâtre ou rester chez soi. Le foot est un sport d’extérieur avec les avantages et inconvénients qui vont avec. La Tuilière elle, elle nous a apporté……. Elle nous a apporté quoi au fait jusqu’à présent ? Ah oui, les 3/4 de matches de M… et 1 relégation. Génial, magnifique ! Quand au « look » de ce stade, seule la façade vitrée mérite la môtion. Pour le reste, quatre coins ideux uniques au Monde soit-disant parce qu’il n’y avait pas la place pour je ne sais quoi, une minuscule « placette » bétonnée – merci la Muni gauchiste qui doit avoir plein d’actions auprès de sociétés bétonnières puisqu’elle ne jure que par ça dans toutes ses nouvelles constructions – d’une froideur glaçante – au Moins la Pontaise a ce magnifique portique d’entrée et, dans les dernières années, la place était sympas avec les vendeurs de nourritures et la tente et les animations pour enfants. On sentait tout de suite la fête dès l’arrivée au stade. Là on arrive, tout d’abord une grosse montée – typique lausannoise… – très sympa en hiver et on arrive sur cette ideuse place bétonnée donc, d’un silence glacant – les groupes et autres DJ’s exhilés tout au bout de cette placette de peur de gêner les voisins pour 1h d’animation une fois toutes les 2 semaines, bonjour le charisme de nos dirigeants pour « faire passer la pillule »… -. En plus, lorsque l’on est au pied des Tribunes de la Pontaise, celles-ci se dressent majestueusement devant nous et donnent vraiment l’impression d’un grand stade avec leur hauteur. Et à l’intérieur on découvre là encore la majestuosité de ce stade avec ce grand ovale typique des plus grands stades et ses grandes tribunes. La Tuilière ? 4 minuscules Tribunes d’un rectangulaire glacial et tellement commun et des buvettes à l’air libre dignes d’un autre âge. A la Pontaise, encore une fois, il y avait les différents bars dans lesquels se réfugier à la mi-temps pour les frileux – j’en étais parfois mais l’acceptais sans pleurnicher -. Bref vraiment, à part la facade vitrée magnifique, je ne vois que des désavantages du nouveau stade par rapport à l’ancien. Donc, merci de ne pas cracher sur notre « Bonne vieille Pontaise » qui nous a aussi donné de bien belles émotions, c’est vraiment malhonnête et irrespectueux.

  2. EN plus, le bleu des nouveaux sièges installés – il a fallu que l’équipe qui joue en bleu déménage pour qu’on les installe, typique Lausanne – est bien plus beau que ce bleu-pâle à vomir de La Tuilière. Dommage, qu’ils n’aient dès lors pas fait l’entier des Tribunes de cette couleur (typique Lausanne bis)…

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