Ouverture de la Coupe du monde à Sölden

Les vendanges à peine terminées, il est temps d’affûter les carres et de se lancer tête baissée dans une nouvelle saison de Coupe du monde de ski alpin. Pour la Suisse, l’édition 2008/09 pourrait bien être celle de l’avènement au plus haut niveau d’une blonde forte en descente, Lara Gut.

Depuis son mémorable coup d’éclat de Saint-Moritz la saison dernière (5e du super-G et 3e de la descente avec une chute dans le schuss final), la fusée de Comano a poursuivi sa fulgurante progression. Au point, lors des récentes sélections internes pour le géant de samedi à Sölden, de reléguer les anciennes Fränzi Aufdenblatten et Nadia Styger aux oubliettes.
 
Si tout semble sourire à Lara Gut aujourd’hui, aura-t-elle la force de caractère nécessaire pour affronter les sollicitations répétées d’une saison de Coupe du monde ? A 17 ans seulement, le pari semble risqué pour ceux qui ne côtoient pas la skieuse. En plus de qualités physiques et techniques au-dessus de la moyenne, la bombe d’Atomic peut se targuer de posséder un moral à toute épreuve et un entourage dévoué à sa réussite.
 
De plus, l’accord trouvé entre Swiss-Ski et la cellule d’entraînement privée pilotée par Pauli Gut, le père de Lara, semble avoir considérablement détendu l’atmosphère. Intégrée à l’équipe durant les semaines de travail sur le glacier de Saas-Fee et de Zermatt, l’ange blond a répondu aux attentes de la Fédération en respectant sa part du contrat : pas de veilleuse musicale dans la chambre qu’elle partage et au lit sans discuter après la première histoire de fantômes (y en a une qu’elle adore, c’est celle avec Michela, Maria et Vreni, vous connaissez ? Je vous la raconterai à l’occasion).
 
En plus d’amener dans l’équipe un autre sourire que celui, éternel, de Fränzi, Lara Gut booste également la concurrence. Les plus expérimentées sont forcées de se sortir de la routine pour faire bonne figure et les autres jeunes pousses – Andrea Dettling ou Nadja Kamer par exemple – se rendent compte que le talent paie, quel que soit l’âge que l’on ait.


Lara Gut, la nouvelle perle du ski suisse

Dans le premier géant féminin sur le XGletscher de Sölden, la Suisse n’a droit qu’à trois places. Incontestable au vu de ses dernières performances, Fabienne Suter fera le chaperon pour deux néophytes. Lara Gut et Andrea Dettling s’élanceront, elles, pour la première fois de leurs prometteuses carrières dans un géant de Coupe du monde.

Didier Cuche pour un triplé

Chez les messieurs, les données sont limpides en ce qui concerne la locomotive de l’équipe, Didier Cuche. En plus de vouloir conquérir le globe de descente pour la troisième saison consécutive, le Neuchâtelois se verrait bien jouer un des premiers rôles dans la bataille pour le classement général, ceci jusqu’au bout.
 
Le dernier Suisse en date à avoir remporté trois globes consécutifs n’est autre que Franz «Mister Incisives ’92» Heinzer entre 1991 et 1993. On est certes loin des 7 titres en slalom et en géant (!) entre 1975 et 1981 du Suédois Ingemar Stenmark. Toutefois, les écarts entre les skieurs se sont nivelés. La reconquête du globe de descente consisterait ainsi pour le Vaudruzien un véritable exploit.
 
Le spectre de la perte du globe de super-G lors de la finale de Bormio risque encore de flotter sur la saison. Le staff d’entraîneurs, Martin Rufener en tête, n’a pas mis de stratégie en place si ce cas de figure devait se reproduire. D’après le Bernois, c’est tellement rare que cela ne risque plus d’arriver. On ne peut que lui donner raison, Didier Cuche ne fera pas deux fois l’erreur de trop assurer.
 
Les jeunes Marc Berthod et Daniel Albrecht devront eux confirmer tout en continuant à s’affirmer dans les disciplines techniques. Le Grison, comme sa soeur d’ailleurs, souffre de douleurs dorsales chroniques avec lesquelles il va devoir skier tout l’hiver. Le Valaisan, lui, n’a connu aucun problème dans sa préparation et pourrait se révéler comme le leader attendu entre les piquets.

Écrit par Oscar Sörensen

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6 Commentaires

  1. Une chose positive également dans loptique de cette saison : les retraites de S. Berthod et C. Borghi. Ca devenait pathétique de les voir se prendre 4 secondes à chaque course.

  2. Ah…Sylviane Berthod…qui après avoir terminé 17ème dune course arrivait encore à nous dire : « je suis super contente de ma course, cétait vraiment super! »

    Pigeonne dOr à vie Sylviane ! La suissitude dans toute sa splendeur !

  3. @ Ch. Logoz

    Dans le cas de Sylviane Berthod, je crois quelle a continué à skier par obligation pour surmonter un certain drame…

    Quant à la suissitude de nos concurrents, cela vient peut-être du modèle de développement des athlètes. Sans structures adéquates, les jeunes arrivent sur le cirque blanc sans avoir vraiment eu limpression davoir de vie.

    Jai une amie qui a tout lâché à 15 ans car elle en avait marre de rattraper des cours de maths durant tous les week-ends quelle avait de libre et de devoir se justifier auprès dautorités scolaires peu flexibles. Un peu comme si elle était engagée dans un vrai cirque…

  4. Merci beaucoup à George Parros pour ses remarques pertinentes et constructives.

    Ma remarque sur la « suissitude » de Sylviane Berthod (qui à mes yeux représente parfaitement cette attidude par le fait quelle sest toujours montrée satisfaite delle malgré des résultats souvent moyens, voire médiocres et pas seulement lors de sa dernière saison) était également à prendre dans un sens plus large : je trouve que le sportif délite suisse en général est assez vite satisfait de lui et na pas cette hargne de vaincre quont de nombreux sportifs dautres pays.

    Une des raisons est probablement quon vit dans un pays relativement favorisé (niveau de vie élevé, taux de chômage faible) et que ça, ça nincite pas à « sarracher » pour arriver par le sport.

    Le public également se montre assez vite content. Je me rappelle combien javais été sidéré de voir lEquipe suisse de foot de retour de la Coupe du Monde en Allemagne être accueillie triomphalement en Suisse alors quelle venait de se faire lamentablement éliminer en huitième de finale par lUkraine dans un match ou elle ne sétait pas crée une seule occase et avait raté trois pénaltys sur trois. Sils sétaient fait éliminer dans les mêmes conditions je suis persuadé que les joueurs italiens, allemands ou espagnols seraient rentrés de nuit par une porte dérobée pour ne pas subir la vindicte populaire.

    Il y a heureusement aussi quelques exceptions (qui confirment la règle?). Roger Federer en est un magnifique exemple.

    Mais sinon, je suis daccord avec George, les strucures de formation en Suisse sont loin dêtre adéquates, et ce dans quasi tous les sports probablement et ça cest aussi un point qui doit être amélioré si on veut des sportifs au sommet.

  5. @Ch.logoz
    Ce que tu dis est tout à fait vrai il n’y a nettement pas assez de centre de formation en Suisse et ils (les athlèthes suisses et la fédération sportive) se réjouisse trop de résultat fort médiocre.
    Pour Federer ce que tu dis est vrai mais il faut quand même dire qu’il s’est avoué satisfait de sa saison 2008 ou mis a par les JO en DOUBLE et l’US OPEN il n’a pas fait de grandes performances.
    Quand au ski les résultats de Solden ont été très bon mais alors ceux de Levi restent à désirer.

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