Tout plaquer pour la suivre

Loin des roulades neymardesques, des plongeons ravanellinesques ou des contrôles manuels henryesques, LA coupe du monde, la seule, la vraie commence aujourd’hui. Place à l’IRB World Cup 2019 au Pays du Soleil Levant. Les patrons de pubs du monde entier se frottent déjà les mains. Voici un petit abécédaire en guise d’introduction.

Ambiance

Pas gagné vu la taille des stades qui accueilleront les différentes rencontres, l’ambiance devrait toutefois être au rendez-vous. Déjà parce que les Japonais sont, à l’instar des Américains par exemple, capables de s’enflammer pour n’importe quoi. Et comme en plus, ils aiment bien le rugby, on pourra compter sur eux. Et comme les nations présentes vont amener également leur lot de supporters, tous plus bon enfant les uns que les autre, ça promet une fête magnifique. Désolé pour les fans de baston, mais il y a peu de risque qu’Anglais et Russes se chauffent comme à Marseille.

Beaudan Barrett

Sacré meilleur joueur du monde en 2016 et 2017, l’ouvreur néo-zélandais, récemment repositionné en tant qu’arrière, est sans doute le rugbyman le plus talentueux du moment. Dans la lignée de ses prédécesseurs Richie McCaw et Dan Carter, il impressionne par sa vitesse d’exécution, sa technique impressionnante et la justesse de ses initiatives. De plus, son physique moins impressionnant que certains de ses pairs en fait un joueur auquel le public peut s’identifier. Et à la gente féminine d’en fantasmer.

Climat

Au Japon, en automne, il peut faire, dans la même journée, grand soleil avec une température caniculaire puis un orage terrible avec de fortes quantités de pluie et un vent à débosser un chameau, puis à nouveau un grand soleil et le thermomètre qui prend l’ascenseur. Il peut aussi faire particulièrement froid ou avoir à affronter des typhons. Bref, le temps sera changeant et les conditions de jeu pourront varier de manière conséquente. Déjà que cette saloperie de ballon ovale est difficile à contrôler par temps sec, j’imagine aisément la galère s’il devait y avoir des pluies torrentielles et du vent. Et vu les efforts demandés aux joueurs, ça va être bonnard aussi de jouer quand il fera 35 degrés et un taux d’humidité de près de 90% !

Drop

Le drop est un peu au rugby ce que le dunk est au basket ou une bicyclette au foot. Le geste souvent imprévisible qui peut décanter un match. Pour les impies, le drop consiste à balancer ce putain de ballon ovale avec le pied dans la partie supérieure du but en forme de H. C’est spectaculaire, soudain et fait généralement chavirer les foules. Certains joueurs, plutôt habiles dans le jeu aux pieds s’en sont fait une spécialité et les défenses adverses tâcheront de leur laisser le moins d’espace possible dans la zone dangereuse pour ce genre de coup.

Eben Etzebeth

2m04 et plus de 120 kilos, EE est ce qu’on appelle dans le milieu un beau bébé. Un goliath des pelouses, puissant et rugueux qui te démonte une défense en chargeant plein axe. Symbole du jeu à la sud-africaine, basé sur l’impact physique, le deuxième-ligne traîne en plus une réputation à la limite et sa récente implication dans un présumé scandale d’insultes racistes ne plaide pas en sa faveur. Pourtant, son charisme indéniable et sa gueule attachante en font un des chouchous du public. Surtout que le bonhomme a du talent et qu’il est souvent décisif pour son équipe. Doté d’une puissance exceptionnelle, il est notamment particulièrement impressionnant lorsqu’il saute à une hauteur incroyable pour récupérer une touche. C’est personnellement mon joueur préféré de la planète rugby et je vous conseille d’avoir un œil sur lui car vous allez aimer. Et si vous avez toujours rêvé d’être boucher, il deviendra instantanément votre idole.

French Touch

Impossible de présenter un abécédaire sur la coupe du monde rugby et de ne pas glisser une seule lettre en lien avec le XV de France. Triple finaliste de la compétition en 1987, 1999 et 2011, les Bleus, même s’ils ont un peu perdu de leur superbe depuis quelques années, restent de sérieux outsiders. Leur jeu imprévisible, vif et audacieux en font un adversaire particulièrement difficile à affronter. Cette « French Touch », que leurs compatriotes footballeurs avaient en 1982 mais assurément pas en 2018, est devenue la marque de fabrique de cette équipe de France et, lorsqu’elle en a l’envie et surtout les capacités, elle la rend spectaculaire et souvent irrésistible. Mais rassurez-vous, ils ne parviennent en finale que tous les 12 ans. On ne devrait donc pas les voir avant 4 ans à ce stade de la compétition.

Galles

Le XV du Poireau n’a peut-être jamais été aussi fort. Paradoxalement, c’est depuis le départ à la retraite d’un des tout meilleurs joueurs de son histoire, l’exceptionnel Shane Williams, que l’équipe de Warren Gatland a franchi un palier supplémentaire en remportant notamment, cette année, le Tournoi des 6 nations en y réalisant le Grand Chelem. Ciment de l’identité galloise, son équipe de rugby fédère autour d’elle tout un peuple. Solidité en défense, de forts automatismes et une solidarité exemplaire sont les atouts de cette équipe. Seulement, elle sera loin de ses bases et de son fameux Millenium Stadium de Cardiff. Aux supporters gallois de donner aux stades nippons un semblant de la chaude ambiance habituelle dans laquelle elle évolue.

Haka

Danse originaire des îles du Pacifique, ce véritable rituel guerrier des Maoris va à nouveau faire sensation lors des rencontres de la Nouvelle-Zélande, des Fidji, des Samoa et des Tonga. Sensées impressionner leurs adversaires, ces démonstrations de force ne laisseront pas indifférent les spectateurs et téléspectateurs. Quant aux joueurs adverses, il s’agira de montrer leur courage face à ces guerriers et de leur opposer leur détermination à ne pas se laisser démonter. Chaque haka a ses spécificités liées aux coutumes du pays qui le propose mais le plus célèbre est le Ka mate que les All Blacks effectuent généralement. Sauf quand ils n’ont pas envie de rigoler et qu’il fait place au Kapa o Pango, plus expressif et plus violent, et qui se termine notamment pas un tranché de gorge laissant peu de place aux mauviettes ou aux pleureuses.

Irlande

Figurant à la première place du classement mondial de l’IRB, qui soit dit en passant est aussi fiable que le tristement célèbre classement FIFA, le XV du Trèfle est néanmoins peut-être l’équipe européenne la plus à même d’inscrire enfin son nom au palmarès. Très difficile à jouer en raison de son art de la conservation du ballon, elle bénéficie en plus, avec la présence de Jonathan Sexton, du meilleur joueur du monde actuel. Dur au mal en défense, doté d’un jeu au pied hors pair, il est le chef d’orchestre de sa sélection et il représente au mieux l’assurance et la qualité du jeu irlandais. Et comme plus de 30’000 supporters verts sont annoncés au Japon, je miserai volontiers une petite piécette sur son sacre.

Japon

Nation hôte de cette 9ème coupe du monde de rugby de l’histoire, le pays du soleil levant s’est, comme à son habitude, préparée minutieusement afin d’en faire un succès total. L’organisation, ils savent y faire par là-bas. Grands amateurs de ce sport, les Nippons devraient assurer un taux de remplissage des stades quasi parfait. Et si les typhons, fréquents à cette période de l’année, décident de ne pas trop y mettre leur grain de sel, on va vivre une belle épreuve.

Kirin Ichiban

Il y a 4 ans, il s’était bu plus de 2 millions de litres de bière pendant la coupe du monde. Bon certes c’était au Pays de Galles et en Irlande, donc pas sûr que le record soit battu. Mais les Japonais savent y faire et leur brasseur numéro un devrait écouler un paquet de chopines. Surtout qu’avec l’IRB, la consommation d’alcool n’est pas prohibée durant les grands rendez-vous. Et je vous promets qu’une bonne petite Kirin passe nettement mieux qu’une Tourtel.

Land of my father

Ou Hen Wlad fy Nadhau pour les puristes, hymne gallois, va retentir à chaque partie du Quinze du Poireau. Comme ses homologues Amhran na bhFiann et Ireland’s Call (Irlande), Flowers of Scotland (Ecosse), God Save the Queen (Angleterre), Nkosi sikelel iafrika (Afrique du Sud) et tous les autres hymnes de cette coupe du monde, ils vont être religieusement respectés par les joueurs et les supporters adverses, passionnément entonnés par les supporters et profondément chantés par tous les joueurs de chaque équipe. Des moments à vous donner des frissons dans tout le corps. Surtout quand ton voisin de pub te le hurle dans les oreilles en te tenant par l’épaule. Et si en plus le speaker arrive à ne pas passer le Fratelli d’Italia lors de France-Argentine, ce sera parfait.

Maro Itoje

24 ans, 1m95, 115 kg et une coupe de cheveux à la Rasta Rocket, voici la nouvelle star anglaise de cette coupe du monde. Avec ce physique de déménageur, pas de place pour les fioritures. Ce défenseur hors-pair est là pour démolir le jeu adverse, effectuer des charges de bourrin et leur piquer le ballon à la moindre occasion. Spectaculaire et engagé, il saura ravir les fans de jeu viril. Et comme il a eu la bonne idée de déclarer lors d’une interview que les supporters de rugby étaient mieux éduqués et plus intelligents que ceux de foot, il s’est immédiatement attiré les faveurs des fans de ballon ovale. Bref, un beau bébé bon type comme on les aime. Qu’est-ce que je rêverais de le voir s’occuper de Neymar.

Nouvelle-Zélande

Les Kiwis sont un peu au rugby ce que le Brésil est au football. Triple champions du monde, ils dominent le rugby mondial depuis des lustres. Certes, ils ne finissent pas toujours vainqueurs mais ils sont toujours au rendez-vous. Et quand t’y connais rien et que tu ne sais pas pour quelle équipe tenir, en général les mecs choisissent les All-Blacks. T’as peu de chance de te viander complétement au moins. Leur palmarès pourrait même être plus conséquent si un règlement interne n’empêchait pas les joueurs évoluant à l’étranger d’être sélectionnés en équipe nationale. Un nouveau titre au Japon permettrait presque de dire en finalité que le rugby se joue à 15 contre 15 et qu’à la fin c’est les All-Blacks qui gagnent.

Ovale

Franchement, je me demande ce qui a traversé l’esprit du mec qui, un jour, pendant un match de foot de son équipe de la ville de Rugby, en Angleterre, a vu que son ballon, dégonflé, avait pris soudainement une forme légèrement ovale et que du coup ça serait cool de jouer toujours avec un engin de cette forme. Et du coup, comme ce n’était pas monstre pratique à shooter, autant laisser les gars prendre le ballon des mains, changer la forme des buts et laisser les gars se rentrer dedans, se tendre des croche-pattes et se faire plaquer au sol. Bien sûr, chapeau Monsieur d’avoir inventé ce sport magnifique, mais quand même fallait avoir le cerveau sacrément tordu pour imaginer jouer avec un instrument d’une telle forme. C’est merdique à attraper des mains et à shooter des pieds. Pas très pratique quand tu sais que ça se joue avec les mains et les pieds !

Plaquage

Essence même de ce sport, le plaquage est tout un art. Plus ou moins appuyé selon la vitesse et la force mise dans l’impact, il peut être spectaculaire et décisif. Mais il peut être également, et malheureusement trop souvent, dangereux lorsqu’il n’est pas maîtrisé et effectué au niveau du cou par exemple. Certains types de joueurs, notamment ceux d’origine maorie au physique souvent impressionnant, excellent dans ce domaine et sont des joueurs précieux dans une équipe où il s’agit de trouver le bon mélange entre vitesse et force. Le Français Thierry Dusautoir, sacré meilleur joueur du monde en 2011, en est un autre exemple et en a fait sa marque de fabrique.

Quinze

Comme le nombre de joueurs par équipe sur le terrain. Au total, ça fait quand même 8 de plus en même temps que lors d’un match de foot sur une surface identique. D’où un certain encombrement en certaines occasions. Mais comme les plaquages sont autorisés et les collisions fortuites légion, ce n’est pas un souci. Sur les 15, il y a en général à peu près un tiers de molosses, un tiers de balaises et un tiers de costauds. Ben ouais forcément faut quand même être solide pour pratiquer ce sport à haut niveau. La différence se faisant sur le fait que certains le seront un peu moins que les autres mais compenseront par leur vitesse et leur sens de l’esquive.

Rose

Hyper motivé après une coupe du monde 2015 calamiteuse, le XV de la Rose s’est construit une équipe solide, organisée et sûre de sa force capable d’atomiser la France ou l’Irlande lors du dernier Tournoi des six nations mais aussi de se crisper comme lors de sa défaite face aux Gallois lors du même tournoi. Avec Owen Farrell en meneur, aussi génial que détestable mais capable d’enquiller les transformations aux pieds comme Ivo Karlovic les aces, et un paquet de solides avants (Itoje ou Cole notamment), elle peut battre n’importe qui mais aussi se faire sortir lamentablement. A la recherche d’un second titre après leur sacre de 2003, les Anglais sont peut-être les mieux armés pour ramener pour la seconde fois le trophée Webb Ellis en Europe.

Springboks

Après leurs incroyables succès de 1995 et 2007, les Springboks Sud-Africains vont tout faire pour rejoindre la Nouvelle-Zélande en tête des titres mondiaux. Montant en puissance depuis un an et leur victoire sur les All-Blacks, ils ont confirmé en arrachant un nul chez les Kiwis cet été. Leur force physique ajoutée aux qualités techniques et de vitesse de certaines individualités comme Mabimpi ou Kolbe, en font une équipe capable de sortir de son jeu stéréotypé de destruction des lignes adverses. Très vite dans le vif du sujet puisqu’ils affronteront les Blacks d’entrée, ils auront l’immense avantage de ne plus pouvoir les rencontrer avant la finale. Personnellement, je les adore et je verrais bien Siya Kolisi soulever le trophée le 2 novembre prochain. Go Bokke !

To’a

D’origine samoane et suisse, le jeune Jérémy To’a qui évolue aujourd’hui à Oyonnax en D2 française et qui aurait des touches outre-manche, symbolise parfaitement l’équipe de Suisse actuelle. Pleine de talent mais encore un peu tendre pour se qualifier pour sa première phase finale. Sachant profiter de ses filières de secundos, plus britanniques que balkaniques en l’occurrence, les dirigeants bâtissent année après année une équipe de plus en plus compétitive à l’échelon international. L’expatriation de certains jeunes joueurs apporte également une expérience supplémentaire. Actuellement 30ème au classement mondial IRB, elle n’est potentiellement plus très loin d’une coupe du monde puisque, entre la Russie, dernière nation européenne qualifiée, et la Suisse, ne se trouvent que le Portugal, la Belgique et l’Allemagne. Une augmentation à 24 du nombre de participants pourrait aussi constituer une bonne nouvelle pour le XV de l’Edelweiss.

Universalité

Sans atteindre encore l’universalité que représentent le foot ou le basket, le rugby se développe continuellement à travers le globe. Autrefois confiné, à quelques exceptions, près aux Iles Britanniques, aux peuplades du Pacifique et aux anciennes colonies de Sa Majesté, l’Amérique du Sud et du Nord voit ce sport progresser au fil des ans. Les pays d’Asie de l’Est, du sud de l’Afrique et d’Europe de l’Est s’y mettent aussi. Reste à conquérir la grande majorité de l’Afrique et de l’Asie pour vraiment s’imposer comme une discipline sportive majeure sur l’ensemble de la planète. Après, il est clair que ça manque parfois un peu de racines locales quand le Japon aligne Van der Walt et Labuschagne !

Valeurs

Que de valeurs porte ce sport. Loin du monde des starlettes tricheuses polluant le monde du foot moderne, les rugbymen cultivent le respect, l’esprit d’équipe, l’engagement, le courage, le dépassement de soi, le partage ou la convivialité. Les haies d’honneur que les vaincus forment pour saluer la performance de leurs bourreaux à leur sortie du terrain sont peut-être le plus bel exemple des valeurs qu’incarne le monde de l’ovalie. Et, même au niveau professionnel, il n’est pas rare de voir les adversaires du soir s’en mettre une fédérale ensemble lors de l’après-match. C’est quand même plus sympa que de se dévisager avec des AirPods sur les oreilles, non ?

Wallabies

A la recherche d’un titre mondial depuis 20 ans, après 2 succès lors des 4 premières éditions (1991 et 1999) et malgré une place de finaliste il y a 4 ans, les Australiens sont actuellement dans le creux de la vague. Leurs performances lors des dernières éditions du championnat de l’hémisphère sud sont là pour en témoigner. L’Australie possède certes encore quelques joueurs de classe comme Michael Hooper, David Pocock ou surtout Kurtley Beale capables de transcender l’équipe comme lors de leur dernière victoire sur les All Blacks, mais elle repart de très loin. Pas favoris donc mais de sérieux outsiders tout de même.

Xrugby

Sorte de rugby du pauvre, pratiqué à 7 contre 7, sur un demi-terrain et avec des contacts limités, l’Xrugby (ou rugby à 7) se présente selon un format de jeu réduit, ludique, avec une durée de partie plus courte, un rythme rapide, et bénéfique pour la santé et la condition physique des joueurs. C’est un peu une parodie de jeu sortie d’un cerveau mal en point mais ça marche à peu près puisque le rugby à 7 est devenu sport olympique depuis Rio. Personnellement je ne suis pas fan, mais ça doit sûrement plaire aux chaînes TV qui, de nos jours, régissent le sport mondial.

Yokohama

Ville abritant le Nissan Stadium, plus grand stade du Japon avec ses 72’327 places, elle sera le théâtre de la finale le 2 novembre prochain. Avec près de 4 millions de citoyens, elle est la deuxième ville du Japon au nombre d’habitants. Elle doit son développement à son importante activité portuaire et compte le plus grand quartier chinois du pays. Mais elle a surtout l’immense avantage de commencer par un Y, ce qui est particulièrement pratique lors d’un abécédaire.

Zéro

Comme le nombre de points marqués par la Namibie le 25 octobre 2012. Rien de bien particulier puisque ne pas inscrire le moindre point dans une rencontre arrive malheureusement de temps à autre. Le problème c’est que ce jour-là, en face des Welwitschias (si si…), il y avait les Australiens. Et que ceux-ci ne se sont pas gênés pour leur en planter 142. Ça a dû faire mal en passant tant ce fut large. Cela reste en tout cas le plus gros carton de l’histoire de la coupe du monde. Et comme le tirage au sort a réservé les All Blacks pour la Namibie, il y aura peut-être de quoi rigoler encore un bon coup le 6 octobre dès 13h45. Si le record tombe, c’est open bar à la Bohème toute la soirée !

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