Merseyside fratricide, Origuigne pour Everton

Ce dimanche avait lieu le fameux derby de la Mersey à Liverpool, le 100ème de l’histoire à se dérouler à Anfield, le 232ème en tout. Ce match oppose les deux équipes de la ville, à savoir le FC Liverpool et Everton, ce qui le rend très particulier et qui fait que c’est une excellente occasion pour un fan des Reds comme moi de passer un week-end dans la sympathique ville du Nord-ouest de l’Angleterre avec des amis.

Bien sûr, pour vivre un tel match à fond, il aurait fallu pouvoir aller au stade. Mais pour un derby comme celui-ci, il est quasi impossible d’obtenir des billets, surtout pour le groupe de quatre que nous étions. Heureusement, la ville regorge de lieux où les fans déçus de la vente de billets, n’ayant pas les moyens, interdits de stade ou juste préférant être au pub, se retrouvent pour hurler leur passion devant un écran. C’est donc ainsi que nous sommes allés au Bierkeller, un bar conçu pour regarder du foot, avec ses grandes salles tapissées d’écrans géants et d’un nombre incalculable de télévisions.

Présentation du match

Comme je le disais, le derby de la Mersey, ou Merseyside derby en anglais, est un match à part. En effet, le vrai match de l’année pour le FC Liverpool se joue contre leur rival sportif historique qu’est Manchester United, dont le bastion n’est qu’à une soixantaine de kilomètres. Mais un derby contre un club d’une même ville, dingue de foot qui plus est, reste quelque chose, même si Everton fait depuis quelques décennies plutôt figure du petit frère un peu attardé à qui l’on fait croire qu’il joue avec nous à la PlayStation alors que sa manette est débranchée.

Cependant Everton, avec son mercato 2018 digne d’un enfant jouant au mode carrière sur FIFA 19 (Richarlison, André Gomes, Yerri Mina, Kurt Zouma, Bernard, Lucas Digne, pour ne citer que les noms principaux) ne faisait pas le court déplacement à Anfield pour se faire rouler dessus et avait l’intention de défendre sa 6ème place au classement.

En face, Jürgen Klopp faisait confiance à un 11 très solide, qui comptait les retours de Shaqiri, de Fabinho et du gamin de la ville, Trent Alexander-Arnold, par rapport au match perdu face à Paris. Le tout dans un 4-2-3-1 un peu expérimental mais qui avait fière allure.

Le pub était quant à lui clairement rouge, même si on pouvait voir quelques maillots bleus d’Everton pointer timidement. Si Anfield était en ébullition, l’ambiance au Bierkeller lors du traditionnel You’ll never walk alone valait elle aussi clairement le détour !

Quant à nous, nous étions disposés en 2-2, de part et d’autre de la table et des pintes.

Le match en bref

Malgré l’étroitesse du score, le match a été plaisant avec d’énormes occasions de chaque côté, notamment en première période. Liverpool a été sauvé par un arrêt incroyable d’Alisson puis un sauvetage sur la ligne de Gomez à la 21ème, alors que Pickford a sauvé les Toffees un quart d’heure plus tard face à Shaqiri. Globalement, les Reds ont dominé mais Everton, qui semblait par moment se contenter du nul, se montrait dangereux en contre. En seconde mi-temps, le match fut plus haché malgré l’entrée de certains jokers de luxe de part et d’autre. En toute fin de match, Liverpool a poussé pour arracher les 3 points alors qu’Everton devenait de plus en plus détestable en tentant de gagner du temps. Dès lors, en l’espace de 10 minutes, les Reds ont touché du bois, auraient dû obtenir un penalty pour une faute de main flagrante, puis ont obtenu un but incroyable qui a délivré une bonne partie de la ville, ainsi que Jürgen Klopp à voir sa célébration après ledit but.

Le tournant du match

Cela pourrait être le double sauvetage signé Gomez et Alisson susmentionné, mais comment ne pas choisir le but improbable inscrit par un buteur encore plus improbable ! Divock Origi n’avait en effet plus joué pour Liverpool depuis août 2017, n’étant pas forcément dans les petits papiers de Klopp. Il a été excellent durant ses quelques minutes passées sur le terrain. Puis vint la 96ème minute. L’arbitre a prolongé le match à cause des pertes de temps à répétitions des joueurs d’Everton durant les 4 minutes additionnelles initiales. Dieu merci ! Suite à un coup franc joué rapidement, Alexander-Arnold met dans le paquet. C’est dégagé directement sur Van Dijk, qui tente une reprise de volée directe qui part dans les nuages tel un pénalty de Xhaka. Le capitaine d’un jour s’en veut et part même se replacer. Sauf que… Sauf que ladite frappe redescend droit sur le but et Pickford, le gardien d’Everton plutôt bon jusque-là malgré son jeu au pied digne de Johann Djourou, se troue totalement, laissant le ballon rebondir sur la latte et Origi placer sa tête, étant le seul joueur à avoir suivi l’action. Anfield explose ! Le Bierkeller aussi ! Votre serviteur également ! Le bar était en transe, des types couraient sur les tables en hurlant et en shootant les pintes ! Des émotions comme seul le foot peut en procurer.

L’homme du match

Côté Reds, la performance défensive a été une nouvelle fois excellente, avec un Alisson des grands jours. Van Dijk et Gomez prouvent match après match qu’ils sont une des meilleures paires de centraux au monde et Alexander-Arnold et Robertson qu’ils sont excellents sur les côtés, tant défensivement qu’offensivement. Liverpool a la meilleure défense du Royaume et ce n’est pas pour rien. Dire que l’an dernier a la même période Lovren, Klavan, Moreno et Mignolet ou Karius étaient tous titulaires, cela montre le changement opéré par Klopp dans ce secteur.

Côté Everton, la performance défensive est aussi à souligner. Coleman a été énorme face à un bon Mané, ne le laissant pas respirer. Mina et Keane, au centre, ont également longtemps semblé infranchissables.

Mais s’il fallait sortir un nom parmi les 22, je dirais Fabinho. Le milieu brésilien, qui a mis du temps à s’adapter, est en train de s’affirmer comme une pièce maîtresse du collectif Red. Lors de ce match, il a récupéré un nombre incalculable de ballons, a tenté de percuter, est revenu aider sans cesse en défense comme en attaque. Un match vraiment plein.

Poullier et Rinaldi reprenant lors du dernier match de Champions League les informations de la presse de boulevard française devraient mieux s’informer. En effet, si les pros PSG de l’Equipe et d’Eurosport imaginent le Brésilien sur le départ, c’est qu’ils n’ont pas vu ses matchs de ces dernières semaines. Fabinho est à Liverpool pour s’y imposer et pour jouer des matchs comme ce derby, un retour en France pour jouer contre Guingamp et Dijon n’est pas dans ses plans.

La brêle du match

Instinctivement et vu le bon niveau global du match, j’aurais dit les serveuses du Bierkeller, peu aimables et franchement à la rue pour le service. Mais sur le terrain quelques joueurs n’ont pas été au top non plus. Du côté des pensionnaires d’Anfield, Firmino n’a franchement pas été bon lors de ce match. Beaucoup de déchet dans son jeu, des mauvais choix, de pertes de balles. Il nous a habitués à mieux et sa sortie pour Origi a été salvatrice.

En ce qui concerne les Toffees, tout le secteur offensif pourrait figurer ici. Mais je garderais Richarlison. Le brésilien, acheté quand même 40 millions d’euros (!) l’été dernier alors qu’il n’avait compilé « que » 5 buts et autant de passes décisives en 38 matchs à Watford la saison dernière, est passé à côté. Certes il a tenté, mais il a tout gâché, frappant même dans la motte sur un de ses tirs. De plus, son attitude est franchement détestable. Sans arrêt en train de pleurnicher, de se rouler par terre, de faire quelques petits sales coups… Il est décrit comme le protégé de Neymar, ça m’étonne autant qu’un retard des CFF. En bref, j’ai trouvé un nouveau joueur à détester.

La stat à la con

Liverpool est l’équipe ayant marqué le plus de « game winning goal » après la 90ème minute de l’histoire de Premier League, avec un total de désormais 31 unités. Sa victime préférée dans ce genre d’exercice ? Je vous le donne en mille, Everton, qui perd pour la 5ème fois sur un goal inscrit dans le temps additionnel. Quand on dit qu’un match n’est pas fini jusqu’au coup de sifflet final…

Désolé Everton, Anfield est magique

Et la suite ?

Pour Everton, la suite est probablement le maintien de la 6eme place au championnat, qui les place comme la meilleure équipe après le Big Five (non, Manchester United n’est actuellement pas un grand d’Angleterre, avec son 8e rang provisoire). Les Toffees ont les moyens d’accrocher l’Europe et ce serait une contre-performance de ne pas y parvenir.

Pour Liverpool, toujours invaincu et deuxième de Premier League à deux petits points de Manchester City, la suite est la conquête du titre de champion d’Angleterre, attendu depuis 1990. Cela sera difficile face au monstre qu’est City, mais la probable élimination de la Ligue des Champions aurait le mérite d’économiser les cadres pour le championnat. Les trois points obtenus sur un match comme ce derby pourraient valoir de l’or au final, car la lutte s’annonce acharnée. En tous les cas, l’équipe est désormais bâtie pour le titre, avec un coach exceptionnel aux commandes. Et ce serait tellement mérité pour les fans Scousers, toujours aussi passionnés.

A propos Joey Horacsek 84 Articles
Bon ça va, je vais pas vous sortir ma biographie

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2 Commentaires

  1. Très chouette article Monsieur Horacsek ! C’est bien écrit, on en aurait presque eu envie d’être à ce Bierkeller avec toi ! 😉

    Et sans que je sois un fan absolu des Reds, ça ferait vraiment plaisir que Liverpool puisse décrocher le titre en mai prochain, au nez et à la barbe de City, son pognon douteux et son entraîneur imbuvable ! Et quelle consécration se serait pour l’immense Jürgen Klopp, champion avec le BVB, puis avec Liverpool ! Joli, sur un CV !

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