Il est président de Neuchâtel Xamax mais également directeur de DC Technique basé à Bevaix et à Genève, une boîte d’aménagement intérieur des dentistes. Christian Binggeli n’a certes pas de poils dans la main (et a plus de chance d’en avoir un entre les dents plutôt que sur son crâne), mais parfois, ne pas pouvoir gérer deux choses simultanément se ressent. Épater la galerie avec un piano dans la bouche ne suffit pas toujours, même si on a une femme dentiste. Comme quoi.
Michel Decastel, entraîneur de l’équipe première depuis octobre 2015, est l’homme qui avait terminé le travail de Cattilaz en montant Neuchâtel en première division. Mais visiblement, le bonhomme avait bien trop gagné en Challenge League pour ensuite se remettre en question en Super League. L’occasion s’est ensuite présentée pour l’assistant de Decastel, Stéphane Henchoz, qui a repris l’équipe en février 2019 suite au licenciement de son supérieur. Dans une formation à 3 défenseurs, il ne perd ensuite que 8 fois en 19 parties, et sauve Xamax de la relégation en mai dernier au terme d’un barrage mémorable.
En froid ?
Or deux mois avant ce barrage, le 18 mars dernier, le président informe implicitement Henchoz à travers la présentation d’un nouveau projet, qu’il ne continuera pas à ce poste pour la saison 2019-20. A cette date, Xamax gagnait plus de la moitié de ses matches alors que Decastel quittait les siens sans victoires depuis fin septembre 2018. En passant, dans une entrevue pour Mise Au Point en mai de cette même année, le président déclarait : « Même si Decastel venait à perdre 10 ou 15 matches, ce n’est pas du tout ma façon de faire de jeter les gens ». Alors pour expliquer le départ anticipé et surprise d’Henchoz, Binggeli s’est cette fois-ci justifié devant la presse avec un projet dans le développement de la jeunesse. Et ce, pendant que le visé Henchoz était couvert d’éloges par la presse romande à la suite de ses excellents résultats. Pourtant, le président avait viré « son ami » Decastel en le remplaçant par l’inexpérimenté Henchoz justement pour « qu’il y ait de la continuité ». Bon, un peu aussi pour endosser le costume de « président gentil qui a des couilles ». Le problème, c’est qu’il faut les porter au bon moment et ensuite les assumer : « Je lui souhaite que du bien et tout cela lui ouvrira des portes pour un beau job ailleurs ». Sympa pour Henchoz, sympa pour Xamax, sympa pour le FC Sion…
« Mais je t’assure, des couilles grandes comme ça ! »
« Deux statues : une pour Decastel, une pour Henchoz » Christian Binggeli
Effectivement, Henchoz a signé pour un « beau job » d’un an en Valais en juillet, faisant évoluer sa formation à 4 défenseurs avec notamment le mercenaire Mickael Facchinetti dont Gilbert doit être fier. Et le bilan est sans appel : seulement 4 défaites en 12 matches, solide 4e de SL et même un temps 1er du classement, une première depuis 7 ans en Valais. Pendant que Joël Magnin, actuellement en poste à Neuchâtel en contrat biennal, compte 3 victoires en 12 matches (dont 2 en Coupe), et surtout aucune victoire à domicile ! Tout va bien. Certes, Binggeli a tout donné pour Xamax pendant ces années post-Chagaev, mais cette fois-ci c’est du propre. Au moins, Henchoz aura une statue dans deux cantons différents. Un « Xamax 2.0 » en Challenge League ou un Pigeon pour Christian Binggeli ? Du pareil au même.
Le savais-tu ? Xamax compte l’effectif le plus vieux de Super League avec pourtant une moyenne d’âge de seulement 26,3 ans. Alors que Karlen et Nuzzolo ont marqué 9 des 11 buts de Xamax cette saison.
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