Le HC Bofflens soutient le prix unique du livre

La pub sur le maillot du FC Sion appelant à rejeter l’initiative Franz Weber (voulant limiter les résidences secondaires) a décidément donné des idées. Hubert-Edmond Delacrétaz, président d’honneur du Hockey Club Bofflens, a été le premier à s’engouffrer dans la brèche prometteuse et pertinente du mélange des genres entre sport et politique.

Son filleul Jean-Edern Delacrétaz est l’heureux propriétaire de la librairie de Polliez-Pittet, spécialisée dans l’histoire de l’expansionnisme économique du Gros-de-Vaud durant le règne du pharaon Thoutmôsis III. L’occasion était trop belle d’utiliser la notoriété et la popularité du HC Bofflens pour tenter d’influer le résultat de la votation du 11 mars avec le subtil slogan «Le HC Bofflens est UNIQUE, il LIVRE la marchandise».

«Je ne suis pas plus con que Constantin»

Lorsqu’on lui demande la raison de cet engagement politique si soudain, la réponse de Hubert-Edmond Delacrétaz fuse : «Je ne suis pas plus con que Constantin. S’il utilise le maillot du FC Sion pour défendre ses propres intérêts, du haut de son -1 point au classement de Super League, je ne vois pas pourquoi je ne profiterais pas de la surexposition médiatique de mon club pour donner un coup de pouce à mon filleul. De tcheu.»

Mais le HC Bofflens aura fort à faire avec un adversaire de poids dans cette votation. En effet, le HC Biou milite lui contre le livre unique, comme le confirme son porte-parole frankoffone, Pius-Helmolt Steinwerfer : «Vouéï ça c’est bizarre comme idée hein, vouloir mettre un unique livre partout, alors ça on est contre n’est-ce pas. Entre le bottin du téléphone et le manuel pour déposer les recours et les protests à la ligue, ça fait déjà deux livres que j’ai dans ma bibliothèque et j’aime bien les lire quand je veux, surtout le bottin. Alors je suis contre le unique livre. Si l’initiative était contre les livres romands à Bienne, alors là oui, on serait tous d’accord hein.» Le slogan «Krein unikr Buchrrr» s’apprête donc à faire son apparition sur les maillots seelandais.
Quant au Beach-Volley Club de la Brévine, il serait proche d’accepter l’offre du FC Sion de s’associer à sa campagne contre l’initiative sur les résidences secondaires. «Même si nous avons actuellement 0% de résidences secondaires à la Brévine, nous espérons enfumer, pardon, attirer des investisseurs et des touristes qataris ou chinois grâce à notre Beach-Volley Club, confirme Fulgence Perrin-Mollin de Monjaquet. Le fait que nous ne jouions que dans des champs de patates gelés au minimum par -35°C nous permet de pratiquer notre sport onze mois par année. Des synergies importantes pourraient aussi être trouvées avec notre club de pétanque sur glace, unique au monde.»

A qui le tour ?

Plusieurs clubs sont également tentés par une immixtion dans le débat politique. Le HC Ajoie veut aller plus loin que les 6 semaines de vacances en proposant les 6 mois de vacances pour tous : «Vous savez, nous, nous sommes en vacances systématiquement après le septième match des quarts de finale. Alors on a des vacances jusqu’en septembre vu qu’on ne fait pas vraiment de préparation estivale non plus. Ce serait bien d’imposer 6 mois de vacances aussi pour les autres équipes, pour leur apprendre.»
Le FC Birkenstock, de la grande banlieue d’Hombrechtikon-am-Lützelsee, serait à deux doigts de s’engager contre les accords de double imposition entre la Suisse et le Mexique. Car selon les têtes pensantes du sympathique club de foot, un tel accord porterait un coup fatal aux importations de guacamole, essentiel aux Bratwurst «mayo-nutella» faisant la fierté et la richesse du club st-gallois.

Peu concerné par les votations du 11 mars, le Genève-Servette HC plancherait sur la vente d’un espace publicitaire de son maillot à destination de son public cible. Soit «Les play-out, c’est maintenant» pour soutenir François Hollande, soit «Jouer plus pour perdre plus» si la campagne de Sarkozy accepte de débourser davantage que les socialistes. Mais il se murmure que Marine le Pen pourrait l’emporter avec un cinglant «Ici c’est la France» qui serait du plus bel effet sur le maillot grenat.
Neuchâtel Wainach veut même aller plus loin en lançant lui-même une initiative populaire, fort de l’indéfectible amour du public à l’égard de l’incontesté président Bulat. Incarcéré injustement à la prison de La Chaux-de-Fonds, il va lancer du fond de sa cellule une initiative contre la double peine. «C’est déjà pas facile d’être en prison, notamment avec le dessert «banane au chocolat» tous les soirs (…), mais si en plus c’est à La Chaux-de-Fonds, c’est une double peine pour moi. Même en Tchétchénie, c’était pas aussi pourri.»

Écrit par Yves de St-Aÿ

Commentaires Facebook

9 Commentaires

  1. «Le HC Bofflens est UNIQUE, il LIVRE la marchandise».

    Ca faisait longtemps que j’attendais un article aussi poilant. Trés trés bon. Bravo et merci pour ce grand moment de crampe aux abdominaux!

  2. d’ordinaire je suis pas fan des articles de M. St Ay mais là j’avoue que je suis bluffé… félicitations c’est bien torché, drole et piquant!!

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.