Période XXVI : 3 juillet – 3 août

Copa Libertadores, Jeux Olympiques, championnats russe, ukrainien et suisse, qualifications de la Ligue des Champions et de l’Europa League, cette sélection du Crampon Rouge ratisse large et consacre forcément d’illustres inconnus. A part bien sûr les mégastars de l’invincible armada espagnole.

Les tops

1. Marcio Emerson Passos (Corinthians) 25 points
En inscrivant les deux buts qui ont permis aux Corinthians de Sao Paulo de remporter la première Copa Libertadores de leur histoire, au détriment de Boca Junior (2-0), Marcio Emerson Passos connaissait une gloire tardive. A 33 ans, ce joueur brésilien qui compte une sélection en équipe du Qatar sous le nom d’Emerson Sheikh, sortait enfin de l’ombre après une carrière improbable qui l’a mené au Japon, au Qatar, en Arabie Saoudite, avec une expérience européenne qui s’est limitée à quelques matchs avec Rennes. Malheureusement pour lui, plus que pour ses deux buts, Emerson aura accédé à la célébrité mondiale dans cette finale de Copa Libertadores pour avoir mordu la main d’un adversaire. Cela doit être ça le secret pour gagner un trophée continental, Arjen Robben aurait peut-être dû essayer de mordre la main d’Ashley Cole lors de la dernière finale de C1.
2. Moussa Konaté (Maccabi Tel Aviv) 20 points
A 19 ans, Moussa Konaté est la star et le meilleur buteur du 1er tour du tournoi de football des Jeux Olympiques. Le jeune Sénégalais a commencé par égaliser contre la Grande-Bretagne à Old Trafford au terme d’un superbe mouvement collectif, avant s’inscrire le doublé de la victoire contre l’Uruguay à Wembley d’un jaillissement opportuniste puis d’une tête rageuse. Trois buts en cinq jours dans deux des stades les plus mythiques du monde, il n’en fallait pas plus pour attirer l’attention des recruteurs de toute l’Europe. Le jeune homme ne s’est pas laissé démonter et a encore inscrit le but de l’égalisation et de la qualification contre les Emirats Arabes Unis. Gageons qu’il ne sera plus au Maccabi Tel Aviv à la reprise.
3. Ideye Brown (Dynamo Kiev) 15 points
Quelque part, la vente d’Ideye Brown à Sochaux signifiait le début de la fin pour Neuchâtel-Xamax. Aujourd’hui, le Nigérian s’épanouit à Kiev. Son salaire doit y être plus que confortable et, expérience faite, la vie nocturne est un poil plus trépidante dans la capitale ukrainienne qu’à Neuchâtel ou Sochaux. Accessoirement, Ideye Brown marque des buts : déjà quatre lors des trois premières journées du championnat d’Ukraine, plus le but de la victoire (2-1) lors du match aller du choc du troisième tour de la Ligue des Champions contre le Feyenoord Rotterdam. L’apport de l’ancien neuchâtelois ne sera pas de trop pour l’ambitieux Dynamo qui va tenter de reconquérir un titre national qui lui échappe depuis trois ans au profit du Shaktar Donetsk.
4. Jack Butland (Birmingham City) 12 points
Si cette équipe olympique britannique un peu bâtarde avec ses renforts gallois est plus solide que flamboyante, elle a pu compter sur un gardien brillant au 1er tour. Et ce n’est pas Joe Hart ! Si, si, il semblerait bien que l’Angleterre soit en train de voir émerger un deuxième portier capable de reléguer les Robinson, James et autres Green au rayon des mauvais souvenirs. En tous les cas, à seulement 19 ans, Jack Butland a du talent plein les gants. Ses deux arrêts époustouflants devant Luis Suarez au plus fort de la pression uruguayenne ont largement contribué à l’accession des Britanniques en quarts de finale de leurs JO.
5. Oscar (Chelsea) 10 points
Oscar constitue l’un des transferts les plus onéreux de ce mercato estival en passant d’Internacional à Chelsea. Si le jeune homme est loin d’être un inconnu, la somme de transfert, estimée à plus de 30 millions d’euros, a un peu surpris car Oscar n’a pas le même clinquant qu’un Neymar ou un Ganso. Mais le futur joueur des Blues a montré au cours de premier tour des JO que c’était lui le maître à jouer de ce Brésil olympique un peu à l’ancienne, très percutant offensivement mais pas franchement rassurant derrière. Lui, on pourrait le retrouver assez régulièrement à l’honneur dans cette sélection du Crampon Rouge ; enfin, s’il se trouve une place dans le 8-1-1 de Roberto Di Matteo.
6. Rasim Tagirbekov (Anzhi Makhachkala) 8 points
Non, il n’y a pas que Samuel Eto’o à l’Anzhi Makhachkala. Le héros de ce début de saison, c’est le défenseur local Rasim Tagirbekov, auteur du doublé qui a permis aux hommes de Guus Hiddink de ramener un point miraculeux de Rostov à 10 contre 11. Présent au club depuis 2002, Tagirbekov est d’origine lézguienne (une peuplade du Daguestan) et c’est l’un des derniers rescapés de l’époque où l’Anzhi ne s’était pas encore mis en tête de devenir un grand d’Europe sous la houlette de son mécène Suleyman Kerimov. C’est sans doute l’un des rares joueurs de l’effectif qui ose se promener dans les rues de l’accueillante cité de Makhachkala.
7. Thierry Steinmetz (F 91 Dudelange) 6 points
Avec la Ligue des Champions moderne, il faut se rabattre sur les tours préliminaires pour trouver des belles histoires, avant que la compétition ne soit pourrie par le pognon et les arbitrages orientés. Cette année, la belle histoire a été écrite par le F 91 Dudelange. Vainqueur 1-0 à l’aller de l’ambitieux Red Bull Salzburg au 2e tour préliminaire, les Luxembourgeois ont réussi à préserver héroïquement leur qualification en ne s’inclinant que 4-3 au retour en Autriche, en infériorité numérique. L’obscur Français Thierry Steinmetz a été le héros de cet exploit historique en inscrivant deux magnifiques buts à la Red Bull Arena, sous le regard consterné du milliardaire Dietrich Mateschitz, le mécène du club autrichien et inventeur de la boisson énergétique qu’on sert généralement avec le Jägermeister. A priori, la belle aventure de Thierry Steinmetz et du F 91 Dudelange devrait s’arrêter au tour suivant puisqu’ils ont perdu 4-1 à l’aller contre les Slovènes de Maribor.   
8. José Mendoza (Platense FC) 5 points
Gardien du club de Platense dans le très renommé championnat hondurien, José Mendoza a fait le désespoir des superstars espagnoles aux Jeux Olympiques. Avec la réussite qui sied aux grands gardiens (deux ou trois poteaux), le dernier rempart du Honduras est parvenu à  préserver l’ouverture du score précoce de son coéquipier Bengtson pour bouter le grandissime favori et autoproclamé futur vainqueur espagnol du tournoi olympique. Nous, au moins, on avait réussi à tenir le 0-0 contre le Honduras.
9. Oussama Darragi (FC Sion) 4 points
Sur dix renforts exotiques engagés par Christian Constantin, neuf se révèlent généralement des flops pour, de temps et temps, par hasard, une perle rare. Oussama Darragi pourrait appartenir à la deuxième catégorie. Il faudra confirmer sur la durée, notamment lorsque Tourbillon se transformera en bourbier, mais le Tunisien a laissé une première impression très positive avec une qualité technique et un sens de la passe largement au-dessus du lot en Suisse. S’il confirme, il pourrait devenir l’une des attractions de notre championnat.
10. Jocelyn Roux (Lausanne-Sport) 3 points
Impliqué sur la majorité des buts lausannois, Jocelyn Roux a été l’un des héros de la démonstration lausannoise dans le derby lémanique contre Servette (5-1). Les pleureuses genevoises peuvent invoquer la fatigue ou les blessures, ce n’est pas une excuse, un derby ça se joue pour être gagné et, quelques soient les circonstances, on n’abdique pas comme l’ont fait les Grenats à la Pontaise. En automne 2010, le LS avait déjà sept matchs de Coupe d’Europe dans les jambes, contre des adversaires d’un tout autre calibre que Gandzasar, lorsqu’il s’était imposé 2-1 à la Praille. Grâce à un doublé de Jocelyn Roux.

11. Hugo Lloris (Olympique Lyonnais) 2 points
En retenant deux pénaltys montpelliérains, Hugo Lloris a permis à son club de remporter l’anonyme Trophée des Champions. Ce sera probablement la seule satisfaction lyonnaise de la saison, l’occasion de partir sur une note positive pour le dernier rempart de l’OL. Car s’il ne veut pas juste rester un bon gardien de Ligue 1 et s’imposer au plan international, Hugo Lloris doit quitter maintenant un Lyon dont les ambitions et les perspectives déclinent saison après saison.
12. Borek Dockal (Rosenborg Trondheim) 1 point
Avec cinq buts en quatre matchs, Borek Dockal est l’actuel meilleur buteur de l’Europa League. Certes, les adversaires rencontrés jusque-là par Rosenborg, soit Crusaders Belfast, Ordabasy Shymkent et Servette, appartiennent au quart monde du football européen. Mais l’attaquant tchèque a réussi un petit exploit en arrachant le but de la qualification à la 94e du match retour contre les Kazakhs d’Ordabasy alors que son équipe évoluait à 9 contre 11, avant de planter une magnifique frappe à la Praille au tour suivant. Et un mec qui marque contre Servette aura forcément toujours notre sympathie.

Les flops

1. Juan Mata (Chelsea) –15 points
La victoire aux Jeux Olympiques ne devait être qu’une formalité pour l’invincible armada espagnole : le gardien d’United De Gea au but, le champion d’Europe en club et en équipe nationale Mata, le «meilleur latéral du monde» Alba, le joueur le plus convoité d’Europe Martinez, deux jeunes de l’infaillible Barça, il n’y a guère que le Brésil de Neymar qui pouvait espérer ne pas prendre une rouste contre cette Espagne-là. Sauf que les Espagnols ont été éliminé piteusement après deux défaites 0-1 contre le Japon et le Honduras et ne parviendront même pas à inscrire un but en terminant avec un 0-0 contre le Maroc. Plutôt dans l’ombre des stars Drogba, Cech, Xavi ou Iniesta lors des victoires de Chelsea et de la Roja, Juan Mata avait là l’occasion d’être un leader, il n’a pas réussi à assumer ce rôle-là, avec notamment une bien faible qualité dans ses frappes. Il faut dire qu’aux JO les contrôles antidopage sont plus stricts que lors des compétitions estampillées FIFA/UEFA et les arbitres n’y sont pas choisis par le président de la fédération espagnole. Relation de cause à effet ? Mon opinion à ce sujet n’est un secret pour personne sur ce site et le fiasco de la Rojita, tout comme les performances médiocres aux JO des représentants de «l’Espagne qui gagne tout» ne font que conforter mes certitudes sur le peu de crédit à accorder à certains succès récents du sport ibérique.
2. Javi Martinez (Athletic Bilbao) –10 points
Javi Martinez est le joueur le plus convoité de ce mercato : le Réal Madrid, le FC Barcelone et le Bayern Munich se battrait pour attirer le joueur basque. Seul problème : Bilbao n’entend pas le céder en-dessous de sa clause libératoire fixée à 40 millions d’euros, ce qui fait beaucoup pour un joueur de bientôt 24 ans qui n’a pas encore prouvé grand-chose. Et ce ne sont pas ses performances olympiques qui vont convaincre les prétendants à rehausser leur offre car Javi Martinez s’y surtout distingué, comme beaucoup de ses coéquipiers, par ses récriminations et pleurnicheries envers les arbitres. Sauf que là, ça ne marchait pas.
3. Edinson Cavani (SSC Napoli) –5 points
L’Uruguay était souvent présenté comme le principal outsider du tournoi olympique derrière les favoris espagnols et brésiliens grâce à son duo d’attaque de feu Luis Suarez – Edinson Cavani. Mais, après une victoire initiale contre les Emirats Arabes Unis (2-1), la Celeste s’est vautrée contre le Sénégal (0-2), qui a pourtant joué une heure à 10 contre 11. Du coup, les Uruguayens ont dû disputer un quitte ou double contre les locaux britanniques, perdu 1-0. A chaque fois, Edinson Cavani s’est montré peu inspiré et a fait preuve d’une maladresse devant le but assez inhabituel pour lui. Notamment lorsqu’il a trouvé moyen de tirer sur un défenseur sénégalais alors que le reste du but était vide ou lorsqu’il n’a trouvé que l’extérieur du petit filet devant un but britannique là aussi un peu désert. Voilà qui réjouira les supporters napolitains qui verront leur idole revenir plus tôt que prévu après avoir, peut-être, définitivement découragé Chelsea d’augmenter son offre pour l’acquisition du Matador.

Écrit par Julien Mouquin

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5 Commentaires

  1. Hé Julien,

    Si tu avais été (un peu) honnête, tu aurais reconnu que l’Espagne a été scandaleuseument volée contre le Honduras avec 2 énormes penalty non sifflés.

    Pauvre Mouquin…ton anti-espagnolisme te perdra !

  2. Alfred et Telex,

    Vous avez raison, mais le problème c’est que Morganella n’est pas espagnol.
    Donc, pour Mouquin il n’y a pas de raison valable de le dénigrer.
    Par contre, il ne se gêne pas pour tirer sur Mata, champion d’Europe et du Monde…

    L’objectivité de Mouquin dans toute sa splendeur !

  3. On sait évidemment qu’à chaque sélection, Mouquin réserve les -15 d’office à ses idoles ibériques. Mais là franchement je pensais que Morganella était imbattable.

    Et Mouquin, tu penses quoi des basketteurs espagnols qui perdent volontairement (mais non, ils ont joué pour gagner voyons…) leur dernier match de poule afin de ne pas devoir affronter les USA trop tôt dans le tournoi?

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