La Suisse met le Canada dans ses petits patins

A ma droite, le grandissime favori de la compétition, des millionnaires à foison, une force de frappe impressionnante et un gardien de légende. A ma gauche, le challenger qui aimerait bien recréer l’exploit d’il y a 4 ans. Au final, un combat de 65 minutes qui aurait finalement pu basculer dans le camp suisse, tant le Canada a paru par moments KO debout. Mais c’est finalement le favori qui gagne, grâce à Sidney Crosby.

Première interrogation, allais-je dormir avant le match et prendre le risque de passer outre, ou allais-je me taper les ridicules 540 des filles de la demi-lune (half-pipe traduit en québécois) et m’endormir devant la fessée promise à l’équipe de Suisse ? J’ai finalement choisi la deuxième solution, tout en y ajoutant un zeste de TF1 (le sourire de petit con de Michael Vendetta est un bon stimulant). Le déroulement du match m’a finalement tenu éveillé jusqu’à 4 heures du matin avec au final une petite flamme qui me disait que l’exploit aurait pu être possible.Le déroulement du début du match était parfaitement conforme à tous les pronostics, les Canadiens prenaient le match à leur compte, le puck leur collant à la toile isolante. Les Suisses patinaient, patinaient et patinaient après une rondelle par moments insaisissable, mais la défense tenait bon, malgré un Yannick Weber, pourtant prétendant à la NHL, à nouveau à la ramasse cette nuit.
La domination des joueurs à la feuille d’érable était logiquement récompensée à la 10ème minute, par un but de l’ex-Bernois Dany Heathley, intenable et dont la ligne sera la plus dangereuse, avec ses compères Marleau et Thornton (ex-Davos). La ligne Crosby, Nash (sans Still et Young) et Iginla étant mise sous l’éteignoir par le 1er bloc helvétique. Malgré un réveil de la bande à (virez) Krüger, Martin Brodeur ne fut que rarement mis à contribution (7 tirs) durant ce premier vingt.
Le 2ème tiers n’était pas vieux d’une minute que Weber (je m’acharne) se faisait pénaliser parce que trop lent pour faire obstacle à l’adversaire avec autre chose que sa canne. Il ne fallut alors que 7 petites secondes pour que Marleau (un ancêtre québécois de Philip Marlowe sans doute) pour doubler la mise et mettre en transe le public canadien, dont les «Go Canada» monocordes faisaient penser aux «Hopp Vichp» du si enthousiaste public de la Litternahalle.

Curieusement, ce but eut le don d’endormir une équipe canadienne qui avait peut-être envie d’en garder sous la lame en prévision du derby contre son voisin américain. Les Suisses prenaient alors de plus en plus d’initiatives pour aller taquiner Martin Brodeur. Le premier miracle se produisit à mi-match, Martin Plüss et Ivo Rüthemann mettant dans le vent les lourdeaux défenseurs canacks, le dernier nommé ajustant le côté gauche de Brodeur. Plutôt que de se révolter, le Canada continua de jouer au rythme de sénateur, accélérant seulement de temps à autre.
La stupeur saisit les 17’000 spectateurs lorsque la Suisse égalisa à 10 secondes de la 2ème pause, sur un envoi de Patrick Von Gunten dévié par le patin d’un défenseur canadien dans son propre but, mais Thibaut Monnet était bien placé pour reprendre le puck au cas où.
Les joueurs locaux, vexés par la tournure des événements et souffrant du syndrome de Turin, empoignaient le 3ème tiers pied au plancher, mais Jonas Hiller (95,65% d’arrêts) mettait son veto à chaque tentative, justifiant ainsi son salaire annuel à 7 chiffres. Tel un boxeur fatigué par des frappes dans le vide, les Canadiens laissaient peu à peu les visiteurs revenir dans le match, tout en remerciant Paterlini, pénalisé à moins de 3 minutes de la fin, de leur redonner quelques possibilités en fin de match. Mais Jonas Hiller veillait au grain.
Les prolongations étaient totalement équilibrées et il fallut attendre les tirs de fusillade pour voir le Canada prendre le meilleur sur les hommes de Krüger, grâce à Sidney Crosby lors de la 4ème ronde de tirs. Si le résultat est finalement correct, la Suisse aurait pu obtenir plus qu’un point dans la bataille.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Suisse – Canada 2-3 tb  (0-1 ; 2-1 ; 0-0 )

Canada Hockey Place, 17019 spectateurs.
Arbitres : MM. LaRue/USA, Winnerborg/SUE, Feola/USA et Nowak/USA.
Pénalités : 7×2 contre la Suisse, 1×2 contre le Canada.
Buts : 10ème Heathley (Marleau, Toews) 0-1 ; 21ème Marleau (Heathley, Weber) 0-2 ; 29ème Rüthemann (Plüss) 1-2 ; 40ème Von Gunten 2-2.
Tirs aux buts : Domenichelli rate ; Crosby rate ; Lemm rate ; Toews rate ; Wick rate ; Getzlaf rate ; Crosby 0-1 ; Plüss rate.
Suisse : Hiller ; Streit, Weber ; Blindenbacher, Sbisa ; Furrer, Seger ; Von Gunten, Diaz ; Lemm, Jeannin, Wick ; Monnet, Deruns, Ambühl ; Sprunger, Domenichelli, Sannitz ; Rüthemann, Plüss, Paterlini.
Canada : Brodeur; Weber, Niedermayer; Pronger, Boyle; Seabrook, Keith; Doughty; Iginla, Nash, Crosby; Toews, Morrow, Richards; Marleau, Thornton, Heathley; Perry, Getzlaf, Staal, Bergeron.

Écrit par Jean Dreier

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7 Commentaires

  1. Rien à rajouter si ce n’est que c’était vraiment un bon match. Je confirme Weber à la ramasse et j’ai trouvé que devant Deruns n’a pas le niveau. Sinon je reste aussi surpris par le choix des tireurs de penalty côté Suisse, Ruthemann Jeannin ou Monnet n’aurait pas fait tâche. Surprise aussi de voir Crosby tirer 2 fois quand on voit les gars qu’il y a sur le banc et qui ne tire pas une seule fois.

  2. Je dis ça en tant qu’ignare des choses du hockey, mais lorsque je lis ci-dessus que sur 8 tireurs de penalties, 7 (!) ont raté leur affaire, je me dis que Marco Streller n’est pas seul sur sa planète, dis donc !! Est-ce qu’un spécialiste de la rondelle peut m’expliquer si c’est plus dur de marquer un péno au hockey qu’au foot ? Merci d’avance.

  3. Ben tu prends la taille d’un but de foot et la taille d’un but de hockey d’abord. Ensuite, tu regardes la taille des gardiens. Un avec des gants, l’autre une armure.

    Et là, t’as déjà fait un long bout dans la réflexion.

  4. Oui Gary, merci, mais à l’inverse, il y a en moyenne plus de buts marqués lors d’un match de hockey que de foot, donc ton explication me paraît un peu courte quand même…

    Mais bref, ce qu’on peut dire en tout cas c’est que, protégé par son casque et tout son attirail, on ne peut pas bien dire si le gars qui s’apprête à tirer son penalty tire la langue ou pas 😉 (…j’suis pas encore remis, moi…)

  5. Aucun commentaire sur le niveau pitoyable des commentateurs?!

    La création de nouveaux joueurs n’a pas manqué.
    Kiousse (Toews), Wichatz (Richards).
    Sans oublier, les errements sympathiques comme : « Sidney Jeannin » (joli mix!)

    Bref. Sacré match qui m’a tenu en haleine durant toute la nuit! Mais pitié, trouvons un vrai spécialiste de hockey. (Avoir à chaque fois droit au CV du joueur qui touche le puck, car on a rien à en dire, c’est saoulant !!)

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