«Mon seul regret de l’Euro 2008»

«Salut à tous les Suisses ! C’est Xavi, joueur et capitaine du FC Barcelone, international espagnol, vainqueur de l’Euro 2008. Je voulais simplement vous dire bonjour, en particulier à tous mes compatriotes qui vivent dans ce beau pays. J’était très content de venir en Helvétie, pour y affronter le FC Bâle. Un club cousin, ai-je pu lire dans la presse. Parce que notre grand Joan Gamper en serait issu avant d’avoir fondé le Barça.

Franchement, la Suisse c’est classe. Plus que Barcelone. Bon, je ne me plains pas. Vous vous doutez bien que je peux jouir d’un certain confort de vie avec mon salaire. Mais quand même, la qualité des infrastructures ici est impressionnante. En plus, les paysages sont prodigieux. En un rien de temps, on passe de mignonnes villes de petites tailles à un bord de lac qui laisse rêveur ou à des montagnes vertigineuses. Non, franchement, j’ai beaucoup aimé.D’ailleurs, si j’osais émettre une plainte par rapport à l’Euro 2008 – d’accord, ce serait un peu gonflé, mais tant pis -, ce serait de n’avoir pas pu jouer en Suisse et d’être resté plus d’un mois chez ces sauvages d’Autrichiens. Bon, ça nous a plutôt réussi, me direz-vous. Ouais, c’est vrai. Mais un match dans ce Parc St-Jacques n’aurait pas été pour me déplaire.
D’ailleurs, nous avons eu de la chance, avec mes potes du Barça. Comme nous n’avons pas encore donné tous les gages de sécurité depuis le début de saison, Pep a voulu nous mettre au travail la veille de la rencontre contre Bâle. Et, comme le FC Barcelone c’est un nom qui compte, on a même pu organiser une partie amicale à St-Jacques.
C’était contre une équipe locale de ligue inférieure. Toujours bon pour le moral de se rassurer avant une grande échéance. Ainsi, Pep a voulu que nous nous mettions dans des conditions identiques à celles d’un match officiel de Ligue des Champions. Dans le vestiaire, on n’était pas vraiment très concentrés. Pep nous expliquait les points auxquels nous devions faire attention, là où nous devions porter notre attention. Histoire de ne pas se faire surprendre par Bâle le lendemain.
Comme entraîneur, il est plutôt bon, Pep. Même qu’il intègre peu à peu des jeunes du club dans la première équipe, histoire que les cadres de mon genre ne s’endorment pas trop et que les gamins sentent qu’à force de labeur, une chance leur sera offerte. Ainsi, nous comprenons vite que les onze qui commencent ce soir seront les mêmes que contre Bâle. Je suis content pour Busquets, parce que je le connais depuis longtemps, ayant joué avec son oncle quand il essayait de faire le gardien de but chez nous.

Je suis aussi content pour Bojan, qui joue beaucoup moins depuis la venue de Pep que sous les ordres de Rijkaard. Bojan, il est trop fort. Tellement qu’à force de le voir dribbler, nos yeux se sont faits à la vitesse des crochets de Messi, ce sale con. Oh, pardon, mais Lionel n’est pas un pote. Il ne pense qu’à lui. Il croit qu’il est déjà le meilleur joueur de l’histoire. Ils ont vraiment des problèmes ces Argentins…
Le match se déroule super bien. Bon, en face, il n’y a personne. Franchement, on démarre si vite qu’on mène déjà 3-0 à la 22e. D’ailleurs, Busquets et Bojan ont marqué, c’est cool. Malheureusement, c’est ce con de Messi qui avait ouvert le score. Bon, faut dire que je n’avais jamais vu de latéraux aussi nuls que ceux de notre adversaire.
Bon, nous étions tellement supérieurs que nous avons fini par nous emmerder sévère. Alors nous avons relâché la pression. On riait beaucoup, on se racontait des blagues, on se moquait de la veste qu’avait prise Dani Alves le week-end passé en boîte. L’ambiance était bonne, même que Pep m’a engueulé parce que je m’étais arrêté de jouer pour parler à Titi sur la touche. J’ai eu un peu honte, alors j’ai accéléré un peu. J’ai même marqué le 4-0. Enfin, je croyais, parce qu’en fait, ça faisait 5-0. J’avais raté le 2ème but de Bojan en causant avec Titi. Titi, il a toujours une connerie à raconter.
C’était sympa ce match. D’autant que le public suisse semble vraiment nous aimer puisque le stade était plein et qu’il chantait dans une drôle de langue. Ça, c’est peut-être la seule chose que j’ai pas aimée en Suisse. On dirait que les gens mangent des cailloux quand ils parlent. Mais bon, c’est pas grave. On s’est super bien mis en jambes pour affronter Bâle, le champion de Suisse.
Sous la douche, une question me taraude tout de même en ce mercredi soir. C’est bien la première fois que je vois un match de Ligue des Champions programmé un jeudi. Il faut que je demande à Pep comment ça se fait. Allez, bon match à tous !»

Bâle – Barcelone 0-5 (0-3)

Parc Saint-Jacques. 37’500 spectateurs (guichets fermés).
Arbitre : Braamhaar (PB).
Buts : 4e Messi 0-1. 15e Busquets 0-2. 22e Bojan 0- 3. 46e Bojan 0-4. 48e Xavi 0-5.
Bâle : Costanzo; Zanni, Abraham, Marque, Safari; Rubio (46e Stocker), Ergic, Huggel, Chipperfield (55e Gjasula); Streller (71e Eduardo), Derdiyok.
Barcelone : Victor Valdes; Daniel Alves, Marquez (53e Martin Caceres), Puyol, Sylvinho; Xavi (57e Henry), Touré (67e Victor Sanchez), Busquets; Messi, Bojan, Hleb.

Écrit par Psyko Franco