Tchèque barré

La saison 2022/2023 est déjà vieille de 50 jours, c’est-à-dire presque deux fois plus que la durée moyenne du mandat d’un ministre des finances britannique cette année. Déjà l’heure du bilan balai pour Petr « Liz Truss » Svoboda, sa campagne d’austérité et son fameux mini-budget en termes de transferts estivaux. Le légendaire (et tellement éculé) « choc psychologique » allait-il faire son oeuvre ? C’est à la Vaudoise aréna lors de la venue du Schlittschuh KRRRRRlub de Berne vendredi et à la Patinoire du Trèfle Blanc aux Vernets 24 heures plus tard que les fins limiers de la rédac’ ont tenté, à l’instar de Ray Charles, d’y voir un peu plus clair.

Le week-end en deux mots

UR-GENCE !

Figurez-vous que le LHC avait jusqu’au 7 novembre pour recommencer à gagner des matches. Dans le cas contraire, le désormais ex-big boss tchèque des lieux avait promis de licencier tout le staff technique. Il faut bien commencer à éponger la récente perte de 270 millions et on ne sait pas si les 69 millions de nouveaux abonnés prévus à l’horizon 2025 suffiront. Et pourtant le « vu bleu » est à ce prix. Oh wait…

On s’est trompé de page dans nos notes, ça c’est pour notre biographie non autorisée d’Elon Musk, disponible prochainement dans toutes les mauvaises librairies. Avant sa destitution de vendredi matin, notre ami Petr s’était lui contenté de retirer la charge de la défense (la quoi ?) des Lions à Bobby Dollas dans le courant de la semaine, authentique révolution copernicienne s’il en est.

Les trois étoiles du week-end 

Rubrique trop lumineuse et donc débranchée pour cause d’économies d’énergie dans les locaux de la rédac’. On vous en propose une autre, plus durable, en remplacement:

Les trois buses du week-end

🦅 Michael Hügli. Premier bénéficiaire des retrouvailles entre John Fust et son libre arbitre, dont l’utilisation est enfin à nouveau autorisée, l’ex-Biennois était aligné dans le deuxième bloc vendredi. Enfin il paraît puisqu’on ne l’a évidemment pas vu. À tel point qu’il était dûment rétrogradé en quatrième ligne le jour suivant, un nouveau rôle qu’il a pris à bras le corps en écopant d’une très jolie pénalité de match dès la première période du derby lémanique pour cause de pugilat en compagnie d’un Marco Maurer fort câlin pour l’occasion (17ème minute). Cela avait-il le même poids que la cacahuète administrée par Cody Almond au visage de Chris DiDomenico la veille ? Quoi qu’il en soit, nous voilà rassurés: enfin une coche sur la feuille de statistiques pour celui qui représente le rapport qualité-prix le plus douteux depuis Benjamin Baumgartner au sein de l’escouade prillérane.

🦅 🦅 L’APPNV. Non, pas l’Association des Parents Pauvres du Nord Vaudois, mais bien l’Atelier Protégé du Parterre Nord des Vernets (pas sûr que ce soit le nom officiel du kop genevois, on extrapole peut-être). Loin de nous l’idée de se montrer élitiste, mais figurez-vous qu’on sortait à peine d’une Masterclass d’Alexandre Astier dispensée à l’Auditorium Arditi et on n’avait pas vraiment eu le temps de se mouiller la nuque avant de pénétrer dans une patinoire plutôt bas de plafond dans tous les sens du terme en ce samedi soir. Les ultras genevois (vous savez, ceux qui entretiennent une relation fusionnelle avec leurs pendants footballistiques) étaient apparemment jaloux des multiples banderoles récemment déployées par la Section Ouest et avaient décidé de s’essayer à l’exercice. On n’en reproduira pas le triste résultat ici. On se contentera de vous rappeler que ce qui reste de notre civilisation actuelle est décidément une fin de race.

🦅 🦅 🦅 Le kapo du kop local susmentionné, qui n’est autre que le speaker de la patinoire, M. Faites-Du-Bruiiiiiiiiiiiiiiiit de son nom complet. Malgré son ordre donné à tous les occupants de l’enceinte de se lever pour encourager leur équipe qui menait alors 3-2 à 3 minutes de la fin du temps réglementaire, il était incapable de faire preuve de l’autorité suffisante pour maintenir l’intégralité de ses troupes à la verticale après l’égalisation de Damien Riat à 6 contre 5 à 49 secondes du terme. Un peu léger pour celui qui rêve probablement d’une upgrade en termes d’ambiance – la Mullett Arena de Tempe, Arizona par exemple.

Le tournant du week-end

Pour ceux qui ont passé la semaine sur Encelade, en orbite saturnienne, on laisse la dépêche de la RTS de vendredi matin faire le taf:

Alors que Berne débarquait son coach du haut de sa funeste sixième place directement qualificative pour les playoffs, la fière lanterne rouge et verte du classement offrait une promotion au sien. On touche au génie. Le FC Sion mis à part, dans quel autre club l’ancien coach désigne-t-il lui-même son successeur grâce à sa nouvelle position ? Le plus génial étant qu’il n’y avait probablement pas de meilleure solution dans le contexte actuel pour regagner un début de semblant de sérénité.

Les supporters vaudois étaient tout simplement extatiques à la suite de l’annonce de vendredi.

D’ailleurs il n’y avait déjà plus aucun signe de Pánik à la Vaudoise aréna à la suite de ces multiples péripéties puisque le numéro 77, Richard de son prénom, était surnuméraire vendredi. C’est ce qui s’appelle soigner les détails.

On commence sérieusement à se demander si ce n’était pas Petr Svoboda lui-même qui était en charge du power play jusqu’à mardi…

En ce qui concerne le successeur de John Fust, on annonce le Canadien Geoff Ward dans les colonnes de Blick (information confirmée dimanche soir). Pour les anglophones spécialisés en vocabulaire hospitalier, son futur surnom dans la capitale olympique est déjà tout trouvé.

Le slapshot en pleine lucarne du week-end

La performance majuscule d’Igor Jelovac. Le Villardou formé à Lausanne faisait d’abord honneur à son terroir (on en reparle très vite) en marquant ses deuxième et troisième buts de la saison (1-1, 20ème / 3-1, 54ème) et en y ajoutant un assist lors de la victoire des siens face à Berne, avant d’entretenir l’espoir à Genève avec sa troisième réussite du week-end (2-1, 32ème).

Mentions spéciales à Riat pour son doublé genevois qui a contribué à climatiser (il est vrai pour une période limitée) les Vernets malgré les recommandations du Conseil fédéral en matière d’énergie (le WiFi était apparemment éteint, c’est déjà ça) ainsi qu’au portier Ivars Punnenovs sans lequel on aurait certainement pu s’éviter une séance de tirs au but et attraper le train de 22h50. Rester bloqué un quart d’heure à Founex aux environs de 23h38 faisait probablement partie de l’expérience.

Vous êtes vraiment sûr que vous ne voulez pas acheter ce maillot qui vient d’en planter deux ? Et qui n’est pas du tout le même que celui de la saison passée, on insiste !

Le vieux rotoillon en cloche du week-end

OK, ça sentait méchamment le sapin du côté de Malley après l’authentique vaudeville proposé à Rapperswil mardi soir. On veut bien. Mais de là à arborer un ensemble maillot vert – short rouge digne des plus beaux arbres de Noël du Minnesota, il y avait quand même de quoi enguirlander les stylistes de l’organisation des bords du Léman.

Saurez-vous repérer sur cette photo les deux éléments que le LHC a tenté d’importer d’Amérique du Nord sans grand succès ?

On aurait également pu mentionner le raté du siècle de celui qui fait désormais partie du top 2 des joueurs de centre suisses du Lausanne Hockey Club (sur un total de deux), toujours vendredi (36ème), seul devant le but vide alors que le score était encore bloqué à 1-1. Même le docte préposé aux effets sonores des lieux s’est laissé prendre. Fort heureusement, au vu du score final (4-1), cela ne s’est finalement pas joué à un shot de Jäger près. Oui, on l’a sûrement déjà faite celle-là, ignorez-nous. Il est tard et on se demande s’il y a une auberge encore ouverte à Founex à l’heure tardive où ce paragraphe misérable nous vient à l’esprit.

Le chiffre à la con

5000. Ce que coûte, en francs suisses, chaque prest… euh perf… enfin app… bref, mention de Michael Hügli sur la feuille de match en tant que treizième attaquant cette saison ?

Pas loin, mais non ! C’est évidemment le montant, toujours en francs, de la donation du club vaudois à la section prillérane du PLR en pleine campagne en 2021. On allait enchaîner avec une vanne sur Philippe « Make Trickle Down Economics Great Again » Nantermod, mais on s’est dit que le pauvre bougre avait été suffisamment convoqué par les grands méchants merdias qu’il déteste tant (et qui ne lui apportent strictement rien en retour, snif) dernièrement sans qu’on s’y mette aussi. Bon, et notre doctorant en grand écart moral avec option dissonance cognitive ne lit que la page Instagram de la RTS, c’est donc peine perdue pour gratter des vues.

L’anecdote

Le match de vendredi était placé sous le signe du terroir vaudois, maillots verts évoqués plus haut à l’appui. Ben oui, l’indépendance vaudoise est le 24 janvier donc c’était maintenant ou jamais… Non ?

Vous comprenez pourquoi l’équipe d’Italie a choisi le bleu maintenant ?

Au-delà de l’ironie de la situation pour un club dépourvu d’identité (locale ou non) depuis de longues années, c’était effectivement le moment de changer de thème après 5 rencontres sous les auspices d’Halloween au vu de l’effroi ressenti en jetant un œil au tableau des scores. Le scénario des deux dernières sorties dans la région zurichoise était lui réservé aux supporters majeurs à la pompe aortique bien accrochée.

Si vous fêtez Halloween avec une semaine de retard. Sinon ce sera sûrement toujours valable l’année prochaine.

(Toujours) pas de Pánik toutefois: on nous annonce l’arrivée prochaine d’un huitième renfort étranger cette saison en provenance du Listenbourg, terre de hockey s’il en est.

Spot on (comme d’habitude) au niveau du lien entre les différents thèmes de la soirée.

Et sinon dans les tribunes ?

Le public rouge et blanc est certes sujet aux sautes d’humeur (d’ailleurs, « si tu ne sautes pas, tu n’es pas… »), mais il lui en faut (vraiment) beaucoup pour déserter. 7730 spectateurs vendredi. « L’oubli est une grâce », disait Julien Green.

Au fait, vous nous croyez si on vous dit que le leader a joué à guichets fermés pour la toute première fois de la saison samedi soir ? On n’a décidément jamais les supporters qu’on mérite.

Des sifflets généralisés à « 🎵 de-bout-les-tri-bunes ! 🎶 » en 36 jours chrono. Tout est dans la mesure.

La minute Jonas Junland

Elle appartient au cerbère bernois Philip Wüthrich (pas incroyablement polycéphale sur ce coup) sur l’égalisation lausannoise vendredi. Même sans ce rouleau mémorable, son implication sur le 2-1 de Jason Fuchs (41ème) et sa stabilité digne d’un Matthew Perry à sa dix-septième prise quotidienne de Vicodin sur fond de vodka tonic sur l’ensemble du match auraient suffi à en faire la star de cette rubrique.

La rétrospective du prochain match

Kinder Bueno s’est tapé des barres à la Vaudoise aréna.

Au retour de la pause des équipes nationales, Joël Genazzi et les siens recevront Lugano, autre équipe moribonde malgré un contingent pléthorique au prix exorbitant. On sait d’ores et déjà que Jo-Wilfried Tsonga sera présent, après avoir remporté un concours de la sosie cam dont les dés semblaient légèrement pipés.

A propos Raphaël Iberg 175 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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