Pigeon de septembre 3: Gianni Infantino

Gianni Infantino est un peu au foot ce que Kim Jong-Un est à la démocratie. Il prétend en être le leader, et sur le papier c’est vrai, mais dans les faits il semble que son but est surtout de le détruire pour son propre pouvoir. En fait, de manière générale, Infantino est un peu comme Kim Jong-Un.

Sans exagérer, je pense que le leader nord-coréen est moins souvent critiqué par la presse internationale que le chauve le plus puissant du monde. Et, puisqu’on parle de pouvoir, je suis également presque sûr que le Brigand (du nom des habitants de Brigue, ça ne s’invente pas…) en a plus que le sympathique nettoyeur asiatique. On parle quand même du président de la plus puissante fédération du sport le plus suivi et pratiqué au monde. Et le pouvoir, ça monte à la tête, comme en témoignent les nombreux faits d’armes de celui qui est connu pour avoir été l’homme de confiance de Michel Platini. Encore une fois, ça ne s’invente pas.

Si on passera sur son apparition dans les Panama Papers puisqu’il aurait été étonnant que le big boss de la FIFA n’y soit pas, on ne sera pas aussi indulgents pour le reste de ses saloperies. En restant dans le domaine des coups tordus en douce, on peut citer son implication, avec son mentor Platini, dans les Football Leaks, pour avoir couvert les abus au Fair-play financier du PSG (on se demande d’ailleurs bien pourquoi) ou encore ses accointances avec Michael Lauber, alors procureur général de la Confédération. Je ne vais pas vous résumer les méandres de cette sombre affaire ici, on en aurait pour la semaine, et c’est très facile de s’informer à ce sujet si cela vous intéresse. Mais ne vous inquiétez pas, le Belzébuth haut-valaisan ne sera pas inquiété outre mesure, on vous le garantit. Au passage, on se demande aussi bien pourquoi le plus grand voyou du pays tenterait de se lier avec son autorité suprême en matière de justice… Sinon, on peut également parler du fameux comité d’éthique de la FIFA (essayez de ne pas rire en lisant ces mots), dont Infantino himself a destitué deux des principaux membres en 2017, alors que ceux-ci enquêtaient sur lui. Oui, on parle d’une instance dont le président a le pouvoir de virer son comité d’éthique « indépendant » quand ce dernier a des soupçons sur lui. Grande surprise, ledit comité, ainsi amputé de ses membres les plus intègres, a récemment blanchi Infantino de tous ses torts présumés.

Pour contrebalancer ces faits peu reluisants, Monsieur Sale s’est fait un point d’honneur à défendre les droits des femmes à travers le monde, notamment via leur accès aux stades de foot. Mais ne vous méprenez pas, Gianni n’en a que faire de voir des filles passionnées s’époumoner pour leur équipe en tribune. Lui remarque seulement que le monde est constitué à environ 50% de femmes et qu’en leur favorisant l’accès à son fond de commerce, ce 50% pourra dépenser autant que la moitié déjà présente en force.

Toutefois, il n’y a pas que dans les coulisses que celui dont les origines italiennes ont dû lui apporter cette fibre mafieuse tire les ficelles pour s’en mettre plein les fouilles en bafouant ce en quoi les plus naïfs croient encore. Dans le foot aussi, Infantino est un pourri. On ne pointera même pas du doigt son rôle important dans l’attribution des Coupes du Monde à la Russie et au Qatar, tant cela semblait être un prérequis pour être élu à son poste. De même, Carton-Rouge s’étant déjà attardé sur son choix d’inventer un mondial des clubs en Chine (et son cynisme en l’annonçant) ainsi que sur l’ordre plus ou moins donné à la Confédération Africaine de Football de décaler la CAN en raison du chevauchement de celle-ci avec ladite nouvelle machine à fric prévue dans l’Empire du Milieu, nous ne détaillerons pas ces deux affaires ici. Mais croire que celui qui ferait passer Anton Chigurh pour un chic type plein d’amour s’est arrêté là serait une grave erreur. C’est bien sûr sous son impulsion que l’Euro est passé à 24 équipes et, surtout, que le Mondial va se disputer entre 48 nations, forçant par là même les chaines TV à raquer pour le double de matches (et le spectateur à raquer de même ou tout du moins à se faire chier devant un (im)probable Emirats arabes unis – Erythrée) et remerciant ainsi les fédérations qui l’ont élues, un peu à la manière de Tedros Ghebreyesus version foot.

Cependant, si celui qui doit porter le nombre 666 quelque part sur son corps est nommé dans ces pigeons, c’est pour sa dernière nouvelle idée en date. Celle de tout simplement annuler les phases retour des championnats nationaux pour y mettre à la place une forme de play-offs. Le but derrière tout ça ? Empêcher une domination outrageuse d’une équipe et provoquer un suspense artificiel pour, une fois encore, gonfler les prix des droits TV et des sponsors. L’avis des fans de foot là-dedans ? Il s’en branle. Celui des Fédérations ? Il s’en fout aussi, Infantino a l’habitude de sanctionner les nations qui ne lui obéissent pas au doigt et à l’œil. Et d’être remercié par des chantres des droits de l’homme, tels la Russie, le Niger ou le Congo, qui l’ont déjà décoré. Une fois de plus, ça ne s’invente pas.

Alors, que ce soit pour cette idée ou pour le reste et puisque c’est la seule chose que nous puissions faire pour sanctionner celui qui, quoi qu’on en dise, nous ferait regretter Blatter, je vous somme de voter pour lui dans ces pigeons. Au nom de l’amoureux de foot, de sport ou de justice qui est en vous. Car c’est la seule sanction que le Voldemort des bords du Rhône aura tout au long de sa présidence à la FIFA. Ce pigeon lui permettrait également d’asseoir son titre honorifique de « Plus grand magouilleur que le Valais ait porté ». Je vous laisse d’ailleurs vous faire la liste mentale de tous les compétiteurs devancés, ça devrait vous occuper pour le reste de la journée.