24 heures avec… Lance Armstrong

À 37 ans (âge biologique officiel) bien tassés, le controversé cycliste texan est de retour sur les routes. Après près de trois ans d’absence au plus haut niveau, ce come-back fait indubitablement jaser (non, pas «ouah bah belouhap…») dans le milieu. L’Américain monopolise le devant de la scène et jure, en toute bonne foi, qu’il revient à la compétition dans le seul but de promouvoir sa fondation de lutte contre le cancer, Livestrong. D’autres voient plutôt un moyen d’emmerder ses détracteurs et de faire chier une fois de plus les Français sur leurs terres.

Accueilli à bras ouverts par – ô surprise – la douteuse formation Astana – qui s’apprête soit dit en passant de faire recourir également Vinokourov dans un futur proche… –, l’Américain tentera donc d’accrocher un huitième Tour de France à son palmarès. En cette première semaine de la Grande Boucle, voici un petit résumé d’une journée-type de préparation au sein de son équipe, qui a pris ses quartiers aux environs de Carpentras.

Paupière luxuriante

Il est 6h30 lorsque la montre de Lance Armstrong sonne et le sort de son sommeil. Le menu de cette journée sera copieux, comme toutes les autres du reste, mais nous aurons le temps d’y revenir. Après avoir avalé une banane carrée, des céréales certifiée OGM et un jus d’orange fluo, Lance se dirige vers sa salle de bain pour aller se préparer pour son entraînement matinal. Après avoir ouvert la première serrure avec une clé spéciale, la deuxième grâce au détecteur d’empreintes digitales et la troisième munie d’un scan rétinien, le Texan y pénètre pour n’en ressortir qu’une demi-heure plus tard frais comme un gardon et les paupières quelque peu luxuriantes. En guise d’apéro, Lance Armstrong débute sa journée par un double marathon dans la région vallonnée du Vaucluse alors que le thermomètre affiche déjà près de 35 degrés.
Lorsqu’il sort du Pullman aux alentours de 7h30, il doit faire face à deux énergumènes se jetant à ses pieds pour lui baiser ses chaussures. «C’est bizarre», se dit-il, «ceux-là ne sont pas des journalistes de L’Equipe comme hier !». Grâce à la rapide intervention des 29 GI’s gardant sa propriété, les effrontés seront facilement neutralisés à coups de matraques et de décharges de taser. Il s’avérera que sous les perruques blondes bouclées, les fausses moustaches et les grossières lunettes à -17 dioptries empruntées à notre compère Yves de St-Aÿ se cachaient deux des plus fidèles adorateurs du cycliste : Richard Chassot et Michel Drucker.

22, v’là Lance !

Nullement déconcentré par ce contretemps fâcheux, Lance Armstrong revient de son footing de 84 kilomètres vers 10h. Au programme : quelques réglages au niveau de son vélo spécialement conçu pour sa personne. Doté d’un système de freinage révolutionnaire, sa monture devrait lui permettre de gagner du temps dans les ascensions en retardant au maximum le moment du freinage avant chaque épingle. Quant au braquet utilisé, l’Américain semble se diriger pour une solution intermédiaire, soit un 68/9. En guise d’essai, le Texan gravira 16 fois le Mont Ventoux juste avant la pause de midi.
Pour la digestion, Lance a décidé de s’offrir un petit exercice original : refaire le Ventoux, mais sur un vieux vélo militaire à pignon fixe lesté de plomb en tractant une remorque remplie de briques et cailloux. Une demi-heure après son départ, le voilà de retour sous les yeux admiratifs et embués de Johan Bruyneel. Après un bref passage de trois quarts d’heure dans sa salle de bain personnelle, pour faire caca sûrement, il est 14h30 et débute enfin son premier vrai entraînement sérieux de la journée. Au menu, direction l’Isère pour se farcir une vingtaine de fois l’Alpe d’Huez. Sur le chemin, il profite pour faire un petit détour par Grenoble afin de rendre visite à certains cancéreux de l’hôpital. Comme tout bon professionnel, l’entourage de Lance a pris soin de prévenir préalablement tous les médias pour cette opération coup-de-coeur et ainsi montrer à toute la galaxie à quel point il est fantastique et généreux.

Carbone 14 et potassium 40

C’est à ce moment-là qu’un miracle se produit. Une petite fille de douze ans, atteinte d’une leucomicidose lupussienne dystrophique que même le Dr. House il a pas trouvé ce que c’est, guérit rien qu’uniquement grâce au passage de l’homme aux sept Grandes Boucles à moins de six mètres d’elle. La malade était pourtant en quarantaine dans un caisson de décompression. Les fans inconditionnels se disent que le cycliste américain se rapproche toujours plus de Dieu, tandis que les sceptiques indiqueront qu’à force de se foutre des trucs bizarres dans les veines, Armstrong est devenu radioactif. La petite fille aurait ainsi été soignée par la première chimiothérapie humaine instantanée de l’histoire de la médecine.
Une fois la bonne action du jour réalisée, le Texan reprend la route de l’Alpe d’Huez. Après quelques premières montées poussives réalisées en un peu plus de 12 minutes, Lance Armstrong parvient à trouver son rythme de croisière – moyennant deux ou trois réglages et un passage aux toilettes de la buvette du FC L’Alpe d’Huez – pour descendre constamment sous les huit minutes lors de ses dernières ascensions. Satisfait, il se paiera le luxe de faire le chemin du retour en voiture, avant d’aller tout de même repérer deux étapes des Pyrénées. De retour au centre névralgique d’Astana sur le coup de 18h30, l’Américain s’octroie une petite pause de relaxation de trois minutes avant le repas du soir.

Vert, rouge, jaune…

Au menu : pilules vertes, rouges et jaunes fluo. Ça lui rappelle les plats provençaux qu’il pouvait se permettre pendant sa retraite de trois ans et qu’il aime tant. Mêmes couleurs, mais définitivement pas le même goût. Ma foi, il faut savoir faire des sacrifices pour redevenir un coureur professionnel… De plus, il faut avouer qu’il n’est pas aisé de manger de la vraie nourriture alors qu’on est en plein effort sur un vélo d’entraînement, avec un apport d’oxygène extérieur et deux transfusions – une de sang d’enfant de huit ans déglobulisé et une autre d’un conglomérat de vitamines A, B, C, D, E, F, G, H, I, J, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, U, V, W, X, Y et Z.
Avant d’aller se coucher, Lance Armstrong se soumet à son traditionnel check-up médical effectué par un docteur ibère connu du milieu, l’objectif étant de savoir si ses constantes spécifiques sont toujours stables ; un rythme cardiaque à 7 pulsations par minute, une hématocrite à 93%, un test positif aux rayons X et gamma (mesure au compteur Geiger) ainsi qu’une capacité pulmonaire proche de 20 litres. Après cette routine, le Texan se replongera dans le bouquin écrit par son idole et ami G. W. Bush (recorrigé 94 fois par la suite par son éditeur), «Pétrole argent et impérialisme, les vraies recettes du succès». Il est 1h du matin lorsque Lance rejoint son lit. À cause de sa radioactivité interne 25 fois supérieure à la normale, l’Américain devient phosphorescent la nuit, raison pour laquelle il dort en isolement dans une chambre noire ventilée à l’oxygène pur afin d’éviter toute gêne pour son entourage.  

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20 Commentaires

  1. Excellent ! j’ai adoré

    Même ça « La petite fille aurait ainsi été soignée par la première chimiothérapie humaine instantanée de l’histoire de la médecine » est éclatant (et pourtant, le cancer sujet sensible)

    Mais quand on voit un c** pareil qui se fait des couilles en or sur le dos du cancer, on ne peut que balancer.

    Ce type ne sert ni la cause du vélo ni celle du cancer

  2. Le sportif que je déteste le plus sur terre…

    Bravo pour cette journée avec Doping-Lance pleine de vérités et d’humour !

  3. Rillblue …

    « Mais quand on voit un c** pareil qui se fait des couilles en or sur le dos du cancer, on ne peut que balancer. »

    J’aurai pas osé

  4. Excellent…par contre j’atténuerais quelque peu les critiques même si on a le droit de ne pas l’aimer…est-ce qu’il est pire que les autres? Moi, je pars du principe que tous les meilleurs sont dopés. donc au final, c’est quand même le talent qui prime et là dans ce domaine, Armstrong est un grand champion

  5. Armstrong est devenu encore plus sournois car il ne prend meme plus la peine de poursuivre en justice (de peur de perdre et de se faire de la mauvaise pub) les specialistes qui ont prouvé par A + B qu’il s’est dopé durant ses trop nombreuses victoire au TDF.

    Triste personnage qui a réussi a normaliser le dopage.

    Qu’est-ce qu’il va nous inventer pour gagner dans la montée sur Verbier? Une transfusion de Goron pour qu’il pédale plus vite ?

  6. rilblue (

    Mais quand on voit un c** pareil qui se fait des couilles en or sur le dos du cancer, on ne peut que balancer.

    Jte souhaite d avoir un cancer des testicules avec métastases aux poumons et au cerveau comme lance.
    et apres tu la rammeneras.

  7. @ tatam3x > j’ai juste perdu un parent du cancer,alors pour ce qui est de payer pour le cancer,c’est bon,merci. Et ne me dit pas que Armstrong est un gentil, qu’il croit vraiment à sa lutte contre le cancer, et que ce n’est aucunement pour se faire de la pub pour sa carrière personnelle !
    mais oui….

  8. Le dopage est le cancer du sport!
    Armstrong est le cancer du cyclisme!
    J’aime le cyclisme et le tour de France, le retour d’Armstrong est une catastrophe!

  9. Très bon article.
    Grand fan de cyclisme et admirateur de Lance je ne peux que réagir à la pluspart des commentaires par: « Pardonnes-les, ils ne connaissent pas le cyclisme ».
    Let’s go Lance, botte leur le cul!

  10. nul à chier!

    toujours les même loosers qui se moquent des autres; tellement plus facile de rester le cul sur une chaise à écrire des énormités que de faire 200km de vélo!

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