Xamax : 1001 façons de perdre

Un supplice, une torture, un calvaire, combien de mots pour relater les déboires des Xamaxiens ? Un paquet sans doute. Un paquet à l’image de toutes les chèvreries que l’équipe Neuchâteloise nous inflige maintenant et que l’on a peut-être trop longtemps mis sur le compte de la malchance. Injustement ou non, on est en droit de commencer à se le demander tant on doute que le sort puisse être autant cruel et lourd avec les protégés de Clausen.

A la base il s’agit déjà d’un de ces déps difficile. Brouillard épais, froid de canard, et lendemain d’hier. Une routine presque «professionnelle» pour les habitués des dimanches loin de sa famille. Alors quel autre théâtre que le triste Letzigrund pour enfanter de cette funeste partie ? Le match aura, on le comprend aisément, bien du mal à démarrer, et l’on en vient carrément à s’ennuyer ferme durant cette première mi-temps. Pour ainsi dire rien à se mettre sous la rétine, même si les Sauterelles, bien que largement diminuées se montrent supérieures à Xamax. Les dédoublements sont plus précis et les variations dans le jeu mettent plus ou moins les jeunes Neuchâtelois dans l’embarras. Gomez notamment se retrouve souvent dépassé par les événements, et commet un grand nombre d’erreurs de jeunesse. Offensivement, les Rouge et Noir doivent rapidement déplorer la blessure de Rossi, ce qui provoque inévitablement un ralentissement dans le jeu balle au pied des Xamaxiens. Certains continuent de voir Rossi comme un boulet, il n’empêche que ce 2ème match sans lui nous aura encore prouvé son utlité, lui qui agit en tant que piston, tant dans l’axe que sur les ailes.
Difficile donc, dans ces conditions, de cacher son envie de gratter un match nul. En face l’équipe B de GC commence à faiblir et les armes à disposition sont de part et d’autres guère enthousiasmantes. On aimerait bien faire entrer Taljevic pour Xamax, «l’Allemand» aurait certainement eu beaucoup à apporter lui qu’on voyait déjà comme l’un des meilleurs transferts de la saison. Mais comme on l’a appris à nos dépens au fur et à mesure des mois et ce pour de nombreux transferts, on s’est bien trompé. Après avoir été écarté de la première équipe pour raisons internes, Ifet avait là l’occasion rêvée d’enfin se montrer sous son meilleur jour. Envoyé par le coach s’échauffer en 2ème mi-temps, on assistera depuis les tribunes à un fabuleux spectacle. Après 15 mètres de jogging léger, le superstar s’arrête déjà et marche, lentement, très lentement. Puis c’est la panne, figé il regarde le match, avant de feindre des exercices au sol, tout ça pour pouvoir s’asseoir. En position fœtale sur la pelouse du Letzigrund, on est dimanche 16 novembre, il fait 0,5 degrés Celsius. A quoi peut bien penser Ifet en se balançant de gauche à droite comme un goret que l’on vient d’enficeler ? Ifet ne jouera pas aujourd’hui. Et ne jouera certainement plus jamais avec Xamax. Besoin de vacances ?

Voilà donc à quoi ressemble un match de Xamax aujourd’hui. Une inéluctable et vertigineuse descente, chaque semaine plus bas encore. Mangés à toutes les sauces, on se demande décidément quand toucheront-ils le fond ? Mais pathétique ou pas, cet effectif sera l’effectif Rouge et Noir de cette sombre saison. Il faudra faire avec et parvenir à sauver les meubles avec ces gars là. On peut certainement encore tirer du jus en pressant le fruit un bon coup, et avec la faiblesse de certains adversaires nul doute que le maintien pourra être possible en cas de sursaut d’orgueil. Niasse a confirmé les bonnes impressions dégagées lors de ses premières prestations, et Endjeguele, qui a la confiance du coach, a également su faire preuve d’une concentration bienvenue. On sait en outre que le retour de Quennoz (début 2009) fera grand bien.
De plus, l’autre match se jouait lundi soir. Et celui là a offert le seul rayon de soleil de cette fin d’année 2008. Président démissionnaire, Sylvio Bernasconi a animé une Assemblée Générale très attendue par les milieux footballistiques, mais aussi par toute la région en général. En conflit avec le grand argentier de la Ville, Jean Studer, Bernasconi menaçait de démissionner si aucun accord n’était trouvé quant aux frais facturés par la Ville. Et bien le bruit qui courrait depuis peu s’est confirmé, c’est un Sylvio Bernasconi en grande forme qui accueillait les actionnaires dans un Espace Facchinetti plein comme un œuf. Après une brève introduction et l’approbation des divers rapports, l’heure tant attendue arrive, et c’est dans un soulagement général qu’il est annoncé que le Conseil d’Administration se représente. Un C.A. réélu à la quasi unanimité et encouragé à grandes salves d’applaudissements.
«Y’a-t’-il d’autres candidats ?» ironise «Le Bernasc’». Bonne humeur et autocongratulations, pendant que Monsieur Edmond Isoz, venu représenter la Swiss Football League s’efforce de nous convaincre que la Ligue était «très inquiète de la situation de Neuchâtel Xamax» et est donc heureuse de pouvoir pousser un «ouf de soulagement». Un accord assez vague a été discuté entre le club et la ville. Une meilleure collaboration sera mise en place pour budgétiser les frais de sécurité tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. En outre, un accord a été trouvé sur le montant des locations payées par Xamax. Un pas en avant, certainement, qui démontre qu’en Suisse, faire tourner un club de foot professionnel exige collaboration et communication avec les autorités. Gageons que cette recette perdure et continue d’être constructive. A tous les échelons. En attendant, on ne peut que se féliciter de la ténacité de Sylvio Bernasconi. Alors «merci »Monsieur.

GCZ – Xamax 1-0 (0-0)

Letzigrund, 8200 spectateurs.
Arbitre : M. Laperrière.
Grasshopper : Jakupovic; Feltscher, Vallori, Smiljanic, Mikari; Toko Bundebele (88e Lepiller), Colina, Salatic, Dos Santos; Touré, Sabanovic (46e Machado). Entraîneur: Latour.
NE Xamax : Faivre; Gomes (82e Wüthrich), Furios, Besle, Edjenguele; Rossi (13e Nuzzolo), Bah, Niasse, Szlykowicz; Coly, Brown. Entraîneur: Clausen.
Notes : GC sans Sutter, Bobadilla, Callà (blessés), ni Cabanas, Lulic, Zarate (tous suspendus). Xamax sans Chihab, Walthert, Ferro, Quennoz (blessés), Sulaimani (avec l’Arabie Saoudite), Joao Paulo, Niçoise (avec les M21).
Expulsion : Colina (2e avertissement).
Avertissements : Colina, Furios, Salatic, Szlykowicz.
Coups de coin : 4-5 (3-2).

Écrit par Roby Steedman

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6 Commentaires

  1. Si je peux me permettre quelques réflexions.

    Entre Furios et Joksimovic mon choix aurait été vite fait. Gageons que Clausen aura le courage de reléguer le sympathique argentin à sa place, en dehors du terrain. On ne compte plus en effet le nombre d’erreurs commise par le protégé de Clausen. Dans un championnat à ventre mou, Furios trouverait certainement sa place, mais dans une LNA à 10 je suis très sceptique.

    Certes, l’effectif fait peur. Mais rien n’empêche d’écarter quelques joueurs qui n’ont pas le niveau du groupe, ceci afin de tourner avec un groupe de 20 – 22 joueurs maximums. L’avenir de notre club passe par les jeunes, comme Wüthrich, Nuzzolo ou de bons jeunes comme Brown. Pas par Niçoise, Niasse, Sulaimani ou autre Tosi.

    Pour le reste, le compromis trouvé entre les autorités et le club mérite d’être signalé. L’idéal serait maintenant d’aller de l’avant et d’enfin pouvoir construire ce centre de formation qui fait tant défaut.

    Gageons enfin que Geiger et Clausen oseront recruter local. Il ne reste que trois licences, autant en faire bon usage. Bref, plutôt que d’aller chercher des chèvres, pourquoi ne pas recruter en Suisse ?

    Ianu, relégué dans la tribune du Brügglifed, serait certainement un meilleur coup que l’ensemble du recrutement mené par Geiger depuis son retour.

  2. Tellement juste mon cher Roby!
    Une longue et inquiétante descente vers le fond du bidon, (ou de la bouteille…) voilà en quoi se transforment dimanche après dimanche nos légitimes espérances de fidèles passionnés.
    Inquiétante doublement lorsque l’on suit l’échauffement d’Ifet sur les bords du Letzigrund!
    La bande à Clausen aura-t-elle vraiment à coeur de se surpasser pour sauver notre club de Légende de la culbute?
    Je commence sérieusement à en douter mais bon… on se voit samedi au Rankhof!

  3. @Sev
    Joksimovic avait largement mérité sa réputation de chèvre lors de 4/5 des matchs qu’il a joué. Alors quitte a défendre celui-là pourquoi tirer à boulets rouges sur un mec qui rate deux matches? Un autogoal c’est la faute à pas de chance et c’est tout!
    D’ailleurs je vois pas pourquoi tu rabaisses également Niçoise qui est en nette progression sur les derniers matches.
    Sinon je te rejoins sur le recrutement

  4. @Bsta (?)
    Joks rate un match, à Aarau. Dans un style pas toujours accadémique, il fut efficace à quelques reprises. De surcroît c’est lui qui sauve notre club en mettant un but importantissime contre Saint-Gall.

    Pour Furios, je n’ai pas le courage de faire le décompte complet de ses boulettes. La liste commence à Bellinzone, où il provoque un péno idiot pour se finir dimanche. Je reconnais que l’adaptation n’est pas facile, qu’il ne touche pas une bille en français (et ne peut à ce titre pas prétendre gérer une défense), mais avant lui Portillo s’était adapté avec plus de facilité. Notre ami gaucho est peut être très sympa, bien coiffé et tire bien dans les cotes de Faivre dimanche (sic), mais dans un championnat à 10 nous n’avons pas le temps de faire dans le sentimentalisme.

    Pour Niasse je reconnais qu’il court beaucoup. Est-ce suffisant pour autant ?

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