Après Danilo Hondo en mai 2019, Pirmin Lang est le deuxième ex-coureur cycliste en Suisse à passer aux aveux dans le cadre de l’affaire de dopage sanguin Aderlass. Un an après la révélation de ce vaste réseau lors des championnats du monde de ski nordique, la saignée continue.
Il y a toujours eu de tout temps des coureurs cyclistes de seconde zone, dont on ne connaît ni le nom, ni la carrière et encore moins le caractère, ayant ce pouvoir d’émerger subitement de l’anonymat par la grâce d’un acte ou d’une déclaration divine. Pirmin Lang en fait clairement partie. Ce Lucernois de 35 ans, tout jeune retraité des pelotons, a fait une sortie pour le moins originale sur Twitter le 21 février 2020. Confondu récemment dans le réseau de dopage sanguin Aderlass dirigé par le controversé médecin Mark Schmidt, il a ni plus ni moins avoué s’être dopé tout au long de sa carrière professionnelle, étalée entre 2013 et 2016, au sein de l’équipe suisse IAM Cycling.
Il est toujours amusant de constater qu’un parfait inconnu au bataillon ne présentant qu’une modeste 2ème place aux Championnats de Suisse sur route en 2016 ait pu s’en mettre plein les veines pendant au moins quatre ans sans jamais se faire contrôler positif par les instances antidopage, ni décrocher le moindre résultat probant sur la route. Pirmin Lang est l’archétype même du coureur cycliste poussif, sans génie, sans talent, qui n’avait pas le niveau suffisant pour passer chez les pros et qui s’est chargé abondamment pour juste espérer pouvoir suivre un minimum sur les courses de niveau World Tour. Sa 146ème place au Tour d’Espagne 2014, son seul Grand Tour disputé, le confirme en partie.
Les explications de Pirmin Lang ne manqueront logiquement pas de vous convaincre…
Depuis l’an dernier, à l’instar de Danilo Hondo ayant lui aussi avoué son passé sombre de dopé chez Mark Schmidt, notre brave Pirmin s’était reconverti comme directeur sportif au sein de l’équipe Swiss Racing Academy, évoluant au niveau Continental, pour protéger les jeunes coureurs, selon ses propres dires. Il est vrai que lorsque l’on s’est dopé toute sa carrière professionnelle, et probablement une bonne partie avant chez les amateurs pour gravir les échelons, on est de facto la personne la plus à même pour conseiller la nouvelle génération montante du cyclisme.
On peut également se poser aujourd’hui la question sur la légitimité de cette équipe IAM Cycling, montée de toute pièce dans l’urgence fin 2012 et qui n’aura duré que quatre ans, en grande partie par manque de résultats sportifs. Son sympathique président valaisan Michel Thétaz a longtemps justifié l’absence de victoires de son équipe par le fait que celle-ci faisait partie du MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible) et qu’elle était assujettie à un système de contrôle externe avec les Hôpitaux universitaires de Genève.
On réalise pourtant depuis un an que Pirmin Lang comme l’Autrichien Stefan Denifl (également membre de l’équipe IAM Cycling pendant les quatre saisons de son existence) ont été arrêtés dans le cadre de l’opération Aderlass rendue publique lors des championnats du monde de ski nordique 2019. On n’oublie pas non plus Jarlinson Pantano, surprenant vainqueur d’étape sur les Tours de Suisse et de France à l’été 2016 puis contrôlé ensuite positif à l’EPO chez Trek-Segafredo, ni la filière française de cette équipe composée de Sylvain Chavanel (2014-2015) et Jérôme Coppel (2015-2016) très proche de Bernard Sainz, le sulfureux docteur Mabuse régulièrement impliqué dans des affaires de dopage et condamné à plusieurs reprises par la justice.
Bref, pour bien commencer l’année 2020, n’hésitez pas à rendre hommage à IAM Cycling et à son ancien coureur Pirmin Lang. L’équipe Swiss Racing Academy l’ayant récemment démis de ses fonctions de directeur sportif suite à ses aveux larmoyants, le Lucernois aura bel et bien besoin de tout votre soutien à travers ce vote dont vous ne manquerez logiquement pas de lui faire part.
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