IRLANDE : Soyons désinvoltes, n’ayons l’Eire de rien

Robbie Keane - Irlande Eire - Foot Football - 10.10.2009 - largeur action 04988131

Les Boys in Green sont de retour. Après avoir été l’un des grands absents du raout brésilien de 2014, la sélection de la verte Irlande sera du voyage en France. Pour le plus grand plaisir des amateurs de chants et de houblon.

1) Pourquoi j’ai choisi de présenter cette équipe

Mise à part les théories ultra-catho d’une certaine frange de la population, tout m’enchante sur cette île. Ils aiment les pubs, la bière, la musique, le foot, le rugby, la nature et les moutons. Et ils n’aiment ni les Anglais ni Bruxelles. Bref, c’est des bons. Et on est fait pour s’entendre. Et comme ne plus je m’étais déjà attelé à présenter l’Irlande du Nord, je ne pouvais que m’occuper de celle du sud. Surtout qu’elle ne devrait être qu’une mais ça, c’est une autre histoire.

2) Comment se sont-ils qualifiés ?

Tombés dans le plutôt relevé groupe D avec notamment l’Allemagne, la Pologne et l’Ecosse, les joueurs de l’emblématique sélectionneur Martin O’Neill n’ont pas réussi à accrocher une des deux places directement qualificatives pour la France et ont du passer par la case barrages. En effet, bien que l’emportant face à l’Allemagne à domicile ou parvenant à arracher le nul à la Veltins Arena contre cette même Mannschaft, elle n’est pas parvenue à vaincre l’Ecosse à domicile et étant même vaincue par l’équipe au chardon à Glasgow. En barrage, après une performance solide à l’aller à Sarajevo, un doublé de l’attaquant de Stoke City, Jonathan Walters, au retour à l’Aviva Stadium de Dublin aura été nécessaire pour finalement l’emporter face à la Bosnie. Qualification laborieuse donc. Surtout la faute à des prestations inconstantes.

3) Quelles sont les chances de les voir soulever le trophée ?

Douzième de l’éminent classement FIST, neuvième si on y ajoute le critère du nombre de moutons par habitant, sixième si on y ajoute un bonus lié à la qualité de leurs Ales, ils pourraient même être troisièmes si on leur octroyait un autre bonus pour ne pas s’être laissé marcher dessus par Thatcher. Et même premiers parce qu’il y a au moins Yves Martin et moi-même qui les préférons largement à l’Angleterre. Donc normalement ça devrait le faire sans problème. Après, la réalité est malheureusement parfois différente et, dans un groupe où figure l’Italie, la Belgique et la Suède, il ne sera pas simple de s’en sortir.

4) Présente nous la star de l’équipe

Capitaine et meilleur buteur de l’histoire de la sélection du Trèfle, le légendaire Robbie Keane est l’incontournable superstar de cette équipe. Particulièrement agile et talentueux, il est imprévisible sur un terrain et peut créer le danger dans la surface adverse à n’importe quel moment et dans n’importe quelle position. Alors certes il n’est plus tout jeune avec ses 36 ans et il n’a plus la vitesse de ses 20 ans mais il reste une référence sur le terrain et dans le vestiaire. C’est le joueur emblématique par excellence qu’on écoute et qui est prêt à épauler ses jeunes coéquipiers. Et au pire, s’il ne devait pas fouler la pelouse lors de cet Euro, les réalisateurs français auraient tout intérêt à repérer où son épouse, Claudine Palmer, sera assise dans le stade. Ca en vaut la peine croyez-moi.

5) Quel est le joueur qui va nous émerveiller ?

A 29 ans, l’heure de Shane Long, l’attaquant de Southampton, a peut-être enfin sonné en équipe nationale. Longtemps dans l’ombre de Robbie Keane, il pourrait profiter du déclin de son mentor pour lui ravir les honneurs des médias et du public. S’il n’est pas une machine à enquiller les buts comme Ivo Karlovic les aces ou Serge Aurier les conneries, il marque souvent des buts décisifs comme face à l’Allemagne ou la Pologne en qualifications, laissant à d’autres le soin d’améliorer leurs statistiques face à Gibraltar. Isaakson, Courtois et Buffon feraient bien d’en prendre bonne note et de se méfier de ce bonhomme.

6) Quel est le joueur qui va nous faire rire ou pleurer, peut-être même pleurer de rire ?

Le 12 janvier 2013, l’attaquant irlandais de Stoke City Jonathan Walters a fait le tour de la planète internet. Si vous l’avez raté, voici un petit résumé de l’après-midi de ce Monsieur : Face à Chelsea, il va réussir l’exploit de signer un doublé. Rien d’extraordinaire me direz vous sauf que là c’est un doublé contre son camp. Puis, non satisfait de sa performance, il va se payer le luxe de rater un penalty. Résultat final : 4-0 pour Chelsea ! Le 12 janvier, à l’instar du 2 juin pour les lausannois, ne doit plus exister dans le calendrier de Jonathan. Tentera-t-il de rééditer son exploit pendant l’Euro ? Ou cherchera-t-il à battre son record ? Pas sûr mais pas impossible non plus !

7) C’est quoi leur philosophie de jeu ?

A part lors d’une défaite à Varsovie lors du match décisif pour la qualification directe pour la France, je dois avouer que je n’ai pas eu la chance de voir évoluer la troupe de Martin O’Neill. Toutefois, assez loin du bon vieux cliché du kick & rush typiquement britannique, l’Eire propose généralement un jeu plutôt léché où la joie de jouer est au centre de la méthode telle que celle qu’il avait si bien su mettre en place lors de son passage au Celtic. Ou quand la cohésion du groupe, une bonne ambiance et une confiance en ses possibilités au-dessus de la moyenne peut permettre de renverser des montagnes tout en offrant un spectacle autrement plus agréable que celui proposé par le LHC ou la Roja.

8) On parle du foot irlandais, mais il ressemble à quoi le championnat irlandais ?

Créée en 1921, l’Aitricity League (ça fait presque encore plus débile que l’Axpo Super Ligue), c’est un championnat qui accumule les aberrations ou incongruités. C’est en effet un championnat fermé style NHL et qui se déroule de février à novembre. Le but de ces 2 particularités étant de permettre aux clubs irlandais de s’illustrer sur la scène européenne. Chapeau Messieurs les dirigeant c’est une vraie réussite. C’est à se demander s’ils n’ont pas engagé Edmond Isoz comme consultant. En plus de cela, ce championnat a la particularité d’accueillir le club de Derry City, pourtant situé de l’autre côté de l’Irish Border. Ca peut se comprendre toutefois vu qu’il s’agit d’un club à forte représentation catholique et qu’il y a fort à parier qu’il y aurait des morts s’ils devaient affronter Linfield en Irlande du Nord par exemple. Pour la saison en cours, après 14 journées, c’est Dundalk qui mène le bal avec 4 points d’avance sur Cork City, club qui rappelle de si bons souvenirs aux supporters lausannois qui s’y étaient rendu il y a quelques années.

9) Mais au fait, c’est qui la personnalité irlandaise la plus célèbre dans le monde ?

Né en 385, Maewyn Succat, plus connu sous le nom de Saint Patrick, se mit, sur ordre du Pape, à assurer la conversion totale de la population irlandaise à la religion chrétienne avant de se retirer et décéder à Downpatrick le 17 mars 461. Depuis lors (1’555 ans donc tout de même), les Irlandais, et par là-même les amateurs de Guinness du monde entier, célèbrent chaque 17 mars la fête de la Saint Patrick où ils trinquent, écoutent de la musique, dansent, et se parent aux couleurs vertes, blanches et oranges. Celui qui savait ça gagne un shot de Jäggi au Bamee !

10) Fais-nous rêver avec l’Irlande, mais dans un autre sport

L’Irlande est avant tout une terre de rugby. Quiconque n’a jamais entendu les hymnes irlandais à Lansdowne Road n’a jamais entendu un chant qui puisse procurer autant de frissons. En général, si l’Amhran na bbFiann, l’hymne officiel de la République d’Irlande est bien suivi par l’écrasante majorité du public, ce n’est encore rien comparé à l’Ireland’s Call, qui représente l’hymne de toute l’Irlande puisque l’Irlande du rugby est œcuménique et apolitique, repris à tue-tête par la totalité du peuple vert, du gamin de 5 ans au papy de 80 balais.

11) Au fait, ça mange et ça boit quoi un Irlandais ?

Un Irlandais ça boit de la bière. Plutôt beaucoup et de la brune onctueuse de préférence. Si la Guinness reste la plus connue et la plus exportée, la Murphy’s, la Beamish ou la Smithswicks sont également très populaires suivant les régions de l’île. La Kilkenny, elle, domine le marché des rousses alors que la blonde, c’est pour les touristes. Enfin, de nombreuses micro-brasseries fleurissent dans tous les coins. Ces bières, épaisses et nourrissantes, ont l’avantage certain de vous éviter d’avoir à bouffer. Et de toute façon, manger c’est triché ! Si la faim venait toutefois à vous tirailler, ces bières accompagnent à merveille l’Irish Stew (sorte de ragoût d’agneau) ou, plus consistant encore, le Colcannon (purée de pomme de terre, de chou et d’aïl). C’est ça qu’est bon !

12) T’as quelque chose à rajouter ?

Pour information, The Corrs, célèbre groupe de pop irlandaise aux fortes influences celtiques, est composé d’un frère et de trois sœurs. Donc les frangins Xhaka ils peuvent aller se gratter avec leur affrontement fratricide du 11 juin sur la pelouse de Lens.

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