ESPAGNE : Du crédit pour l’Espagne !

La Roja a remporté trois des quatre derniers gros titres internationaux et ne revient pourtant que rarement tout en haut des pronostics avant l’Euro 2016. Mais pourquoi donc ?

1. Pourquoi j’ai choisi de présenter cette équipe.

Comme je vous l’ai conté lors de la présentation de l’Allemagne, je n’ai rien choisi du tout. Est-ce parce que mes collègues de Carton Rouge n’aiment pas les équipes trop connues ? M’a-t-on fait confiance plus que de raison en raison de mon statut d’historique ? La question reste ouverte. Reste que j’ai passé plus de six heures à plancher sur le papier à propos de la Mannschaft et que je n’ai pas autant de temps à consacrer à nos amis de la Roja. Je dois aller voir les Belges à Lausanne et Genève, des Moldaves au Tessin et une bonne vingtaine de pays à travers la France dans quelques jours. Ça demande une certaine organisation tout de même ! Et ça permet de se la péter un peu.

Mais bon, comme on est chouchoutés du côté du Bamee Bar (allez-y vite, ça pique au final, un peu aussi au niveau des oreilles, mais c’est bien), on fait des efforts pour être à la hauteur du chant du cygne de ce site magique. Vous ne le savez peut-être pas, mais CartonRouge.ch est à l’origine de pas mal de carrières dans le vrai métier de journaliste par la suite. La mienne en premier, voui voui ! C’est presque dommage qu’une nouvelle génération ne nous ait pas succédé, car, sérieux, des gamins de 17-24 ans auraient pu se faire les dents ici, avant de mettre cette expérience sur leur CV. Mais c’est comme ça à l’heure actuelle. C’est le jeunisme… A 19 ans, tu es sur Global Machin et à 24, tu règnes sur la RTS (smiley) et surtout, tu coutes moins cher grâce à Google que les gens qui savent vraiment.

2. Comment se sont-ils qualifiés ?

Grâce à Diego Costa ! OK, je dérape un poil parce que je le kiffe beaucoup, malgré le fait qu’il a quand même été écarté depuis un bon moment. Mais il a tout de même participé à la qualification de la Roja pour l’Euro 2016. Oui oui, je vous jure. Il a marqué un but lors de la victoire 4-0 des siens contre le Luxembourg le 12 octobre 2014. C’est son seul but international avec l’Espagne, pour le tâcheron brésilien. Mais quand même, gloire à Diego Costa !

Pour le reste, les Espagnols ont survolé le groupe C des qualifications. Dix matches, neuf victoires et un revers. Différence de but de +20. Encore une question ? Bon, ils ont perdu en Slovaquie lors de la deuxième journée, mais ça arrive à tout le monde. Même aux Suisses en amical un soir d’attentats terroristes en France, c’est dire. Et face à une équipe qui a compté dans ses rangs Robert Vittek et Marek Hamsik, franchement… Non, on leur pardonne. Même s’ils ont gagné ensuite quatre parties 1-0 et que leur jeu n’est plus aussi flamboyant que la grande époque avec Xavi et Iniesta.

3. Quelles sont les chances de les voir soulever le trophée ?

Quand tu as fourré 4-0 aux Italiens en finale de la dernière édition, tu peux partir avec certaines ambitions, non ? Je ne comprends pas trop les bookmakers, qui ont relégué cette équipe derrière les Français et les Allemands. On parle quand même d’une formation qui a remporté la Coupe du Monde 2010 et qui est double tenante du titre de la compétition. Et ensuite, quand tu regardes la domination des formations de clubs locaux sur les Coupes d’Europe (C1 et C3), tu te dis que c’est ce pays qui devrait figurer en tête de liste des favoris de la compétition continentale, non ?

Tu prends la moitié des joueurs de Séville et tu as une équipe géniale. Prends-en trois à Valence et tu es heureux. Ajoute un soupçon d’éléments de Villareal et tu jubiles. Sans compter certains autres pions dans des équipes sous-cotées au quotidien en Liga. Et après, quand tu as fait tout cela, tu commences à écumer les effectifs du Barça, du Real, de l’Atlético et les monstres qui se sont expatriés. Voilà, tu vois où je veux en venir ? Ça pique un peu, non ? Et encore, je vous raconte tout ça, mais j’ai aussi choisi de ne pas vous expliquer les derniers mois de Fernando Torres ! Pendant ce temps-là, je vous rappelle que certaines équipes doivent rappeler von Bergen et Seferovic pour faire le nombre.

4. Présente-nous la star de l’équipe.

Une fois n’est pas coutume, avec l’Espagne, ce sera un gardien : David de Gea. Ce pays est bien doté entre les poteaux, c’est une rareté et ça mérite d’être mis en exergue. Parce que les Espagnols en ont chié à ce poste, vous en conviendrez. Je ne suis même pas loin de croire qu’ils auraient moins fait figure de losers internationaux pendant longtemps s’ils avaient mieux formé devant leur filet un peu plus tôt dans l’histoire du jeu. Zubizarreta, Arconada… Ces deux «joueurs» sont devenus des expressions péjoratives dans le milieu du football tellement ils ont coûté cher à leur sélection. L’Espagne a commencé à gagner des titres avec Casillas, alors imaginez ce qu’ils seront capables de faire avec un monstre du gabarit de de Gea ! Si Manchester United n’a pas été relégué et qu’Old Trafford ne verra pas des matches de Championship la saison prochaine mais de l’Europa League, c’est quand même grâce à lui. C’est sévère, peut-être, mais on n’en est pas loin, franchement.

5. Quel est le joueur qui va nous émerveiller ?

Ben la réponse est tout aussi simple que la non-sélection scandaleuse de Diego Costa. Ce sera fatalement Aritz Aduriz ! Le type a quand même 35 balais, c’est vrai. Mais depuis son retour à l’Athletic Bilbao en 2012, il a tout de même enfilé la bagatelle de 98 buts en 183 parties. Si je pouvais faire pareil en soirée…

Cette saison, le vieux Basque ne rigole toujours pas. Encore moins, même. 37 buts, 10 passes décisives en 57 matches. S’il avait été un Français à moustache, un nain barcelonais ou un bellâtre madrilène sur-vitaminé, vous auriez déjà acheté son maillot à votre gamin. Après, les goûts et les couleurs machin et tout, je ne discute pas, hein, mais il faut quand même connaître les vraies bonnes choses de la vie et lui en fait partie ! Je suis très objectif, car un de ses buts a éliminé l’OM de l’Europa League. Et quel but !

6. Quel est le joueur qui va nous faire rire ou pleurer, peut-être même pleurer de rire ?

Franchement, c’est écrit sur la gueule de Sergio Ramos. Vicente del Bosque est bien gentil avec ses choix. Mais prendre avec lui le Madrilène, c’est comme commencer les 20 kilomètres de Lausanne en Stan Smith d’Adidas. Vous allez saigner d’un peu partout vers la fin.

Vous connaissez ce sentiment envers certaines personnes que vous ne pouvez pas saquer d’entrée ? Genre votre ex vous présente un type un peu trop gominé, votre patron vous introduit une nouvelle secrétaire blonde à forte poitrine, ou le nouveau dans votre classe blond et bodybuildé ou encore vos parents qui vous pondent une petite sœur ? C’est un peu pareil avec le défenseur central du Real Madrid. Vous avez beau vous dire que «c’est la vie», vous ne pouvez pas voir sa gueule. Vous pouvez volontiers vanter ses mérites, ses titres, son physique, certains de ses tacles, de ses têtes sur corner en finale de Champions League, ses tacles assassins sur Lionel Messi ou Luis Suarez, c’est vrai. Mais vous n’arriverez pas à vraiment l’apprécier. Et à chaque partie qu’il dispute, vous jubilez secrètement quand il dégage en touche, prend un rouge ou envoie un penalty entre Mars et Venus un soir de pleine lune. Oui, ça ne s’explique pas, c’est mesquin, mais qu’est-ce que ça fait du bien…

7. C’est quoi leur philosophie de jeu ?

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8. On parle du foot espagnol, mais il ressemble à quoi le championnat d’Espagne ?

A tout. A la vie. Au bonheur. Tu as trois équipes qui dominent, mais dorénavant, tu n’es pas vraiment sûr de qui va gagner à la fin. Parmi ces cadors, tu as trois coaches de génie. Simeone, un ancien bûcheron qui insuffle une grinta de folie à sa troupe, avec un schéma tactique défensif qui fait, au final, fermer la bouche aux grands penseurs invités sur les plateaux TV. Zimdine Zimdane, l’introverti qui est en train de réussir à ma plus grande surprise dans le club le plus difficile du monde à diriger. Et pour finir Luis Enrique, un type qui a joué au Real, au Barça, et qui s’est fait virer comme une merde de l’AS Roma pour sa première vraie expérience d’entraîneur avant d’enquiller les succès. Derrière ? Rien de moins que le triple vainqueur de l’Europa League et plein d’autres collectifs de rêve. Le tout avec des droits TV à peine plus élevés que la Ligue 1 française. Bon, c’est un peu plus compliqué que ça entre les dettes, les prêts bancaires et les fonds qui t’achètent des joueurs, mais quand même. Bravo.

9. Mais au fait c’est qui le personnage d’Espagne le plus célèbre dans le monde ?

On va partir sur Pablo Picasso. Sérieux, l’avant-dernière fois que je suis allé à New York, je suis passé par le MoMA pour enfin voir de mes propres yeux quelques œuvres de ce Monsieur et voilà. Ça se vend des millions de francs, de roubles, d’euros ou de dollars, mais je ne comprends pas vraiment bien le truc. Analyse par toi-même une de mes crottes un lendemain de bière et j’aurai l’impression de frôler le milliard. Enfin, c’était mon ‘anal’yse.

Oui, elle était facile.

Ben oui, je suis «sportif», je n’ai aucune sensibilité pour ce genre de choses. Sinon, j’aurais nommé Nadal pour sa capacité à démonter Federer de manière artistique…

10. Fais-nous rêver avec l’Espagne, mais dans un autre sport…

Si je voulais me mettre tous mes amis espagnols à dos, je dirais que le sport national est le dopage. Et ça plairait à la frange abrutie suisse qui commente les papiers du Matin et de 20 Minutes. Mais pour la forme, et parce que j’ai déjà voté pour le cyclisme allemand, je vais cette fois faire l’éloge du motocyclisme. En championnat du monde, il y a juste quatre épreuves dans ce pays. Phénoménal. Tu regardes la Moto3, tu as l’impression de vivre une compétition locale. Tu as Jorge Lorenzo et Marc Marquez pour enfin rendre ridicule Valentino Rossi… Non, bravo. Bravo !!

11. Au fait ça boit quoi des Espagnols ?

Comment veux-tu que je sache ? Je suis allé une fois dans ce pays et j’avais un an et des brouettes. Mon père m’a certes incité à picoler assez tôt dans ma vie, mais quand même pas à ce point. Alors du coup, internet va être mon ami. Mais quand je tape «alcool» et «Espagne» dans Google, ça me raconte surtout à quel point c’est moins cher d’en ramener en France. Un peu comme quand toi tu vas choper de la viande juste après la frontière vers Divonne ou Annemasse. Alors on tente de creuser un peu et on arrive à trouver certaines choses intéressantes, comme la Sangria, le Rioja et compagnie. Sérieux, je ne saurais pas trop t’en dire plus. Après, on peut toujours creuser un peu sur internet pour se la péter. Et selon certains sites, ce serait pas mal de tester de la «Licor 43». Il y a, comme son nom l’indique, 43 ingrédients, soit quand même 13 de moins que dans le Jägermeister, mais un grand bravo quand même.

12. T’as quelque chose à rajouter ?

Diego Costa à la sélection. S’il vous plaît…

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